Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-05-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 mai 1857 25 mai 1857
Description : 1857/05/25 (A2,N23). 1857/05/25 (A2,N23).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530622w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
176 L'ISTHME DE SUEZ.
dans les inscriptions d'Axoum et dans ses recherches sur les
monuments éthiopiques.
Il a trouvé des pyramides à six lieues de Rosérès (Sennaar,
Nil Bleu), à Debbeh et à l'embouchure de deux affluents du
Nil Bleu, le Yabous et le Taumat, au sud-est de Fazaglou.
Outre les ruines de Méroé découvertes par Caillaud en
1819, M. Heuglin a signalé dans ia presqu'île celles de Ouad
Benaka, de rVady Safrah, de Wady Okateb, de Salah, ville
royale, sur la rive droite du Nil Bleu, à 5 lieues de Kartoum,
celles de Khamlin, à 10 lieues plus loin dans l'intérieur vers
l'est.
M. Heuglin m'a montré une carte manuscrite qui lui a été
dernièrement envoyée par M. Rehman, missionnaire protes-
tant établi à Monbar, sur la côte de Zanguebar. Ce mission-
naire paraît avoir recueilli des renseignements assez précis
sur une mer intérieure appelée Uniamesi, dont il est ques-
tion depuis quelque temps, qui occuperait un espace de 12 à
13 degrés du nord au sud, et qui serait par conséquent plus
considérable que la mer Noire. L'existence de cette mer a été
certifiée pendant mon séjour à Kartoum par un pèlerin venant
de la Mecque, qui habite l'Afrique centrale, et qui a donné à
Mahmoud-Pacha, un des ministres du Vice-roi, des rensei-
gnements conformes à ceux qui sont consignés dans la carte
de M: Rehman (copie n° 6). Ce pèlerin ajoutait qu'il avait
vu naviguer sur la mer Uniamesi des bâtiments plus grands
que ceux où il avait pris passage sur la mer Rouge.
Je mets à la disposition de l'Académie un échantillon de-
gomme élastique provenant du pays des Djours et qui m'a été
rapporté par M. de Malzac; je crois que jusqu'à présent le
caoutchouc n'avait été découvert dans aucune partie de
l'Afrique.
Je joins à cet envoi un morceau de convolvulus colossal qui
atteint quelquefois une longueur de 30 pieds;
Une nouvelle espèce de convolvulus nommé djaugal, qui
vient horizontalement sous terre;
Des convoltulus gnocchi, venant sur des tiges ;
Une espèce de haricots appelés mangh'a, et des fruits de
l'arbre à beurre.
Ces trois espèces de convolvulus ont après la cuisson le goût
de nos pommes de terre.
PARTIE MÉDICALE.
M. le docteur Peney , qui a recueilli des renseignements
fort intéressants, pendant sa longue résidence au Soudan,
sur les maladies du pays , s'est chargé de rédiger un mémoire
médical en réponse aux questions posées par M. le docteur
Jules Cloquet - dans le rapport présenté à la séance du 10 no-
vembre 1856.
Ce travail sera offert à l'Académie.
A la suite de ces observations diverses, - recueillies à la hâte
durant un rapide voyage qui n'avait pas pour but de répondre
spécialement aux questions de l'Académie, je crois devoir lui
communiquer un exemplaire des ordonnances rendues par
S. A. le Vice-roi d'Egypte pour la réorganisation des provin-
ces du Soudan. Ces ordonnances si libérales et si sages, en
- réglant une foule de points très-importants, font connaître
du même coup beaucoup de détails de mœurs qui sont de
nature à intéresser l'Académie des sciences, et qui se rappor-
tent à plusieurs des questions'ethnologiques que ses instruc-
tions ont signalées.
On peut dire sans exagération qu'à dater de ces ordon-
nances du Vice-roi, la civilisation vient de s'établir et de faire
ses premiers pas dans ces contrées reculées d'où elle semblait
presque à jamais exclue. Je n'insiste pas sur les conséquences
politiques que ces mesures pourront avoir pour les peuples
qui en sont l'objet. Je ne m'occupe que des conséquences
qui sont en quelque sorte scientifiques. Il est clair que désor-
mais le centre de l'Afrique, jusqu'ici à peu près inaccessible,
le sera beaucoup moins. On partira de Kartoum, placée sous
la direction d'un gouverneur chrétien, au 16° degré, au lieu
de partir d'Alexandrie ou du Caire, et l'on peut être assuré
que dans un avenir prochain , de grandes explorations seront
faites, et que de grandes découvertes en seront la suite infail-
lible. Les recherches devenues plus faciles, seront plus frac*
tueuses. Le commerce n'y gagnera pas moins que la science,
et tout sera prêt pour un larg e développement dans ces pays
si fertiles, quand, l'ouverture du canal de Suez amènera le
cabotage de la Méditerranée sur les rôles dé la mer Rouge,
et spécialement sur les côtes orientales ae: l'Afrique'.
A ces titres; divers, les. ordonnances rendues: par S. A. Mo-
hammed-Sâïd-Pacha, le 26 janvier, à Kartoum, ouvrent à la
science des vOies'.plü.s:sûl'es et plus rapides, aussi bien qu'elles
marquent pour ces pays une èce décisive d'amélioration".
J'espère que l'Académie accueillera les notes que je lui
adresse avec 'úQe indulge:nce que méritent: lés circonstances
particulières où je me'suis'.lrouvé pour les recueillir. J-e n'avais
pas fait une étude antérieure des questions qu'il s'agissait
d'éclaircir; je n'ai pu faire des observations précises et répé-
tées qu'un plus long séjour m'aurait sans'doute permises.
En demeurant plus de temps sur les lieux, j'aurais pu me
procurer des renseignements curieux de toute sorte..Mais les
investigations que sur ma demande S. E. Arakel-Bey, gou-
verneur du Soudan, voudra bien faire continuer, suppléeront
à ce que les miennes ont eu nécessairement d'incomplet. Si
l'on constate, comme je dois le croire, des faits noqveaux et
importants, je ne manquerai pas de vous les transmettre
pour que vous en fassiez l'usage que vous jugerez le plus con-
venable. »
Enfin je suis heureux, monsieur le secrétaire perpétuel, de
présenter à l'Académie par votre intermédiaire mes remer-
cîments les plus respectueux pour le rapport qu'elle a bien
voulu, récemment sanctionner de ses suffrages. L'illustre
rapporteur, M. le baron Charles Dupin, avec le mérite d'ex-
position qui lui est propre, avait démontré dans son travail
si complet la grandeur et les bienfaits de l'ouverture de
l'isthme de Suez. L'Académie impériale des sciences de l'Insti-
tut de France, en votant les conclusions que ses commissaires
lui proposaient, a donné une autorité incomparable au projet
que je poursuis depuis plusieurs années; et-je puiserais, s'il en
était besoin, dans l'approbation de ce tribunal suprême toutes
les forces qui me seraient nécessaires pour continuer la lutte
que je soutiens. L'Académie, en m'assurant son appui, contri-
buera au succès d'uue entreprise qui intéresse l'humanité
tout entière, et j'ai le ferme espoir que les décisions de la
science, émanant de tels juges, ne resteront pas sans influence
sur les résolutions de la politique.
Agréez, monsieur le secrétaire perpétuel, l'assurance de la
haute considération avec laquelle j'ai l'honneur d'être,
Votre dévoué serviteur,
FERDINAND DE LESSEPS.
Le Gérant, ERNEST DESPLACES.
PARIS. TYPCGRAPHIE DB HRNllI PLOY, IMPRIMEUR DE L'EMPEREUR, RUE GARANClÈRE. 8. -
dans les inscriptions d'Axoum et dans ses recherches sur les
monuments éthiopiques.
Il a trouvé des pyramides à six lieues de Rosérès (Sennaar,
Nil Bleu), à Debbeh et à l'embouchure de deux affluents du
Nil Bleu, le Yabous et le Taumat, au sud-est de Fazaglou.
Outre les ruines de Méroé découvertes par Caillaud en
1819, M. Heuglin a signalé dans ia presqu'île celles de Ouad
Benaka, de rVady Safrah, de Wady Okateb, de Salah, ville
royale, sur la rive droite du Nil Bleu, à 5 lieues de Kartoum,
celles de Khamlin, à 10 lieues plus loin dans l'intérieur vers
l'est.
M. Heuglin m'a montré une carte manuscrite qui lui a été
dernièrement envoyée par M. Rehman, missionnaire protes-
tant établi à Monbar, sur la côte de Zanguebar. Ce mission-
naire paraît avoir recueilli des renseignements assez précis
sur une mer intérieure appelée Uniamesi, dont il est ques-
tion depuis quelque temps, qui occuperait un espace de 12 à
13 degrés du nord au sud, et qui serait par conséquent plus
considérable que la mer Noire. L'existence de cette mer a été
certifiée pendant mon séjour à Kartoum par un pèlerin venant
de la Mecque, qui habite l'Afrique centrale, et qui a donné à
Mahmoud-Pacha, un des ministres du Vice-roi, des rensei-
gnements conformes à ceux qui sont consignés dans la carte
de M: Rehman (copie n° 6). Ce pèlerin ajoutait qu'il avait
vu naviguer sur la mer Uniamesi des bâtiments plus grands
que ceux où il avait pris passage sur la mer Rouge.
Je mets à la disposition de l'Académie un échantillon de-
gomme élastique provenant du pays des Djours et qui m'a été
rapporté par M. de Malzac; je crois que jusqu'à présent le
caoutchouc n'avait été découvert dans aucune partie de
l'Afrique.
Je joins à cet envoi un morceau de convolvulus colossal qui
atteint quelquefois une longueur de 30 pieds;
Une nouvelle espèce de convolvulus nommé djaugal, qui
vient horizontalement sous terre;
Des convoltulus gnocchi, venant sur des tiges ;
Une espèce de haricots appelés mangh'a, et des fruits de
l'arbre à beurre.
Ces trois espèces de convolvulus ont après la cuisson le goût
de nos pommes de terre.
PARTIE MÉDICALE.
M. le docteur Peney , qui a recueilli des renseignements
fort intéressants, pendant sa longue résidence au Soudan,
sur les maladies du pays , s'est chargé de rédiger un mémoire
médical en réponse aux questions posées par M. le docteur
Jules Cloquet - dans le rapport présenté à la séance du 10 no-
vembre 1856.
Ce travail sera offert à l'Académie.
A la suite de ces observations diverses, - recueillies à la hâte
durant un rapide voyage qui n'avait pas pour but de répondre
spécialement aux questions de l'Académie, je crois devoir lui
communiquer un exemplaire des ordonnances rendues par
S. A. le Vice-roi d'Egypte pour la réorganisation des provin-
ces du Soudan. Ces ordonnances si libérales et si sages, en
- réglant une foule de points très-importants, font connaître
du même coup beaucoup de détails de mœurs qui sont de
nature à intéresser l'Académie des sciences, et qui se rappor-
tent à plusieurs des questions'ethnologiques que ses instruc-
tions ont signalées.
On peut dire sans exagération qu'à dater de ces ordon-
nances du Vice-roi, la civilisation vient de s'établir et de faire
ses premiers pas dans ces contrées reculées d'où elle semblait
presque à jamais exclue. Je n'insiste pas sur les conséquences
politiques que ces mesures pourront avoir pour les peuples
qui en sont l'objet. Je ne m'occupe que des conséquences
qui sont en quelque sorte scientifiques. Il est clair que désor-
mais le centre de l'Afrique, jusqu'ici à peu près inaccessible,
le sera beaucoup moins. On partira de Kartoum, placée sous
la direction d'un gouverneur chrétien, au 16° degré, au lieu
de partir d'Alexandrie ou du Caire, et l'on peut être assuré
que dans un avenir prochain , de grandes explorations seront
faites, et que de grandes découvertes en seront la suite infail-
lible. Les recherches devenues plus faciles, seront plus frac*
tueuses. Le commerce n'y gagnera pas moins que la science,
et tout sera prêt pour un larg e développement dans ces pays
si fertiles, quand, l'ouverture du canal de Suez amènera le
cabotage de la Méditerranée sur les rôles dé la mer Rouge,
et spécialement sur les côtes orientales ae: l'Afrique'.
A ces titres; divers, les. ordonnances rendues: par S. A. Mo-
hammed-Sâïd-Pacha, le 26 janvier, à Kartoum, ouvrent à la
science des vOies'.plü.s:sûl'es et plus rapides, aussi bien qu'elles
marquent pour ces pays une èce décisive d'amélioration".
J'espère que l'Académie accueillera les notes que je lui
adresse avec 'úQe indulge:nce que méritent: lés circonstances
particulières où je me'suis'.lrouvé pour les recueillir. J-e n'avais
pas fait une étude antérieure des questions qu'il s'agissait
d'éclaircir; je n'ai pu faire des observations précises et répé-
tées qu'un plus long séjour m'aurait sans'doute permises.
En demeurant plus de temps sur les lieux, j'aurais pu me
procurer des renseignements curieux de toute sorte..Mais les
investigations que sur ma demande S. E. Arakel-Bey, gou-
verneur du Soudan, voudra bien faire continuer, suppléeront
à ce que les miennes ont eu nécessairement d'incomplet. Si
l'on constate, comme je dois le croire, des faits noqveaux et
importants, je ne manquerai pas de vous les transmettre
pour que vous en fassiez l'usage que vous jugerez le plus con-
venable. »
Enfin je suis heureux, monsieur le secrétaire perpétuel, de
présenter à l'Académie par votre intermédiaire mes remer-
cîments les plus respectueux pour le rapport qu'elle a bien
voulu, récemment sanctionner de ses suffrages. L'illustre
rapporteur, M. le baron Charles Dupin, avec le mérite d'ex-
position qui lui est propre, avait démontré dans son travail
si complet la grandeur et les bienfaits de l'ouverture de
l'isthme de Suez. L'Académie impériale des sciences de l'Insti-
tut de France, en votant les conclusions que ses commissaires
lui proposaient, a donné une autorité incomparable au projet
que je poursuis depuis plusieurs années; et-je puiserais, s'il en
était besoin, dans l'approbation de ce tribunal suprême toutes
les forces qui me seraient nécessaires pour continuer la lutte
que je soutiens. L'Académie, en m'assurant son appui, contri-
buera au succès d'uue entreprise qui intéresse l'humanité
tout entière, et j'ai le ferme espoir que les décisions de la
science, émanant de tels juges, ne resteront pas sans influence
sur les résolutions de la politique.
Agréez, monsieur le secrétaire perpétuel, l'assurance de la
haute considération avec laquelle j'ai l'honneur d'être,
Votre dévoué serviteur,
FERDINAND DE LESSEPS.
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