Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-01-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 janvier 1860 15 janvier 1860
Description : 1860/01/15 (A5,N86). 1860/01/15 (A5,N86).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529952k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 25
texter cause d'ignorance, nous avons spécialement
envoyé ce numéro à tous les journaux de Londres
qui se sont engagés dans cette discussion et dont
voici la liste :
Le Times, le Daily-News, le Morning-Post, le
Morning-Chronicle, le Morning-Star, le Morning-Ad-
vertiser, le Morning-Herald, le Standart, V Observer,Y Eco-
nomist, le Fraser's Magasine.
Dans notre article nous avons prié avec instance
tous ces journaux, et chacun d'eux, de vouloir bien
reproduire nos rectifications ou du moins de les men-
tionner, et nous avons le regret de dire qu'aucun
d'eux n'a jugé convenable de se rendre à cette prière.
Il s'agissait pourtant de redresser, dans une ques-
tion aussi grave, des allégations qui étaient ou une
inexactitude involontaire, ou un mensonge calculé, et
qui ne serait plus qu'un mensonge calculé si la presse
anglaise continuait à se montrer sourde aux invita-
tions que nous nous permettons de lui adresser de
nouveau.
Alors il serait avéré qu'on n'a pas l'intention d'é-
clairer l'opinion britannique, mais qu'on veut la
tromper ; et nous croyons fermement que cette preuve
ne serait pas de nature à donner pour l'Europe et la
France, à l'opposition contre le canal, ce relief de
désintéressement et de loyauté dont on se montre
soucieux.
Il y aura dès lors, pour ceux qui le suivent, trois
faits hors de doute dans ce débat :
1° Que l'Egypte et la Turquie n'ont à craindre
aucune atteinte pour leur souveraineté sur le terri-
toire de l'isthme, et que cette souveraineté est parfai-
tement garantie par les actes de concession ;
2° Que le droit de garde et de fortification sur la
ligne du canal n'a jamais été aliéné par l'Egypte;
qu'il n'a jamais appartenu à la Compagnie, et que
l'appréhension fondée sur cette fable n'est qu'une chi-
mère;
3° Que la neutralité du canal est une des conditions
mêmes de la concession ; qu'elle investit irrévocable-
ment et pleinement tous les pavillons d'un droit égal
à son libre passage, sans privilége pour aucun
d'eux, sans distinction de personne et de nationalité.
Nous répétons que ces garanties nous paraissent
satisfaisantes et complètes, mais nous répétons aussi
que si elles ne paraissent pas suffisantes, nous pou-
vons affirmer avec une entière certitude que la
France et la Compagnie ne demandent qu'à s'enten-
dre avec tous les gouvernements pour donner tous
les gages possibles de leur loyauté et pour rendre
impossible toute atteinte à l'indépendance du canal et
à l'intégrité de tous les droits légitimes.
Comme garanties désirables et tout à fait rassuran-
tes , YEconomist, adoptant une pensée émise par
M. Emile de Girardin, indique comme le modèle du
régime applicable au nouveau détroit les dispositions
du traité Clayton-Bulwer, conclu entre l'Angleterre et
les Etats-Unis, relativement à l'ouverture de l'isthme
de Panama. Nous n'avons aucune objection à faire à
cette proposition, et si elle est de nature à concilier
tous les dissentiments, nous ne pouvons voir pour-
quoi elle ne serait pas accueillie.
Nous voilà, nous le croyons, amplement d'accord
avec YEconomist et nous nous en félicitons, car nous
ne doutons point qu'il n'emploie pour faire prévaloir
cette solution son influence grave et respectée.
Nous avons toutefois des réserves à faire et des
explications importantes à lui présenter sur quelques-
unes de ses observations.
Selon lui, en sollicitant la ratification de la Turquie,
la France et l'Europe auraient exercé une pression il-
légitime sur le gouvernement du sultan ; seulement
l'Angleterre n'aurait pas été plus juste de son côté
en pesant sur ce prince pour lui faire prononcer un
refus. Cet aveu a déjà sa valeur : cependant nous ne
pouvons accepter cette distribution dans les torts
réciproques qui en même temps ferait jouer à la
Compagnie un rôle qui n'a pas été le sien.
La pression de l'Angleterre sur la Porte dure déjà
depuis quatre années ; elle a été inaugurée par lord
Stratfort de Redcliffe, et après lui, jusqu'à l'engage-
ment de Fuad Pacha, invariablement continuée par
sir Henri Bulwer. Pendant toute cette période, la
Compagnie, désireuse de maintenir la question dans
sa sphère exclusivement commerciale, n'a rien fait
pour engager la politique en cette affaire ; la France
s'en est également abstenue avec le plus honorable
scrupule, et la diplomatie anglaise à Constantinople
a eu ses coudées franches. Mais lorsqu'après plusieurs
intrigues avortées,la mission de Mouktar-Bey, inspirée
par l'ambassadeur britanique, est venue porter un coup
sensible aux intérêts de la Compagnie, et que les
journaux anglais eux-mêmes s'écriaient unanime-
ment que l'entreprise de Suez venait de recevoir une
atteinte mortelle, alors la Compagnie aurait manqué
à tous ses devoirs si elle ne se fut pas adressée, pour
la protection de ses intérêts matériels, aux puissan-
ces dont les sujets s'étaient associés à elle,'et particu-
lièrement à la France dont les citoyens lui avaient
souscrit une forte partie du fonds social. La Compa-
gnie n'ignorait point qu'elle allait demander aux
puissances non d'exercer une contrainte sur la Tur-
quie, mais au contraire de soustraire la Turquie aux
pressions et à la contrainte de l'Angleterre ; la Tur-
quie, en effet, par tous les organes dont elle disposait,
ne cessait et n'a cessé de protester que pour sa part
elle était pleine de bonne volonté pour le projet du
canal, et qu'elle n'était retenue que par des considé-
rations et même des terreurs étrangères. Il n'est donc
ni exact ni équitable de prétendre que dans les dé-
marches respectives, l'Angleterre et l'Europe ont agi
également contre le droit des nations.
texter cause d'ignorance, nous avons spécialement
envoyé ce numéro à tous les journaux de Londres
qui se sont engagés dans cette discussion et dont
voici la liste :
Le Times, le Daily-News, le Morning-Post, le
Morning-Chronicle, le Morning-Star, le Morning-Ad-
vertiser, le Morning-Herald, le Standart, V Observer,Y Eco-
nomist, le Fraser's Magasine.
Dans notre article nous avons prié avec instance
tous ces journaux, et chacun d'eux, de vouloir bien
reproduire nos rectifications ou du moins de les men-
tionner, et nous avons le regret de dire qu'aucun
d'eux n'a jugé convenable de se rendre à cette prière.
Il s'agissait pourtant de redresser, dans une ques-
tion aussi grave, des allégations qui étaient ou une
inexactitude involontaire, ou un mensonge calculé, et
qui ne serait plus qu'un mensonge calculé si la presse
anglaise continuait à se montrer sourde aux invita-
tions que nous nous permettons de lui adresser de
nouveau.
Alors il serait avéré qu'on n'a pas l'intention d'é-
clairer l'opinion britannique, mais qu'on veut la
tromper ; et nous croyons fermement que cette preuve
ne serait pas de nature à donner pour l'Europe et la
France, à l'opposition contre le canal, ce relief de
désintéressement et de loyauté dont on se montre
soucieux.
Il y aura dès lors, pour ceux qui le suivent, trois
faits hors de doute dans ce débat :
1° Que l'Egypte et la Turquie n'ont à craindre
aucune atteinte pour leur souveraineté sur le terri-
toire de l'isthme, et que cette souveraineté est parfai-
tement garantie par les actes de concession ;
2° Que le droit de garde et de fortification sur la
ligne du canal n'a jamais été aliéné par l'Egypte;
qu'il n'a jamais appartenu à la Compagnie, et que
l'appréhension fondée sur cette fable n'est qu'une chi-
mère;
3° Que la neutralité du canal est une des conditions
mêmes de la concession ; qu'elle investit irrévocable-
ment et pleinement tous les pavillons d'un droit égal
à son libre passage, sans privilége pour aucun
d'eux, sans distinction de personne et de nationalité.
Nous répétons que ces garanties nous paraissent
satisfaisantes et complètes, mais nous répétons aussi
que si elles ne paraissent pas suffisantes, nous pou-
vons affirmer avec une entière certitude que la
France et la Compagnie ne demandent qu'à s'enten-
dre avec tous les gouvernements pour donner tous
les gages possibles de leur loyauté et pour rendre
impossible toute atteinte à l'indépendance du canal et
à l'intégrité de tous les droits légitimes.
Comme garanties désirables et tout à fait rassuran-
tes , YEconomist, adoptant une pensée émise par
M. Emile de Girardin, indique comme le modèle du
régime applicable au nouveau détroit les dispositions
du traité Clayton-Bulwer, conclu entre l'Angleterre et
les Etats-Unis, relativement à l'ouverture de l'isthme
de Panama. Nous n'avons aucune objection à faire à
cette proposition, et si elle est de nature à concilier
tous les dissentiments, nous ne pouvons voir pour-
quoi elle ne serait pas accueillie.
Nous voilà, nous le croyons, amplement d'accord
avec YEconomist et nous nous en félicitons, car nous
ne doutons point qu'il n'emploie pour faire prévaloir
cette solution son influence grave et respectée.
Nous avons toutefois des réserves à faire et des
explications importantes à lui présenter sur quelques-
unes de ses observations.
Selon lui, en sollicitant la ratification de la Turquie,
la France et l'Europe auraient exercé une pression il-
légitime sur le gouvernement du sultan ; seulement
l'Angleterre n'aurait pas été plus juste de son côté
en pesant sur ce prince pour lui faire prononcer un
refus. Cet aveu a déjà sa valeur : cependant nous ne
pouvons accepter cette distribution dans les torts
réciproques qui en même temps ferait jouer à la
Compagnie un rôle qui n'a pas été le sien.
La pression de l'Angleterre sur la Porte dure déjà
depuis quatre années ; elle a été inaugurée par lord
Stratfort de Redcliffe, et après lui, jusqu'à l'engage-
ment de Fuad Pacha, invariablement continuée par
sir Henri Bulwer. Pendant toute cette période, la
Compagnie, désireuse de maintenir la question dans
sa sphère exclusivement commerciale, n'a rien fait
pour engager la politique en cette affaire ; la France
s'en est également abstenue avec le plus honorable
scrupule, et la diplomatie anglaise à Constantinople
a eu ses coudées franches. Mais lorsqu'après plusieurs
intrigues avortées,la mission de Mouktar-Bey, inspirée
par l'ambassadeur britanique, est venue porter un coup
sensible aux intérêts de la Compagnie, et que les
journaux anglais eux-mêmes s'écriaient unanime-
ment que l'entreprise de Suez venait de recevoir une
atteinte mortelle, alors la Compagnie aurait manqué
à tous ses devoirs si elle ne se fut pas adressée, pour
la protection de ses intérêts matériels, aux puissan-
ces dont les sujets s'étaient associés à elle,'et particu-
lièrement à la France dont les citoyens lui avaient
souscrit une forte partie du fonds social. La Compa-
gnie n'ignorait point qu'elle allait demander aux
puissances non d'exercer une contrainte sur la Tur-
quie, mais au contraire de soustraire la Turquie aux
pressions et à la contrainte de l'Angleterre ; la Tur-
quie, en effet, par tous les organes dont elle disposait,
ne cessait et n'a cessé de protester que pour sa part
elle était pleine de bonne volonté pour le projet du
canal, et qu'elle n'était retenue que par des considé-
rations et même des terreurs étrangères. Il n'est donc
ni exact ni équitable de prétendre que dans les dé-
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