Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-11-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 novembre 1860 01 novembre 1860
Description : 1860/11/01 (A5,N105). 1860/11/01 (A5,N105).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529971x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
352 L'ISTHME DE SUEZ.
l'ancien canal qui a existé au temps d'Omar, mais
sans citer les travaux antérieurs exécutés sous les
Pharaons, les Grecs- et les Romains. Il rend un légi-
time hommage au prince à qui sont confiées les des-
tinées du beau pays d'Egypte, aujourd'hui si paisi-
ble, si florissant sous le sceptre du fils de Mohammed-
Aly, tandis que la Syrie, l'Arabie et d'autres posses-
sions de l'empire ottoman sont actuellement livrées
au trouble et au désordre.-
« Personne n'ignore que ce prince met sa gloire à
l'achèvement du canal maritime de Suez ; sa fermeté
dans cette voie ne peut être comparée qu'à l'admi-
rable et courageuse persévérance de M. Ferdinand de
Lesseps.
m Les faits historiques relatifs à la grande entre-
prise du canal des deux mers sont tellement connus
que je crois inutile de les rappeler ici : je me bor-
nerai à ajouter que malgré les imperfections de ce
poëme, très-peu connu et dont je ne rapporte ici
qu'une partie, vos lecteurs, Monsieur, y trouveront,
je l'espère, quelque intérêt, et que cette reproduction
ne leur paraîtra pas superflue.
» Agréez, Monsieur, etc.,
» JûMARD,
» Membre de l'Institut impérial. »
Peëme sur le canal de Suez.
Terre d'Egypte, réjouis-toi
Sous la glorieuse direction de ton Said :
Par lui nous montons au faîte de la grandeur ;
Il nous comble des bienfaits de ses œuvres.
Said est l'âme de son père,
Il est la puissance de la raison dans ses desseins ;
Par ses qualités natives et par celles qu'il a héritées de son père.,
Nous revenons à notre antique éclat.
Les Etats de l'Egypte se consolident,
Les prospérités l'inondent.
Ses anciennes gloires, elles sont connues du monde ;
L'histoire nous en a transmis les souvenirs.
L'Egypte a rempli l'univers du bruit de ses merveilles ;
Elle a créé d'étonnantes cités ;
Elle a montré ce que peuvent enfanter les vertus patriotiques,
Et ses ruines nous racontent sa puissance.
La première, elle fonda la monarchie,
Et, par là, sortit de l'obscurité.
Elle s'éleva par-dessus les astres,
Et ses monuments sont les annales de son passé.
Jadis, on le sait, le Nil déversa ses eaux
En un long canal, travail de la science,
Qui les dirigeait à la mer de Kolzoum,
Et que notre négligence a laissé combler.
Et la fortune a voulu qu'il fût effacé!
Aux flots du Nil cette route s'est fermée ;
Elle était pour nous un grand chenal
Où couraient fièrement nos voiles.
Said fournit avec enthousiasme ses propres richesses
Aux travaux et aux besoins de l'entreprise ;
Il fournit les instruments et les bras des travailleurs ;
Grâce à lui, toutes nos forces, toutes nos ressources se dressent à l'ins-
Egypte, sois glorieuse et fière, (tant.
On rouvrira- l'antiqce canal d'Omar,
Ce travail, œuvre prodigieuse,
Dont nos aïeux, une fois déjà, ont eu la gloire.
Cet isthme, c'est un devoir sacré de le briser ;
La terre s'indigne et gronde de le voir exister encore.
La décision qui veut unir les deux mers est sans appel,
En dépit de la résistance des ignorants.
Oui, ce vieux isthme de Suez, espace pierreux,
Ce désert morne et vide,
La mer va le reconquérir à son empire,
Et allonger ainsi nos rivages.
Vaste canal qui fera honte à celui de Panama !
Son cours, lorsqu'il aura ouvert le sein de la terre,
Sera pour le monde la route préférée,
Et nos caravanes n'auront plus à se fatiguer.
L'amour de cette mer pour l'autre mer
Est comme l'amour de la perle pour le sein des beautés ; -
Là, nos navires se promèneront comme des fiancés,
Et les hommes que nous aimons accourront parmi nous.
Les hommes des déserts, les hommes des régions cultivées
Attirés par les charmes séducteurs de ce bienfait,
Arriveront à nous comme les pluies fécondes ;
Et les merveilles de leurs industries viendront nous caresser.
Allez dire à l'Orient et à l'Occident,
Allez dire aux étrangers et aux Arabes :
« Les distances ont dépouillé le voile qui les couvrait ;
» Et notre société est florissante à jamais!
» L'étoile du commerce brille dans notre ciel ;
» La fortune revient habiter parmi nous ;
» La lumière des conseils des nations étrangères nous visite;
» Et notre espoir touche enfin le but. »
Courez dire aux peuples de l'Yémen
De venir à nous des rivages d'Aden.
Et ensuite, combien d'habiles spéculateurs des Indes,
Avec leurs riches produits, aborderont chez nous
Courez annoncer à toutes les nations,
Aux royaumes, aux empires,
Que nous avons pour tous une invariable amitié,
Et que cette sympathie est en nous un don de nature.
Aussi les Zindj et les Ethiopiens
Par le commerce prendront une nouvelle vie ;
La civilisation leur portera ses splendeurs,
Et nos voyageurs exploreront ces lointaines plages.
Hâtez-vous d'ouvrir cette route de bonheur
Qui doit nous conduire à la Mekke,
Aux saintes pratiques du pèlerinage s
C'est le prince de l'Egypte qui nous protège.
Pourquoi le père de Saïd ne peut-il voir
L'exécution des projets admirables
Qu'a conçus la pensée de son illustre fils,
Et qui nous rendront limpides les sources de la vie?
Nous rendons à notre Nil son antique couronne de splendeur ;
Désormais nous n'avons plus rien à envier.
Et Tyr et Carthage, comment
Rivaliseraient-elles aujourd'hui avec nous?.
Dans notre Egypte la vie est douce et sereine ;
Plus de superstitions ni de préjugés.
Nos armées donnent au pays la sécurité de la force
Et grandissent sa dignité.
Au Caire, le cheykh Refa'ha.
Le Gérant : ERNEST DESPLACES.
PARIS. IMPRIMERIE CENTRALE DE NAPOLÉON CHAIX ET C', RLE BERGÈRE, 20.
l'ancien canal qui a existé au temps d'Omar, mais
sans citer les travaux antérieurs exécutés sous les
Pharaons, les Grecs- et les Romains. Il rend un légi-
time hommage au prince à qui sont confiées les des-
tinées du beau pays d'Egypte, aujourd'hui si paisi-
ble, si florissant sous le sceptre du fils de Mohammed-
Aly, tandis que la Syrie, l'Arabie et d'autres posses-
sions de l'empire ottoman sont actuellement livrées
au trouble et au désordre.-
« Personne n'ignore que ce prince met sa gloire à
l'achèvement du canal maritime de Suez ; sa fermeté
dans cette voie ne peut être comparée qu'à l'admi-
rable et courageuse persévérance de M. Ferdinand de
Lesseps.
m Les faits historiques relatifs à la grande entre-
prise du canal des deux mers sont tellement connus
que je crois inutile de les rappeler ici : je me bor-
nerai à ajouter que malgré les imperfections de ce
poëme, très-peu connu et dont je ne rapporte ici
qu'une partie, vos lecteurs, Monsieur, y trouveront,
je l'espère, quelque intérêt, et que cette reproduction
ne leur paraîtra pas superflue.
» Agréez, Monsieur, etc.,
» JûMARD,
» Membre de l'Institut impérial. »
Peëme sur le canal de Suez.
Terre d'Egypte, réjouis-toi
Sous la glorieuse direction de ton Said :
Par lui nous montons au faîte de la grandeur ;
Il nous comble des bienfaits de ses œuvres.
Said est l'âme de son père,
Il est la puissance de la raison dans ses desseins ;
Par ses qualités natives et par celles qu'il a héritées de son père.,
Nous revenons à notre antique éclat.
Les Etats de l'Egypte se consolident,
Les prospérités l'inondent.
Ses anciennes gloires, elles sont connues du monde ;
L'histoire nous en a transmis les souvenirs.
L'Egypte a rempli l'univers du bruit de ses merveilles ;
Elle a créé d'étonnantes cités ;
Elle a montré ce que peuvent enfanter les vertus patriotiques,
Et ses ruines nous racontent sa puissance.
La première, elle fonda la monarchie,
Et, par là, sortit de l'obscurité.
Elle s'éleva par-dessus les astres,
Et ses monuments sont les annales de son passé.
Jadis, on le sait, le Nil déversa ses eaux
En un long canal, travail de la science,
Qui les dirigeait à la mer de Kolzoum,
Et que notre négligence a laissé combler.
Et la fortune a voulu qu'il fût effacé!
Aux flots du Nil cette route s'est fermée ;
Elle était pour nous un grand chenal
Où couraient fièrement nos voiles.
Said fournit avec enthousiasme ses propres richesses
Aux travaux et aux besoins de l'entreprise ;
Il fournit les instruments et les bras des travailleurs ;
Grâce à lui, toutes nos forces, toutes nos ressources se dressent à l'ins-
Egypte, sois glorieuse et fière, (tant.
On rouvrira- l'antiqce canal d'Omar,
Ce travail, œuvre prodigieuse,
Dont nos aïeux, une fois déjà, ont eu la gloire.
Cet isthme, c'est un devoir sacré de le briser ;
La terre s'indigne et gronde de le voir exister encore.
La décision qui veut unir les deux mers est sans appel,
En dépit de la résistance des ignorants.
Oui, ce vieux isthme de Suez, espace pierreux,
Ce désert morne et vide,
La mer va le reconquérir à son empire,
Et allonger ainsi nos rivages.
Vaste canal qui fera honte à celui de Panama !
Son cours, lorsqu'il aura ouvert le sein de la terre,
Sera pour le monde la route préférée,
Et nos caravanes n'auront plus à se fatiguer.
L'amour de cette mer pour l'autre mer
Est comme l'amour de la perle pour le sein des beautés ; -
Là, nos navires se promèneront comme des fiancés,
Et les hommes que nous aimons accourront parmi nous.
Les hommes des déserts, les hommes des régions cultivées
Attirés par les charmes séducteurs de ce bienfait,
Arriveront à nous comme les pluies fécondes ;
Et les merveilles de leurs industries viendront nous caresser.
Allez dire à l'Orient et à l'Occident,
Allez dire aux étrangers et aux Arabes :
« Les distances ont dépouillé le voile qui les couvrait ;
» Et notre société est florissante à jamais!
» L'étoile du commerce brille dans notre ciel ;
» La fortune revient habiter parmi nous ;
» La lumière des conseils des nations étrangères nous visite;
» Et notre espoir touche enfin le but. »
Courez dire aux peuples de l'Yémen
De venir à nous des rivages d'Aden.
Et ensuite, combien d'habiles spéculateurs des Indes,
Avec leurs riches produits, aborderont chez nous
Courez annoncer à toutes les nations,
Aux royaumes, aux empires,
Que nous avons pour tous une invariable amitié,
Et que cette sympathie est en nous un don de nature.
Aussi les Zindj et les Ethiopiens
Par le commerce prendront une nouvelle vie ;
La civilisation leur portera ses splendeurs,
Et nos voyageurs exploreront ces lointaines plages.
Hâtez-vous d'ouvrir cette route de bonheur
Qui doit nous conduire à la Mekke,
Aux saintes pratiques du pèlerinage s
C'est le prince de l'Egypte qui nous protège.
Pourquoi le père de Saïd ne peut-il voir
L'exécution des projets admirables
Qu'a conçus la pensée de son illustre fils,
Et qui nous rendront limpides les sources de la vie?
Nous rendons à notre Nil son antique couronne de splendeur ;
Désormais nous n'avons plus rien à envier.
Et Tyr et Carthage, comment
Rivaliseraient-elles aujourd'hui avec nous?.
Dans notre Egypte la vie est douce et sereine ;
Plus de superstitions ni de préjugés.
Nos armées donnent au pays la sécurité de la force
Et grandissent sa dignité.
Au Caire, le cheykh Refa'ha.
Le Gérant : ERNEST DESPLACES.
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