Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-03-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 mars 1860 01 mars 1860
Description : 1860/03/01 (A5,N89). 1860/03/01 (A5,N89).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529955t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 69
tes des opérations préparatoires. Mais il ne faudrait
pas croire que pour cela un seul jour ait été perdu
et que le temps n'ait pas été utilement et effica-
cement employé. Nous allons plus loiu, et nous
ne craignons point d'affirmer qu'en aucun cas la
Compagnie n'eût dû mettre plus de précipitation
dans son œuvre. L'année qui vient de s'écouler a
été féconde en résultats des plus satisfaisants. La
persévérance des explorations hydrographiques du
côté de la Méditerranée a permis de découvrir
et de choisir pour l'embouchure du canal les par-
ties du rivage qui sont les plus rapprochées des
profondeurs requises pour l'entrée des navires; le
lac Mensaleh a été complétement étudié; les nouvel-
les reconnaissances de la ligne de Péluse à Suez
ont produit des rectifications et des modifications
nombreuses dont les conséquences se comptent par
millions; tous les jours des perfectionnements sont
apportés à l'œuvre primitive, et récemment encore une
de ces modifications va se traduire par une économie
de deux millions et demi. Nous avons parlé plus
haut des découvertes de matériaux- de toute espèce
qui simplifieront les dépenses de transport prévues
aux devis de la commission internationale. En même
temps, des expériences s'opéraient sur l'applica-
tion des machines aux travaux projetés, et de ces ex-
périences est résultée la certitude d'une économie
inespérée dans l'emploi du travail de l'homme, à ce
point qu'on présume , par les combinaisons des
moyens mécaniques, qu'il n'y aura jamais besoin
d'appeler sur le théâtre des travaux qu'un nombre
très-réduit de travailleurs. Un phare est établi à Port-
Saïd pour la sécurité de la navigation dans le golfe
de Péluse ; les carrières de Djebel-Geneff, de l'Attaka
et de M'salem n'attendent que le mineur et le tail-
leur de pierres pour fournir aux travaux d'art les
éléments de leur construction ; il n'est presque pas
un jour de cette période d'une année qui n'ait ap-
porté à l'entreprise son contingent d'économies, de
facilités et d'améliorations. L'organisation d'un bon
personnel en Egypte a été préparée; des traités im-
portants ont été élaborés, et de cet ensemble il ré-
sulte une énorme économie dont le chiffre, nous le sup-
posons, sera, plus sûrement que nous ne pouvons le
faire, indiqué dans la séance du 15 mai, et qui prou-
vera aux actionnaires toutes les espérances qu'ils
doivent fonder sur l'œuvre à laquelle ils se sont asso-
ciés avec tant d'élan et de confiance.
Déjà dans la mesure que nous avons plusieurs fois
indiquée, nous croyons pouvoir avancer que les opé-
rations commencées poursuivront sans entraves leur
cours. Nous en avons pour gage les sympathiques
dispositions de la Turquie et de l'Egypte et la solli-
citude que porte le gouvernement français aux in-
térêts de la Compagnie. Nous avons également des
raisons de penser que l'issue de cette grande affaire
se rapproche, et le jour venu, nous ne craignons point
de trop présumer en annonçant que l'ouverture de la
nouvelle routo maritime étonnera le monde par la
rapidité de son exécution.
ERNEST DESPLACES.
UNE CORRESPONDANCE ANGLAISE.
Une lettre adressée par un de ses correspondants
de Paris au Morning-Chronicle et publiée le 14 fé-
vrier dans cette feuille, nous paraît envisager très-
judicieusement l'état actuel de la question et les sen-
timents de l'opinion publique en ce qui concerne le
canal de Suez. L'opinion, confiante dans l'interven-
tion du gouvernement impérial, dans l'appui des
gouvernements continentaux, dans les véritables dis-
positions de la Turquie, attend avec calme et sécu- x
rité le résultat des négociations qui ont été provo-
quées par la Sublime Porte ; elle est convaincue que
l'opposition anglaise ne peut point soutenir diploma-
tiquement une controverse sérieuse ; que toutes les
positions où elle s'est placée sont dès à présent mi-
nées sous ses pieds, et que du moment qu'une discus-
sion sera ouverte entre les gouvernements, cette
discussion ne peut aboutir qu'à la solution désirée.
L'opinion n'oublie pas en effet que jamais le gouver-
nement anglais n'a pu hautement et hardiment avouer
la résistance qu'il opposait en dessous à l'exécution
du canal, et n'a jamais pu que tergiverser ou équivo-
quer devant le parlement. Du moment que la question
entre dans la sphère de la politique officielle interna-
tionale, l'opinion comprend que tous ces petits moyens
sont usés, et c'est ce qui fait le motif de sa placidité.
Mais, selon l'observation très-juste du Dlorning-
Chronicle, jamais la sollicitude de la nation française
ne fut plus vive sur ce grand projet, et jamais l'An-
gleterre, en s'associant à la France pour- écarter tous
les obstacles de l'entreprise, ne trouvera un meilleur
moyen de lui persuader la sincérité des témoignages
de cordialité et de pacifique bienveillance qu'elle lui
témoigne en ce moment.
ERNEST DESPLACES.
On lit dans la correspondance du IJforning-Cltronicle :
« Parmi les sujets de toute espèce que la politique
soulève de chaque côté du détroit, il est une question
datant déjà de quelques années et qui pourtant n'a
rien perdu de son intérêt, particulièrement en France.
Je veux parler de-la question du canal de Suez. Il est
certain que le silence qui s'est fait depuis quelque temps
autour d'elle n'est pas une indication qu'elle excite
moins de sympathie qu'elle n'en a obtenue à son ori-
gine. On a attendu simplement l'effet des démarches
combinées suivies par plusieurs des ambassadeurs des
grandes puissances pour amener la Porte à se déclarer
elle-même. Vous en -connaissez le résultat. Le divan,
après seize séances cODbécutives, a décidé que, sous
condition de certaines garanties, l'empire ottoman ne
tes des opérations préparatoires. Mais il ne faudrait
pas croire que pour cela un seul jour ait été perdu
et que le temps n'ait pas été utilement et effica-
cement employé. Nous allons plus loiu, et nous
ne craignons point d'affirmer qu'en aucun cas la
Compagnie n'eût dû mettre plus de précipitation
dans son œuvre. L'année qui vient de s'écouler a
été féconde en résultats des plus satisfaisants. La
persévérance des explorations hydrographiques du
côté de la Méditerranée a permis de découvrir
et de choisir pour l'embouchure du canal les par-
ties du rivage qui sont les plus rapprochées des
profondeurs requises pour l'entrée des navires; le
lac Mensaleh a été complétement étudié; les nouvel-
les reconnaissances de la ligne de Péluse à Suez
ont produit des rectifications et des modifications
nombreuses dont les conséquences se comptent par
millions; tous les jours des perfectionnements sont
apportés à l'œuvre primitive, et récemment encore une
de ces modifications va se traduire par une économie
de deux millions et demi. Nous avons parlé plus
haut des découvertes de matériaux- de toute espèce
qui simplifieront les dépenses de transport prévues
aux devis de la commission internationale. En même
temps, des expériences s'opéraient sur l'applica-
tion des machines aux travaux projetés, et de ces ex-
périences est résultée la certitude d'une économie
inespérée dans l'emploi du travail de l'homme, à ce
point qu'on présume , par les combinaisons des
moyens mécaniques, qu'il n'y aura jamais besoin
d'appeler sur le théâtre des travaux qu'un nombre
très-réduit de travailleurs. Un phare est établi à Port-
Saïd pour la sécurité de la navigation dans le golfe
de Péluse ; les carrières de Djebel-Geneff, de l'Attaka
et de M'salem n'attendent que le mineur et le tail-
leur de pierres pour fournir aux travaux d'art les
éléments de leur construction ; il n'est presque pas
un jour de cette période d'une année qui n'ait ap-
porté à l'entreprise son contingent d'économies, de
facilités et d'améliorations. L'organisation d'un bon
personnel en Egypte a été préparée; des traités im-
portants ont été élaborés, et de cet ensemble il ré-
sulte une énorme économie dont le chiffre, nous le sup-
posons, sera, plus sûrement que nous ne pouvons le
faire, indiqué dans la séance du 15 mai, et qui prou-
vera aux actionnaires toutes les espérances qu'ils
doivent fonder sur l'œuvre à laquelle ils se sont asso-
ciés avec tant d'élan et de confiance.
Déjà dans la mesure que nous avons plusieurs fois
indiquée, nous croyons pouvoir avancer que les opé-
rations commencées poursuivront sans entraves leur
cours. Nous en avons pour gage les sympathiques
dispositions de la Turquie et de l'Egypte et la solli-
citude que porte le gouvernement français aux in-
térêts de la Compagnie. Nous avons également des
raisons de penser que l'issue de cette grande affaire
se rapproche, et le jour venu, nous ne craignons point
de trop présumer en annonçant que l'ouverture de la
nouvelle routo maritime étonnera le monde par la
rapidité de son exécution.
ERNEST DESPLACES.
UNE CORRESPONDANCE ANGLAISE.
Une lettre adressée par un de ses correspondants
de Paris au Morning-Chronicle et publiée le 14 fé-
vrier dans cette feuille, nous paraît envisager très-
judicieusement l'état actuel de la question et les sen-
timents de l'opinion publique en ce qui concerne le
canal de Suez. L'opinion, confiante dans l'interven-
tion du gouvernement impérial, dans l'appui des
gouvernements continentaux, dans les véritables dis-
positions de la Turquie, attend avec calme et sécu- x
rité le résultat des négociations qui ont été provo-
quées par la Sublime Porte ; elle est convaincue que
l'opposition anglaise ne peut point soutenir diploma-
tiquement une controverse sérieuse ; que toutes les
positions où elle s'est placée sont dès à présent mi-
nées sous ses pieds, et que du moment qu'une discus-
sion sera ouverte entre les gouvernements, cette
discussion ne peut aboutir qu'à la solution désirée.
L'opinion n'oublie pas en effet que jamais le gouver-
nement anglais n'a pu hautement et hardiment avouer
la résistance qu'il opposait en dessous à l'exécution
du canal, et n'a jamais pu que tergiverser ou équivo-
quer devant le parlement. Du moment que la question
entre dans la sphère de la politique officielle interna-
tionale, l'opinion comprend que tous ces petits moyens
sont usés, et c'est ce qui fait le motif de sa placidité.
Mais, selon l'observation très-juste du Dlorning-
Chronicle, jamais la sollicitude de la nation française
ne fut plus vive sur ce grand projet, et jamais l'An-
gleterre, en s'associant à la France pour- écarter tous
les obstacles de l'entreprise, ne trouvera un meilleur
moyen de lui persuader la sincérité des témoignages
de cordialité et de pacifique bienveillance qu'elle lui
témoigne en ce moment.
ERNEST DESPLACES.
On lit dans la correspondance du IJforning-Cltronicle :
« Parmi les sujets de toute espèce que la politique
soulève de chaque côté du détroit, il est une question
datant déjà de quelques années et qui pourtant n'a
rien perdu de son intérêt, particulièrement en France.
Je veux parler de-la question du canal de Suez. Il est
certain que le silence qui s'est fait depuis quelque temps
autour d'elle n'est pas une indication qu'elle excite
moins de sympathie qu'elle n'en a obtenue à son ori-
gine. On a attendu simplement l'effet des démarches
combinées suivies par plusieurs des ambassadeurs des
grandes puissances pour amener la Porte à se déclarer
elle-même. Vous en -connaissez le résultat. Le divan,
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condition de certaines garanties, l'empire ottoman ne
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