Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-06-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 juin 1860 15 juin 1860
Description : 1860/06/15 (A5,N96). 1860/06/15 (A5,N96).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529962z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
204 L'ISTHME DE SUEZ,
documents une correspondance des plus intéressan-
tes, et nous n'hésitons pas à la reproduire. On y verra
d'un côté, par les détails donnés
sur l'ambassade japonaise aux
Etats-Unis, qu'avec de l'habileté
et de la mesure il est possible
de resserrer et d'étendre les re-
lations européennes avec ce peu-
ple; mais que de l'autre côté des
incidents nombreux et regretta-
bles peuvent laisser appréhen-
der des collisions qui, nous n'en
doutons pas, aboutiront à ouvrir
plus largement les ports de cet
empire au commerce étranger.
A ce double point de vue, la
question a de l'importance pour
l'avenir du canal de Suez, car
tout ce qui concerne l'Orient est
une partie intégrante des inté-
rêts auxquels notre entreprise se
rattache.
On lit dans le Journal des Dé-
bats :
« Kanagawa, le 4 janvier 1860.
■ » Un incendie a détruit hier
une grande partie du quartier eu-
ropéen de Yoku-Hama. Six grands
magasins remplis de marchan-
dises sont devenus, dans l'espace
d'une heure, la proie des flammes.
Heureusement pour les proprié-
taires , ces magasins ne conte-
naient généralement que des arti-
cles de peu de valeur. On évalue
la perte à 600,000 fr. Tout le monde
s'accorde à reconnaître l'admira-
ble conduite des marchands japo-
nais Ils sont tous accourus, offrant
à chacun, selon leurs relations
d'affaires, leurs secours et l'assis-
tance de leurs domestiques. Ils se
sont rendus surtout utiles en veil-
lant à ce que rien ne fût volé.
Tous les Européens , même les
plus éloignés du centre de l'in-
cendie, avaient jugé de sortir dans
la rue tout ce qu'ils possédaient
de plus précieux. J'ai compté sur
une seule place, et appartenant à
une seule personne, vingt caisses
contenant chacune 5.000 dollars
ou 30,000 fr. Un marchand japonais
gardait cette somme considérable,
sans autre arme que son para-
pluie, avec lequel il repoussait les curieux qui lui
semblaient suspects. Les Japonais étaient en général
étonnants d'audace ou d'indifférence. Tandis que quel-
ques-uns entraient sans hésiter dans les magasins tout
enveloppés de flammes et qui menaçaient ruine, d'au
tres se chauffaient les mains et-
les pieds à des poutres à demi-
brûlées qu'ils avaient retirées du
foyer dans cette intention. A qua-
tre heures de l'après-midi on était
maître du feu, malgré l'insuffi-
sance des moyens de sauvetage,
et grâce à l'intrépidité de deux
capitaines de navires marchands.
Les commerçants rentrèrent alors
leurs marchandises dans leuTs
magasins. C'était un spectacle
curieux de voir des centaines de
coolis japonais emportant, au pas
de course, ce qui se trouvait dans
les rues et dans les cours, et sé-
vèrement surveillés par les bOJ s
et les compradors chinois, servi-
teurs de confiance, à la vigilance
desquels le moindre vol n'aurait
pu échapper. Ces Chinois étaient
armés de sabres ou de bâtons fer-
rés, et ils animaient par des pro-
messes de saki (eau-de-vie) ou par
des menaces de coups le travail
qui se fit avec une rapidité ex-
traordinaire. Le soir, les commer-
çants de Yoku-Hama se sont réu-
nis dans un meeting où il a été ré-
solu de remercier le gouverneur
et les marchands japonais des se-
cours empressés qu'ils ont prêté,
de faire des recherches pour dé-
ciuvrir les causes de l'incendie, et
enfin de prendre des mesures pour
mettre le quartier européen à
l'abri de ces sinistres qui sont si
fréquents au Japon. n
« Kanagawa, le 16 janvier 1860.
» Je vous parlais dans ma der-
nière lettre de l'incendie qui a
détruit une partie de Yoku-Hama.
Depuis lors, nous avons reçu la
nouvelle d'un autre incendie qui
a causé des dommages immenses
à Nagasaki. On évalue les pertes
à 350,000 dollars (2,100,000 fr.).
On se préoccupe en outre de deux
autres tentatives criminelles heu-
reusement déjouées à Décima et de
nouveau à Yoku-Hama. Je n'ai re-
cueilli que des bruits sur Décima;
mais pour Yoku-Hama je puis ainrmer que, sans le con-
cours de circonstances fortuites, le quartier étranger tout
entier devenait la proie des flammes. Ce qu il y a de plus
documents une correspondance des plus intéressan-
tes, et nous n'hésitons pas à la reproduire. On y verra
d'un côté, par les détails donnés
sur l'ambassade japonaise aux
Etats-Unis, qu'avec de l'habileté
et de la mesure il est possible
de resserrer et d'étendre les re-
lations européennes avec ce peu-
ple; mais que de l'autre côté des
incidents nombreux et regretta-
bles peuvent laisser appréhen-
der des collisions qui, nous n'en
doutons pas, aboutiront à ouvrir
plus largement les ports de cet
empire au commerce étranger.
A ce double point de vue, la
question a de l'importance pour
l'avenir du canal de Suez, car
tout ce qui concerne l'Orient est
une partie intégrante des inté-
rêts auxquels notre entreprise se
rattache.
On lit dans le Journal des Dé-
bats :
« Kanagawa, le 4 janvier 1860.
■ » Un incendie a détruit hier
une grande partie du quartier eu-
ropéen de Yoku-Hama. Six grands
magasins remplis de marchan-
dises sont devenus, dans l'espace
d'une heure, la proie des flammes.
Heureusement pour les proprié-
taires , ces magasins ne conte-
naient généralement que des arti-
cles de peu de valeur. On évalue
la perte à 600,000 fr. Tout le monde
s'accorde à reconnaître l'admira-
ble conduite des marchands japo-
nais Ils sont tous accourus, offrant
à chacun, selon leurs relations
d'affaires, leurs secours et l'assis-
tance de leurs domestiques. Ils se
sont rendus surtout utiles en veil-
lant à ce que rien ne fût volé.
Tous les Européens , même les
plus éloignés du centre de l'in-
cendie, avaient jugé de sortir dans
la rue tout ce qu'ils possédaient
de plus précieux. J'ai compté sur
une seule place, et appartenant à
une seule personne, vingt caisses
contenant chacune 5.000 dollars
ou 30,000 fr. Un marchand japonais
gardait cette somme considérable,
sans autre arme que son para-
pluie, avec lequel il repoussait les curieux qui lui
semblaient suspects. Les Japonais étaient en général
étonnants d'audace ou d'indifférence. Tandis que quel-
ques-uns entraient sans hésiter dans les magasins tout
enveloppés de flammes et qui menaçaient ruine, d'au
tres se chauffaient les mains et-
les pieds à des poutres à demi-
brûlées qu'ils avaient retirées du
foyer dans cette intention. A qua-
tre heures de l'après-midi on était
maître du feu, malgré l'insuffi-
sance des moyens de sauvetage,
et grâce à l'intrépidité de deux
capitaines de navires marchands.
Les commerçants rentrèrent alors
leurs marchandises dans leuTs
magasins. C'était un spectacle
curieux de voir des centaines de
coolis japonais emportant, au pas
de course, ce qui se trouvait dans
les rues et dans les cours, et sé-
vèrement surveillés par les bOJ s
et les compradors chinois, servi-
teurs de confiance, à la vigilance
desquels le moindre vol n'aurait
pu échapper. Ces Chinois étaient
armés de sabres ou de bâtons fer-
rés, et ils animaient par des pro-
messes de saki (eau-de-vie) ou par
des menaces de coups le travail
qui se fit avec une rapidité ex-
traordinaire. Le soir, les commer-
çants de Yoku-Hama se sont réu-
nis dans un meeting où il a été ré-
solu de remercier le gouverneur
et les marchands japonais des se-
cours empressés qu'ils ont prêté,
de faire des recherches pour dé-
ciuvrir les causes de l'incendie, et
enfin de prendre des mesures pour
mettre le quartier européen à
l'abri de ces sinistres qui sont si
fréquents au Japon. n
« Kanagawa, le 16 janvier 1860.
» Je vous parlais dans ma der-
nière lettre de l'incendie qui a
détruit une partie de Yoku-Hama.
Depuis lors, nous avons reçu la
nouvelle d'un autre incendie qui
a causé des dommages immenses
à Nagasaki. On évalue les pertes
à 350,000 dollars (2,100,000 fr.).
On se préoccupe en outre de deux
autres tentatives criminelles heu-
reusement déjouées à Décima et de
nouveau à Yoku-Hama. Je n'ai re-
cueilli que des bruits sur Décima;
mais pour Yoku-Hama je puis ainrmer que, sans le con-
cours de circonstances fortuites, le quartier étranger tout
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