Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-04-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 avril 1857 10 avril 1857
Description : 1857/04/10 (A2,N20). 1857/04/10 (A2,N20).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530619d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
1U L'ISTHME DE SUEZ,
la Compagnie possède déjà Berfder-Abbas qui com-
mande le passage, et une station considérable à Bassa-
dore dans File deKishm, sans compter quelques îles
moins importantes sur les côtes nord de l'Arabie. Il
n'est pas probable qu'elle ait occupé Karrak au fond du
golfe pour quitter cette île sur-le-champ et sans com-
pensation; le chemin de fer projeté de l'Euphrate fait
désirer et justifie-des stations nouvelles; et l'on peut
être assuré que ces parages si peu connus seront désor-
mais très-fréquentés.
A l'autre extrémité de l'Asie, il vient de s'engager
un conflit bien autrement sérieux et fécond. Une insulte
au pavillon britannique en a été l'occasion. Mais il est
vrai que, depuis nos humbles missionnaires du dix-sep-
tième siècle jusqu'aux deux ambassades de lord Ma-
cartney en 1792 et de lord Amherst en 1816, jusqu'aux
guerres de 1839 et à la guerre actuelle, les rapports des
nations civilisées avec l'Empire du Milieu ont toujours
été intolérables. L'insolence barbare des empereurs chi-
nois a empêché toutes les relations ordinaires de s'éta-
blir; et la Chine, séparée déjà du reste de l'humanité
par sa civilisation, s'est obstinée à rester dans un isole-
tnent qui n'est plus actuellement permis à aucun peuple.
C'est un marché de trois cent cinquante millions d'hom-
mes tout au moins qui va s'ouvrir aux échanges pacifi-
ques du commerce.
L'Angleterre, les Etats-Unis et la France n'auront
point en vain combiné leurs efforts, et le triomphe,
quelque peine qu'il coûte, est certain. Tout ce qu'on
demande à la cour de Pékin, c'est qu'elle reçoive régu-
lièrement les représentants de la civilisation, qui peu-
vent lui donner sur ses véritables intérêts comme sur
les nôtres les lumières qui lui manquent, et qui lui évi-
teraient bien des fautes et bien des malheurs. -
Le Japon suivra les destins de la Chine : il s'ouvrira
comme elle; et déjà même quelques traités, tout im-
parfaits qu'ils sont, prouvent que ce pays oublie ses an-
ciens griefs contre les chrétiens et son ancien fanatisme.
Siam, la Cochinchine et bien d'autres pays imiteront
cet exemple.
En Chine, au Japon, en Perse, en Egypte, en Tur-
quie, ce sont des faits tout nouveaux qui surgissent.
Mais, à côté de ces nouveautés, il y a en Asie les inté-
rêts permanents et de plus en plus vastes des établisse-
ments européens. L'Inde voit accroître chaque année,
dans une proportion immense, ses productions, sa
richesse, son bien-être, ses voies de communication
de toute sorte; et c'est par centaines de millions que
l'Angleterre ) compte ses sujets soumis et laborieux.
En Australie, les progrès sont plus rapides encore et
plus admirables, Un parlement libre s'y est établi; et
les ressourcés de la colonie, favorisées par la fécondité
du sol plus même que par ses mines d'or, et par l'ac-
tivité des habitants, moitié Européens, moitié Chinois
se décuplent dans une période de quelques années.' f
Ajoutez aux colonies anglaises les colonies néerlan-
élaise r anisation accom p lie peut servir de
mQ~~I~ S espagnoles, portu g aises, fran-
ç A
Ainsi donc , tout dans l'Orient, depuis la Méditerra-
née jusqu'au fond de la mer Jaune, offre aux yeux des
observateurs intelligents le plus grand et le plus beau
spectacle. Il y a, nous l'avouons, plus d'une ombre au
tableau; et fréquemment les peuples civilisés ont eu,
dans ces immenses conflits, des torts qu'ils auraient dû,
pour leur honneur, éviter avec soin. Mais la civilisation
du dix-neuvième siècle comprendra mieux ses devoirs ;
elle sanctionnera les triomphes de sa force par les
conséquences bienfaisantes qu'elle en saura tirer. Ces
conséquences sont morales beaucoup plus encore que
matérielles; et, bien que ce ne soient pas des considé-
rations d'un ordre aussi élevé qui entraînent vers l'Asie
ce grand courant dé la navigation, du commerce, ni
même de la politique, l'Asie néanmoins a tout à gagner
à notre contact; et l'humanité ne peut que s'applaudir
en fin de compte de ce mélange jusqu'à présent inouï
des intérêts internationaux,
Si, comme nous le croyons, le tableau que nous
venons d'esquisser à grands traits est exact, il est à
tous ces faits une conséquence bien facile à prévoir et
d'une évidence irrécusable s c'est que, les relations se
multipliant, il faut de toute nécessité que les voies de
communication se multiplient comme elles, et qu'avec
les progrès de la science elles deviennent de plus eu
plus faciles. Or, entre l'Europe et l'Asie il n'y a, pour
les produits réciproques des deux contrées, qu'une voie
possible, celle de la mer; et sur la mer, qu'un seul
chemin, celui de la mer Rouge, que prennent déjà les
dépêches de toutes ces contrées, ainsi que les voya-
geurs assez riches pour payer les frais d'une traversée
rapide et commode.
Nous pensons donc, sans hésiter, que tout ce mou-
vement immense que nous signalons est une démons-
tration de plus, et une démonstration invincible, tout
à l'heure convertie en fait, de la nécessité d'ouvrir
l'isthme de Suez. En face de ces grandes choses, ce
serait nous opposer une objection bien futile que de
nous dire que nous sommes intéressés dans la question.
Nous ne plaidons ici que la cause de l'humanité et de
la civilisation, la cause de l'intérêt universel. Nous
avons même trop bonne opinion du jugement de nos
adversaires pour croire qu'ils pensent sur ce sujet au-
trement que nous.
BARTHÉLÉMY SAINT-HILAIRE.
ORDONNANCES DE S. A: LE VICE - ROt D'EGYPTE
SUR LE SOUDAN.
Les ordonnances de S; A. le Vice-roi d'Egypte, à
peine connues en Europe, y ont été accueillies par une
approbation unanime. Les journaux de tous les pays j
Angleterre, France, Allemagne, Italie, Espagne, etc.,
se sont trouvés d'accord pour publier et louer des me-
sures aussi bienfaisantes et aussi sages dans leur libé-
ralisme éclairé. L'espace nous manque aujourd'hui
la Compagnie possède déjà Berfder-Abbas qui com-
mande le passage, et une station considérable à Bassa-
dore dans File deKishm, sans compter quelques îles
moins importantes sur les côtes nord de l'Arabie. Il
n'est pas probable qu'elle ait occupé Karrak au fond du
golfe pour quitter cette île sur-le-champ et sans com-
pensation; le chemin de fer projeté de l'Euphrate fait
désirer et justifie-des stations nouvelles; et l'on peut
être assuré que ces parages si peu connus seront désor-
mais très-fréquentés.
A l'autre extrémité de l'Asie, il vient de s'engager
un conflit bien autrement sérieux et fécond. Une insulte
au pavillon britannique en a été l'occasion. Mais il est
vrai que, depuis nos humbles missionnaires du dix-sep-
tième siècle jusqu'aux deux ambassades de lord Ma-
cartney en 1792 et de lord Amherst en 1816, jusqu'aux
guerres de 1839 et à la guerre actuelle, les rapports des
nations civilisées avec l'Empire du Milieu ont toujours
été intolérables. L'insolence barbare des empereurs chi-
nois a empêché toutes les relations ordinaires de s'éta-
blir; et la Chine, séparée déjà du reste de l'humanité
par sa civilisation, s'est obstinée à rester dans un isole-
tnent qui n'est plus actuellement permis à aucun peuple.
C'est un marché de trois cent cinquante millions d'hom-
mes tout au moins qui va s'ouvrir aux échanges pacifi-
ques du commerce.
L'Angleterre, les Etats-Unis et la France n'auront
point en vain combiné leurs efforts, et le triomphe,
quelque peine qu'il coûte, est certain. Tout ce qu'on
demande à la cour de Pékin, c'est qu'elle reçoive régu-
lièrement les représentants de la civilisation, qui peu-
vent lui donner sur ses véritables intérêts comme sur
les nôtres les lumières qui lui manquent, et qui lui évi-
teraient bien des fautes et bien des malheurs. -
Le Japon suivra les destins de la Chine : il s'ouvrira
comme elle; et déjà même quelques traités, tout im-
parfaits qu'ils sont, prouvent que ce pays oublie ses an-
ciens griefs contre les chrétiens et son ancien fanatisme.
Siam, la Cochinchine et bien d'autres pays imiteront
cet exemple.
En Chine, au Japon, en Perse, en Egypte, en Tur-
quie, ce sont des faits tout nouveaux qui surgissent.
Mais, à côté de ces nouveautés, il y a en Asie les inté-
rêts permanents et de plus en plus vastes des établisse-
ments européens. L'Inde voit accroître chaque année,
dans une proportion immense, ses productions, sa
richesse, son bien-être, ses voies de communication
de toute sorte; et c'est par centaines de millions que
l'Angleterre ) compte ses sujets soumis et laborieux.
En Australie, les progrès sont plus rapides encore et
plus admirables, Un parlement libre s'y est établi; et
les ressourcés de la colonie, favorisées par la fécondité
du sol plus même que par ses mines d'or, et par l'ac-
tivité des habitants, moitié Européens, moitié Chinois
se décuplent dans une période de quelques années.' f
Ajoutez aux colonies anglaises les colonies néerlan-
élaise r anisation accom p lie peut servir de
mQ~~I~ S espagnoles, portu g aises, fran-
ç A
Ainsi donc , tout dans l'Orient, depuis la Méditerra-
née jusqu'au fond de la mer Jaune, offre aux yeux des
observateurs intelligents le plus grand et le plus beau
spectacle. Il y a, nous l'avouons, plus d'une ombre au
tableau; et fréquemment les peuples civilisés ont eu,
dans ces immenses conflits, des torts qu'ils auraient dû,
pour leur honneur, éviter avec soin. Mais la civilisation
du dix-neuvième siècle comprendra mieux ses devoirs ;
elle sanctionnera les triomphes de sa force par les
conséquences bienfaisantes qu'elle en saura tirer. Ces
conséquences sont morales beaucoup plus encore que
matérielles; et, bien que ce ne soient pas des considé-
rations d'un ordre aussi élevé qui entraînent vers l'Asie
ce grand courant dé la navigation, du commerce, ni
même de la politique, l'Asie néanmoins a tout à gagner
à notre contact; et l'humanité ne peut que s'applaudir
en fin de compte de ce mélange jusqu'à présent inouï
des intérêts internationaux,
Si, comme nous le croyons, le tableau que nous
venons d'esquisser à grands traits est exact, il est à
tous ces faits une conséquence bien facile à prévoir et
d'une évidence irrécusable s c'est que, les relations se
multipliant, il faut de toute nécessité que les voies de
communication se multiplient comme elles, et qu'avec
les progrès de la science elles deviennent de plus eu
plus faciles. Or, entre l'Europe et l'Asie il n'y a, pour
les produits réciproques des deux contrées, qu'une voie
possible, celle de la mer; et sur la mer, qu'un seul
chemin, celui de la mer Rouge, que prennent déjà les
dépêches de toutes ces contrées, ainsi que les voya-
geurs assez riches pour payer les frais d'une traversée
rapide et commode.
Nous pensons donc, sans hésiter, que tout ce mou-
vement immense que nous signalons est une démons-
tration de plus, et une démonstration invincible, tout
à l'heure convertie en fait, de la nécessité d'ouvrir
l'isthme de Suez. En face de ces grandes choses, ce
serait nous opposer une objection bien futile que de
nous dire que nous sommes intéressés dans la question.
Nous ne plaidons ici que la cause de l'humanité et de
la civilisation, la cause de l'intérêt universel. Nous
avons même trop bonne opinion du jugement de nos
adversaires pour croire qu'ils pensent sur ce sujet au-
trement que nous.
BARTHÉLÉMY SAINT-HILAIRE.
ORDONNANCES DE S. A: LE VICE - ROt D'EGYPTE
SUR LE SOUDAN.
Les ordonnances de S; A. le Vice-roi d'Egypte, à
peine connues en Europe, y ont été accueillies par une
approbation unanime. Les journaux de tous les pays j
Angleterre, France, Allemagne, Italie, Espagne, etc.,
se sont trouvés d'accord pour publier et louer des me-
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