Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-11-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 novembre 1860 15 novembre 1860
Description : 1860/11/15 (A5,N106). 1860/11/15 (A5,N106).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529972b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 357
» pour chaque jour de traversée en moins il écono-
» miserait non-seulement le revenu du capital qu'il
» représente, mais aussi la nourriture des passa-
» gers. » (Page 265.)
c Le canal de Suez ne peut donc être ni indiffé-
rent ni inutile à la Hollande en ce qui concerne son
île de Java. Cependant il nous reste à peser une
question bien plus profonde, bien plus vitale pour
l'avenir néerlandais. Après le percement de l'is-
thme, le commerce des - Pays-Bas devra-t-il et
pourra-t-il, sans chute, persévérer à suivre la route
par le Cap?
» En premier lieu, comme le rapport l'a constaté,
la Hollande se trouvera placée dans un état d'in-
fériorité envers la concurrence anglaise. Ceylan,
Bombay, etc., seront bien plus rapprochés de l'Eu-
rope occidentale et de Londres par Suez, que les
possessions néerlandaises ne le seront d'Amsterdam
par le Cap.
» Mais, l'enquête nous l'a déjà fait connaître, les
Hollandais prévoient pour eux, jusque dans l'Europe
occidentale, une autre concurrence qu'ils jugent
très-redoutable : c'est la concurrence des ports de la
Méditerranée.
» L'Europe tire les mêmes produits des Indes an-
glaises et de l'archipel de la Sonde. Examinons donc
quelle sera la proportion comparée dans l'économie
des transports maritimes, par exemple entre Marseille
et Ceylan par Suez d'un côté, et de l'autre entre Java
et les ports néerlandais par le Cap. Pour la naviga-
tion à vapeur, on est d'accord que la route par le
Cap n'est pas possible. Voyons, dans les termes que
nous venons d'indiquer, quelles seront, des deux parts,
les conditions de la marine voilière et de la marine
mixte. Dans cette recherche, les études de M. La-
rousse nous serviront encore.
Marine à voiles.
» Saison d'été, aller :
Il Par le Cap, du Texel à Batavia. 107 jours.
» Par Suez, de Marseille à Ceylan. 41 »
» Bénéfice pour Suez. 66 jours.
» Saison d'hiver, retour :
» Par le Cap, de Batavia au Texel. 116 jours.
» Par Suez, de Ceylan à Marseille 59 »
» Bénéfice pour Suez. b7 jours.
Marine mixte.
» Saison d'été, aller :
» Par le Cap, du Texel à Batavia : 12 jours
de marche à la vapeur. 75 jours.
» Par Suez, de Marseille à Ceylan : 10
jours de marche à la vapeur. 34 »
» Bénéfice au profit de Suez. 41 jours.
» Saison d'hiver, retour :
» Par le Cap, de Batavia au Texel : 12
jours de vapeur 80jours.
» Par Suez, de Ceylan à Marseille : 9
jours de vapeur. 37 »
» Bénéfice pour Suez - 43 jours.
» Ces chiffres donnent, au profit de Suez, pour le
double voyage, les résultats suivants :
Navires à voiles.
Entre le Texel et Batavia, aller et retour. 223 jours.
Entre Marseille et Ceylan, idem 100 >»
Différence. 123 jours,
ou environ 125 0/0.
Navires mixtes.
Entre le Texel et Batavia, aller et retour,
24 jours de marche à la vapeur. 155 jours.
Entre Marseille et Ceylan, aller et retour,
19 jours de vapeur 71 »
Différence. 84 jours.
» Ou environ 120 0/0.- Outre cinq joursde moins de
marche à la vapeur, constituant, sur le double
trajet, une autre économie en faveur de Marseille.
» Dans cette situation, il est évident qu'il n'est pas
possible à la route du Cap de lutter contre la route
de Suez pour la rapidité et le bon marché des trans-
ports entre l'Europe et l'Asie. Il est évident que les
Pays-Bas seraient fatalement distancés s'ils n'avaient
d'espoir et de ressources que dans les lenteurs com-
parativement irrémédiables du circuit africain.
» Or, ce danger, la commission en a le très-vif sen-
timent : elle en a mesuré l'étendue.
« Nos communications avec nos possessions, dit son
1) rapport, sont pour les Pays-Bas une question d'exis-
» tence. N'est-ce pas à ces possessions d'outre-mer
» que les Pays-Bas doivent, depuis trois siècles, leur
» florissante prospérité? L'importation des produits
» si recherchés de ces pays a suivi une marche pro-
» gressive et non interrompue. Les Pays-Bas sont,
D en conséquence, un des grands marchés d'où, par
)) de nombreuses voies, ces produits sont répandus
» dans toute-l'Europe. Et pourtant, quoique l'impor-
» tation de ces denrées représente annuellement une
» valeur de plusieurs millions, leur venle ne consti-
)) tue qu'une partie du commerce que cette même
» importation fait naître. Nous aurions raison d'être
» inquiets des suites que pourrait avoir le canal pour
» les Pays-Bas, si comme conséquence on avait à
» prévoir la perte inévitable de notre marché colo-
» niai. » (Page 179.)
« Bientôt le rapport apprécie en ces termes les cir-
constances contre lesquelles devra lutter le commerce
néerlandais -
a Sans la redoutable concurrence qui surgira de la
» pour chaque jour de traversée en moins il écono-
» miserait non-seulement le revenu du capital qu'il
» représente, mais aussi la nourriture des passa-
» gers. » (Page 265.)
c Le canal de Suez ne peut donc être ni indiffé-
rent ni inutile à la Hollande en ce qui concerne son
île de Java. Cependant il nous reste à peser une
question bien plus profonde, bien plus vitale pour
l'avenir néerlandais. Après le percement de l'is-
thme, le commerce des - Pays-Bas devra-t-il et
pourra-t-il, sans chute, persévérer à suivre la route
par le Cap?
» En premier lieu, comme le rapport l'a constaté,
la Hollande se trouvera placée dans un état d'in-
fériorité envers la concurrence anglaise. Ceylan,
Bombay, etc., seront bien plus rapprochés de l'Eu-
rope occidentale et de Londres par Suez, que les
possessions néerlandaises ne le seront d'Amsterdam
par le Cap.
» Mais, l'enquête nous l'a déjà fait connaître, les
Hollandais prévoient pour eux, jusque dans l'Europe
occidentale, une autre concurrence qu'ils jugent
très-redoutable : c'est la concurrence des ports de la
Méditerranée.
» L'Europe tire les mêmes produits des Indes an-
glaises et de l'archipel de la Sonde. Examinons donc
quelle sera la proportion comparée dans l'économie
des transports maritimes, par exemple entre Marseille
et Ceylan par Suez d'un côté, et de l'autre entre Java
et les ports néerlandais par le Cap. Pour la naviga-
tion à vapeur, on est d'accord que la route par le
Cap n'est pas possible. Voyons, dans les termes que
nous venons d'indiquer, quelles seront, des deux parts,
les conditions de la marine voilière et de la marine
mixte. Dans cette recherche, les études de M. La-
rousse nous serviront encore.
Marine à voiles.
» Saison d'été, aller :
Il Par le Cap, du Texel à Batavia. 107 jours.
» Par Suez, de Marseille à Ceylan. 41 »
» Bénéfice pour Suez. 66 jours.
» Saison d'hiver, retour :
» Par le Cap, de Batavia au Texel. 116 jours.
» Par Suez, de Ceylan à Marseille 59 »
» Bénéfice pour Suez. b7 jours.
Marine mixte.
» Saison d'été, aller :
» Par le Cap, du Texel à Batavia : 12 jours
de marche à la vapeur. 75 jours.
» Par Suez, de Marseille à Ceylan : 10
jours de marche à la vapeur. 34 »
» Bénéfice au profit de Suez. 41 jours.
» Saison d'hiver, retour :
» Par le Cap, de Batavia au Texel : 12
jours de vapeur 80jours.
» Par Suez, de Ceylan à Marseille : 9
jours de vapeur. 37 »
» Bénéfice pour Suez - 43 jours.
» Ces chiffres donnent, au profit de Suez, pour le
double voyage, les résultats suivants :
Navires à voiles.
Entre le Texel et Batavia, aller et retour. 223 jours.
Entre Marseille et Ceylan, idem 100 >»
Différence. 123 jours,
ou environ 125 0/0.
Navires mixtes.
Entre le Texel et Batavia, aller et retour,
24 jours de marche à la vapeur. 155 jours.
Entre Marseille et Ceylan, aller et retour,
19 jours de vapeur 71 »
Différence. 84 jours.
» Ou environ 120 0/0.- Outre cinq joursde moins de
marche à la vapeur, constituant, sur le double
trajet, une autre économie en faveur de Marseille.
» Dans cette situation, il est évident qu'il n'est pas
possible à la route du Cap de lutter contre la route
de Suez pour la rapidité et le bon marché des trans-
ports entre l'Europe et l'Asie. Il est évident que les
Pays-Bas seraient fatalement distancés s'ils n'avaient
d'espoir et de ressources que dans les lenteurs com-
parativement irrémédiables du circuit africain.
» Or, ce danger, la commission en a le très-vif sen-
timent : elle en a mesuré l'étendue.
« Nos communications avec nos possessions, dit son
1) rapport, sont pour les Pays-Bas une question d'exis-
» tence. N'est-ce pas à ces possessions d'outre-mer
» que les Pays-Bas doivent, depuis trois siècles, leur
» florissante prospérité? L'importation des produits
» si recherchés de ces pays a suivi une marche pro-
» gressive et non interrompue. Les Pays-Bas sont,
D en conséquence, un des grands marchés d'où, par
)) de nombreuses voies, ces produits sont répandus
» dans toute-l'Europe. Et pourtant, quoique l'impor-
» tation de ces denrées représente annuellement une
» valeur de plusieurs millions, leur venle ne consti-
)) tue qu'une partie du commerce que cette même
» importation fait naître. Nous aurions raison d'être
» inquiets des suites que pourrait avoir le canal pour
» les Pays-Bas, si comme conséquence on avait à
» prévoir la perte inévitable de notre marché colo-
» niai. » (Page 179.)
« Bientôt le rapport apprécie en ces termes les cir-
constances contre lesquelles devra lutter le commerce
néerlandais -
a Sans la redoutable concurrence qui surgira de la
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