Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-01-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 janvier 1857 25 janvier 1857
Description : 1857/01/25 (A2,N15). 1857/01/25 (A2,N15).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530614b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 19
durant la mousson de nord-est; et elle exprima le désir
que de nouvelles expériences fussent faites pour la mous-
son de sud-ouest. Elle demanda cependant l'établissement
immédiat d'un service régulier par la mer Rouge, en in-
diquant une réduction sur les dépenses excessives qu'a-
vaient coûté les épreuves précédentes. Elle proposa de
partager les frais de premier établissegient entre le gou-
vernement anglais et la Compagnie des Indes, soit que le
service eût lieu par la mer Rouge, ou par le golfe Persi-
que. Elle réclama une exploration nouvelle de l'Euphrate,
d'abord pour le régime du fleuve, et aussi pour les
mesures à prendre contre les attaques des tribus arabes
errant dans le désert. Enfin, en demandant 20,000 li-
vres sterl. pour cette exploration (500,000 fr.), elle
proposait de scinder le service qu'on devait établir, et
de le faire huit mois de l'année, d'octobre à juin, par
la mer Rouge, et les quatre autres mois, par l'Euphrate.
Ces propositions peu nettes n'étaient pas de nature à
obtenir l'assentiment d'une assemblée politique. Il faut
proposer aux corps délibérants des choses peu compli-
quée pour qu'ils les acceptent. Le Parlement crut devoir
ne pas presser l'exécution ; et l'enquête de 1834 ne porta
pas de conséquences immédiates. On attendit de nou-
velles lumières et de nouvelles nécessités. Elles se re-
présentèrent bientôt en 1837.
Ainsi, ce-premier- effort du Parlement, après onze
ans de délai (1823-18.34), échoua. La question n'était
pas mûre; mais les principaux éléments étaient prépa-
rés. On savait par expérience que la. navigation de la
mer Rouge était possible, si ce n'est en tout temps,
du moins les trois quarts de l'année, à peu près.
M. Waghorn, qui soutenait que la vapeur pouvait avoir
raison de la mousson de sud-ouest, était seul dans le
vrai: même contre l'amiral Malcolm. Mais il n'avait
pas su faire partager sa conviction au tribunal devant
lequel il l'avait énoncée. Il ne devait réussir que trois
ans plus lard.
BARTHÉLÉMY SAINT-HILAIRE.
SECOND ARTICLE DU JOURNAL DES DÉBATS
SUR LE CANAL DE SUEZ.
Le premier article du Journal des Débats, donné
dans notre précédent numéro, traitait des adhésions
officielles que plusieurs gouvernements d'Europe ont
données au canal de Suez, et des sympathies qu'il a
éveillées partout. Le second article, qui est également
de M. Louis Alloury, discute l'opposition que notre en-
treprise rencontre de la part de quelques hommes d'État
anglais. Le Journal des Débats combat cette opposi-
tion avec l'autorité qui lui appartient et avec une éner-
gie de logique vraiment péremptoire. Mais cet article
est trop important pour que nous voulions ou le résu-
mer ou le scinder. Nous le reproduirons tout entier
dans notre prochain numéro, Ces excellents articles
montrent parfaitement les attitudes diverses que la po-
litique a prises dans l'affaire du canal de Suez.
ERNEST DESPLAGES.
— r m m ————
LES PORTES DE L'ORIENT.
Il vient de paraître à Londres une brochure fort inté-
ressante qui a pour litre : les Portes de VOrient, dix
chapitres sur l'isthme de Suez, par M. Charles Lamb
Kenney, .avocat. -
Ce petit ouvrage se compose de dix chapitres, où
toutes les parties de la grande question de l'ouverture
- de l'isthme de Suez sont traitées avec la lucidité la plus
complète et avec un rare talent d'exposition. Pour don-
ner une idée de la manière de l'auteur, vive et piquante,
nous traduisons le premier chapitre tout entier.
LA ROUTE DE L'OVERLANU.
« Grâce à M. Thackeray, tout le monde est aujourd'hui familier
avec les mille détails d'un de ces longs voyages d'Europe dans
l'Inde, qui étaient de règle générale il y a de cela quelque
cinquante ans. Nous avons tous suivi dans leurs pérégrinations
le major Dohbin et Joss, dans ce glorieux navire à voiles nommé
le Ramchunder. Les personnes qui se rendaient dans l'Inde
louaient une cabine dans ces gros et bien-aimés porteurs à
l'allure si pacifique, comme elles auraient pu le faire d'une
maison ou d'un bien de campagne, pour la plus grande par-
tie, pour ne point dire-toute la durée d'une année.
» Le navire relâchait et faisait des vivres à Sainte-Hélène,
à Cap-Town (ville du Cap) et à une demi-douzaine d'autres
ports et d'iles, dans le long trajet qu'il avait à exécuter pour
contourner l'immense continent africain. Les passagers, en
vivant ensemble pendant des mois entiers, en se croisant con-
tinuellement dans leurs promenades sur le pont, devenaient
ou amis intimes ou ennemis acharnés. Parmi des gens obligés
à vivre ensemble pendant de si longs voyaget, l'indifférence
était un hors-d'œuvre. Ceux qui en Angleterre avaient des
parents dans l'Inde croyaient avoir des relations très-suivies
s'ils recevaient une fois par an de leurs nouvelles; et malgré
cela, cette correspondance, toute maigre qu'elle fût, s'étei
gnait; car une lettre écrite tous les ans en septembre ne rece-
vait de réponse qu'au mois d'octobre de Tannée suivante, alors
que les pensées, les sentiments et les circonstances étaient
changés entièrement pour l'écrivain, sinon entièrement ou-
bliés. Les nouvelles des combats livrés dans l'Inde parvenaient
au gouvernement de la mère patrie et aux amis des combat-
tants lorsque les succès, cause des réjouissances nationales,
avaient peut-être été suivis d'un ou deux revers; et des larmes
amères tombaient sur la liste des morts publiée dans une
gazette, tandis que les héros qu'on regrettait tant reposaient
dans leur? tombes depuis de longs mois, et que les ronces et
les broussailles avaient crû sur les cendres de ces hommes
dont on lamentait la mort, et dont les nobles vertus étaient
retracées sur des plaques de marbre resplendissantes de dorure
et de poli dans l'église paroissiale. Les événements dans l'Inde
étaient absolument hors du contrôle de ceux qui avaient la
prétention d'être les gouvernants de la métropole. Notre em-
pire indien, peu sûr et d'une étendue comparativement res^
.treinte, pouvait être perdu et reconquis longtemps avant que
le navire qui en porterait la nouvelle eùt pu reconnaître les
côtes d'Europe. Ce qui était nouveauté pour l'Angleterre pas-
sait déjà pour l'Inde dans le domaine de l'histoire.
» Le commerce aussi était sujet à mille vicissitudes de
temps et de distances. Un négociant indien; à cette époque, ne
pouvait être qu'un homme riche et hardi; car aucune nou-
velle ne pouvait arriver des marchés de l'Inde aux maisons
commerciales de Londres avant cinq ou six mois après la date
durant la mousson de nord-est; et elle exprima le désir
que de nouvelles expériences fussent faites pour la mous-
son de sud-ouest. Elle demanda cependant l'établissement
immédiat d'un service régulier par la mer Rouge, en in-
diquant une réduction sur les dépenses excessives qu'a-
vaient coûté les épreuves précédentes. Elle proposa de
partager les frais de premier établissegient entre le gou-
vernement anglais et la Compagnie des Indes, soit que le
service eût lieu par la mer Rouge, ou par le golfe Persi-
que. Elle réclama une exploration nouvelle de l'Euphrate,
d'abord pour le régime du fleuve, et aussi pour les
mesures à prendre contre les attaques des tribus arabes
errant dans le désert. Enfin, en demandant 20,000 li-
vres sterl. pour cette exploration (500,000 fr.), elle
proposait de scinder le service qu'on devait établir, et
de le faire huit mois de l'année, d'octobre à juin, par
la mer Rouge, et les quatre autres mois, par l'Euphrate.
Ces propositions peu nettes n'étaient pas de nature à
obtenir l'assentiment d'une assemblée politique. Il faut
proposer aux corps délibérants des choses peu compli-
quée pour qu'ils les acceptent. Le Parlement crut devoir
ne pas presser l'exécution ; et l'enquête de 1834 ne porta
pas de conséquences immédiates. On attendit de nou-
velles lumières et de nouvelles nécessités. Elles se re-
présentèrent bientôt en 1837.
Ainsi, ce-premier- effort du Parlement, après onze
ans de délai (1823-18.34), échoua. La question n'était
pas mûre; mais les principaux éléments étaient prépa-
rés. On savait par expérience que la. navigation de la
mer Rouge était possible, si ce n'est en tout temps,
du moins les trois quarts de l'année, à peu près.
M. Waghorn, qui soutenait que la vapeur pouvait avoir
raison de la mousson de sud-ouest, était seul dans le
vrai: même contre l'amiral Malcolm. Mais il n'avait
pas su faire partager sa conviction au tribunal devant
lequel il l'avait énoncée. Il ne devait réussir que trois
ans plus lard.
BARTHÉLÉMY SAINT-HILAIRE.
SECOND ARTICLE DU JOURNAL DES DÉBATS
SUR LE CANAL DE SUEZ.
Le premier article du Journal des Débats, donné
dans notre précédent numéro, traitait des adhésions
officielles que plusieurs gouvernements d'Europe ont
données au canal de Suez, et des sympathies qu'il a
éveillées partout. Le second article, qui est également
de M. Louis Alloury, discute l'opposition que notre en-
treprise rencontre de la part de quelques hommes d'État
anglais. Le Journal des Débats combat cette opposi-
tion avec l'autorité qui lui appartient et avec une éner-
gie de logique vraiment péremptoire. Mais cet article
est trop important pour que nous voulions ou le résu-
mer ou le scinder. Nous le reproduirons tout entier
dans notre prochain numéro, Ces excellents articles
montrent parfaitement les attitudes diverses que la po-
litique a prises dans l'affaire du canal de Suez.
ERNEST DESPLAGES.
— r m m ————
LES PORTES DE L'ORIENT.
Il vient de paraître à Londres une brochure fort inté-
ressante qui a pour litre : les Portes de VOrient, dix
chapitres sur l'isthme de Suez, par M. Charles Lamb
Kenney, .avocat. -
Ce petit ouvrage se compose de dix chapitres, où
toutes les parties de la grande question de l'ouverture
- de l'isthme de Suez sont traitées avec la lucidité la plus
complète et avec un rare talent d'exposition. Pour don-
ner une idée de la manière de l'auteur, vive et piquante,
nous traduisons le premier chapitre tout entier.
LA ROUTE DE L'OVERLANU.
« Grâce à M. Thackeray, tout le monde est aujourd'hui familier
avec les mille détails d'un de ces longs voyages d'Europe dans
l'Inde, qui étaient de règle générale il y a de cela quelque
cinquante ans. Nous avons tous suivi dans leurs pérégrinations
le major Dohbin et Joss, dans ce glorieux navire à voiles nommé
le Ramchunder. Les personnes qui se rendaient dans l'Inde
louaient une cabine dans ces gros et bien-aimés porteurs à
l'allure si pacifique, comme elles auraient pu le faire d'une
maison ou d'un bien de campagne, pour la plus grande par-
tie, pour ne point dire-toute la durée d'une année.
» Le navire relâchait et faisait des vivres à Sainte-Hélène,
à Cap-Town (ville du Cap) et à une demi-douzaine d'autres
ports et d'iles, dans le long trajet qu'il avait à exécuter pour
contourner l'immense continent africain. Les passagers, en
vivant ensemble pendant des mois entiers, en se croisant con-
tinuellement dans leurs promenades sur le pont, devenaient
ou amis intimes ou ennemis acharnés. Parmi des gens obligés
à vivre ensemble pendant de si longs voyaget, l'indifférence
était un hors-d'œuvre. Ceux qui en Angleterre avaient des
parents dans l'Inde croyaient avoir des relations très-suivies
s'ils recevaient une fois par an de leurs nouvelles; et malgré
cela, cette correspondance, toute maigre qu'elle fût, s'étei
gnait; car une lettre écrite tous les ans en septembre ne rece-
vait de réponse qu'au mois d'octobre de Tannée suivante, alors
que les pensées, les sentiments et les circonstances étaient
changés entièrement pour l'écrivain, sinon entièrement ou-
bliés. Les nouvelles des combats livrés dans l'Inde parvenaient
au gouvernement de la mère patrie et aux amis des combat-
tants lorsque les succès, cause des réjouissances nationales,
avaient peut-être été suivis d'un ou deux revers; et des larmes
amères tombaient sur la liste des morts publiée dans une
gazette, tandis que les héros qu'on regrettait tant reposaient
dans leur? tombes depuis de longs mois, et que les ronces et
les broussailles avaient crû sur les cendres de ces hommes
dont on lamentait la mort, et dont les nobles vertus étaient
retracées sur des plaques de marbre resplendissantes de dorure
et de poli dans l'église paroissiale. Les événements dans l'Inde
étaient absolument hors du contrôle de ceux qui avaient la
prétention d'être les gouvernants de la métropole. Notre em-
pire indien, peu sûr et d'une étendue comparativement res^
.treinte, pouvait être perdu et reconquis longtemps avant que
le navire qui en porterait la nouvelle eùt pu reconnaître les
côtes d'Europe. Ce qui était nouveauté pour l'Angleterre pas-
sait déjà pour l'Inde dans le domaine de l'histoire.
» Le commerce aussi était sujet à mille vicissitudes de
temps et de distances. Un négociant indien; à cette époque, ne
pouvait être qu'un homme riche et hardi; car aucune nou-
velle ne pouvait arriver des marchés de l'Inde aux maisons
commerciales de Londres avant cinq ou six mois après la date
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