Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-07-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 juillet 1860 15 juillet 1860
Description : 1860/07/15 (A5,N98). 1860/07/15 (A5,N98).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529964s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
228 L'ISTHME DE SUEZ,
hors de la drague, elles s'avancent naturellement
jusqu'à l'autre extrémité ; la toile les déverse elle-
même en cavaliers sans le secours des mains de
l'homme.
On comprend qu'avec un procédé de ce genre les
déblais peuvent être élevés sous un angle qui dépend
de leur nature, mais qui va facilement jusqu'à 25°,
au lieu que par les méthodes usitées jusqu'à présent,
on était obligé, de laisser couler les matières dans
des bateaux de transport, et que les manœuvres qui
en résultaient, outre leur prix élevé, entraînaient des
pertes de temps et des moments d'arrêt fâcheux.
On doit aussi mentionner un autre avantage que
présente cet appareil, c'est de permettre de placer à
l'extrémité l'une de l'autre autant de toiles sans fin
qu'on le désire, mues au besoin par de simples loco-
mobiles et au moyen desquelles les déblais peuvent
être amenés à des distances et à des hauteurs quel-
conques.
L'invention des toiles sans fin doit être nécessaire-
ment appliquée à tous les dragages, et différents sys-
tèmes de dragues doivent etre mis en parallèle.
En attendant, M. de Lesseps vit avec intérêt la
première drague faisant sa fouille devant elle. Le
terrain dans lequel elle fonctionnait est une lagune
du' lac Menzaleh, de nature sablonneuse, et recouvert
d'une couche limoneuse. On pensait que pour faciliter
le travail de la drague, il serait nécessaire que des
hommes fissent ébouler le sol, mais l'expérience est
venue démontrer que cette crainte n'était pas fon-
dée.
Ea effet* quand la chaîne des godets travaille, on
voit le sol, qui est à une hauteur de 50 cent. au des-
sus de l'eau, se fendre sur une largeur qui corres-
pond à la largeur du bateau dragueur lui-même, et
s'abîmer dans l'eau. Les talus prenant une base d'en-
viron 2 pour 1, puis à mesure que le travail con-
tinue et que le bateau hâlé sur ses ancres, s'avance,
une nouvelle fissure se manifeste et une nouvelle tran-
che tombe au fond de l'eau pour être enlevée à son
tour par les godets.
Les résultats que nous avons constatés sont donc
des plus remarquables, et l'examen attentif des autres
parties des chantiers n'a fait qu'augmenter la satis-
faction des visiteurs.
Six dragues sont montées avec la plus grande ac-
tivité. Partout des grues se dressent pour enlever
les fardeaux pesants et les charger sur des trucks qui
circulent sur les chemins de fer de service.
Une grue double placée à l'extrémité de l'apponte-
ment est disposée pour le déchargement des embar-
cations.
Une autre grue à vapeur qui peut enlever un poids
de 10 tonneaux est déjà montés pour les besoins ac-
tuels dans l'axe du canal, non loin du phare. Elle est
destinée à prendre sa place définitive sur un îlot dont
la construction va commencer incessamment. Cet ilot
qui doit être établi dans l'axe de la jetée ouest, dans
les fonds de 6 m., à une distance de terre de 1,500 m.,
servira au déchargement direct des navires, et les
blocs qu'ils amèneront, seront immergés dans la di-
rection de la plage, de telle sorte qu'on s'avancera
progressivement pour rejoindre la tête de l'apponte-
ment actuellement existant. L'appontement lui-même
sera pendant ce temps-là garni d'enrochements, et les
bois qu'on enlèvera à mesure recevront d'autres des-
tinations.
Cette disposition adoptée pour la marche du travail
est à la fois prompte et rationnelle.
Des constructions nouvelles sont au levage Parmi
elles il faut remarquer : Un vaste bâtiment destiné
aux ateliers de construction et de réparation des ma-
chines et appareils ;
Un grand magasin pour leur dépôt et leur clas-
sement, et dont une aile est consacrée aux approvi-
sionnements de tous genres.
De nouvelles maisons d'habitation se dressent
également dans les alignements du plan général, qui
a été préparé et qui a été tracé tout entier sur le
terrain.
On construit un village arabe qui contiendra une
mosquée ; un iman est installé avec son muezzin
pour dire la prière aux indigènes, et sa présence à
Port-Saïd a déjà attiré des familles des fellahs qui
vont s'y fixer peu à peu.
Il a fait comprendre à ses coreligionnaires que leur
devoir était la soumission à leurs chefs, et que les
Arabes laborieux trouveraient auprès des chrétiens la
plus grande bienveillance et la juste récompense de
leur travail.
Une ascension dans le phare nous permit de visi-
ter l'appareil lenticulaire et de jouir en même temps
d'une vue générale de la ville nouvelle et du lac
dans lequel le futur canal est déjà tracé par une série
de jalons.
Le phare a une hauteur de 23 m. ; il est à feu
fixe.
On prépare en ce moment : Un projet de grande
habitation qui portera le nom de maison d'adminis-
tration ;
Une salle destinée à servir de bibliothèque et de
lieu de réunion pour les chefs ouvriers, qui y trou-
veront quelques journaux et des publications de na-
ture à intéresser chacun suivant ses études et ses tra-
vaux ;
Une église catholique auprès de laquelle viendront
se placer le presbytère et la maison d'école pour les
enfants des deux sexes;
Des habitations pour les médecins et pharmaciens,
car aucun secours ne doit manquer aux travailleurs ;
Enfin, un hôpital auquel sera annexée une maison
pour des sœurs de charité.
hors de la drague, elles s'avancent naturellement
jusqu'à l'autre extrémité ; la toile les déverse elle-
même en cavaliers sans le secours des mains de
l'homme.
On comprend qu'avec un procédé de ce genre les
déblais peuvent être élevés sous un angle qui dépend
de leur nature, mais qui va facilement jusqu'à 25°,
au lieu que par les méthodes usitées jusqu'à présent,
on était obligé, de laisser couler les matières dans
des bateaux de transport, et que les manœuvres qui
en résultaient, outre leur prix élevé, entraînaient des
pertes de temps et des moments d'arrêt fâcheux.
On doit aussi mentionner un autre avantage que
présente cet appareil, c'est de permettre de placer à
l'extrémité l'une de l'autre autant de toiles sans fin
qu'on le désire, mues au besoin par de simples loco-
mobiles et au moyen desquelles les déblais peuvent
être amenés à des distances et à des hauteurs quel-
conques.
L'invention des toiles sans fin doit être nécessaire-
ment appliquée à tous les dragages, et différents sys-
tèmes de dragues doivent etre mis en parallèle.
En attendant, M. de Lesseps vit avec intérêt la
première drague faisant sa fouille devant elle. Le
terrain dans lequel elle fonctionnait est une lagune
du' lac Menzaleh, de nature sablonneuse, et recouvert
d'une couche limoneuse. On pensait que pour faciliter
le travail de la drague, il serait nécessaire que des
hommes fissent ébouler le sol, mais l'expérience est
venue démontrer que cette crainte n'était pas fon-
dée.
Ea effet* quand la chaîne des godets travaille, on
voit le sol, qui est à une hauteur de 50 cent. au des-
sus de l'eau, se fendre sur une largeur qui corres-
pond à la largeur du bateau dragueur lui-même, et
s'abîmer dans l'eau. Les talus prenant une base d'en-
viron 2 pour 1, puis à mesure que le travail con-
tinue et que le bateau hâlé sur ses ancres, s'avance,
une nouvelle fissure se manifeste et une nouvelle tran-
che tombe au fond de l'eau pour être enlevée à son
tour par les godets.
Les résultats que nous avons constatés sont donc
des plus remarquables, et l'examen attentif des autres
parties des chantiers n'a fait qu'augmenter la satis-
faction des visiteurs.
Six dragues sont montées avec la plus grande ac-
tivité. Partout des grues se dressent pour enlever
les fardeaux pesants et les charger sur des trucks qui
circulent sur les chemins de fer de service.
Une grue double placée à l'extrémité de l'apponte-
ment est disposée pour le déchargement des embar-
cations.
Une autre grue à vapeur qui peut enlever un poids
de 10 tonneaux est déjà montés pour les besoins ac-
tuels dans l'axe du canal, non loin du phare. Elle est
destinée à prendre sa place définitive sur un îlot dont
la construction va commencer incessamment. Cet ilot
qui doit être établi dans l'axe de la jetée ouest, dans
les fonds de 6 m., à une distance de terre de 1,500 m.,
servira au déchargement direct des navires, et les
blocs qu'ils amèneront, seront immergés dans la di-
rection de la plage, de telle sorte qu'on s'avancera
progressivement pour rejoindre la tête de l'apponte-
ment actuellement existant. L'appontement lui-même
sera pendant ce temps-là garni d'enrochements, et les
bois qu'on enlèvera à mesure recevront d'autres des-
tinations.
Cette disposition adoptée pour la marche du travail
est à la fois prompte et rationnelle.
Des constructions nouvelles sont au levage Parmi
elles il faut remarquer : Un vaste bâtiment destiné
aux ateliers de construction et de réparation des ma-
chines et appareils ;
Un grand magasin pour leur dépôt et leur clas-
sement, et dont une aile est consacrée aux approvi-
sionnements de tous genres.
De nouvelles maisons d'habitation se dressent
également dans les alignements du plan général, qui
a été préparé et qui a été tracé tout entier sur le
terrain.
On construit un village arabe qui contiendra une
mosquée ; un iman est installé avec son muezzin
pour dire la prière aux indigènes, et sa présence à
Port-Saïd a déjà attiré des familles des fellahs qui
vont s'y fixer peu à peu.
Il a fait comprendre à ses coreligionnaires que leur
devoir était la soumission à leurs chefs, et que les
Arabes laborieux trouveraient auprès des chrétiens la
plus grande bienveillance et la juste récompense de
leur travail.
Une ascension dans le phare nous permit de visi-
ter l'appareil lenticulaire et de jouir en même temps
d'une vue générale de la ville nouvelle et du lac
dans lequel le futur canal est déjà tracé par une série
de jalons.
Le phare a une hauteur de 23 m. ; il est à feu
fixe.
On prépare en ce moment : Un projet de grande
habitation qui portera le nom de maison d'adminis-
tration ;
Une salle destinée à servir de bibliothèque et de
lieu de réunion pour les chefs ouvriers, qui y trou-
veront quelques journaux et des publications de na-
ture à intéresser chacun suivant ses études et ses tra-
vaux ;
Une église catholique auprès de laquelle viendront
se placer le presbytère et la maison d'école pour les
enfants des deux sexes;
Des habitations pour les médecins et pharmaciens,
car aucun secours ne doit manquer aux travailleurs ;
Enfin, un hôpital auquel sera annexée une maison
pour des sœurs de charité.
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