Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-08-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 août 1860 15 août 1860
Description : 1860/08/15 (A5,N100). 1860/08/15 (A5,N100).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529966m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
268 L'ISTHME DE SUEZ,
» N'est-il pas extraordinaire de n'avoir pas été exposé
à la plus petite émotion pendant une traversée de six
mois, lorsque tous les autres navires ont eu à se plaindre
de la fureur des flots. Fort heureusement pour l'Isère
qu'elle voyageait de concert avec la Sadne, qui a eu le
temps de sauver le personnel. 11 y a une heure à peine
que nous avons vu passer devant nous les malheureux
passagers.
» Après avoir éprouvé des chaleurs intolérables, nous
avons ici presque froid ; nous nous trouvons dans la
saison des pluies, qui dure jusqu'à la fin de juillet.
» Pour extrait: E. PAUCHET. n
LE TÉLÉGRAPHE A KARIKAL.
On sait que l'Angleterre a jeté un càble électrique
de Suez à Aden, se rattachant au télégraphe de Suez
à Alexandrie, et qu'elle en pose en ce moment un
autre d'Aden à IKurachee, aux embouchures de l'Indus,
qui doit lui-même se relier à travers la Péninsule avec
les télégraphes indiens. Un raccord avec ceux-ci nous
mettrait donc à même de pouvoir prochainement cor-
respondre directement par télégramme avec nos pos-
sessions de l'Inde. Ces faits donnent un vif intérêt à
la nouvelle suivante, que nous empruntons à la Patrie:
a Nous trouvons dans le Moniteur officiel de Pondichéry
une note relative à un double projet d'une importance
majeure pour notre colonie. Il n'est question de rien
moins que de relier un point du territoire français avec
les divers centres anglais, et d'instituer à Karikal un bu-
reau télégraphique. Voici le texte de cette note :
( M. le gouverneur, trouvant combien de part et d'au-
tre nos relations commerciales devaient gagner à l'éta-
blissement d'un bureau télégraphique à Karikal, avait
proposé à sir Trevelyan, gouverneur de Madras, de sou-
mettre cette question à l'approbation si vivement dési-
rée par tout le monde, du gouverneur général de Cal-
cutta.
» Il rencontra, comme on devait s'y attendre, un in-
telligent écho dans ces deux dignes représentants de
la nation anglaise ; et nous ne saurions trop remercier
lord Canning du bienveillant empressement avec lequel
il a accueilli la demande de M. Durand d'Ubraye. Des
ordres ont été donnés, et le commerce de nos deux
principaux établissements verra, sans nul doute, dans
cette création un nouveau témoignage de la sollicitude
éclairée de l'administration pour les intérêts généraux
qui lui sont confiés. »
1
DU PRÉJOGÉ SUR LES CROYANCES DE L'INDE.
Les journaux anglais nous ont annoncé tout ré-
cemment la conversion d'un brahmine indien au
christianisme. Sa conviction doit être forte, car, pour
y persévérer, il est condamné aux plus pénibles sa-
crifices. Il perd tous ses droits de caste et est
renié par ses amis et même par sa famille. Le nou-
veau converti, résolu à aller prêcher parmi les In-
diens les vérités du christianisme, est allé achever
à New-York son éducation théologique, et ensuite il
s'est rendu en Angleterre pour regagner le théâtre
de son apostolat. En Angleterre, où naturellement il
excite de vives sympathies, il s'est fait entendre dans
plusieurs réunions, et dans l'une d'elles il a rectifié
une des opinions les plus répandues et les plus ac-
créditées sur l'une des croyances indiennes. Toute
l'Europe a cru jusqu'ici que la fameuse idole de
JAGGERNAUT était une de ces déités que les Indiens ne
croyaient pouvoir se concilier que par les tortures et
la mort, et les livres sont pleins du récit de ces sui-
cidés volontaires qui viennent chercher le martyre et
le ciel sous les roues du char qui porte la déité im-
pitoyable. Avec l'autorité qui s'attache naturellement
à son ancienne position et à ses connaissances spé-
ciales, le brahmine dont nous parlons vient de boule-
verser toutes ces idées, qui étaient jusqu'ici une sorte
d'article de foi dans nos notions sur la religion hin-
doustanique. Voici au surplus comment les journaux
anglais rendent compte de ce redressement d'une
erreur si générale.
» Le révérend Cangooly, le brahmine converti, a, dans
une lecture à Belfast, donné une idée exacte du char
de Jaggernaut; et après avoir tracé une esquisse de
l'histoire de cette grande déité indienne, il apoursuivi en
disantque Jaggernaut, au lieu d'être comme le représen-
tent les voyageurs, an dieu se plaisant dans la destruc-
tion des pauvres gens et honoré quand ils se font briser
en atomes sous les roues de son chariot, était au
contraire laplus miséricordieuse et la plus pacifique de
toutes les divinités hindoues. Ce n'est que par une er-
reur complète que les missionnaires ont pu dire autre-
ment. Jaggernaut signifie le Seigneur de l'univers, et
un chrétien ne ferait rien de mal à prier Jaggernaut
comme il prie son père céleste. Son char était ou grand
ou petit, suivant la richesse de ses adorateurs. Dans le
village de l'orateur il y avait quatre chariots consacrés
à ce dieu; l'un d'environ 50 pieds de haut, de 13 ou
14 pieds à la base et magnifiquement décoré d'une
grande image de la déité assise sur son trône; le char
sortait deux fois par an, à la fin de juin et au commen-
cement de juillet. Des accidents pouvaient survenir autour
du char de Jaggernaut, juste comme il en arrive en An-
gleterre sur les chemins de fer et sur les routes, mais c'é-
tait une erreur de dire que le culte de Jaggernaut voulait
qu'on se jetât sous les roues de son char. Le char qui
existait dans le village de l'orateur n'avait jamais tué ni
hommes ni femmes, et il était si vieux qu'on venait
d'en faire un autre. L'orateur avait à la vérité vu
quatre hommes vigoureux broyés en une minute sous
le char du dieu; mais dans toutes les religions il y a
des fanatiques croyant qu'ils s'assurent le ciel en tor-
turant leur corps. Jaggernaut ne demandait pas de sa-
» N'est-il pas extraordinaire de n'avoir pas été exposé
à la plus petite émotion pendant une traversée de six
mois, lorsque tous les autres navires ont eu à se plaindre
de la fureur des flots. Fort heureusement pour l'Isère
qu'elle voyageait de concert avec la Sadne, qui a eu le
temps de sauver le personnel. 11 y a une heure à peine
que nous avons vu passer devant nous les malheureux
passagers.
» Après avoir éprouvé des chaleurs intolérables, nous
avons ici presque froid ; nous nous trouvons dans la
saison des pluies, qui dure jusqu'à la fin de juillet.
» Pour extrait: E. PAUCHET. n
LE TÉLÉGRAPHE A KARIKAL.
On sait que l'Angleterre a jeté un càble électrique
de Suez à Aden, se rattachant au télégraphe de Suez
à Alexandrie, et qu'elle en pose en ce moment un
autre d'Aden à IKurachee, aux embouchures de l'Indus,
qui doit lui-même se relier à travers la Péninsule avec
les télégraphes indiens. Un raccord avec ceux-ci nous
mettrait donc à même de pouvoir prochainement cor-
respondre directement par télégramme avec nos pos-
sessions de l'Inde. Ces faits donnent un vif intérêt à
la nouvelle suivante, que nous empruntons à la Patrie:
a Nous trouvons dans le Moniteur officiel de Pondichéry
une note relative à un double projet d'une importance
majeure pour notre colonie. Il n'est question de rien
moins que de relier un point du territoire français avec
les divers centres anglais, et d'instituer à Karikal un bu-
reau télégraphique. Voici le texte de cette note :
( M. le gouverneur, trouvant combien de part et d'au-
tre nos relations commerciales devaient gagner à l'éta-
blissement d'un bureau télégraphique à Karikal, avait
proposé à sir Trevelyan, gouverneur de Madras, de sou-
mettre cette question à l'approbation si vivement dési-
rée par tout le monde, du gouverneur général de Cal-
cutta.
» Il rencontra, comme on devait s'y attendre, un in-
telligent écho dans ces deux dignes représentants de
la nation anglaise ; et nous ne saurions trop remercier
lord Canning du bienveillant empressement avec lequel
il a accueilli la demande de M. Durand d'Ubraye. Des
ordres ont été donnés, et le commerce de nos deux
principaux établissements verra, sans nul doute, dans
cette création un nouveau témoignage de la sollicitude
éclairée de l'administration pour les intérêts généraux
qui lui sont confiés. »
1
DU PRÉJOGÉ SUR LES CROYANCES DE L'INDE.
Les journaux anglais nous ont annoncé tout ré-
cemment la conversion d'un brahmine indien au
christianisme. Sa conviction doit être forte, car, pour
y persévérer, il est condamné aux plus pénibles sa-
crifices. Il perd tous ses droits de caste et est
renié par ses amis et même par sa famille. Le nou-
veau converti, résolu à aller prêcher parmi les In-
diens les vérités du christianisme, est allé achever
à New-York son éducation théologique, et ensuite il
s'est rendu en Angleterre pour regagner le théâtre
de son apostolat. En Angleterre, où naturellement il
excite de vives sympathies, il s'est fait entendre dans
plusieurs réunions, et dans l'une d'elles il a rectifié
une des opinions les plus répandues et les plus ac-
créditées sur l'une des croyances indiennes. Toute
l'Europe a cru jusqu'ici que la fameuse idole de
JAGGERNAUT était une de ces déités que les Indiens ne
croyaient pouvoir se concilier que par les tortures et
la mort, et les livres sont pleins du récit de ces sui-
cidés volontaires qui viennent chercher le martyre et
le ciel sous les roues du char qui porte la déité im-
pitoyable. Avec l'autorité qui s'attache naturellement
à son ancienne position et à ses connaissances spé-
ciales, le brahmine dont nous parlons vient de boule-
verser toutes ces idées, qui étaient jusqu'ici une sorte
d'article de foi dans nos notions sur la religion hin-
doustanique. Voici au surplus comment les journaux
anglais rendent compte de ce redressement d'une
erreur si générale.
» Le révérend Cangooly, le brahmine converti, a, dans
une lecture à Belfast, donné une idée exacte du char
de Jaggernaut; et après avoir tracé une esquisse de
l'histoire de cette grande déité indienne, il apoursuivi en
disantque Jaggernaut, au lieu d'être comme le représen-
tent les voyageurs, an dieu se plaisant dans la destruc-
tion des pauvres gens et honoré quand ils se font briser
en atomes sous les roues de son chariot, était au
contraire laplus miséricordieuse et la plus pacifique de
toutes les divinités hindoues. Ce n'est que par une er-
reur complète que les missionnaires ont pu dire autre-
ment. Jaggernaut signifie le Seigneur de l'univers, et
un chrétien ne ferait rien de mal à prier Jaggernaut
comme il prie son père céleste. Son char était ou grand
ou petit, suivant la richesse de ses adorateurs. Dans le
village de l'orateur il y avait quatre chariots consacrés
à ce dieu; l'un d'environ 50 pieds de haut, de 13 ou
14 pieds à la base et magnifiquement décoré d'une
grande image de la déité assise sur son trône; le char
sortait deux fois par an, à la fin de juin et au commen-
cement de juillet. Des accidents pouvaient survenir autour
du char de Jaggernaut, juste comme il en arrive en An-
gleterre sur les chemins de fer et sur les routes, mais c'é-
tait une erreur de dire que le culte de Jaggernaut voulait
qu'on se jetât sous les roues de son char. Le char qui
existait dans le village de l'orateur n'avait jamais tué ni
hommes ni femmes, et il était si vieux qu'on venait
d'en faire un autre. L'orateur avait à la vérité vu
quatre hommes vigoureux broyés en une minute sous
le char du dieu; mais dans toutes les religions il y a
des fanatiques croyant qu'ils s'assurent le ciel en tor-
turant leur corps. Jaggernaut ne demandait pas de sa-
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