Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-02-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 février 1860 15 février 1860
Description : 1860/02/15 (A5,N88). 1860/02/15 (A5,N88).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529954d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
60 L'ISTHME DE SUEZ,
garnison de troupes turques à Suez, condition qui n'est
pas imposée au territoire compris dans les limites de
l'Egypte par le hatty-chériff de 1841 ni par les traités
en vertu desquels les cinq grandes puissances ont ga-
ranti la position respective de l'Egypte et de la Turquie.
» Telles sont les principales précautions qui pourraient
être adoptées pour dissiper jusqu'au prétexte d'inquié-
tude ; elles prouvent si clairement la sincérité du vice-
roi d'Egypte, le désintéressement de la France et la
bonne foi de la Compagnie, qu'aucune politique ne peut
les rejeter. La Compagnie a toujours réclamé un règle-
ment international, qui, tout en garantissant la neutra-
lité du canal, assurera la liberté de ses mouvements,
lui permettra d'atteindre promptement son but d'utilité
générale, et dissipera jusqu'à l'ombre d'un doute sur son
caractère réel. »
Un résumé de ces détails a également paru dans
l'une des principales feuilles commerciales de Londres,
la SHIPPIIVG MERCANTIL GAZETTE, et d'après la grande
publicité dont jouissent ces journaux, nous avons tout
lieu de compter que les erreurs répandues en Angle-
terre sur les prétendus pouvoirs territoriaux ou mi
litaires de la Compagnie se trouvent efficacement re-
dressées et démenties. Or, c'est un point auquel, on le
conçoit, nous attachons pour notre part une grande
importance.
Nous avons voulu en outre placer sous les yeux du
public français le texte intégral de cette analyse du
Times, parce qu'elle nous paraît le symptôme des
dispositions dans lesquelles l'opinion anglaise doit
accueillir les négociations annoncées et réclamées par
la Sublime Porte Ottomane. L'énumération de toutes
ces garanties est certes de nature à faire évanouir
les plus ombrageuses, les plus exigeantes défiances,
et y persister serait prouver qu'elles ne sont qu'un
jeu destiné à cacher d'autre but et d'autre pensée qui
n'auraient certes rien de rassurant pour la Turquie
ni pour l'Egypte.
Un autre journal considérable de l'étranger, LE NORD
de Bruxelles, disait de son côté le 4 de ce mois :
» J'ai à vous annoncer la publication à la Librairie
Nouvelle d'une brochure que M. de Lesseps va faire
paraître demain et qui est intitulée : Question du canal de
Suez. Venant à la suite des démarches qui ont été faites
à Constantinople par l'ambassadeur de France, et qui
ont eu pour résultat une déclaration officielle du gou-
vernement turc, par laquelle il donne en ce qui le
concerne son adhésion à l'entreprise, la brochure de
M. de Lesseps fait faire un nouveau pas à la question.
» La brochure réfute les objections qui ont été
produites en dernier lieu dans les journaux anglais, et
qui ont été basées sur des suppositions entièrement er-
ronées.
» M. de Lesseps expose que le canal, bien loin d'être
inexécutable, sera fait en beaucoup moins de temps et
à beaucoup moins de frais qu'on ne l'avait supposé.
Des dragues perfectionnées, des machines puissantes,
épargneront du temps et des bras. La Compagnie n'em-
ploiera pas plus de 4 à 5,000 ouvriers aux époques où
les travaux auront leur plus grande activité. La So
ciété, formée au capital de 200,000,000, pourra compléter
son œuvre pour 120,000,000.
» Les adversaires du canal ne peuvent s'appuyer,
comme ils ont essayé de le faire, sur les conclusions
d'une commission formée en Hollande pour examiner
au point de vue des intérêts des Pays-Bas les consé-
quences du percement de l'isthme de Suez. Il résulte,
en effet, du rapport que la commission, loin de se
montrer hostile au projet, a reconnu qu'il serait avan-
tageux pour la navigation hollandaise, quoique l'ile de
Java soit, de toutes les possessions européennes dans
les Indes, le point le moins favorablement placé pour
la navigation à voiles par le canal de Suez. En même
temps, la commission a constaté que l'ouverture du ca.
nal aurait d'immenses avantages, particulièrement pour
tous les Etats de la Méditerranée.
» Au point de vue politique, la brochure dément les
bruits que la presse anglaise a répandus, et d'après les-
quels la Compagnie aurait le droit d'élever des fortifi-
cations dans l'isthme, et posséderait la souveraineté des
terres qui lui sont concédées,.
Il Ces allégations sont purement chimériques. Elles
sont réfutées par le texte clair et précis des actes de
concession qui sont annexés à la brochure.
» C'est fort gratuitement et très-faussement que les
journaux anglais ont prétendu que la politique fran-
çaise a toujours tendu à la séparation de l'Égypte et
de la Turquie. Il n'est pas dans l'intérêt de la France
que les territoires riverains de la Méditerranée soient
morcelés de manière à tomber dans un état de faiblesse
et d'isolement, car ils deviendraient alors trop acces-
sibles à l'influence de la politique qui aspire au comman-
dement de la mer. »
Le Nord termine en relatant les garanties interna.
tionales indiquées par M. de Lesseps.
La presse française ne pouvait pas rester muette
dans une circonstance si intéressante pour l'œuvre à
laquelle elle a si complétement voué ses sympathies et
son concours.
L'UNION, le 7 février, s'est empressée de rendre
compte de la brochure de M. de Lesseps, et voici ses
considérations :
» Au milieu des graves et irritantes questions qui
nous préoccupent en France, et à propos desquelles,
écrivains et public, nous sommes partagés en tant de
camps divers, il en est une heureusement sur laquelle
l'unanimité et le plus complet accord se sont faits na-
turellement : nous voulons dire la question de l'isthme
de Suez. Pour cette entreprise civilisatrice et chré-
tienne, autant que commerciale et industrielle, pour ce
grand travail légué à l'industrie perfectionnée du XIXe
siècle, par les aspirations ou par les essais des siècles
précédents, et à laquelle nous avons toujours été heu-
reux, pour notre part, d'apporter notre concours actif de
discussion et de publicité, un homme s'est rencontré à
la hauteur de cette tâche de civilisation et de progrès.
Or cet homme l'accomplit chaque jour comme une
garnison de troupes turques à Suez, condition qui n'est
pas imposée au territoire compris dans les limites de
l'Egypte par le hatty-chériff de 1841 ni par les traités
en vertu desquels les cinq grandes puissances ont ga-
ranti la position respective de l'Egypte et de la Turquie.
» Telles sont les principales précautions qui pourraient
être adoptées pour dissiper jusqu'au prétexte d'inquié-
tude ; elles prouvent si clairement la sincérité du vice-
roi d'Egypte, le désintéressement de la France et la
bonne foi de la Compagnie, qu'aucune politique ne peut
les rejeter. La Compagnie a toujours réclamé un règle-
ment international, qui, tout en garantissant la neutra-
lité du canal, assurera la liberté de ses mouvements,
lui permettra d'atteindre promptement son but d'utilité
générale, et dissipera jusqu'à l'ombre d'un doute sur son
caractère réel. »
Un résumé de ces détails a également paru dans
l'une des principales feuilles commerciales de Londres,
la SHIPPIIVG MERCANTIL GAZETTE, et d'après la grande
publicité dont jouissent ces journaux, nous avons tout
lieu de compter que les erreurs répandues en Angle-
terre sur les prétendus pouvoirs territoriaux ou mi
litaires de la Compagnie se trouvent efficacement re-
dressées et démenties. Or, c'est un point auquel, on le
conçoit, nous attachons pour notre part une grande
importance.
Nous avons voulu en outre placer sous les yeux du
public français le texte intégral de cette analyse du
Times, parce qu'elle nous paraît le symptôme des
dispositions dans lesquelles l'opinion anglaise doit
accueillir les négociations annoncées et réclamées par
la Sublime Porte Ottomane. L'énumération de toutes
ces garanties est certes de nature à faire évanouir
les plus ombrageuses, les plus exigeantes défiances,
et y persister serait prouver qu'elles ne sont qu'un
jeu destiné à cacher d'autre but et d'autre pensée qui
n'auraient certes rien de rassurant pour la Turquie
ni pour l'Egypte.
Un autre journal considérable de l'étranger, LE NORD
de Bruxelles, disait de son côté le 4 de ce mois :
» J'ai à vous annoncer la publication à la Librairie
Nouvelle d'une brochure que M. de Lesseps va faire
paraître demain et qui est intitulée : Question du canal de
Suez. Venant à la suite des démarches qui ont été faites
à Constantinople par l'ambassadeur de France, et qui
ont eu pour résultat une déclaration officielle du gou-
vernement turc, par laquelle il donne en ce qui le
concerne son adhésion à l'entreprise, la brochure de
M. de Lesseps fait faire un nouveau pas à la question.
» La brochure réfute les objections qui ont été
produites en dernier lieu dans les journaux anglais, et
qui ont été basées sur des suppositions entièrement er-
ronées.
» M. de Lesseps expose que le canal, bien loin d'être
inexécutable, sera fait en beaucoup moins de temps et
à beaucoup moins de frais qu'on ne l'avait supposé.
Des dragues perfectionnées, des machines puissantes,
épargneront du temps et des bras. La Compagnie n'em-
ploiera pas plus de 4 à 5,000 ouvriers aux époques où
les travaux auront leur plus grande activité. La So
ciété, formée au capital de 200,000,000, pourra compléter
son œuvre pour 120,000,000.
» Les adversaires du canal ne peuvent s'appuyer,
comme ils ont essayé de le faire, sur les conclusions
d'une commission formée en Hollande pour examiner
au point de vue des intérêts des Pays-Bas les consé-
quences du percement de l'isthme de Suez. Il résulte,
en effet, du rapport que la commission, loin de se
montrer hostile au projet, a reconnu qu'il serait avan-
tageux pour la navigation hollandaise, quoique l'ile de
Java soit, de toutes les possessions européennes dans
les Indes, le point le moins favorablement placé pour
la navigation à voiles par le canal de Suez. En même
temps, la commission a constaté que l'ouverture du ca.
nal aurait d'immenses avantages, particulièrement pour
tous les Etats de la Méditerranée.
» Au point de vue politique, la brochure dément les
bruits que la presse anglaise a répandus, et d'après les-
quels la Compagnie aurait le droit d'élever des fortifi-
cations dans l'isthme, et posséderait la souveraineté des
terres qui lui sont concédées,.
Il Ces allégations sont purement chimériques. Elles
sont réfutées par le texte clair et précis des actes de
concession qui sont annexés à la brochure.
» C'est fort gratuitement et très-faussement que les
journaux anglais ont prétendu que la politique fran-
çaise a toujours tendu à la séparation de l'Égypte et
de la Turquie. Il n'est pas dans l'intérêt de la France
que les territoires riverains de la Méditerranée soient
morcelés de manière à tomber dans un état de faiblesse
et d'isolement, car ils deviendraient alors trop acces-
sibles à l'influence de la politique qui aspire au comman-
dement de la mer. »
Le Nord termine en relatant les garanties interna.
tionales indiquées par M. de Lesseps.
La presse française ne pouvait pas rester muette
dans une circonstance si intéressante pour l'œuvre à
laquelle elle a si complétement voué ses sympathies et
son concours.
L'UNION, le 7 février, s'est empressée de rendre
compte de la brochure de M. de Lesseps, et voici ses
considérations :
» Au milieu des graves et irritantes questions qui
nous préoccupent en France, et à propos desquelles,
écrivains et public, nous sommes partagés en tant de
camps divers, il en est une heureusement sur laquelle
l'unanimité et le plus complet accord se sont faits na-
turellement : nous voulons dire la question de l'isthme
de Suez. Pour cette entreprise civilisatrice et chré-
tienne, autant que commerciale et industrielle, pour ce
grand travail légué à l'industrie perfectionnée du XIXe
siècle, par les aspirations ou par les essais des siècles
précédents, et à laquelle nous avons toujours été heu-
reux, pour notre part, d'apporter notre concours actif de
discussion et de publicité, un homme s'est rencontré à
la hauteur de cette tâche de civilisation et de progrès.
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