Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-06-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 juin 1860 01 juin 1860
Description : 1860/06/01 (A5,N95). 1860/06/01 (A5,N95).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529961j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 183
ment les orages de sable affectent les emplacements des
jardins et des villes projetées ; combien coûte le trans-
port de l'eau potable aux stations ; que disent les mé-
decins du climat pour les Européens ; que disent les ré-
sidents des ouragans de janvier; qu'est devenue la
communication entre Port-Saïd et les autres stations ;
qu'est-il advenu du chemin de fer aboutissant à la jetée;
et de la jetée elle-même; comment se conduisent les
sonnettes pour enfoncer les pieux; comment se porte le
port de Saïd en tant que port? Toutes ces questions , nous
le confessons avec honte, sont horriblement prosaïques et
terre à terre, mais elles correspondent plus à notre but
comme représentant des actionnaires anglais, si toute-
fois les compliments de M. de Lesseps à nos a classes com-
merciales" représentent autant d'actions,-que des océans
de rhétorique sur les « missions, les destinées, » et autres
spécialités françaises dans le ciel et sur la terre. Nous ai-
merions mieux obtenir de M. de Lesseps une évaluation
ronde de la proportion que « les ouvrages imprévus » à
Port Saïd introduiront vraisemblablement dans les es-
timations originales de la dépense de tout le canal ma-
ritime à travers l'isthme de Suez , que l'honneur d'a-
voir donné un nom à cette cité sans fondement « Les-
sppsville. »
RÉPONSES AUX JOURNAUX ANGLAIS.
I.
Questions posées.
Deux ordres de questions très-distinctes ressortent
nettement des considérations diverses que l'on vient
de lire, et spécialement des deux articles du Times.
En principe, l'Angleterre doit-elle et veut-elle s'op-
poser au percement de l'isthme de Suez?
En fait cette opération n'est-elle pas inexécutable ?
«
II.
Plus d'opposition politique.
L'Angleterre doit-elle et veut-elle s'opposer au
percement ?
Sur la négative, les deux appuis les plus importants
du ministère dans la presse de Londres, le Times et
le Daily-News, ne laissent pas l'ombre d'un doute. Le
Daily-Neu's ne daigne même pas aborder ce côté du
débat sur lequel il s'est déjà plusieurs fois prononcé.
S'il attaque le canal, c'est uniquement au point de
vue de sa praticabilité, au point de vue des intérêts
de ceux qui s'y sont engagés, non au point de
vue des intérêts politiques de son pays.
Le Timès, et non pour la première fois, est encore
plus explicite : nous avons fréquemment enregistré
ses déclarations à ce sujet, et il vient les multiplier
aujourd'hui avec une abondance qui ne doit plus
laisser une prise aux soupçons.
Dans son appréciation, l'opinion publique en Angle-
terre est parfaitement indifférente à cette affnire, Il
constate que les discussions des journaux britanni-
ques n'ont fait que très-peu d'impression sur le pu-
blic, et selon lui « pas un homme sur mille ne se
» soucie de savoir de quel côté se trouvent dans la
» question les intérêts présumés de l'Angleterre. »
C'est là le sentiment du journal qui, par des motifs
que nous exposerons plus loin, n'est pas sympa-
thique au projet. Son appréciation ne peut donc pas
être suspecte, et quand on connaît la susceptibilité de
l'opinion anglaise, dès qu'il s'agit de l'ascendant ou
du maintien de la puissance nationale, on peut con-
clure hardiment de cette indifférence avouée que la
nation n'aperçoit rien dans l'établissement de la com-
munication entre les deux mers qui soit de nature à
compromettre sa grandeur ou ses intérêts légitimes.
Toutefois, nous ne sommes point encore entièrement
d'accord avec le Times, et nous avons de très-graves
raisons de penser que l'Angleterre n'est pas aussi in-
différente qu'on veut bien le dire. Nous en possédons
la preuve matérielle par les vingt-deux meetings
tenus dans les principales villes du Royaume-Uni,
et qui, à l'unanimité, ont déclaré que l'exécution du
canal serait hautement utile au commerce et à la na-
vigation de la Grande-Bretagne ; nous en avons la
preuve dans le concours que nous a prêté la majorité
de la presse anglaise et dans les discussions du par-
lement.
Il est vrai que cet élan a été en grande partie pa-
ralysé par cette discipline de l'opinion qui, en Angle-
terre, répugne à contrarier le gouvernement dans ses
plans extérieurs. Mais il n'en est pas moins vrai que
les manifestations favorables subsistent et qu'elles
n'ont donné lieu à aucune manifestation contraire.
C'est pourquoi M. de Lesseps devait aux classes com-
merciales, qui l'ont si bien accueilli, l'hommage pu-
blic qu'il leur a rendu, car leurs votes unanimes ont
été l'une de ses forces, et nous ne concevons pas que
le Times essaye de contester la justesse de cet hom-
mage. « Qu'on leur donne des bons dividendes, dit-
il, et elles les préféreront aux compliments. »
Notre confrère fait ici une confusion dans les rap-
ports de M. de Lesseps avec les meetings anglais. Il
ne s'est agi ni de dividende ni de placement d'ac-
tions. La question était placée dans une tout autre
sphère. M. de Lesseps n'allait pas en Angleterre pour
solliciter les capitaux britanniques. On prétendait
que le percement de l'isthme était de nature à
nuire au commerce et à la sécurité de ce grand
pays. Promoteur d'une œuvre de conciliation et de
paix conçue pour le bien de la famille humaine, sans pri-
vilège ni exclusion pour aucun de ses membres, M. de
Lesseps est allé porter son enquête au milieu de la
production anglaise elle-même ; il lui a demandé s'il
était vrai qu'elle vît avec effroi ou avec répugnance
l'entreprise dont l'exécution lui était confiée ; il lui a
demandé si, comme il l'avait et n'a pas cessé de le
penser, le commerce anglais n'avait pas de grands
avantages à retirer de cette notable abréviation dans
la route maritime entre l'orient et l'occident du
ment les orages de sable affectent les emplacements des
jardins et des villes projetées ; combien coûte le trans-
port de l'eau potable aux stations ; que disent les mé-
decins du climat pour les Européens ; que disent les ré-
sidents des ouragans de janvier; qu'est devenue la
communication entre Port-Saïd et les autres stations ;
qu'est-il advenu du chemin de fer aboutissant à la jetée;
et de la jetée elle-même; comment se conduisent les
sonnettes pour enfoncer les pieux; comment se porte le
port de Saïd en tant que port? Toutes ces questions , nous
le confessons avec honte, sont horriblement prosaïques et
terre à terre, mais elles correspondent plus à notre but
comme représentant des actionnaires anglais, si toute-
fois les compliments de M. de Lesseps à nos a classes com-
merciales" représentent autant d'actions,-que des océans
de rhétorique sur les « missions, les destinées, » et autres
spécialités françaises dans le ciel et sur la terre. Nous ai-
merions mieux obtenir de M. de Lesseps une évaluation
ronde de la proportion que « les ouvrages imprévus » à
Port Saïd introduiront vraisemblablement dans les es-
timations originales de la dépense de tout le canal ma-
ritime à travers l'isthme de Suez , que l'honneur d'a-
voir donné un nom à cette cité sans fondement « Les-
sppsville. »
RÉPONSES AUX JOURNAUX ANGLAIS.
I.
Questions posées.
Deux ordres de questions très-distinctes ressortent
nettement des considérations diverses que l'on vient
de lire, et spécialement des deux articles du Times.
En principe, l'Angleterre doit-elle et veut-elle s'op-
poser au percement de l'isthme de Suez?
En fait cette opération n'est-elle pas inexécutable ?
«
II.
Plus d'opposition politique.
L'Angleterre doit-elle et veut-elle s'opposer au
percement ?
Sur la négative, les deux appuis les plus importants
du ministère dans la presse de Londres, le Times et
le Daily-News, ne laissent pas l'ombre d'un doute. Le
Daily-Neu's ne daigne même pas aborder ce côté du
débat sur lequel il s'est déjà plusieurs fois prononcé.
S'il attaque le canal, c'est uniquement au point de
vue de sa praticabilité, au point de vue des intérêts
de ceux qui s'y sont engagés, non au point de
vue des intérêts politiques de son pays.
Le Timès, et non pour la première fois, est encore
plus explicite : nous avons fréquemment enregistré
ses déclarations à ce sujet, et il vient les multiplier
aujourd'hui avec une abondance qui ne doit plus
laisser une prise aux soupçons.
Dans son appréciation, l'opinion publique en Angle-
terre est parfaitement indifférente à cette affnire, Il
constate que les discussions des journaux britanni-
ques n'ont fait que très-peu d'impression sur le pu-
blic, et selon lui « pas un homme sur mille ne se
» soucie de savoir de quel côté se trouvent dans la
» question les intérêts présumés de l'Angleterre. »
C'est là le sentiment du journal qui, par des motifs
que nous exposerons plus loin, n'est pas sympa-
thique au projet. Son appréciation ne peut donc pas
être suspecte, et quand on connaît la susceptibilité de
l'opinion anglaise, dès qu'il s'agit de l'ascendant ou
du maintien de la puissance nationale, on peut con-
clure hardiment de cette indifférence avouée que la
nation n'aperçoit rien dans l'établissement de la com-
munication entre les deux mers qui soit de nature à
compromettre sa grandeur ou ses intérêts légitimes.
Toutefois, nous ne sommes point encore entièrement
d'accord avec le Times, et nous avons de très-graves
raisons de penser que l'Angleterre n'est pas aussi in-
différente qu'on veut bien le dire. Nous en possédons
la preuve matérielle par les vingt-deux meetings
tenus dans les principales villes du Royaume-Uni,
et qui, à l'unanimité, ont déclaré que l'exécution du
canal serait hautement utile au commerce et à la na-
vigation de la Grande-Bretagne ; nous en avons la
preuve dans le concours que nous a prêté la majorité
de la presse anglaise et dans les discussions du par-
lement.
Il est vrai que cet élan a été en grande partie pa-
ralysé par cette discipline de l'opinion qui, en Angle-
terre, répugne à contrarier le gouvernement dans ses
plans extérieurs. Mais il n'en est pas moins vrai que
les manifestations favorables subsistent et qu'elles
n'ont donné lieu à aucune manifestation contraire.
C'est pourquoi M. de Lesseps devait aux classes com-
merciales, qui l'ont si bien accueilli, l'hommage pu-
blic qu'il leur a rendu, car leurs votes unanimes ont
été l'une de ses forces, et nous ne concevons pas que
le Times essaye de contester la justesse de cet hom-
mage. « Qu'on leur donne des bons dividendes, dit-
il, et elles les préféreront aux compliments. »
Notre confrère fait ici une confusion dans les rap-
ports de M. de Lesseps avec les meetings anglais. Il
ne s'est agi ni de dividende ni de placement d'ac-
tions. La question était placée dans une tout autre
sphère. M. de Lesseps n'allait pas en Angleterre pour
solliciter les capitaux britanniques. On prétendait
que le percement de l'isthme était de nature à
nuire au commerce et à la sécurité de ce grand
pays. Promoteur d'une œuvre de conciliation et de
paix conçue pour le bien de la famille humaine, sans pri-
vilège ni exclusion pour aucun de ses membres, M. de
Lesseps est allé porter son enquête au milieu de la
production anglaise elle-même ; il lui a demandé s'il
était vrai qu'elle vît avec effroi ou avec répugnance
l'entreprise dont l'exécution lui était confiée ; il lui a
demandé si, comme il l'avait et n'a pas cessé de le
penser, le commerce anglais n'avait pas de grands
avantages à retirer de cette notable abréviation dans
la route maritime entre l'orient et l'occident du
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