Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-04-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 avril 1857 25 avril 1857
Description : 1857/04/25 (A2,N21). 1857/04/25 (A2,N21).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65306202
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
132 L'ISTHME DE SUEZ,
ment commencée par Méhémet-Ali. Immédiatement après son
retour en Égypte, le Vice-roi a promulgué tout un plan de
réformes sagement et libéralement conçu pour améliorer et
réorganiser l'administration des provinces qu'il a visitées. Les
plus importantes de ces réformes ont pour but l'assiette et la
perception de l'impôt. Elles seront un immense bienfait pour
ces populations, qu'elles affranchiront des exactions barbares
que le régime antérieur faisait peser depuis des siècles sur ces
contrées. Une autre mesure non moins importante est l'aboli-
tion complète et définitive de l'esclavage des noirs au lieu même
de son origine. Le Vice-roi a libéré tout ce qui restait d'es-
claves, et il a pris toutes les dispositions nécessaires pour em-
pêcher que l'esclavage ne puisse jamais y renaître sous quelque
forme que ce soit. Il suffit de signaler cette réforme, dont
chacun peut apprécier la portée. C'est ici le cas de rappeler
que Mohammed-Saïd, en arrivant au pouvoir, avait spontané-
ment aboli le trafic des esclaves avant que les puissances euro-
péennes ne fussent intervenues pour assurer ce grand bienfait
aux populations de l'Empire Ottoman. Maintenant les provinces
les plus éloignées de la domination égyptienne seront purgées
de cette plaie aussi bien que les provinces qui ont le plus pro-
fité de leur contact avec la civilisation européenne.
» A côté de ces réformes qui concernent l'administration des
provinces, on peut en signaler d'autres qui ont pour objet
d'améliorer l'administration centrale de l'Egypte, notamment
celle qui établit une séparation régulière entre les dépenses
générales de l'Etat et les dépenses personnelles du Vice-roi.
En d'autres termes et pour parler le langage européen, le
Vice-roi d'Egypte vient de créer une administration de la liste
civile. En outre, il a divisé son ministère des finances en deux
sections principales, l'une pour les recettes, l'autre pour les
dépenses, et il a centralisé la comptabilité publique pour tout
ce qui concerne les revenus et les dépenses de toute espèce et
de toute Origine. Ces diverses mesures ont pour le commerce
étranger et pour les relations générales de l'Europe avec,
l'Egypte une importance facile à comprendre. Elles viennent
couronner de la manière la plus heureuse pour l'Egypte et la
plus honorable pour Mohammed-Saïd les réformes générales
qui ont inauguré son avènement au pouvoir. On sait que de-
puis un an la propriété territoriale est reconnue et constituée
en Égypte avec son caractère véritable et sur les mêmes prin-
cipes qui lui servent de base en Europe. De tous les progrès
accomplis de nos jours dans l'antique empire des Pharaons,
c'est assurément/ le plus remarquable et le plus caractéris-
tique. — Louis ALLOURY. »
Le Constitutionnel du 3 avril a publié de son côté un
article très-étudié de M. Paul Merruau sur le voyage du
Vice-roi et sur les mesures de tout ordre qui, depuis son
avènement, ont signalé les tendances nouvelles du gou-
vernement égyptien.
« On sait que le Vice-roi d'Egypte a fait récemment une ex-
cursion dans la partie la plus reculée de ses domaines, en
Nubie. Ce voyage, objet de commentaires de toutes sortes,
surtout dans les journaux étrangers qui ont des correspon-
dants à Alexandrie, s'est terminé par l'adoption de mesures
très-libérales en faveur de la population du pays, trop long-
temps opprimée et misérable. Ainsi s'explique la visite de Mo-
hammed-Soïd à ses sujets du Sennaar. On l'a taxée de caprice,
de folie ; il se trouve que c'est un des actes les plus louables
et les plus utiles que le Pacha pût faire. Si ce souverain, aussi
actif qu'éclairé, passait son temps dans l'oisiveté des harems,
il n'y aurait pas en Europe assez de dédain pour une vie si
inutile et si efféminée. Au contraire, Saïd-Pacha fait de sa
personne, pour rétablir la prospérité à la limite extrême de
ses frontières, un voyage dont la longueur et le péril effraye-
raient un simple particulier. Ne pouvait-on lui savoir gré de
cette initiative, sans attendre que les résultats vinssent con fon-
dre les plus intrépides frondeurs? »
M. Paul Merruau analyse ensuite les réformes si nom-
breuses et si bienfaisantes qu'a pu accomplir Moham-
med-Saïd depuis deux ans et demi de règne.
Dans un second article du 7 avril, M. Paul Merruau
poursuit et achève le sujet comméncé dans le premier.
Il Nous disions, dans un précédent- article, que le Vice-roi
d'Egypte avait fait quelque chose de très-remarquable et de
très-inattendu, en organisant l'administration de la partie de
ses États qui est située à l'intérieur de l'Afrique d'après les
principes d'un libéralisme éclairé et sincère.
» Il faut se représenter les tribus du Soudan d'Egypte telles
qu'elles sont, pour comprendre toute la portée de la réforme
que Mohammed-Saïd vient de leur accorder. Leur état social
ne différait guère de la barbarie où sont plongées les peu-
plades de l'Afrique intérieure, quand le père du souverain ac-
tuel de l'Egypte, Mohammed-Ali, a porté ses armes dans leur
pays. »
M. Merruau trace ici l'historique de la conquête et
des premiers essais d'administration sous Méhémet-Ali.
Il en vient ensuite aux mesures récemment décrétées par
Mohammed-Saïd, et voici comment il termine :
« Saïd-Pacha a donné l'ordre de n'imposer que les terres
cultivées; il a fixé la quotité de l'impôt par mesures de terre
à un tiers au-dessous de ce que les villages consultés lui
avaient offert; il a poussé le soin jusqu'à spécifier dans son
ordonnance la dimension de l'instrument de mesurage; il en
a fourni des modèles; il a prévu les non-valeurs qui peuvent
résulter de la sécheresse; il a déterminé les époques où les
recettes seraient effectuées ; enfin il a fait remise de tout
l'arriéré.
» C'est du désintéressement. Le trésor en souffrira d'abord.
Mais quel excellent calcul pour l'avenir ! Les cultures déve-
loppées, les villages repeuplés, les cultivateurs satisfaits pro-
duiront un jour, avec facilité, des ressources dix fois plus
considérables qu'aujourd'hui. Ainsi le Vice-roi aura assuré à
la fois la prospérité de ses sujets et celle de ses finances.
» On sait qu'à son avènement au trône d'Egypte, Moham-
med-Saïd a proclamé l'abolition, non pas de la traite des
nègres seulement, mais bien de l'esclavage. Ainsi il n'existe
plus d'esclaves en Egypte, et ceux ou celles qui conservent le
joug sont esclaves volontaires; car il suffit qu'ils adressent
une requête au souverain pour que, de droit, leur affran-
chissement soit prononcé. Enfin le Vice-roi a pris des disposi-
tions pour préserver son territoire du Soudan des incursions
des tribus errantes.
» Cette législation, complétée par un nouveau système
d'administration de la justice, place le gouvernement de Saïd-
Pacha au rang des plus civilisés de l'Europe, et si les sujets
suivent le prince dans la carrière de la réforme qu'il a si
largement ouverte, on peut prédire, en toute sécurité, que
l'Egypte commence une ère de prospérité qui contribuera
beaucou p à assurer l'indépendance de l'Orient.—PAUL MERRUAU. »
Le Moniteur de la Flotte s'attache aussi à faire res-
sortir le caractère libéral de ces mesures dans une cor-
respondance particulière d'Alexandrie.
u Les mesures que vient de prendre le Vice-roi à l'égard
ment commencée par Méhémet-Ali. Immédiatement après son
retour en Égypte, le Vice-roi a promulgué tout un plan de
réformes sagement et libéralement conçu pour améliorer et
réorganiser l'administration des provinces qu'il a visitées. Les
plus importantes de ces réformes ont pour but l'assiette et la
perception de l'impôt. Elles seront un immense bienfait pour
ces populations, qu'elles affranchiront des exactions barbares
que le régime antérieur faisait peser depuis des siècles sur ces
contrées. Une autre mesure non moins importante est l'aboli-
tion complète et définitive de l'esclavage des noirs au lieu même
de son origine. Le Vice-roi a libéré tout ce qui restait d'es-
claves, et il a pris toutes les dispositions nécessaires pour em-
pêcher que l'esclavage ne puisse jamais y renaître sous quelque
forme que ce soit. Il suffit de signaler cette réforme, dont
chacun peut apprécier la portée. C'est ici le cas de rappeler
que Mohammed-Saïd, en arrivant au pouvoir, avait spontané-
ment aboli le trafic des esclaves avant que les puissances euro-
péennes ne fussent intervenues pour assurer ce grand bienfait
aux populations de l'Empire Ottoman. Maintenant les provinces
les plus éloignées de la domination égyptienne seront purgées
de cette plaie aussi bien que les provinces qui ont le plus pro-
fité de leur contact avec la civilisation européenne.
» A côté de ces réformes qui concernent l'administration des
provinces, on peut en signaler d'autres qui ont pour objet
d'améliorer l'administration centrale de l'Egypte, notamment
celle qui établit une séparation régulière entre les dépenses
générales de l'Etat et les dépenses personnelles du Vice-roi.
En d'autres termes et pour parler le langage européen, le
Vice-roi d'Egypte vient de créer une administration de la liste
civile. En outre, il a divisé son ministère des finances en deux
sections principales, l'une pour les recettes, l'autre pour les
dépenses, et il a centralisé la comptabilité publique pour tout
ce qui concerne les revenus et les dépenses de toute espèce et
de toute Origine. Ces diverses mesures ont pour le commerce
étranger et pour les relations générales de l'Europe avec,
l'Egypte une importance facile à comprendre. Elles viennent
couronner de la manière la plus heureuse pour l'Egypte et la
plus honorable pour Mohammed-Saïd les réformes générales
qui ont inauguré son avènement au pouvoir. On sait que de-
puis un an la propriété territoriale est reconnue et constituée
en Égypte avec son caractère véritable et sur les mêmes prin-
cipes qui lui servent de base en Europe. De tous les progrès
accomplis de nos jours dans l'antique empire des Pharaons,
c'est assurément/ le plus remarquable et le plus caractéris-
tique. — Louis ALLOURY. »
Le Constitutionnel du 3 avril a publié de son côté un
article très-étudié de M. Paul Merruau sur le voyage du
Vice-roi et sur les mesures de tout ordre qui, depuis son
avènement, ont signalé les tendances nouvelles du gou-
vernement égyptien.
« On sait que le Vice-roi d'Egypte a fait récemment une ex-
cursion dans la partie la plus reculée de ses domaines, en
Nubie. Ce voyage, objet de commentaires de toutes sortes,
surtout dans les journaux étrangers qui ont des correspon-
dants à Alexandrie, s'est terminé par l'adoption de mesures
très-libérales en faveur de la population du pays, trop long-
temps opprimée et misérable. Ainsi s'explique la visite de Mo-
hammed-Soïd à ses sujets du Sennaar. On l'a taxée de caprice,
de folie ; il se trouve que c'est un des actes les plus louables
et les plus utiles que le Pacha pût faire. Si ce souverain, aussi
actif qu'éclairé, passait son temps dans l'oisiveté des harems,
il n'y aurait pas en Europe assez de dédain pour une vie si
inutile et si efféminée. Au contraire, Saïd-Pacha fait de sa
personne, pour rétablir la prospérité à la limite extrême de
ses frontières, un voyage dont la longueur et le péril effraye-
raient un simple particulier. Ne pouvait-on lui savoir gré de
cette initiative, sans attendre que les résultats vinssent con fon-
dre les plus intrépides frondeurs? »
M. Paul Merruau analyse ensuite les réformes si nom-
breuses et si bienfaisantes qu'a pu accomplir Moham-
med-Saïd depuis deux ans et demi de règne.
Dans un second article du 7 avril, M. Paul Merruau
poursuit et achève le sujet comméncé dans le premier.
Il Nous disions, dans un précédent- article, que le Vice-roi
d'Egypte avait fait quelque chose de très-remarquable et de
très-inattendu, en organisant l'administration de la partie de
ses États qui est située à l'intérieur de l'Afrique d'après les
principes d'un libéralisme éclairé et sincère.
» Il faut se représenter les tribus du Soudan d'Egypte telles
qu'elles sont, pour comprendre toute la portée de la réforme
que Mohammed-Saïd vient de leur accorder. Leur état social
ne différait guère de la barbarie où sont plongées les peu-
plades de l'Afrique intérieure, quand le père du souverain ac-
tuel de l'Egypte, Mohammed-Ali, a porté ses armes dans leur
pays. »
M. Merruau trace ici l'historique de la conquête et
des premiers essais d'administration sous Méhémet-Ali.
Il en vient ensuite aux mesures récemment décrétées par
Mohammed-Saïd, et voici comment il termine :
« Saïd-Pacha a donné l'ordre de n'imposer que les terres
cultivées; il a fixé la quotité de l'impôt par mesures de terre
à un tiers au-dessous de ce que les villages consultés lui
avaient offert; il a poussé le soin jusqu'à spécifier dans son
ordonnance la dimension de l'instrument de mesurage; il en
a fourni des modèles; il a prévu les non-valeurs qui peuvent
résulter de la sécheresse; il a déterminé les époques où les
recettes seraient effectuées ; enfin il a fait remise de tout
l'arriéré.
» C'est du désintéressement. Le trésor en souffrira d'abord.
Mais quel excellent calcul pour l'avenir ! Les cultures déve-
loppées, les villages repeuplés, les cultivateurs satisfaits pro-
duiront un jour, avec facilité, des ressources dix fois plus
considérables qu'aujourd'hui. Ainsi le Vice-roi aura assuré à
la fois la prospérité de ses sujets et celle de ses finances.
» On sait qu'à son avènement au trône d'Egypte, Moham-
med-Saïd a proclamé l'abolition, non pas de la traite des
nègres seulement, mais bien de l'esclavage. Ainsi il n'existe
plus d'esclaves en Egypte, et ceux ou celles qui conservent le
joug sont esclaves volontaires; car il suffit qu'ils adressent
une requête au souverain pour que, de droit, leur affran-
chissement soit prononcé. Enfin le Vice-roi a pris des disposi-
tions pour préserver son territoire du Soudan des incursions
des tribus errantes.
» Cette législation, complétée par un nouveau système
d'administration de la justice, place le gouvernement de Saïd-
Pacha au rang des plus civilisés de l'Europe, et si les sujets
suivent le prince dans la carrière de la réforme qu'il a si
largement ouverte, on peut prédire, en toute sécurité, que
l'Egypte commence une ère de prospérité qui contribuera
beaucou p à assurer l'indépendance de l'Orient.—PAUL MERRUAU. »
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