Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-03-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 mars 1860 01 mars 1860
Description : 1860/03/01 (A5,N89). 1860/03/01 (A5,N89).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529955t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 71
côté du détroit parmi tous les esprits sérieux et
exempts de jalousies surannées ou de parti pris.
ERNEST DESPLACES.
LA PRESSE SUISSE ET LE CANAL DE SUEZ.
La Suisse, par sa situation géographique, est un des
pays qui, au premier aspect, semble devoir le moins
profiter de la coupure de l'isthme de Suez. Cepen-
dant l'intelligence commerciale et le bon sens prati-
que des habitants de ces contrées leur ont fait com-
prendre tout l'avantage que l'Europe entière devait
retirer de l'exécution de cette voie nouvelle. Il ne faut
pas croire que la Suisse et les territoires limitrophes
soient désintéressés dans la question. Le jour où les
denrées de l'Inde et de l'extrême Orient arriveront
directement à Marseille par la route navigable et
continue du canal, la Suisse et nos provinces de l'Est
trouveront elles-mêmes une grande économie et un
véritable bénéfice à cette modification des centres de
dépôt et des points de départ dans la distribution
de ces denrées sur notre continent.
C'est ainsi que les cargaisons orientales arrivant à
Marseille par le chemin le plus court et le plus éco-
nomique, remonteront le Rhône soit par le fleuve
lui-même, soit par le chemin de fer, et se dirigeront
ensuite parle canal du Rhône au Rhin vers la Suisse
et nos départements alsaciens.
Le canal de Suez doit donc diminuer d'une manière
sensible les frais de toute espèce grevant aujour-
d'hui les matières si importantes et si nombreuses
que cette partie de l'Europe demande et doit deman-
der en plus grande quantité à l'Asie.
Ces considérations n'ont pas échappé à l'Espérance
de Genève, et nous nous faisons un plaisir de citer les
réflexions par lesquelles elle s'associe à l'opinion uni-
verselle pour réclamer la solution prochaine de la
grande entreprise qui tient encore le monde en sus-
pens.
Notre confrère s'exprime en ces termes :
J. MONGIN.
a Il a été donné au vice-roi d'Egypte de comprendre
de quelle grande importance le canal de Suez sera pour
la renaissance et le progrès de la nation égyptienne. il a
permis que l'entreprise fût commencée, et il a hau-
tement déclaré qu'il mettait sa gloire à son achève-
ment.
» Il faut ajouter qu'il s'est trouvé un homme qui,
joignant à un grand talent une activité prodigieuse, a
su donner corps à cette grande œuvre, faire terminer
les études, former une Compagnie, réunir les capitaux,
plaider habilement la cause devant le public comme
devant les gouvernements. Il en a fait sentir non-seu-
lement l'utilité et la possibilité, mais la facilité : il a
déployé tant d'énergie et montré tant de foi pour ce
beau dessein qu'il en a passionné les esprits. Et cela
ne fait plus de doute aujourd'hui pour personne que
le projet de M. de Lesseps sera prochainement réalisé.
» La répulsion qu'a témoignée si longtemps le gou-
vernement britannique finira par céder devant de plus
hautes considérations. Le canal de Suez, creusé par le
bon accord des deux grandes puissances maritimes,
sera de la sorte non une victoire de l'une sur l'autre,
mais uniquement un triomphe pour la civilisation, un
gage de prospérité pour tous, sans qu'il y ait eu humi-
liation pour personne.
« Il est curieux de se rappeler que ce projet de nos
jours se rattache à l'expédition d'Egypte, et que c'est
la prescience de Napoléon qui nous en a légué l'accom-
plissement.
Il On lit, en effet, dans la relation officielle que pu-
blia, à cette époque, le général Berthier :
« Bonaparte, accompagné d'une partie de son état-
» major, des membres de l'Institut Monge, Berthollet,
» Costard, Bourrienne et d'un corps de cavalerie, part
» lui-même du Caire le 4 nivôse, et va camper à Birket-
» el-Hadj, ou lac des Pèlerins; le 5, il bivouaqua à dix
» lieues dans le désert ; le 6, il arriva à Suez ; le 1, il
» reconnaît la ville et la côte. Les magasins de Suez
D indiquent assez que cette ville a été l'entrepôt d'un
Il commerce considérable. Bonaparte quitte Suez le
» 10 nivôse, côtoyant la mer Rouge au nord. A deux
» lieues et demie de cette ville, il trouve les restes de
» l'entrée du canal de Suez ; il le suit pendant quatre
D lieues. Le même jour, il couche au fort d'Adgeroud ;
Il le 11, à dix lieues dans le désert ; et le 12, à Belbéis.
» Le 14, il se porte dans l'oasis d'Houareb, où il re-
» trouve les vestiges du canal de Suez à son entrée sur
» les terres cultivées et arrosées de l'Egypte. Il le suit
s l'espace de plusieurs lieues, et, satisfait de cette double
» reconnaissance, il donne ordre au citoyen Lepère,
Il ingénieur, de se rendre à Suez et d'en partir avec
» une escorte suffisante pour lever géométriquement et
» niveler tout le cours du canal, opération qui va ré-
» soudre enfin le problème de l'existence d'un des plus
» grands et des plus importants travaux du monde. »
(Relation des campagnes du général Berthier en Egypte et
en Syrie, par le général de division Berthier, chef de
l'état-major général de l'armée d'Orient. Pages 46-18
de l'édition de l'an VIII.)
» Dans les dictées de Napoléon à Gourgaud, dans la
captivité de Sainte-Hélène, nous trouvons les lignes
suivantes :
« De tout temps l'Egypte a servi d'entrepôt pour le
» commerce de l'Inde ; il se faisait anciennement par
» la mer Rouge. Les marchandises étaient débarquées
» à Bérénice et transportées à dos de chameau pendant
D quatre-vingts lieues jusqu'à Thèbes, ou bien elles re-
» montaient par eau de Bérénice à Cosséir, ce qui
» augmentait la navigation de quatre-vingts lieues, mais
a réduisait le portage à trente. Parvenues à Thèbes, elles
» étaient embarquées sur le Nil pour être ensuite ré-
» pandues dans toute l'Europe. Telle a été la cause de
» la grande prospérité de Thèbes aux cent portes. Les
a marchandises remontaient aussi au delà de Cosséir
» jusqu'à Suez, d'où on les transportait à dos de cha-
côté du détroit parmi tous les esprits sérieux et
exempts de jalousies surannées ou de parti pris.
ERNEST DESPLACES.
LA PRESSE SUISSE ET LE CANAL DE SUEZ.
La Suisse, par sa situation géographique, est un des
pays qui, au premier aspect, semble devoir le moins
profiter de la coupure de l'isthme de Suez. Cepen-
dant l'intelligence commerciale et le bon sens prati-
que des habitants de ces contrées leur ont fait com-
prendre tout l'avantage que l'Europe entière devait
retirer de l'exécution de cette voie nouvelle. Il ne faut
pas croire que la Suisse et les territoires limitrophes
soient désintéressés dans la question. Le jour où les
denrées de l'Inde et de l'extrême Orient arriveront
directement à Marseille par la route navigable et
continue du canal, la Suisse et nos provinces de l'Est
trouveront elles-mêmes une grande économie et un
véritable bénéfice à cette modification des centres de
dépôt et des points de départ dans la distribution
de ces denrées sur notre continent.
C'est ainsi que les cargaisons orientales arrivant à
Marseille par le chemin le plus court et le plus éco-
nomique, remonteront le Rhône soit par le fleuve
lui-même, soit par le chemin de fer, et se dirigeront
ensuite parle canal du Rhône au Rhin vers la Suisse
et nos départements alsaciens.
Le canal de Suez doit donc diminuer d'une manière
sensible les frais de toute espèce grevant aujour-
d'hui les matières si importantes et si nombreuses
que cette partie de l'Europe demande et doit deman-
der en plus grande quantité à l'Asie.
Ces considérations n'ont pas échappé à l'Espérance
de Genève, et nous nous faisons un plaisir de citer les
réflexions par lesquelles elle s'associe à l'opinion uni-
verselle pour réclamer la solution prochaine de la
grande entreprise qui tient encore le monde en sus-
pens.
Notre confrère s'exprime en ces termes :
J. MONGIN.
a Il a été donné au vice-roi d'Egypte de comprendre
de quelle grande importance le canal de Suez sera pour
la renaissance et le progrès de la nation égyptienne. il a
permis que l'entreprise fût commencée, et il a hau-
tement déclaré qu'il mettait sa gloire à son achève-
ment.
» Il faut ajouter qu'il s'est trouvé un homme qui,
joignant à un grand talent une activité prodigieuse, a
su donner corps à cette grande œuvre, faire terminer
les études, former une Compagnie, réunir les capitaux,
plaider habilement la cause devant le public comme
devant les gouvernements. Il en a fait sentir non-seu-
lement l'utilité et la possibilité, mais la facilité : il a
déployé tant d'énergie et montré tant de foi pour ce
beau dessein qu'il en a passionné les esprits. Et cela
ne fait plus de doute aujourd'hui pour personne que
le projet de M. de Lesseps sera prochainement réalisé.
» La répulsion qu'a témoignée si longtemps le gou-
vernement britannique finira par céder devant de plus
hautes considérations. Le canal de Suez, creusé par le
bon accord des deux grandes puissances maritimes,
sera de la sorte non une victoire de l'une sur l'autre,
mais uniquement un triomphe pour la civilisation, un
gage de prospérité pour tous, sans qu'il y ait eu humi-
liation pour personne.
« Il est curieux de se rappeler que ce projet de nos
jours se rattache à l'expédition d'Egypte, et que c'est
la prescience de Napoléon qui nous en a légué l'accom-
plissement.
Il On lit, en effet, dans la relation officielle que pu-
blia, à cette époque, le général Berthier :
« Bonaparte, accompagné d'une partie de son état-
» major, des membres de l'Institut Monge, Berthollet,
» Costard, Bourrienne et d'un corps de cavalerie, part
» lui-même du Caire le 4 nivôse, et va camper à Birket-
» el-Hadj, ou lac des Pèlerins; le 5, il bivouaqua à dix
» lieues dans le désert ; le 6, il arriva à Suez ; le 1, il
» reconnaît la ville et la côte. Les magasins de Suez
D indiquent assez que cette ville a été l'entrepôt d'un
Il commerce considérable. Bonaparte quitte Suez le
» 10 nivôse, côtoyant la mer Rouge au nord. A deux
» lieues et demie de cette ville, il trouve les restes de
» l'entrée du canal de Suez ; il le suit pendant quatre
D lieues. Le même jour, il couche au fort d'Adgeroud ;
Il le 11, à dix lieues dans le désert ; et le 12, à Belbéis.
» Le 14, il se porte dans l'oasis d'Houareb, où il re-
» trouve les vestiges du canal de Suez à son entrée sur
» les terres cultivées et arrosées de l'Egypte. Il le suit
s l'espace de plusieurs lieues, et, satisfait de cette double
» reconnaissance, il donne ordre au citoyen Lepère,
Il ingénieur, de se rendre à Suez et d'en partir avec
» une escorte suffisante pour lever géométriquement et
» niveler tout le cours du canal, opération qui va ré-
» soudre enfin le problème de l'existence d'un des plus
» grands et des plus importants travaux du monde. »
(Relation des campagnes du général Berthier en Egypte et
en Syrie, par le général de division Berthier, chef de
l'état-major général de l'armée d'Orient. Pages 46-18
de l'édition de l'an VIII.)
» Dans les dictées de Napoléon à Gourgaud, dans la
captivité de Sainte-Hélène, nous trouvons les lignes
suivantes :
« De tout temps l'Egypte a servi d'entrepôt pour le
» commerce de l'Inde ; il se faisait anciennement par
» la mer Rouge. Les marchandises étaient débarquées
» à Bérénice et transportées à dos de chameau pendant
D quatre-vingts lieues jusqu'à Thèbes, ou bien elles re-
» montaient par eau de Bérénice à Cosséir, ce qui
» augmentait la navigation de quatre-vingts lieues, mais
a réduisait le portage à trente. Parvenues à Thèbes, elles
» étaient embarquées sur le Nil pour être ensuite ré-
» pandues dans toute l'Europe. Telle a été la cause de
» la grande prospérité de Thèbes aux cent portes. Les
a marchandises remontaient aussi au delà de Cosséir
» jusqu'à Suez, d'où on les transportait à dos de cha-
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