Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-08-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 août 1860 15 août 1860
Description : 1860/08/15 (A5,N100). 1860/08/15 (A5,N100).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529966m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
258 L'ISTHME DE SUEZ,
personnel des travailleurs. La plus louable émula-
tion existe entre les agents de l'administration et
ceux de l'entrepreneur général. On ne saurait trop
rendre justice au zèle, à l'ardeur, au dévouement qui
animent tout ce monde.
Les ouvriers arabes, employés sur les diverses sta-
tions, partagent cet élan général. Quelques per-
sonnes pensaient qu'on les dresserait difficilement
au maniement des outils européens, et dès à présent
ils manient la pelle et la pioche avec une habileté
qui ne ferait pas honte à nos propres ouvriers, et
sous la direction intelligente des agents de l'entre-
preneur général, ils font plus de besogne que n'en
pourraient faire, sous ce climat, les travailleurs d'Eu-
rope.
Le malheureux naufrage du Jason, sur lequel était
embarqué un matériel important, a nécessairement
occasionné un retard dans quelques parties spéciales
des opérations. Mais ce retard est plus apparent que
réel, car pas une heure n'a été perdue pour l'orga-
nisation de tous les préparatifs indispensables à la
prochaine campagne qui doit s'ouvrir au commence-
ment d'octobre.
Nous avons déjà dit qu'on s'occupait d'amener vers
le centre des travaux une conduite d'eau dérivée du
Nil et prise dans le lac Maxamah, situé sur la limite
des terres cultivées de l'Egypte Cette conduite marche
avec une grande rapidité, et pour le commencement
d'octobre, on calcule qu'elle sera prête à pourvoir à
tous les besoins, quelle qu'en soit la proportion.
D'un autre côté, on travaille sans relâche à Port-
Saïd et ailleurs à monter les dragues, et l'on compte
en avoir promptement douze de disponibles pour re-
muer le sol. Simultanément une troupe d'Arabes ac-
compagnée d'une centaine de chameaux, coupe sur
l'isthme le combustible qui abonde et doit être employé
au service des dragues. Aux carrières de Mex, l'extrac-
tion est des plus actives, et un grand nombre de na-
vires sont dès à présent assemblés et s'assembleront
encore, pour porter sur la digue de ce port les maté-
riaux nécessaires à son empierrement ; les sondages,
les constructions, les explorations et les opérations de
toute nature suivent une marche parallèle, et chaque
jour ajoute de nouvelles raisons à la confiance des
ingénieurs dans la réussite définitive.
A Paris, l'entrepreneur général ne cesse de faire
des expériences sur les meilleurs procédés capables de
simplifier le travail et le rendre plus rapide; plusieurs
de ces expériences faites devant des membres du
conseil d'administration ont été déjà couronnées de
succès.
L'ensemble de faits qui nous sont connus nous con-
firme dans la conviction qu'en résultat des diminu-
tions très-notables seront obtenues sur les devis esti-
matifs de la commission internationale, et nous nous
croyons fondé à entretenir nos lecteurs dans cette
ferme espérance.
Ce n'est certainement point la partie la moins diffi-
cultueuse et la plus légère de l'œuvre totale, que l'or-
ganisation de cette vaste machine moitié animée et
moitié matérielle qui dans un désert va percer un
isthme entier et rendre à la culture, à la vie, à la navi-
gation et au commerce une solitude si longtemps dés-
héritée. Cette organisation, elle fonctionne déjà et
désormais elle est prête à fonctionner sur des propor-
tions aussi larges qu'on le voudra ; c'est en quelque
sorte la mise en train de toute l'œuvre, et cette mise
en train est maintenant achevée ; elle peut agir dé-
sormais dans sa force. Devant l'assemblée générale du
mois de mai prochain, l'administration aura à rendre
compte de ce qu'elle a fait et de ce qu'elle a produit;
et si nous ne sommes point trompé par nos pressen-
timents, le public et les actionnaires auront lieu d'être
satisfaits.
En attendant, nous sommes heureux de pouvoir af-
firmer que le dernier voyage de M. de Lesseps en
Egypte a été fécond en bons résultats de toute es-
pèce ; que jamais une entente plus intime n'a existé
entre l'honorable président et S. A. le vice-roi, et
que tout se présente en Egypte pour le canal de Suez
sous les auspices les plus rassurants et les plus fa-
vorables.
ERNEST DESPLACES.
NOUVELLES D'ALEXANDRIE.
Le correspondant du Constitutionnel lui adresse la
lettre suivante :
Alexaiidrie, 3 août 1860.
» Des officiers français, appartenant à l'état-major, a
l'intendance et à l'administration, sont arrivés ici ces
jours derniers et sont presque immédiatement repartis
pour Beyrouth. La présence de ces officiers à Alexan-
drie était pour nous la première preuve positive de l'in-
tervention armée de la France en Syrie ; elle a été
accueillie avec un indicible plaisir.
» La frégate la Zénobie, commandée par M. de La
Roncière, après avoir passé deux jours dans notre port,
a quitté Alexandrie le 31 au soir, pour retourner, dit-
on, sur les côtes de Syrie.
» L'aviso le Héron, qui a conduit dimanche dernier
M. le colonel d'état-major Osmont à Beyrouth, est de
retour ici-
1) M. de Lesseps part pour la France par le paquebot
anglais le Valetta. L'éminent président laisse les tra-
vaux et les affaires de la Compagnie dans une voie et
des conditions excellentes. »
personnel des travailleurs. La plus louable émula-
tion existe entre les agents de l'administration et
ceux de l'entrepreneur général. On ne saurait trop
rendre justice au zèle, à l'ardeur, au dévouement qui
animent tout ce monde.
Les ouvriers arabes, employés sur les diverses sta-
tions, partagent cet élan général. Quelques per-
sonnes pensaient qu'on les dresserait difficilement
au maniement des outils européens, et dès à présent
ils manient la pelle et la pioche avec une habileté
qui ne ferait pas honte à nos propres ouvriers, et
sous la direction intelligente des agents de l'entre-
preneur général, ils font plus de besogne que n'en
pourraient faire, sous ce climat, les travailleurs d'Eu-
rope.
Le malheureux naufrage du Jason, sur lequel était
embarqué un matériel important, a nécessairement
occasionné un retard dans quelques parties spéciales
des opérations. Mais ce retard est plus apparent que
réel, car pas une heure n'a été perdue pour l'orga-
nisation de tous les préparatifs indispensables à la
prochaine campagne qui doit s'ouvrir au commence-
ment d'octobre.
Nous avons déjà dit qu'on s'occupait d'amener vers
le centre des travaux une conduite d'eau dérivée du
Nil et prise dans le lac Maxamah, situé sur la limite
des terres cultivées de l'Egypte Cette conduite marche
avec une grande rapidité, et pour le commencement
d'octobre, on calcule qu'elle sera prête à pourvoir à
tous les besoins, quelle qu'en soit la proportion.
D'un autre côté, on travaille sans relâche à Port-
Saïd et ailleurs à monter les dragues, et l'on compte
en avoir promptement douze de disponibles pour re-
muer le sol. Simultanément une troupe d'Arabes ac-
compagnée d'une centaine de chameaux, coupe sur
l'isthme le combustible qui abonde et doit être employé
au service des dragues. Aux carrières de Mex, l'extrac-
tion est des plus actives, et un grand nombre de na-
vires sont dès à présent assemblés et s'assembleront
encore, pour porter sur la digue de ce port les maté-
riaux nécessaires à son empierrement ; les sondages,
les constructions, les explorations et les opérations de
toute nature suivent une marche parallèle, et chaque
jour ajoute de nouvelles raisons à la confiance des
ingénieurs dans la réussite définitive.
A Paris, l'entrepreneur général ne cesse de faire
des expériences sur les meilleurs procédés capables de
simplifier le travail et le rendre plus rapide; plusieurs
de ces expériences faites devant des membres du
conseil d'administration ont été déjà couronnées de
succès.
L'ensemble de faits qui nous sont connus nous con-
firme dans la conviction qu'en résultat des diminu-
tions très-notables seront obtenues sur les devis esti-
matifs de la commission internationale, et nous nous
croyons fondé à entretenir nos lecteurs dans cette
ferme espérance.
Ce n'est certainement point la partie la moins diffi-
cultueuse et la plus légère de l'œuvre totale, que l'or-
ganisation de cette vaste machine moitié animée et
moitié matérielle qui dans un désert va percer un
isthme entier et rendre à la culture, à la vie, à la navi-
gation et au commerce une solitude si longtemps dés-
héritée. Cette organisation, elle fonctionne déjà et
désormais elle est prête à fonctionner sur des propor-
tions aussi larges qu'on le voudra ; c'est en quelque
sorte la mise en train de toute l'œuvre, et cette mise
en train est maintenant achevée ; elle peut agir dé-
sormais dans sa force. Devant l'assemblée générale du
mois de mai prochain, l'administration aura à rendre
compte de ce qu'elle a fait et de ce qu'elle a produit;
et si nous ne sommes point trompé par nos pressen-
timents, le public et les actionnaires auront lieu d'être
satisfaits.
En attendant, nous sommes heureux de pouvoir af-
firmer que le dernier voyage de M. de Lesseps en
Egypte a été fécond en bons résultats de toute es-
pèce ; que jamais une entente plus intime n'a existé
entre l'honorable président et S. A. le vice-roi, et
que tout se présente en Egypte pour le canal de Suez
sous les auspices les plus rassurants et les plus fa-
vorables.
ERNEST DESPLACES.
NOUVELLES D'ALEXANDRIE.
Le correspondant du Constitutionnel lui adresse la
lettre suivante :
Alexaiidrie, 3 août 1860.
» Des officiers français, appartenant à l'état-major, a
l'intendance et à l'administration, sont arrivés ici ces
jours derniers et sont presque immédiatement repartis
pour Beyrouth. La présence de ces officiers à Alexan-
drie était pour nous la première preuve positive de l'in-
tervention armée de la France en Syrie ; elle a été
accueillie avec un indicible plaisir.
» La frégate la Zénobie, commandée par M. de La
Roncière, après avoir passé deux jours dans notre port,
a quitté Alexandrie le 31 au soir, pour retourner, dit-
on, sur les côtes de Syrie.
» L'aviso le Héron, qui a conduit dimanche dernier
M. le colonel d'état-major Osmont à Beyrouth, est de
retour ici-
1) M. de Lesseps part pour la France par le paquebot
anglais le Valetta. L'éminent président laisse les tra-
vaux et les affaires de la Compagnie dans une voie et
des conditions excellentes. »
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