Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-05-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 mai 1860 01 mai 1860
Description : 1860/05/01 (A5,N93). 1860/05/01 (A5,N93).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529959g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
136 L'ISTHME DE SUEZ,
but de démontrer l'infaillible ensablement à l'entrée
du canal !
Ainsi le Delta est fixe dans tout son contour;
les sables siliceux de la baie de Péluse ne sont
pas plus une preuve des invasions du Nil dans cette
baie que les sables siliceux jusque dans la rade et le
port d'Alexandrie. Si le Nil ne porte à la mer que des
matières limoneuses, la côte de Péluse ne peut être
attribuée aux atterrissements du Nil, puisqu'on n'y
trouve point un seul atome de limon ; si le Nil charrie
en quantité notable des sables à son embouchure, ils
vont se heurter et s'arrêter au moins en grande
partie contre la barrière du long promontoire que leur
oppose à l'est le cap de Damiette, et on remarque que
ce cap empiète de plus en plus sur la mer ; si quelques
sables doublent le cap, ils sont forcés par sa projec-
tion de se jeter dans les profondeurs des eaux; et si
on veut absolument qu'ils aboutissent à une plage, la
direction des vents dominants et des courants partant
de la po'nte du cap les fait passer au large de l'entrée
du canal. L'entrée du canal elle-même est dans la
zone de l'abri projeté par le cap sur la côte occiden-
tale de la baie de Péluse.
Quelle que soit donc celle des thèses que l'on
veuille choisir, il nous semble démontré que la dis-
cussion de M. le capitaine Spratt est entièrement ré-
futée par les faits, et nous osons espérer de sa bonne
foi qu'une observation plus attentive rectifiera l'er-
reur d'une étude trop superficielle.
Quant à la situation de Péluse, nous ne pensons
point désormais avoir grand intérêt à combattre les
conjectures hasardées cet égard par M. Spratt, en
contradiction avec toutes les données de l'archéologie
et avec le jugement de tous les voyageurs. Nous le
ferons cependant pour l'amour de la science et pour
la détermination d'un point intéressant de l'ancienne
géographie ; seulement nous ne pouvons nous livrer
à ce débat à la fin d'un article déjà trop long ; il
exige d'ailleurs ses développements.
Contentons-nous de dire en terminant, qu'indépen-
damment de la situation de l'ancienne Péluse, d'au-
tres circonstances physiques viennent attester la
fixité de cette côte. La première, c'est l'existence du
très-étroit cordon séparant sur un parcours de plu-
sieurs kilomètres le lac Menzaleh de la mer. Il est évi-
dent que ce lido n'a jamais été élargi par les sables ve-
nant soit du Nil, soit de la mer depuis que le lac existe,
et son existence remonte à la plus haute antiquité.
La seconde des circonstances que nous voulons si-
gnaler est relative à Péluse même. Les ruines de Pé-
luse, d'après M. Spratt, ne sont que les ruines d'une
ville relativement moderne, remontant seulement au
moyen âge. Soit; nous l'admettons pour un instant.
Mais M. Spratt ne contestera point sans doute que ces
ruines sont celles dont la distance jusqu'à la mer a été
mesurée et constatée par l'expédition française d'E
gypte en 1798, c'est-à-dire il y a soixante-deux ans.
M. Spratt ne contestera point davantage que cette
distance, aujourd'hui constatée de nouveau par les
ingénieurs de la commission internationale, est restée
absolument la même : elle était de 3,000 mètres en
1798; elle se trouve de 3,000 mètres en 1860. Ainsi,
en soixante-deux ans, cette plage n'a pas bougé.
Cette seule constatation nous suffit, et nous pourrions
n'en vouloir pas d'autres. Puisqu'en soixante-deux
ans les ruines de Péluse ou de Tineh, comme on vou-
dra, sont restées à la même distance de la plage,
l'entreprise, dans son sens pratique, n'a pas grand'
chose à craindre de ces prétendues invasions dont
M. Spratt la menace. Combien de fois faudra-t-il que
soixante-deux ans s'écoulent pour qu'elles se mani-
festent par une trace appréciable ?
ERNEST DESPLACES.
LA RÉUSSITE CERTAINE DU BOSPHORE DE SUEZ,
Jugée par une autre illustration du génie civil.
Sous ce titre, le Bullettino delV Istmo di Suez, dans
son numéro du 25 avril, nous annonce que l'ingé-
nieur Elie Lombardini a lu dans le sein de l'Institut
lombard des sciences, lettres et arts dont il est membre,
un mémoire où il n'hésite pas à se prononcer sur la
facilité et la sécurité de l'exécution du canal de Suez.
M. Lombardini est directeur honoraire des travaux
publics de la Lombardie, auteur de plusieurs ouvra-
ges d'art estimés, parmi lesquels on distingue son
Traité sur le régime des fleuves, etc., etc. C'est donc
un savant entièrement compétent sur la matière. Son
mémoire a pour objet d'analyser et d'examiner les
plans de la commission internationale et plus spécia-
lement le travail si remarquable de M. Lieussou sur le
régime des eaux dans le canal. Le Bllllettino imprime
ce mémoire ; mais, comme il ne contient que des sujets
qui ont passé plusieurs fois dans notre journal sous
les yeux des lecteurs, nous nous contenterons d'en
citer la conclusion finale, qui est encore une condam-
nation des idées de M. Spratt :
« Dans les projets ci-dessus mentionnés des canaux
indirects, projets mis en avant à la suite de doutes
» qui ont été dissipés, grâce aux recherches posté-
» rieures, je n'ai vu que des efforts d'esprit n'abou-
i tissant à d'autres résultats qu'à augmenter les diffi-
» cultes de l'entreprise, au point de la rendre presque
» impossible. L'assertion que l'entreprise du canal
» direct est inexécutable avec le plan composé par la
» commission internationale, de quelque côté qu'elle
» se reproduise, doit être regardée désormais non
» comme un jugement scientirique, mais comme l'ex-
» pression passionnée d'un parti. »
J. MONGIN.
but de démontrer l'infaillible ensablement à l'entrée
du canal !
Ainsi le Delta est fixe dans tout son contour;
les sables siliceux de la baie de Péluse ne sont
pas plus une preuve des invasions du Nil dans cette
baie que les sables siliceux jusque dans la rade et le
port d'Alexandrie. Si le Nil ne porte à la mer que des
matières limoneuses, la côte de Péluse ne peut être
attribuée aux atterrissements du Nil, puisqu'on n'y
trouve point un seul atome de limon ; si le Nil charrie
en quantité notable des sables à son embouchure, ils
vont se heurter et s'arrêter au moins en grande
partie contre la barrière du long promontoire que leur
oppose à l'est le cap de Damiette, et on remarque que
ce cap empiète de plus en plus sur la mer ; si quelques
sables doublent le cap, ils sont forcés par sa projec-
tion de se jeter dans les profondeurs des eaux; et si
on veut absolument qu'ils aboutissent à une plage, la
direction des vents dominants et des courants partant
de la po'nte du cap les fait passer au large de l'entrée
du canal. L'entrée du canal elle-même est dans la
zone de l'abri projeté par le cap sur la côte occiden-
tale de la baie de Péluse.
Quelle que soit donc celle des thèses que l'on
veuille choisir, il nous semble démontré que la dis-
cussion de M. le capitaine Spratt est entièrement ré-
futée par les faits, et nous osons espérer de sa bonne
foi qu'une observation plus attentive rectifiera l'er-
reur d'une étude trop superficielle.
Quant à la situation de Péluse, nous ne pensons
point désormais avoir grand intérêt à combattre les
conjectures hasardées cet égard par M. Spratt, en
contradiction avec toutes les données de l'archéologie
et avec le jugement de tous les voyageurs. Nous le
ferons cependant pour l'amour de la science et pour
la détermination d'un point intéressant de l'ancienne
géographie ; seulement nous ne pouvons nous livrer
à ce débat à la fin d'un article déjà trop long ; il
exige d'ailleurs ses développements.
Contentons-nous de dire en terminant, qu'indépen-
damment de la situation de l'ancienne Péluse, d'au-
tres circonstances physiques viennent attester la
fixité de cette côte. La première, c'est l'existence du
très-étroit cordon séparant sur un parcours de plu-
sieurs kilomètres le lac Menzaleh de la mer. Il est évi-
dent que ce lido n'a jamais été élargi par les sables ve-
nant soit du Nil, soit de la mer depuis que le lac existe,
et son existence remonte à la plus haute antiquité.
La seconde des circonstances que nous voulons si-
gnaler est relative à Péluse même. Les ruines de Pé-
luse, d'après M. Spratt, ne sont que les ruines d'une
ville relativement moderne, remontant seulement au
moyen âge. Soit; nous l'admettons pour un instant.
Mais M. Spratt ne contestera point sans doute que ces
ruines sont celles dont la distance jusqu'à la mer a été
mesurée et constatée par l'expédition française d'E
gypte en 1798, c'est-à-dire il y a soixante-deux ans.
M. Spratt ne contestera point davantage que cette
distance, aujourd'hui constatée de nouveau par les
ingénieurs de la commission internationale, est restée
absolument la même : elle était de 3,000 mètres en
1798; elle se trouve de 3,000 mètres en 1860. Ainsi,
en soixante-deux ans, cette plage n'a pas bougé.
Cette seule constatation nous suffit, et nous pourrions
n'en vouloir pas d'autres. Puisqu'en soixante-deux
ans les ruines de Péluse ou de Tineh, comme on vou-
dra, sont restées à la même distance de la plage,
l'entreprise, dans son sens pratique, n'a pas grand'
chose à craindre de ces prétendues invasions dont
M. Spratt la menace. Combien de fois faudra-t-il que
soixante-deux ans s'écoulent pour qu'elles se mani-
festent par une trace appréciable ?
ERNEST DESPLACES.
LA RÉUSSITE CERTAINE DU BOSPHORE DE SUEZ,
Jugée par une autre illustration du génie civil.
Sous ce titre, le Bullettino delV Istmo di Suez, dans
son numéro du 25 avril, nous annonce que l'ingé-
nieur Elie Lombardini a lu dans le sein de l'Institut
lombard des sciences, lettres et arts dont il est membre,
un mémoire où il n'hésite pas à se prononcer sur la
facilité et la sécurité de l'exécution du canal de Suez.
M. Lombardini est directeur honoraire des travaux
publics de la Lombardie, auteur de plusieurs ouvra-
ges d'art estimés, parmi lesquels on distingue son
Traité sur le régime des fleuves, etc., etc. C'est donc
un savant entièrement compétent sur la matière. Son
mémoire a pour objet d'analyser et d'examiner les
plans de la commission internationale et plus spécia-
lement le travail si remarquable de M. Lieussou sur le
régime des eaux dans le canal. Le Bllllettino imprime
ce mémoire ; mais, comme il ne contient que des sujets
qui ont passé plusieurs fois dans notre journal sous
les yeux des lecteurs, nous nous contenterons d'en
citer la conclusion finale, qui est encore une condam-
nation des idées de M. Spratt :
« Dans les projets ci-dessus mentionnés des canaux
indirects, projets mis en avant à la suite de doutes
» qui ont été dissipés, grâce aux recherches posté-
» rieures, je n'ai vu que des efforts d'esprit n'abou-
i tissant à d'autres résultats qu'à augmenter les diffi-
» cultes de l'entreprise, au point de la rendre presque
» impossible. L'assertion que l'entreprise du canal
» direct est inexécutable avec le plan composé par la
» commission internationale, de quelque côté qu'elle
» se reproduise, doit être regardée désormais non
» comme un jugement scientirique, mais comme l'ex-
» pression passionnée d'un parti. »
J. MONGIN.
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