Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-01-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 janvier 1857 25 janvier 1857
Description : 1857/01/25 (A2,N15). 1857/01/25 (A2,N15).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530614b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
2i) -- L'ISTHME DE SUEZ,
préparatifs du trajet dans le-désert, et M. de Lesseps et tous
ses compagnons de voyage s'y disposaient gaiement.
Alexandrie, 4-5 janvier 1857.
Depuis ma dernière lettre du 27 décembre, je n'ai rien d'in-
téressant à vous signaler. J'ai reçu, il y a quelques jours, un
avis indirect m'annonçant que le 20 décembre, M. de Lesseps,
dont la santé était parfaite, était entré dans le désert de Ko-
rosko, pour rejoindre le Vice-roi, qui était en avance de cinq
jours à peu près.
Nous devons penser qu'à l'heure où j'écris, M. de Lesseps
est arrivé à Kartoum, terme assigné à son voyage. -
Le capitaine Philigret va partir, comme je vous l'ai dit, popr
Péluse. La corvette d'observation qu'il montera sera remor-
quée, jusqu'à son mouillage devant Péluse, par un vapeur
de S. A. Elle part demain pour sa station.
12,000 hommes de l'armée égyptienne, restée jusqu'à pré-
sent sur le pied de guerre, viennent d'être licenciés et renvoyés
dans leurs foyers. C'est une grande et bonne mesure d'éco-
nomie pour le trésor, et un renfort de bras robustes donné
à l'agriculture.
Tous les rapports reçus des provinces s'accordent à annon-
cer pour cette année-ci une des plus belles récoltes de cé-
réales que l'Egypte aura eues depuis longtemps.
Pour extrait, ERNEST DESPLACES.
«
L'ANNÉE SCIENTIFIQUE ET INDUSTRIELLE,
Par M. Louis FIGUIER,
(1 vol. in-18 de 500 pages, chez Hachette et CiO.)
Le volume que M. Louis Figuier publie sous ce titre :
l'Année uientifique et industrielleest fait pour inté-
resser tous ceux qui s'occupent de recherches scientifi-
ques, ou qui même, sans connaissances spéciales, veulent
suivre les progrès et les découvertes que la science fait
chaque jour. C'est une revue exacte et très-claire des
travaux scientifiques, des inventions et des principales
applications de la science à l'industrie et aux arts, qui
ont attiré durant l'année précédente l'attention publique
soit en France, soit à l'étranger. Rédacteur du feuilleton
hebdomadaire de sciences dans un grand journal quo-
tidien, M. Louis Figuier a pu facilement, ainsi qu'il le
dit lui-même, donner un résumé annuel des progrès de
la science et de l'industrie. Ce premier volume sera suivi
d'autres publications pareilles, qui paraîtront régulière-
ment dans les derniers jours de décembre de chaque
année. Ce sera un répertoire très-utile et très-commode,
auquel on peut prédire un succès certain.
Le volume que nous avons sous les yeux renferme les
analyses les mieux faites sur une foule de sujets, au
nombre de vingt-sept, que M. Louis Figuier expose tour
à tour avec la netteté la plus remarquable et les connais-
sances les plus variées. Mais le sujet qui nous touche
plus particulièrement est, comme on le devine aisément,
ce que M. Louis Figuier a dit de notre grande entre-
prise. Il y a consacré les cinquante premières pages de
son vplume.
Le travail de M. Louis Figuier se compose de quatre
pai ties principales, où il traite : des divers projets re-
latifs à l'ouverture de l'isthme de Suez depuis les temps
anciens jusqu'aux travaux de la Commission internatio-
nale ; des tracés indirects comparés au tracé direct, qui
est le seul praticable ; du projet de la Commission in-
ternationale, et enfin des moyens d'exécution.
C'est, comme on voit, un exposé complet de la
question au point de vue scientifique et pratique. M. Louis
Figuier a naturellement puisé ses renseignements à
ceux que nous avons donnés nous-mêmes. Il a su en
faire un excellent usage; et le public, qui sympathise
avec notre feuvre, peut être assuré de trouver dans ce
résumé les éléments essentiels de la question présentés'
de la manière la plus exacte et la plus lumineuse. Ces
prétieuses qualités éclatent dans le reste du livre, soit
que M. Louis Figuier traite de météorologie, de physi-
que, de chimie, d'histoire naturelle ou de voyages. C'est
un don très-rare que celui de populariser les choses de
la science ; et, pour notre part, nous ne pouvons que
remercier l'auteur d'avoir mis son talent au service de
notre cause. C'est beaucoup sans doute de savoir; c'est
peut-être plus encore de transmettre la science à au-
trui; car il faut d'abord l'avoir acquise et la comprendre
parfaitement pour la rendre intelligible à tous.
ERNEST DESPLACES.
REVUE DE LA PRESSE.
On a vu plus haut que nous avons donné l'analyse de plu-
sieurs ouvrages qui ont paru sur l'isthme de Suez, soit en Angle-
terre, soit en France. Maintenant nous mentionnons spéciale-
ment les journaux étrangers et français qui s'en sont occupés
dans cette dernière quinzaine.
D'abord nous trouvons dans un journal de Glascow, The
Commonwealth du 8 janvier, un excellent article sur l'emploi
des ouvriers fellahs pour les travaux du canal de Suez. On se
rappelle que dans notre dernier numéro nous avions cité un ar-
ticle du Railway-Times de Londres sur le même sujet. L'article
du journal de Glascow est pris d'un point de vue un peu dif-
férent. Voici les passages qui nous ont le plus frappé dans
ce morceau développé et très-bien raisonné.
Après avoir exposé la question et montré que c'est bien vai-
nement qu'on a feint de craindre l'envahissement de l'Egypte
par des ouvriers européens, l'auteur ajoute :
a Il est vraiment étrange que certains esprits s'arrêtent si
complaisamment sur les épidémies et la mortalité à l'occasion
de l'isthme de Suez, tandis que d'autres entreprises en Orient,
comme par exemple la construction du chemin de fer de l'Eu-
phrate, n'évoquent chez eux que les images les plus riantes.
Pourquoi les fellahs entre Suez et Péluse mourraient-ils plus
de faim, de peur ou du choléra que les travailleurs sur la ligne
de Bassorah à Séleucie ? .Serait-ce que, par le fait seul que le
gouvernement anglais s'intéresse à cette dernière entreprise,
il crée une garantie contre l'imprévoyance et la mauvaise ad-
ministration? Serait-ce que les ouvriers du chemin de fer de
la vallée de l'Euphrate seront nourris sous la surintendance
de MM. Filder et Adam, que sir Charles Trevelyan enverra les
clercs du trésor, et le docteur Andrew Smith garantira l'état
sanitaire de l'expédition ? »
L'auteur poursuit sur ce ton ironique, qui n'ôte rien à la
solidité de ses arguments :
« Les oculistes nous assurent que les personnes qui y voient
de très-loin sont ordinairement peu aptes à découvrir ce qui'
préparatifs du trajet dans le-désert, et M. de Lesseps et tous
ses compagnons de voyage s'y disposaient gaiement.
Alexandrie, 4-5 janvier 1857.
Depuis ma dernière lettre du 27 décembre, je n'ai rien d'in-
téressant à vous signaler. J'ai reçu, il y a quelques jours, un
avis indirect m'annonçant que le 20 décembre, M. de Lesseps,
dont la santé était parfaite, était entré dans le désert de Ko-
rosko, pour rejoindre le Vice-roi, qui était en avance de cinq
jours à peu près.
Nous devons penser qu'à l'heure où j'écris, M. de Lesseps
est arrivé à Kartoum, terme assigné à son voyage. -
Le capitaine Philigret va partir, comme je vous l'ai dit, popr
Péluse. La corvette d'observation qu'il montera sera remor-
quée, jusqu'à son mouillage devant Péluse, par un vapeur
de S. A. Elle part demain pour sa station.
12,000 hommes de l'armée égyptienne, restée jusqu'à pré-
sent sur le pied de guerre, viennent d'être licenciés et renvoyés
dans leurs foyers. C'est une grande et bonne mesure d'éco-
nomie pour le trésor, et un renfort de bras robustes donné
à l'agriculture.
Tous les rapports reçus des provinces s'accordent à annon-
cer pour cette année-ci une des plus belles récoltes de cé-
réales que l'Egypte aura eues depuis longtemps.
Pour extrait, ERNEST DESPLACES.
«
L'ANNÉE SCIENTIFIQUE ET INDUSTRIELLE,
Par M. Louis FIGUIER,
(1 vol. in-18 de 500 pages, chez Hachette et CiO.)
Le volume que M. Louis Figuier publie sous ce titre :
l'Année uientifique et industrielleest fait pour inté-
resser tous ceux qui s'occupent de recherches scientifi-
ques, ou qui même, sans connaissances spéciales, veulent
suivre les progrès et les découvertes que la science fait
chaque jour. C'est une revue exacte et très-claire des
travaux scientifiques, des inventions et des principales
applications de la science à l'industrie et aux arts, qui
ont attiré durant l'année précédente l'attention publique
soit en France, soit à l'étranger. Rédacteur du feuilleton
hebdomadaire de sciences dans un grand journal quo-
tidien, M. Louis Figuier a pu facilement, ainsi qu'il le
dit lui-même, donner un résumé annuel des progrès de
la science et de l'industrie. Ce premier volume sera suivi
d'autres publications pareilles, qui paraîtront régulière-
ment dans les derniers jours de décembre de chaque
année. Ce sera un répertoire très-utile et très-commode,
auquel on peut prédire un succès certain.
Le volume que nous avons sous les yeux renferme les
analyses les mieux faites sur une foule de sujets, au
nombre de vingt-sept, que M. Louis Figuier expose tour
à tour avec la netteté la plus remarquable et les connais-
sances les plus variées. Mais le sujet qui nous touche
plus particulièrement est, comme on le devine aisément,
ce que M. Louis Figuier a dit de notre grande entre-
prise. Il y a consacré les cinquante premières pages de
son vplume.
Le travail de M. Louis Figuier se compose de quatre
pai ties principales, où il traite : des divers projets re-
latifs à l'ouverture de l'isthme de Suez depuis les temps
anciens jusqu'aux travaux de la Commission internatio-
nale ; des tracés indirects comparés au tracé direct, qui
est le seul praticable ; du projet de la Commission in-
ternationale, et enfin des moyens d'exécution.
C'est, comme on voit, un exposé complet de la
question au point de vue scientifique et pratique. M. Louis
Figuier a naturellement puisé ses renseignements à
ceux que nous avons donnés nous-mêmes. Il a su en
faire un excellent usage; et le public, qui sympathise
avec notre feuvre, peut être assuré de trouver dans ce
résumé les éléments essentiels de la question présentés'
de la manière la plus exacte et la plus lumineuse. Ces
prétieuses qualités éclatent dans le reste du livre, soit
que M. Louis Figuier traite de météorologie, de physi-
que, de chimie, d'histoire naturelle ou de voyages. C'est
un don très-rare que celui de populariser les choses de
la science ; et, pour notre part, nous ne pouvons que
remercier l'auteur d'avoir mis son talent au service de
notre cause. C'est beaucoup sans doute de savoir; c'est
peut-être plus encore de transmettre la science à au-
trui; car il faut d'abord l'avoir acquise et la comprendre
parfaitement pour la rendre intelligible à tous.
ERNEST DESPLACES.
REVUE DE LA PRESSE.
On a vu plus haut que nous avons donné l'analyse de plu-
sieurs ouvrages qui ont paru sur l'isthme de Suez, soit en Angle-
terre, soit en France. Maintenant nous mentionnons spéciale-
ment les journaux étrangers et français qui s'en sont occupés
dans cette dernière quinzaine.
D'abord nous trouvons dans un journal de Glascow, The
Commonwealth du 8 janvier, un excellent article sur l'emploi
des ouvriers fellahs pour les travaux du canal de Suez. On se
rappelle que dans notre dernier numéro nous avions cité un ar-
ticle du Railway-Times de Londres sur le même sujet. L'article
du journal de Glascow est pris d'un point de vue un peu dif-
férent. Voici les passages qui nous ont le plus frappé dans
ce morceau développé et très-bien raisonné.
Après avoir exposé la question et montré que c'est bien vai-
nement qu'on a feint de craindre l'envahissement de l'Egypte
par des ouvriers européens, l'auteur ajoute :
a Il est vraiment étrange que certains esprits s'arrêtent si
complaisamment sur les épidémies et la mortalité à l'occasion
de l'isthme de Suez, tandis que d'autres entreprises en Orient,
comme par exemple la construction du chemin de fer de l'Eu-
phrate, n'évoquent chez eux que les images les plus riantes.
Pourquoi les fellahs entre Suez et Péluse mourraient-ils plus
de faim, de peur ou du choléra que les travailleurs sur la ligne
de Bassorah à Séleucie ? .Serait-ce que, par le fait seul que le
gouvernement anglais s'intéresse à cette dernière entreprise,
il crée une garantie contre l'imprévoyance et la mauvaise ad-
ministration? Serait-ce que les ouvriers du chemin de fer de
la vallée de l'Euphrate seront nourris sous la surintendance
de MM. Filder et Adam, que sir Charles Trevelyan enverra les
clercs du trésor, et le docteur Andrew Smith garantira l'état
sanitaire de l'expédition ? »
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