Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-03-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 mars 1857 25 mars 1857
Description : 1857/03/25 (A2,N19). 1857/03/25 (A2,N19).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65306180
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 97
J'ai eu l'honneur de vous dire que les pêcheurs ayant
détruit les repères placés par MM. les ingénieurs de la
Commission internationale, je m'étais occupé de les
rétablir. Je peux vous annoncer qu'ils sont maintenant
à peu près tous reconstruits sur de plus grandes propor-
tions. Ce sont de petites tours, ayant 5 mètres de hau-
teur sur 6 de base, qui, pouvant s'apercevoir de dix
milles au large, seront d'une très-grande utilité, si l'on
veut se livrer de nouveau à des observations hydro-
graphiques.
Un petit sentier que j'ai fait pratiquer permet de
monter au sommet et d'apercevoir très-loin dans le lac,
ce qui serait impossible sans le secours de cette éléva-
tion , sur un terrain aussi uniformément plat.
Du repère placé au centre du cordon littoral, on aper-
çoit très-distinctement, par un temps clair, la tour
d'Oum-Fareg à l'est, et celle de Gémile à l'ouest, qui
sont cependant distantes de seize milles.
Les calmes et les vents du nord ont dominé pendant
la dizaine qui vient de s'écouler depuis mon dernier
rapport. La tranquillité de la corvette prouve que des
navires marchands pourraient se livrer très-paisiblement
en rade à toutes sortes d'opérations maritimes.
J'ai remarqué que souvent l'horizon était chargé
dans la partie nord; que les nuages allaient rapidement
dans le sud, chassés par un vent violent, et que la mer
à la plage était houleuse, sans cependant nous empê-
cher de communiquer tous les jours avec la terre ; car,
je le répète, nous étions aussi tranquillement que pos-
sible en rade, et presque en calme plat.
Ces observations me portent à croire que la plupart
des vents du nord ne rentrent pas dans le golfe, et qu'à
moins d'une de ces bourrasques exceptionnelles qui
dépassent les proportions des coups de vent ordinaires,
on peut être tranquille pour les vents de cette partie.
Les vents ont tourné ensuite à l'O. N. 0. ; et,
comme vous le savez, la baie se trouve parfaitement
abritée pour ces vents. Aussi deux navires qui se ren-
daient à Alexandrie ou à Damiette, sont venus jeter
l'ancre à deux milles environ de la corvette.
Les courants sont à peu près nuls dans ce golfe, et
paraissent généralement suivre la direction du vent.
Cependant mes observations m'indiquent qu'avec les
calmes, les eaux prennent la direction du nord-est
d'une manière presque insensible, et c'est ce que je
m'efforcerai de déterminer par la suite.
J'ai l'honneur, etc. -
Signé B. PHILIGRET.
Pour copie conforme à l'original :
Alexandrie, 4 février 1857;
L'agent supérieur en Égypte de la Compagnie uni-
verselle du canal maritime de Suez,
S. W. RUYSSENAERS.
QUATRIÈME RAPPORT.
Monsieur,
J'ai l'honneur de vous faire parvenir mon quatrième
rapport renfermant mes observations sur la rade de
Péluse.
Les journées des 1er et 2 février n'ont rien offert
d'intéressant. Seulement le ciel était nuageux, et les
vents ont régné à l'O. N. 0. grand frais. Les courants
étaient nuls ; et la plage, assez bonne pour permettre aux
embarcations de communiquer avec la terre.
Mais le jour suivant a été marqué par un terrible
ouragan, qui a successivement soufflé depuis l'E. jus-
qu'au N. 0., en passant par le S.
Je vais consacrer ce rapport spécialement à dépeindre
les différentes phases de cette tourmente. Je ne man-
querai pas d'y apporter tous mes soins, et je serais
heureux s'il pouvait être un jour de quelque utilité aux
personnes qui fréquenteront ces parages.
Le 3 février, à deux heures du matin, le vent a sauté
immédiatement de ru. N. 0. à l'E., jolie brise avec
des tendances vers le S., sans que rien ait pu le faire
présager.
De nuageux qu'il était, le temps devint alors obscur
et brumeux. Le baromètre baissait légèrement.
Le temps se maintint dans ces conditions jusqu'à dix
heures du matin. Le vent passa alors au S. E., en aug-
mentant très-rapidement, toujours avec des tendances
vers le S. Le temps avait très-mauvaise apparence, et
le baromètre continuait à baisser.
A deux heures après-midi, le vent s'établit au S. et
atteignit bientôt les proportions d'une forte tempête.
Il a soufflé de cette partie jusqu'à quatre heures après-
midi , et sauta à l'O. ; et enfin à dix heures du soir, à
l'O. N. 0., où il devint alors un effroyable ouragan.
Le vent a soufflé toute la nuit avec la même fureur;
et ce n'est que le lendemain matin, à quatre heures,
que progressivement il est arrivé à l'état de vent grand
frais, toujours à l'O. N. 0.
J'ai eu la satisfaction de pouvoir me convaincre, par
des relèvements pris à terre, que, grâce à la tranquil-
lité de la mer et à la bonté du fond, la corvette n'avait
pas le moindrement chassé sur son ancre, malgré l'im-
pétuosité du vent.
Cette épreuve peut être considérée comme décisive ;
car je suis persuadé qu'on ne peut pas avoir un oura-
gan plus terrible à supporter. Je n'hésite donc pas à
déclarer, dès aujourd'hui, que la rade de Péluse est un
très-bon mouillage avec les vents depuis l'E., en pas-
sant par le S., jusqu'au N. 0., et que la tenue des an-
cres y est excellente et offre les plus sûres garanties.
Comme cette tourmente vient donner lieu par hasard
à une conclusion qui repose sur des faits accomplis,
j'ai prié le commandant Mohammed-Saïd de vouloir
apposer sa signature au bas de ce rapport, afin de lui
donner le même poids qu'à un procès-verbal. Mon in-
terprète Mahmoud-Effendi en a fait la traduction au
commandant, qui s'est empressé de se rendre à mon
invitation.
Les vents de N. et de N. E. sont surtout ceux qui
nous intéressent à présent, et je vais y porter toute mon
attention.
En attendant que j'aie l'honneur de vous en entrete-
J'ai eu l'honneur de vous dire que les pêcheurs ayant
détruit les repères placés par MM. les ingénieurs de la
Commission internationale, je m'étais occupé de les
rétablir. Je peux vous annoncer qu'ils sont maintenant
à peu près tous reconstruits sur de plus grandes propor-
tions. Ce sont de petites tours, ayant 5 mètres de hau-
teur sur 6 de base, qui, pouvant s'apercevoir de dix
milles au large, seront d'une très-grande utilité, si l'on
veut se livrer de nouveau à des observations hydro-
graphiques.
Un petit sentier que j'ai fait pratiquer permet de
monter au sommet et d'apercevoir très-loin dans le lac,
ce qui serait impossible sans le secours de cette éléva-
tion , sur un terrain aussi uniformément plat.
Du repère placé au centre du cordon littoral, on aper-
çoit très-distinctement, par un temps clair, la tour
d'Oum-Fareg à l'est, et celle de Gémile à l'ouest, qui
sont cependant distantes de seize milles.
Les calmes et les vents du nord ont dominé pendant
la dizaine qui vient de s'écouler depuis mon dernier
rapport. La tranquillité de la corvette prouve que des
navires marchands pourraient se livrer très-paisiblement
en rade à toutes sortes d'opérations maritimes.
J'ai remarqué que souvent l'horizon était chargé
dans la partie nord; que les nuages allaient rapidement
dans le sud, chassés par un vent violent, et que la mer
à la plage était houleuse, sans cependant nous empê-
cher de communiquer tous les jours avec la terre ; car,
je le répète, nous étions aussi tranquillement que pos-
sible en rade, et presque en calme plat.
Ces observations me portent à croire que la plupart
des vents du nord ne rentrent pas dans le golfe, et qu'à
moins d'une de ces bourrasques exceptionnelles qui
dépassent les proportions des coups de vent ordinaires,
on peut être tranquille pour les vents de cette partie.
Les vents ont tourné ensuite à l'O. N. 0. ; et,
comme vous le savez, la baie se trouve parfaitement
abritée pour ces vents. Aussi deux navires qui se ren-
daient à Alexandrie ou à Damiette, sont venus jeter
l'ancre à deux milles environ de la corvette.
Les courants sont à peu près nuls dans ce golfe, et
paraissent généralement suivre la direction du vent.
Cependant mes observations m'indiquent qu'avec les
calmes, les eaux prennent la direction du nord-est
d'une manière presque insensible, et c'est ce que je
m'efforcerai de déterminer par la suite.
J'ai l'honneur, etc. -
Signé B. PHILIGRET.
Pour copie conforme à l'original :
Alexandrie, 4 février 1857;
L'agent supérieur en Égypte de la Compagnie uni-
verselle du canal maritime de Suez,
S. W. RUYSSENAERS.
QUATRIÈME RAPPORT.
Monsieur,
J'ai l'honneur de vous faire parvenir mon quatrième
rapport renfermant mes observations sur la rade de
Péluse.
Les journées des 1er et 2 février n'ont rien offert
d'intéressant. Seulement le ciel était nuageux, et les
vents ont régné à l'O. N. 0. grand frais. Les courants
étaient nuls ; et la plage, assez bonne pour permettre aux
embarcations de communiquer avec la terre.
Mais le jour suivant a été marqué par un terrible
ouragan, qui a successivement soufflé depuis l'E. jus-
qu'au N. 0., en passant par le S.
Je vais consacrer ce rapport spécialement à dépeindre
les différentes phases de cette tourmente. Je ne man-
querai pas d'y apporter tous mes soins, et je serais
heureux s'il pouvait être un jour de quelque utilité aux
personnes qui fréquenteront ces parages.
Le 3 février, à deux heures du matin, le vent a sauté
immédiatement de ru. N. 0. à l'E., jolie brise avec
des tendances vers le S., sans que rien ait pu le faire
présager.
De nuageux qu'il était, le temps devint alors obscur
et brumeux. Le baromètre baissait légèrement.
Le temps se maintint dans ces conditions jusqu'à dix
heures du matin. Le vent passa alors au S. E., en aug-
mentant très-rapidement, toujours avec des tendances
vers le S. Le temps avait très-mauvaise apparence, et
le baromètre continuait à baisser.
A deux heures après-midi, le vent s'établit au S. et
atteignit bientôt les proportions d'une forte tempête.
Il a soufflé de cette partie jusqu'à quatre heures après-
midi , et sauta à l'O. ; et enfin à dix heures du soir, à
l'O. N. 0., où il devint alors un effroyable ouragan.
Le vent a soufflé toute la nuit avec la même fureur;
et ce n'est que le lendemain matin, à quatre heures,
que progressivement il est arrivé à l'état de vent grand
frais, toujours à l'O. N. 0.
J'ai eu la satisfaction de pouvoir me convaincre, par
des relèvements pris à terre, que, grâce à la tranquil-
lité de la mer et à la bonté du fond, la corvette n'avait
pas le moindrement chassé sur son ancre, malgré l'im-
pétuosité du vent.
Cette épreuve peut être considérée comme décisive ;
car je suis persuadé qu'on ne peut pas avoir un oura-
gan plus terrible à supporter. Je n'hésite donc pas à
déclarer, dès aujourd'hui, que la rade de Péluse est un
très-bon mouillage avec les vents depuis l'E., en pas-
sant par le S., jusqu'au N. 0., et que la tenue des an-
cres y est excellente et offre les plus sûres garanties.
Comme cette tourmente vient donner lieu par hasard
à une conclusion qui repose sur des faits accomplis,
j'ai prié le commandant Mohammed-Saïd de vouloir
apposer sa signature au bas de ce rapport, afin de lui
donner le même poids qu'à un procès-verbal. Mon in-
terprète Mahmoud-Effendi en a fait la traduction au
commandant, qui s'est empressé de se rendre à mon
invitation.
Les vents de N. et de N. E. sont surtout ceux qui
nous intéressent à présent, et je vais y porter toute mon
attention.
En attendant que j'aie l'honneur de vous en entrete-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 9/24
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k65306180/f9.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k65306180/f9.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k65306180/f9.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k65306180
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k65306180