Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-07-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 juillet 1860 15 juillet 1860
Description : 1860/07/15 (A5,N98). 1860/07/15 (A5,N98).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529964s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
240 L'ISTHME DE SUEZ.
actionnaires de la Compagnie universelle, nous som-
mes autorisé à publier la lettre suivante de l'un
d'eux. Nous n'avons pas besoin de faire observer que
les statistiques attestent dans le mouvement de la
navigation entre l'Orient et l'Occident par le cap un
chiffre beaucoupplus considérable que celui qu'indi-
que notre honorable correspondant. Ses réflexions,
par conséquent, ne reçoivent de la modération de
ses calculs que plus de force et d'autorité, et, comme
il le fait remarquer, ils suffisent pour constater qu'ac-
ceptant les circonstances les moins favorables, le ca-
nal de Suez, malgré tous les dénigrements dont il
a été l'objet, sera certes une opération rémunéra-
trice pour les capitaux qui s'y sont associés. Dans
tous les cas, la presse anglaise pourra voir, par cette
nouvelle manifestation, combien peu de prosélytes
font certaines clameurs assez peu sincères parmi les
souscripteurs de la Compagnie universelle.
J. MONGIN.
« Bordeaux, le 8 juillet 1860.
» A JI. le rédacteur en chef du journal ISTHME DE SUEZ.
m Monsieur le rédacteur,
» En présence des arguments plus ou moins sensés
dont se sert depuis longtemps une partie de la presse
anglaise pour inquiéter les actionnaires du canal ma-
ritime de Suez, j'ai cru devoir soumettre à votre
judicieuse appréciation la remarque que j'ai faite, et
que voici :
» Dans son numéro du 3 de ce mois, le Courrier de
la Gironde reproduit un article du Moniteur de l'armée,
dans lequel il est dit que le nombre des navires qui
ont relâché cette année à Sainte-Hélène, s'est élevé à
1,800. Si donc il passe annuellement dans cette co-
lonie 1,800 navires , comme ils n'y relâchent qu'en
effectuant leur traversée de retour, il est clair qu'il
faut doubler ce nombre pour avoir le chiffre des bâti-
ments qui ont passé le cap de Bonne-Espérance de
1859 à 1860. Or, 1,800, multipliés par 2, donne 3,600
navires, qui, jaugeant en moyenne 500 tonneaux
chacun, représentent le chiffre assez rond pour les
actionnaires du canal de Suez, de 1,800,000 ton-
neaux.
» Maintenant, comme tout fait supposer que la na-
vigation en masse préférera la voie d'Egypte à celle
du cap de Bonne-Espérance, si on multiplie ce dernier
chiffre par 10, le droit de passage par le canal étant
fixé quant à présent à 10 fr. par tonneau, il est évident
que l'on arrivera à un revenu annuel, très-apprécia-
ble selon moi, de 18,000,000 de francs.
» Que diraient donc les journaux anglais qui pen-
sent que le canal maritime de Suez ne sera pas rému-
nérateur, si on leur plaçait sous les yeux les chiffres
qui précèdent ? Prétendraient-ils que le nombre de
1,800 navires, qui a servi de base à mon facile calcul,
est le résultat d'un rêve qu'a fait le Moniteur de l'ar-
mée ? Ou bien, dans leurs sages prévisions, pense-
raient-ils qu'une partie de la navigation continuera
à se faire par le cap de Bonne-Espérance, malgré
l'abréviation de 3,000 lieues qu'offrira le passage par
le canal, sans parier des autres avantages?
» Dans le premier cas, Sainte-Hélène étant une
colonie anglaise de triste mémoire, ils pourraient
mieux que personne s'assurer que le journal français
n'a pas rêvé, et dans le second, il serait facile de leur
démontrer que, sans tenir compte de l'immense ca-
botage qui se fera infailliblement de la Méditerranée
dans la mer Rouge, ainsi que du rendement des terres
concédées à la Compagnie, quand même, chose qui
n'est pas probable, il n'y aurait que la moitié des
navires qui doublent aujourd'hui le cap de Bonne-
Espérance qui passerait par le canal de Suez, cela
serait encore plus que suffisant pour assurer aux ca-
pitaux engagés dans l'entreprise un intérêt de 5 0/0.
» Or, 5 0/0 de revenu annuel assuré dès à présent, avec
la perspective d'un beau dividende, et l'honneur d'a-
voir contribué à la réalisation de la grande œuvre
qui s'accomplit en ce moment, sont, à mon avis, plus
de gain, d'espoir et de gloire qu'il n'en faut pour
gonfler d'une orgueilleuse satisfaction le cœur de tout
actionnaire qui, en spéculant sur ses fonds, aura no-
blement servi la cause du progrès et de la civilisa-
tion.
» Pour mon compte personnel, quoique ait dit et que
puisse dire encore la presse anglaise, je me réjouirai
toujours d'avoir apporté mon obole à l'entreprise de
l'honnête et courageux M. de Lesseps, et j'ai la douce
satisfaction d'avoir entendu plusieurs actionnaires
tenir le même langage que moi.
D Si cette lettre vous semble digne d'occuper une
place dans les colonnes de votre estimable journal
VIsthme de Suez, veuillez, Monsieur le rédacteur, en
disposer sans réserve, et agréez, s'il vous plaît, l'as-
surance du profond respect avec lequel j'ai l'honneur
d'être, etc.
» DIOGÈNE GAZON,
» Ancien-marin et votre abonné.h
AVIS.
L'abondance des matières no,us oblige, à notre très-
grand regret, de renvoyer à notre prochain numéro la
publication d'un travail de l'illustre et vénérable
M. Jomart, sur l'emplacement de Péluse, et d'un rap-
port du médecin en chef de la Compagnie universelle,
sur l'état sanitaire et le service médical dans l'isthme.
J. MONGIN.
Le Gérant : ERNEST DESPLACES.
PARIS. — IMPRIMERIE CENTRALE DE NAPOLEON CHAIX ni c-, RUE lIERGÈnr, 20.
actionnaires de la Compagnie universelle, nous som-
mes autorisé à publier la lettre suivante de l'un
d'eux. Nous n'avons pas besoin de faire observer que
les statistiques attestent dans le mouvement de la
navigation entre l'Orient et l'Occident par le cap un
chiffre beaucoupplus considérable que celui qu'indi-
que notre honorable correspondant. Ses réflexions,
par conséquent, ne reçoivent de la modération de
ses calculs que plus de force et d'autorité, et, comme
il le fait remarquer, ils suffisent pour constater qu'ac-
ceptant les circonstances les moins favorables, le ca-
nal de Suez, malgré tous les dénigrements dont il
a été l'objet, sera certes une opération rémunéra-
trice pour les capitaux qui s'y sont associés. Dans
tous les cas, la presse anglaise pourra voir, par cette
nouvelle manifestation, combien peu de prosélytes
font certaines clameurs assez peu sincères parmi les
souscripteurs de la Compagnie universelle.
J. MONGIN.
« Bordeaux, le 8 juillet 1860.
» A JI. le rédacteur en chef du journal ISTHME DE SUEZ.
m Monsieur le rédacteur,
» En présence des arguments plus ou moins sensés
dont se sert depuis longtemps une partie de la presse
anglaise pour inquiéter les actionnaires du canal ma-
ritime de Suez, j'ai cru devoir soumettre à votre
judicieuse appréciation la remarque que j'ai faite, et
que voici :
» Dans son numéro du 3 de ce mois, le Courrier de
la Gironde reproduit un article du Moniteur de l'armée,
dans lequel il est dit que le nombre des navires qui
ont relâché cette année à Sainte-Hélène, s'est élevé à
1,800. Si donc il passe annuellement dans cette co-
lonie 1,800 navires , comme ils n'y relâchent qu'en
effectuant leur traversée de retour, il est clair qu'il
faut doubler ce nombre pour avoir le chiffre des bâti-
ments qui ont passé le cap de Bonne-Espérance de
1859 à 1860. Or, 1,800, multipliés par 2, donne 3,600
navires, qui, jaugeant en moyenne 500 tonneaux
chacun, représentent le chiffre assez rond pour les
actionnaires du canal de Suez, de 1,800,000 ton-
neaux.
» Maintenant, comme tout fait supposer que la na-
vigation en masse préférera la voie d'Egypte à celle
du cap de Bonne-Espérance, si on multiplie ce dernier
chiffre par 10, le droit de passage par le canal étant
fixé quant à présent à 10 fr. par tonneau, il est évident
que l'on arrivera à un revenu annuel, très-apprécia-
ble selon moi, de 18,000,000 de francs.
» Que diraient donc les journaux anglais qui pen-
sent que le canal maritime de Suez ne sera pas rému-
nérateur, si on leur plaçait sous les yeux les chiffres
qui précèdent ? Prétendraient-ils que le nombre de
1,800 navires, qui a servi de base à mon facile calcul,
est le résultat d'un rêve qu'a fait le Moniteur de l'ar-
mée ? Ou bien, dans leurs sages prévisions, pense-
raient-ils qu'une partie de la navigation continuera
à se faire par le cap de Bonne-Espérance, malgré
l'abréviation de 3,000 lieues qu'offrira le passage par
le canal, sans parier des autres avantages?
» Dans le premier cas, Sainte-Hélène étant une
colonie anglaise de triste mémoire, ils pourraient
mieux que personne s'assurer que le journal français
n'a pas rêvé, et dans le second, il serait facile de leur
démontrer que, sans tenir compte de l'immense ca-
botage qui se fera infailliblement de la Méditerranée
dans la mer Rouge, ainsi que du rendement des terres
concédées à la Compagnie, quand même, chose qui
n'est pas probable, il n'y aurait que la moitié des
navires qui doublent aujourd'hui le cap de Bonne-
Espérance qui passerait par le canal de Suez, cela
serait encore plus que suffisant pour assurer aux ca-
pitaux engagés dans l'entreprise un intérêt de 5 0/0.
» Or, 5 0/0 de revenu annuel assuré dès à présent, avec
la perspective d'un beau dividende, et l'honneur d'a-
voir contribué à la réalisation de la grande œuvre
qui s'accomplit en ce moment, sont, à mon avis, plus
de gain, d'espoir et de gloire qu'il n'en faut pour
gonfler d'une orgueilleuse satisfaction le cœur de tout
actionnaire qui, en spéculant sur ses fonds, aura no-
blement servi la cause du progrès et de la civilisa-
tion.
» Pour mon compte personnel, quoique ait dit et que
puisse dire encore la presse anglaise, je me réjouirai
toujours d'avoir apporté mon obole à l'entreprise de
l'honnête et courageux M. de Lesseps, et j'ai la douce
satisfaction d'avoir entendu plusieurs actionnaires
tenir le même langage que moi.
D Si cette lettre vous semble digne d'occuper une
place dans les colonnes de votre estimable journal
VIsthme de Suez, veuillez, Monsieur le rédacteur, en
disposer sans réserve, et agréez, s'il vous plaît, l'as-
surance du profond respect avec lequel j'ai l'honneur
d'être, etc.
» DIOGÈNE GAZON,
» Ancien-marin et votre abonné.h
AVIS.
L'abondance des matières no,us oblige, à notre très-
grand regret, de renvoyer à notre prochain numéro la
publication d'un travail de l'illustre et vénérable
M. Jomart, sur l'emplacement de Péluse, et d'un rap-
port du médecin en chef de la Compagnie universelle,
sur l'état sanitaire et le service médical dans l'isthme.
J. MONGIN.
Le Gérant : ERNEST DESPLACES.
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