Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-06-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 juin 1860 15 juin 1860
Description : 1860/06/15 (A5,N96). 1860/06/15 (A5,N96).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529962z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 203
M. Ferdinand de Lesseps a paru devant un auditoire pa-
risieN, a entretenu un auditoire parisien. Je ne sais pour-
quoi ce journal paraît avoir des Parisiens une estime
assez limitée; mais, sans vouloir, de mon côté, blesser
le moins du monde la susceptibilité de mes coac-
tionnaires de Paris, qui, mieux que nous autres, de-
vraient pouvoir apprécier la solidité de raisonnement
d'un orateur, je puis affirmer au journal anglais,
dont un représentant était, je crois, à quelques pas
de moi, à l'assemblée générale, que nous étions là
un grand nombre de provinciaux qui avions fait le
voyage de Paris dans l'unique ou le principal but
d'assister à cette réunion, où se trouvaient également
des étrangers.
» J'en conclus que, si, comme le disent messieurs
les Anglais, M. Ferdinand de Lesseps a pu, par un
mirag'e et une fascination tout à fait romantiques,
éblouir les souscripteurs les plus confiants qui existent
au monde, ce n'est pas sur Paris seul que doit re-
tomber le ridicule dont la réunion est frappée par
quelques journalistes anglais, mais que toute la
France doit partager ce rôle de mystifiés.
» Quant à l'entreprise, si mon humble position
d'ancien entrepreneur de travaux de chemins de fer,
de canaux, et surtout de navigation fluviale, me
permettait d'émettre mon opinion, je dirais qu'ayant
étudié le plus attentivement possible les documents
mis à ma disposition, j'ai acquis la plus grande con-
fiance dans le résultat d'un travail dirigé par un
personnel de directeurs, d'ingénieurs et d'entrepre-
neurs dont le mérite est incontestable.
» Agréez, Monsieur, l'assurance de ma considéra-
tion distinguée,
» UN MEUSIEN. »
Pour extrait : J. RosÉ.
MISSION ÉGYPTIENNE EN FRANCE.
Stpplian-Bey.
Il y a aujourd'hui trente-quatre ans que le vice-roi
d'Egypte envoya en France une mission de quarante-
quatre jeunes gens, pour les faire instruire et les ini-
tier aux arts et aux sciences de l'Europe. L'Arménien
Boghos-Yousuf était alors le ministre de Mohammed-
Ali. L'on n'a pas oublié cet événement, assez remar-
quable ddns l'histoire de la civilisation, et qui a fait
alors d'autant plus de sensation qu'il coïncidait avec
l'émancipation de la Grèce. On n'a pas oublié non plus
les difficultés qu'éprouva l'installation de cette mission
dans la capitale ; bien qu'acceptée par le gouverne-
ment français, elle trouva plus d'un obstacle, même
chez des hommes éclairés; le philhellénisme exalté
confondait, dans un même sentiment de réprobation,
ces jeunes enfants de l'Egypte et l'armée égyptienne,
appelée alors en Morée par le sultan. Mille - inventions
absurdes étaient répandues dans le public. Le directeur
de la mission était accusé d'avoir fait bâtir une mos-
quée, rue de Clichy, et de vouloir, lui-même, se faire
musulman. On vint cependant à bout de calmer l'opi-
nion, et l'école égyptienne prit racine à Paris.
Les indigènes d'Egypte y figuraient au nom-
bre de vingt-quatre, dont cinq avaient le titre de
Cheykh. Cheykh Refàsh, de Tahtah, haute Egypte,
entre plusieurs autres, s'est fait remarquer. Les Armé-
niens, Géorgiens et autres asiatiques étaient au nom-
bre de quatorze; les Osmanlis, au nombre de quatre.
Deux des élèves étaient compatriotes du vice-roi, c'est-
à-dire de la Cavale (Roumélie). Trois chefs Osmanlis
étaient à la tête de la mission ; ils se sont distingués
dans la suite : deux comme ministres de l'instruction
publique, l'autre comme ministre de la marine et
comme amiral. Un iman, faisant fonctions de commis-
saire, accompagnait la mission égyptienne.
Ce n'est pas ici le lieu de faire l'histoire de cette
mission ; elle trouvera sa place ailleurs ; il s'agit d'un
seul des élèves, un des plus distingués, qui vient de
nous être enlevé à Paris même, le 13 mai.
Stephan-Bey Demiurgian, l'un des quatre Arméniens,
était né à Sébaste, en 1802 ; il était revenu en France,
l'année dernière, pour se faire traiter d'une grave
maladie à laquelle il vient de succomber.
Stephan Effendi, pendant le cours de ses études,
avait montré beaucoup d'aptitude pour les affaires ; dès
son retour en Egypte, en 1831, il n'a pas tardé à se
faire connaître sous les rapports les plus favorables.
Destiné à la carrière de l'administration et de la di-
plomatie, il avait pris les leçons d'un savant juriscon-
sulte, M. Macarel, et en avait profité, comme Artin-
Bey, son ami, son coréligionnaire et son compatriote,
Ils reçurent tous deux le titre de Bey et rendirent d'é-
minents services. Plus tard ils furent élevés successi-
vement au poste de ministre des affaires étrangères.
L'urbanité, l'aménité la plus parfaite, qualités si
nécessaires aux diplomates, caractérisaient la personne
de Stephan-Bey, aussi bien qu'une certaine élégance
dans les manières, et l'heureuse expression de sa phy-
sionomie, qui l'avait fait recevoir à la cour de France,
et dans les hautes maisons où il était admis. L'instruc-
tion qu'il avait reçue dans la capitale, jointe à ces dons
naturels, en avait fait un des hommes marquants
parmi les Egyptiens venus à Paris en 1826 et dans les
années suivantes. Il laissera un nom justement honoré,
et son souvenir vivra comme celui d'un homme qui a
aidé Mohammed-Ali dans l'accomplissement de ses
grands desseins conçus pour la gloire et la prospérité
de l'Egypte, et pour initier l'Orient à la civilisation
moderne.
JOMARD.
LE JAPON.
Nous avons, dans un de nos articles précédents,
parlé des complications qui semblaient devoir troubler
les rapports existants entre les représentants des
puissances occidentales et le gouvernement japo-
nais.
Nous trouvons dans le Journal des Débats sur ces
M. Ferdinand de Lesseps a paru devant un auditoire pa-
risieN, a entretenu un auditoire parisien. Je ne sais pour-
quoi ce journal paraît avoir des Parisiens une estime
assez limitée; mais, sans vouloir, de mon côté, blesser
le moins du monde la susceptibilité de mes coac-
tionnaires de Paris, qui, mieux que nous autres, de-
vraient pouvoir apprécier la solidité de raisonnement
d'un orateur, je puis affirmer au journal anglais,
dont un représentant était, je crois, à quelques pas
de moi, à l'assemblée générale, que nous étions là
un grand nombre de provinciaux qui avions fait le
voyage de Paris dans l'unique ou le principal but
d'assister à cette réunion, où se trouvaient également
des étrangers.
» J'en conclus que, si, comme le disent messieurs
les Anglais, M. Ferdinand de Lesseps a pu, par un
mirag'e et une fascination tout à fait romantiques,
éblouir les souscripteurs les plus confiants qui existent
au monde, ce n'est pas sur Paris seul que doit re-
tomber le ridicule dont la réunion est frappée par
quelques journalistes anglais, mais que toute la
France doit partager ce rôle de mystifiés.
» Quant à l'entreprise, si mon humble position
d'ancien entrepreneur de travaux de chemins de fer,
de canaux, et surtout de navigation fluviale, me
permettait d'émettre mon opinion, je dirais qu'ayant
étudié le plus attentivement possible les documents
mis à ma disposition, j'ai acquis la plus grande con-
fiance dans le résultat d'un travail dirigé par un
personnel de directeurs, d'ingénieurs et d'entrepre-
neurs dont le mérite est incontestable.
» Agréez, Monsieur, l'assurance de ma considéra-
tion distinguée,
» UN MEUSIEN. »
Pour extrait : J. RosÉ.
MISSION ÉGYPTIENNE EN FRANCE.
Stpplian-Bey.
Il y a aujourd'hui trente-quatre ans que le vice-roi
d'Egypte envoya en France une mission de quarante-
quatre jeunes gens, pour les faire instruire et les ini-
tier aux arts et aux sciences de l'Europe. L'Arménien
Boghos-Yousuf était alors le ministre de Mohammed-
Ali. L'on n'a pas oublié cet événement, assez remar-
quable ddns l'histoire de la civilisation, et qui a fait
alors d'autant plus de sensation qu'il coïncidait avec
l'émancipation de la Grèce. On n'a pas oublié non plus
les difficultés qu'éprouva l'installation de cette mission
dans la capitale ; bien qu'acceptée par le gouverne-
ment français, elle trouva plus d'un obstacle, même
chez des hommes éclairés; le philhellénisme exalté
confondait, dans un même sentiment de réprobation,
ces jeunes enfants de l'Egypte et l'armée égyptienne,
appelée alors en Morée par le sultan. Mille - inventions
absurdes étaient répandues dans le public. Le directeur
de la mission était accusé d'avoir fait bâtir une mos-
quée, rue de Clichy, et de vouloir, lui-même, se faire
musulman. On vint cependant à bout de calmer l'opi-
nion, et l'école égyptienne prit racine à Paris.
Les indigènes d'Egypte y figuraient au nom-
bre de vingt-quatre, dont cinq avaient le titre de
Cheykh. Cheykh Refàsh, de Tahtah, haute Egypte,
entre plusieurs autres, s'est fait remarquer. Les Armé-
niens, Géorgiens et autres asiatiques étaient au nom-
bre de quatorze; les Osmanlis, au nombre de quatre.
Deux des élèves étaient compatriotes du vice-roi, c'est-
à-dire de la Cavale (Roumélie). Trois chefs Osmanlis
étaient à la tête de la mission ; ils se sont distingués
dans la suite : deux comme ministres de l'instruction
publique, l'autre comme ministre de la marine et
comme amiral. Un iman, faisant fonctions de commis-
saire, accompagnait la mission égyptienne.
Ce n'est pas ici le lieu de faire l'histoire de cette
mission ; elle trouvera sa place ailleurs ; il s'agit d'un
seul des élèves, un des plus distingués, qui vient de
nous être enlevé à Paris même, le 13 mai.
Stephan-Bey Demiurgian, l'un des quatre Arméniens,
était né à Sébaste, en 1802 ; il était revenu en France,
l'année dernière, pour se faire traiter d'une grave
maladie à laquelle il vient de succomber.
Stephan Effendi, pendant le cours de ses études,
avait montré beaucoup d'aptitude pour les affaires ; dès
son retour en Egypte, en 1831, il n'a pas tardé à se
faire connaître sous les rapports les plus favorables.
Destiné à la carrière de l'administration et de la di-
plomatie, il avait pris les leçons d'un savant juriscon-
sulte, M. Macarel, et en avait profité, comme Artin-
Bey, son ami, son coréligionnaire et son compatriote,
Ils reçurent tous deux le titre de Bey et rendirent d'é-
minents services. Plus tard ils furent élevés successi-
vement au poste de ministre des affaires étrangères.
L'urbanité, l'aménité la plus parfaite, qualités si
nécessaires aux diplomates, caractérisaient la personne
de Stephan-Bey, aussi bien qu'une certaine élégance
dans les manières, et l'heureuse expression de sa phy-
sionomie, qui l'avait fait recevoir à la cour de France,
et dans les hautes maisons où il était admis. L'instruc-
tion qu'il avait reçue dans la capitale, jointe à ces dons
naturels, en avait fait un des hommes marquants
parmi les Egyptiens venus à Paris en 1826 et dans les
années suivantes. Il laissera un nom justement honoré,
et son souvenir vivra comme celui d'un homme qui a
aidé Mohammed-Ali dans l'accomplissement de ses
grands desseins conçus pour la gloire et la prospérité
de l'Egypte, et pour initier l'Orient à la civilisation
moderne.
JOMARD.
LE JAPON.
Nous avons, dans un de nos articles précédents,
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les rapports existants entre les représentants des
puissances occidentales et le gouvernement japo-
nais.
Nous trouvons dans le Journal des Débats sur ces
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