Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-07-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 juillet 1860 15 juillet 1860
Description : 1860/07/15 (A5,N98). 1860/07/15 (A5,N98).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529964s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
230 L'ISTHME DE SUEZ,
mais bientôt, en voyageant vers le nord, nous eûmes
rejoint les bords de la branche pélusiaque que nous
avions traversée la veille avant d'arriver à Salahieh.
Elle ne s'offrait pas cette fois à nous comme un fossé
fangeux, mais bien comme un véritable bras de
fleuve profond et large ; des pêcheurs jetaient l'éper-
vier et ramenaient une multitude de petits poissons.
Des arbres et d'épais roseaux garnissaient les bol'ds,
et on voyait, dans la direction où courait autrefois
cette branche du Nil, des monticules nombreux
qui nous signalaient les endroits habités dans l'anti-
quité.
Au nord-est, une double élévation, mieux carac
térisée et plus considérablr, indique encore de nos
jours l'emplacement de la fameuse Daphné de Pé-
luse dont parle Hérodote, et que la branche pélu-
siaque partageait en deux parties. Les plaines qui
l'environnent sont si belles et Fi unies qu'on sent de
suite que la présence de l'homme aurait bientôt
rendu à ces beaux lieux leur ancienne importance,
au moyen de travaux simples et réellement peu dis-
pendieux. Au milieu des effets bizarres du mi-
rage nous aperçûmes bientôt le mât qui signale
notre campement de Kantara-el Kasné, et qui J,
comme dans tous les points que nous occupons, porte
le pavillon égyptien.
Comme nous avions franchi rapidement l'espace
qui sépare Salahieh de Kantara, nous pûmes em-
ployer le reste de la journée à visiter le camp et les
environs.
Il y a aujourd'hui dix maisons ; une noria est
établie sur un beau puits construit par Ibrahim-Pa-
cha à l'époque des guerres de Syrie. Le puits a été
approfondi et répnré. De grands bassins en maçon-
nerie servent de réservoirs à l'eau, et, à côté du
campement, une petite éminence, qui était occupée
par un poste militaire en ruines, porte aujourd'hui
un beau bâtiment de 22 mètres de longueur sur
7m,50 de largeur, construit entièrement en briques,
et destiné à servir d'hôpital pour une dizaine de
malades. Il est situé dans la position la plus avan-
tageuse, et parfaitement bien aéré ; jusqu'à présent
il a été sans emploi.
En poussant un peu au delà de l'hôpital, nous arri-
vâmes sur un vaste plateau en pente, qui est littéra-
lement couvert de tombeaux. Ils paraissent remonter
à une haute antiquité, à en juger par les stèles qui
y ont été découvertes. Les corps sont couchés dans
de grands cercueils de pierre blanche; ils sont entou-
rés d'une couche de plâtre appliquée intérieurement
sur les bandelettes, qui reproduit les traits du visage
et une forme ébauchée du corps. Les représentations
religieuses sont figurées en relief sur la gaîne ; quel-
ques enveloppes sont entièrement dorées.
Dans la même nécropole antique, on a trouvé des
corps ensevelis dans des'caveaux de briques; d'au-
tres, simplement placés dans deux jarres cylindriques
de terre cuite, rapprochées bout à bout.
En continuant du côté de l'Asie, vers l'est, à en-
viron 4 kilomètres, on arrive à un de ces amas de
décombres qui signalent toujours l'existence d'une
cité antique. On y a découvert un superbe monument
en grès rouge, sculpté avec une extrême finesse, et
qui porte les cartouches royaux de Ramsès Ier, de
Sethy Ier et de Ramsès II. Peut-être donnera-t-il des
renseignements précieux sur le lieu dont nous par-
lons, dont nul auteur ne fait mention, ou bien des
(claircissements historiques intéressants.
Le 15 juin nous partions pour la ville de Toussoum,
établie sur le fameux plateau qui, dans tous les nivel-
lements de l'isthme, est désigné par le nom de Scheik-
Ennedek, et qui a pris le nom de Toussoum, en l'hon-
neur du fils de S. A.. le vice-roi.
Après trois heures et demie de marche, nous étions
au pied des dunes de Ferdane, ayant parcouru le lac
Ballah, complètement desséché aujourd'hui, quoique
le sol soit plus bas que le niveau de la Méditerranée.
C'est à Ferdane que va commencer le travail le plus
important. A la suite de cette première élévation à
tranche, on rencontre le seuil d'El-Guisr, avant de
parvenir enfin dans le grand bassin du lac Timsah.
Cette croupe, qui n'atteint que dans un espace limité
une hauteur de 18 mètres au-dessus du niveau de la
mer, s'étend sur une longueur de 15 kilomètres en-
viron.
Pour se rendre compte'd'une manière parfaitement
nette de la nature du terrain, on ne s'est pas con-
tenté des trous de sonde primitifs qui avaient été suf-
fisants pour un premier aperçu. On a ouvert de véri
tables excavations de 3 mètres de côté, poussées.
jusqu'à ce qu'on rencontrât l'eau. Il y aura qua-
rante de ces excavations : il y en a déjà une dizaine
de faites.
On pensait qu'on aurait affaire du côté de Ferdane
à un terrain difficile, car le sable fin qui forme les
dunes, est assez fluant et prend un talus allongé.
Mais l'expérience décisive qu'on vient de tenter dé-
montre que partout le terrain solide formé de sable
marin agglutiné est à une très-petite profondeur
sous le sable fin, et que, dans certains cas, le sol n'en
est recouvert que d'une épaisseur de quelques centi-
mètres à peine.
Le sable agglutiné forme donc sans exception une
paroi verticale à pic dans toutes les excavations que
nous avons visitées en détail, une à une. Il est assez
compact pour se tenir de lui-même, mais pas assez
résistant pour offrir des difficultés d'extraction. On le
tranche facilement avec une canne, comme nous l'a-
vons essayé partout, et il en résulte que les excava-
teurs à sec d'abord, et ensuite les dragues, feront dans
un pareil terrain, le meilleur service.
Nous arrivâmes au dernier sondage visité par
mais bientôt, en voyageant vers le nord, nous eûmes
rejoint les bords de la branche pélusiaque que nous
avions traversée la veille avant d'arriver à Salahieh.
Elle ne s'offrait pas cette fois à nous comme un fossé
fangeux, mais bien comme un véritable bras de
fleuve profond et large ; des pêcheurs jetaient l'éper-
vier et ramenaient une multitude de petits poissons.
Des arbres et d'épais roseaux garnissaient les bol'ds,
et on voyait, dans la direction où courait autrefois
cette branche du Nil, des monticules nombreux
qui nous signalaient les endroits habités dans l'anti-
quité.
Au nord-est, une double élévation, mieux carac
térisée et plus considérablr, indique encore de nos
jours l'emplacement de la fameuse Daphné de Pé-
luse dont parle Hérodote, et que la branche pélu-
siaque partageait en deux parties. Les plaines qui
l'environnent sont si belles et Fi unies qu'on sent de
suite que la présence de l'homme aurait bientôt
rendu à ces beaux lieux leur ancienne importance,
au moyen de travaux simples et réellement peu dis-
pendieux. Au milieu des effets bizarres du mi-
rage nous aperçûmes bientôt le mât qui signale
notre campement de Kantara-el Kasné, et qui J,
comme dans tous les points que nous occupons, porte
le pavillon égyptien.
Comme nous avions franchi rapidement l'espace
qui sépare Salahieh de Kantara, nous pûmes em-
ployer le reste de la journée à visiter le camp et les
environs.
Il y a aujourd'hui dix maisons ; une noria est
établie sur un beau puits construit par Ibrahim-Pa-
cha à l'époque des guerres de Syrie. Le puits a été
approfondi et répnré. De grands bassins en maçon-
nerie servent de réservoirs à l'eau, et, à côté du
campement, une petite éminence, qui était occupée
par un poste militaire en ruines, porte aujourd'hui
un beau bâtiment de 22 mètres de longueur sur
7m,50 de largeur, construit entièrement en briques,
et destiné à servir d'hôpital pour une dizaine de
malades. Il est situé dans la position la plus avan-
tageuse, et parfaitement bien aéré ; jusqu'à présent
il a été sans emploi.
En poussant un peu au delà de l'hôpital, nous arri-
vâmes sur un vaste plateau en pente, qui est littéra-
lement couvert de tombeaux. Ils paraissent remonter
à une haute antiquité, à en juger par les stèles qui
y ont été découvertes. Les corps sont couchés dans
de grands cercueils de pierre blanche; ils sont entou-
rés d'une couche de plâtre appliquée intérieurement
sur les bandelettes, qui reproduit les traits du visage
et une forme ébauchée du corps. Les représentations
religieuses sont figurées en relief sur la gaîne ; quel-
ques enveloppes sont entièrement dorées.
Dans la même nécropole antique, on a trouvé des
corps ensevelis dans des'caveaux de briques; d'au-
tres, simplement placés dans deux jarres cylindriques
de terre cuite, rapprochées bout à bout.
En continuant du côté de l'Asie, vers l'est, à en-
viron 4 kilomètres, on arrive à un de ces amas de
décombres qui signalent toujours l'existence d'une
cité antique. On y a découvert un superbe monument
en grès rouge, sculpté avec une extrême finesse, et
qui porte les cartouches royaux de Ramsès Ier, de
Sethy Ier et de Ramsès II. Peut-être donnera-t-il des
renseignements précieux sur le lieu dont nous par-
lons, dont nul auteur ne fait mention, ou bien des
(claircissements historiques intéressants.
Le 15 juin nous partions pour la ville de Toussoum,
établie sur le fameux plateau qui, dans tous les nivel-
lements de l'isthme, est désigné par le nom de Scheik-
Ennedek, et qui a pris le nom de Toussoum, en l'hon-
neur du fils de S. A.. le vice-roi.
Après trois heures et demie de marche, nous étions
au pied des dunes de Ferdane, ayant parcouru le lac
Ballah, complètement desséché aujourd'hui, quoique
le sol soit plus bas que le niveau de la Méditerranée.
C'est à Ferdane que va commencer le travail le plus
important. A la suite de cette première élévation à
tranche, on rencontre le seuil d'El-Guisr, avant de
parvenir enfin dans le grand bassin du lac Timsah.
Cette croupe, qui n'atteint que dans un espace limité
une hauteur de 18 mètres au-dessus du niveau de la
mer, s'étend sur une longueur de 15 kilomètres en-
viron.
Pour se rendre compte'd'une manière parfaitement
nette de la nature du terrain, on ne s'est pas con-
tenté des trous de sonde primitifs qui avaient été suf-
fisants pour un premier aperçu. On a ouvert de véri
tables excavations de 3 mètres de côté, poussées.
jusqu'à ce qu'on rencontrât l'eau. Il y aura qua-
rante de ces excavations : il y en a déjà une dizaine
de faites.
On pensait qu'on aurait affaire du côté de Ferdane
à un terrain difficile, car le sable fin qui forme les
dunes, est assez fluant et prend un talus allongé.
Mais l'expérience décisive qu'on vient de tenter dé-
montre que partout le terrain solide formé de sable
marin agglutiné est à une très-petite profondeur
sous le sable fin, et que, dans certains cas, le sol n'en
est recouvert que d'une épaisseur de quelques centi-
mètres à peine.
Le sable agglutiné forme donc sans exception une
paroi verticale à pic dans toutes les excavations que
nous avons visitées en détail, une à une. Il est assez
compact pour se tenir de lui-même, mais pas assez
résistant pour offrir des difficultés d'extraction. On le
tranche facilement avec une canne, comme nous l'a-
vons essayé partout, et il en résulte que les excava-
teurs à sec d'abord, et ensuite les dragues, feront dans
un pareil terrain, le meilleur service.
Nous arrivâmes au dernier sondage visité par
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 6/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6529964s/f6.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6529964s/f6.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6529964s/f6.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6529964s
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6529964s
Facebook
Twitter