Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-04-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 avril 1860 01 avril 1860
Description : 1860/04/01 (A5,N91). 1860/04/01 (A5,N91).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529957n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
112 L'ISTHME DE SUEZ.
faisaient avec les Chussites et les Pasteurs de la côte
d'Afrique avaient établi des relations intimes entre
eux. On comprend dès lors que la reine de Saba (nous
rappelons que Saba veut dire sud) , souveraine de ces
contrées, ait conçu le désir de voir par elle-même ce
que devenaient les trésors qu'on exportait de chez elle
depuis tant d'années, et de connaître le grand prince qui
les employait avec tant de magnificence. Il ne peut y
avoir aucun doute sur son voyage. Tous les peuple
de l'Orient l'attestent et en parlent dans les mêmes
termes que l'Ecriture. Les annales abyssiniennes
disent que la reine vivait à Saba ou Azab, pays de
l'encens et de la myrrhe, situé non loin de la mer
Rouge. Ils ajoutent qu'elle alla à Jérusalem sous les
auspices d'Hiram, roi de Tyr, dont la fille l'accom-
pagnait, ainsi qu'il est dit au psaume 45 ; qu'elle ne
fit point le voyage par mer et ne traversa pas l'Arabie
de peur des Ismaélites ; mais qu'elle se rendit d'Azab
en Palestine et en revint en faisant le tour de Mas-
souah et de Souakim, escortée par ses propres sujets,
les Pasteurs ; qu'enfin elle se servit du chameau ou
dromadaire, et que celui qu'elle montait était blanc,
d'une grandeur prodigieuse et d'une extrême beauté.
Plusieurs auteurs anciens ont cru cette reine arabe.
Mais Saba était un royaume particulier qu'on ne
peut pas confondre avec une petite ville d'Arabie
appelée aussi Saba, parce qu'elle était au sud de la
Mecque. L'histoire nous apprend que les Sabéens
avaient coutume d'être gouvernés par une reine plu-
tôt que par un roi, tandis que les Homérites ou Sa-
béens arabes qui habitaient la côte d'Arabie opposée
au rivage d'Azab étaient gouvernés par des rois. Les
rois homérites ne pouvaient jamais sortir de leur
pays ni même de leur résidence, et dès qu'ils parais-
saient en public, on avait le droit de les lapider. As-
surément un peuple qui traitait ainsi ses souverains
n'aurait pas souffert que sa reine entreprît un voyage,
si un hasard contraire à leurs usages les avait rendus
sujets d'une reine. Les Arabes prétendent que le nom
de la reine de Saba qui vint à Jérusalem était Belkis.
Les Abyssiniens la nomment Maquéda. Le Nouveau
Testament l'appelle la reine du Midi. « La reine du
Jlidi. vint des extrémités de la terre pour enten-
dre la sagesse de Salomon ; elle contemplera celui qui
est plus grand que Salomon. » (St Math., cliap. XII,
vers. 42.)
Les annales d'Abyssinie sont remplies de détails
sur le voyage de la reine de Saba. Elles disent
que cette reine, païenne à son départ d'Azab,
remplie d'admiration à la vue des ouvrages de
Salomon, se convertit au judaïsme à Jérusalem, et
eut du roi des Hébreux un fils à qui elle donna le
nom de Ménilek. La reine s'en retourna à Saba avec
son fils Ménilek, qu'elle garda quelques années et
renvoya ensuite à son père pour le faire instruire.
Salomon ne négligea rien pour l'éducation de cet
enfant. Ménilek fut oint et couronné roi d'Ethiopie
dans le temple de Jérusalem et prit le nom du père
de Salomon, d'Aoud (David). Ensuite il revint à Azab,
où il conduisit une colonie de Juifs, et parmi eux des
docteurs de la loi de Moïse, particulièrement un de
chaque tribu. Il établit ces docteurs juges dans son
royaume, et c'est d'eux que descendent les Umbares
actuels, juges suprêmes, dont trois accompagnent
toujours le roi. Avec Ménilek était aussi Azarias, fils
du grand-prêtre Zadok, portant une copie de la loi
confiée à sa garde. Azarias reçut aussi le titre de
Nebrit ou de grand-prêtre, et quoique le livre de la
loi ait été brûlé dans l'église d'Axoum pendant que
les Arabes dévastaient la province d'Adel, la charge
d'Azarias fut conservée, à ce qu'on assure, dans sa
famille dont les descendants sont aujourd'hui Nébrits,
ou prêtres de l'église d'Axoum.
Toute l'Abyssinie fut donc convertie au judaïsme.
Le gouvernement de l'église et celui de l'Etat furent
entièrement modelés sur celui de Jérusalem. Le der-
nier usage que la reine de Saba fit de son pouvoir fut
d'ordonner qu'aucune femme ne pourrait, à l'avenir,
être déclarée reine, et qu'on déférerait la couronne à
l'héritier mâle, quelque éloigné qu'il fût, à l'exclusion
absolue des femmes. On remarque plus tard, dans
l'histoire d'Abyssinie, que s'il n'y a plus eu de femme
portant la couronne, des reines régentes ont du
moins illustré leur gouvernement. Ce furent même,
en général, des époques de prospérité pendant les-
quelles les guerres civiles s'apaisèrent. La reine de
Saba, après un règne de 40 ans, mourut 986 ans
avant Jésus Christ. Son fils Ménilek lui succéda. Il
était constaté au temps de Bruce, c'est-à dire en
1770, que les descendants de Ménilek occupaient
encore le trône.
AVIS
Lies personnes dont l*abonnement
expire prochainement sont priées de
le renouveler de suite, si elles ne ven-
tent éprouver de retard dans l'envoi
du Yournal.
Le Gérant : ERNEST DESPLACBS.
PARIS. IMPRIMERIE CENTRALE DE NAPOLÉON CR AIX E; C" RLE IIEnGÈRE, 20
faisaient avec les Chussites et les Pasteurs de la côte
d'Afrique avaient établi des relations intimes entre
eux. On comprend dès lors que la reine de Saba (nous
rappelons que Saba veut dire sud) , souveraine de ces
contrées, ait conçu le désir de voir par elle-même ce
que devenaient les trésors qu'on exportait de chez elle
depuis tant d'années, et de connaître le grand prince qui
les employait avec tant de magnificence. Il ne peut y
avoir aucun doute sur son voyage. Tous les peuple
de l'Orient l'attestent et en parlent dans les mêmes
termes que l'Ecriture. Les annales abyssiniennes
disent que la reine vivait à Saba ou Azab, pays de
l'encens et de la myrrhe, situé non loin de la mer
Rouge. Ils ajoutent qu'elle alla à Jérusalem sous les
auspices d'Hiram, roi de Tyr, dont la fille l'accom-
pagnait, ainsi qu'il est dit au psaume 45 ; qu'elle ne
fit point le voyage par mer et ne traversa pas l'Arabie
de peur des Ismaélites ; mais qu'elle se rendit d'Azab
en Palestine et en revint en faisant le tour de Mas-
souah et de Souakim, escortée par ses propres sujets,
les Pasteurs ; qu'enfin elle se servit du chameau ou
dromadaire, et que celui qu'elle montait était blanc,
d'une grandeur prodigieuse et d'une extrême beauté.
Plusieurs auteurs anciens ont cru cette reine arabe.
Mais Saba était un royaume particulier qu'on ne
peut pas confondre avec une petite ville d'Arabie
appelée aussi Saba, parce qu'elle était au sud de la
Mecque. L'histoire nous apprend que les Sabéens
avaient coutume d'être gouvernés par une reine plu-
tôt que par un roi, tandis que les Homérites ou Sa-
béens arabes qui habitaient la côte d'Arabie opposée
au rivage d'Azab étaient gouvernés par des rois. Les
rois homérites ne pouvaient jamais sortir de leur
pays ni même de leur résidence, et dès qu'ils parais-
saient en public, on avait le droit de les lapider. As-
surément un peuple qui traitait ainsi ses souverains
n'aurait pas souffert que sa reine entreprît un voyage,
si un hasard contraire à leurs usages les avait rendus
sujets d'une reine. Les Arabes prétendent que le nom
de la reine de Saba qui vint à Jérusalem était Belkis.
Les Abyssiniens la nomment Maquéda. Le Nouveau
Testament l'appelle la reine du Midi. « La reine du
Jlidi. vint des extrémités de la terre pour enten-
dre la sagesse de Salomon ; elle contemplera celui qui
est plus grand que Salomon. » (St Math., cliap. XII,
vers. 42.)
Les annales d'Abyssinie sont remplies de détails
sur le voyage de la reine de Saba. Elles disent
que cette reine, païenne à son départ d'Azab,
remplie d'admiration à la vue des ouvrages de
Salomon, se convertit au judaïsme à Jérusalem, et
eut du roi des Hébreux un fils à qui elle donna le
nom de Ménilek. La reine s'en retourna à Saba avec
son fils Ménilek, qu'elle garda quelques années et
renvoya ensuite à son père pour le faire instruire.
Salomon ne négligea rien pour l'éducation de cet
enfant. Ménilek fut oint et couronné roi d'Ethiopie
dans le temple de Jérusalem et prit le nom du père
de Salomon, d'Aoud (David). Ensuite il revint à Azab,
où il conduisit une colonie de Juifs, et parmi eux des
docteurs de la loi de Moïse, particulièrement un de
chaque tribu. Il établit ces docteurs juges dans son
royaume, et c'est d'eux que descendent les Umbares
actuels, juges suprêmes, dont trois accompagnent
toujours le roi. Avec Ménilek était aussi Azarias, fils
du grand-prêtre Zadok, portant une copie de la loi
confiée à sa garde. Azarias reçut aussi le titre de
Nebrit ou de grand-prêtre, et quoique le livre de la
loi ait été brûlé dans l'église d'Axoum pendant que
les Arabes dévastaient la province d'Adel, la charge
d'Azarias fut conservée, à ce qu'on assure, dans sa
famille dont les descendants sont aujourd'hui Nébrits,
ou prêtres de l'église d'Axoum.
Toute l'Abyssinie fut donc convertie au judaïsme.
Le gouvernement de l'église et celui de l'Etat furent
entièrement modelés sur celui de Jérusalem. Le der-
nier usage que la reine de Saba fit de son pouvoir fut
d'ordonner qu'aucune femme ne pourrait, à l'avenir,
être déclarée reine, et qu'on déférerait la couronne à
l'héritier mâle, quelque éloigné qu'il fût, à l'exclusion
absolue des femmes. On remarque plus tard, dans
l'histoire d'Abyssinie, que s'il n'y a plus eu de femme
portant la couronne, des reines régentes ont du
moins illustré leur gouvernement. Ce furent même,
en général, des époques de prospérité pendant les-
quelles les guerres civiles s'apaisèrent. La reine de
Saba, après un règne de 40 ans, mourut 986 ans
avant Jésus Christ. Son fils Ménilek lui succéda. Il
était constaté au temps de Bruce, c'est-à dire en
1770, que les descendants de Ménilek occupaient
encore le trône.
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expire prochainement sont priées de
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