Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-01-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 janvier 1860 15 janvier 1860
Description : 1860/01/15 (A5,N86). 1860/01/15 (A5,N86).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529952k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
24 L'ISTHME DE SUEZ,
cession de territoire pour un certain nombre d'années
(quatre-vingt-dix-neuf ans pour l'une d'elles) serait fa-
tale à l'empire ottoman?
» Il peut être vrai que les Français sont beaucoup
plus ambitieux et méritent moins de confiance en pa-
reille matière que les Compagnies anglaises; mais cela
prouverait seulement que la concession sollicitée de-
vrait être examinée par la Porte avec plus d'attention,
et que peut-être tous les pouvoirs militaires devraient
en être anxieusement retranchés. On peut dire que cela
priverait le projet de tout intérêt pour la France. Très
bien ; alors le danger redouté serait évité sans avoir à
combattre sous de faux prétextes comme JJ ous le faisons
maintenant. C'est à la diplomatie de fixer quelles sont
les conditions, bonnes ou mauvaises, pour assurer l'E-
gypte et la Porte contre tout danger d'empiétement
par la Compagnie, et si c'était le seul point en discus-
sion, tout le terrain manquerait sous les pieds de la
France. Mais en nous opposant à tout le projet, nous
nous exposons à être accusés, avec ousans justice, d'une
obstination égoïste et inintelligente au moment même
où nous devons le plus désirer que la politique de
l'Angleterre apparaisse pure et désintéressée devant le
monde.
» Il serait oiseux de prétendre que des garanties ne
peuvent pas être prises, que des conditions ne peuvent
pas être stipulées capables d'assurer pratiquement l'E-
gypte contre cette compagnie jésuitique. Si les pou-
voirs militaires sont refusés à la Compagnie, comment
serait-elle plus formidable que nos Compagnies de
chemins de fer dans l'Asie Mineure et dans la Bul-
garie?
» Ou, si l'on préférait une autre marche, n'y a-t-il point
dans le traité Clayton-Bulwer, relativement à un canal
à travers un autre isthme, un précédent pour une ga-
rantie collective, à laquelle toutes les grandes puissan-
ces européennes seraient invitées à s'associer dans
l'objet d'assurer la neutralité de l'œuvre proposée.
Quoique, dans notre opinion, cette œuvre, dans ce cas,
ne s'achèverait jamais, ou sinon seraitjnutile pour un
grand nombre d'opérations commerciales, il y a le plus
grand avantage à placer la question sur le bon terrain
plutôt que sur le mauvais. Dire que si le canal doit
être fait, on doit prendre les plus grandes précautions
et garanties contre ses abus possibles, c'est une chose ;
c'en est une toute différente que de dire qu'il ne doit
pas être fait du tout. »
A L'ECONOMIST.
L'Economist, dans l'article ci-dessus, place les ques-
tions sur leur véritable terrain : commercialement,
l'opposition de l'Angleterre au canal serait insoute-
nable , car elle ne peut obliger les capitaux inté-
ressés à partager ses défiances contre une entreprise
que de leur côté ils regardent comme très-avanta-
geuse. Il constate, de plus, que le Morning-Post lui-
même est réduit à reconnaître que sous ce point de
vue ses arguments n'ont aucune valeur, et qu'il les
emploie uniquement comme circonstances atténuantes,
sous ce prétexte que, l'opération étant ou mauvaise
ou impossible, on ne peut pas accuser le gouverne-
ment anglais de s'opposer à une œuvre qui serait
utile à la civilisation ou aux progrès du monde.
A cela, la réponse est facile, et nous l'avons faite
cent fois : l'Angleterre est le seul pays où l'on pré-
tende que le canal n'est pas praticable et serait une
opération ruineuse, et en même temps l'Angleterre
est le seul pays duquel, dans l'opinion d'un certain
nombre de personnes, les intérêts politiques se trou-
veraient compromis par l'exécution du projet. Donc
nous avons sans doute le droit de tirer cette consé-
quence que les hommes qui le redoutent politique-
ment ne doivent pas être doués d'un grand fond
d'impartialité et peut-être de sincérité en l'attaquant
sous ses aspects financiers ou techniques.
Au point de vue politique, YEcommist accepte toutes
les erreurs accréditées par le lJJorning-Post; il admet que
la concession attribue une souveraineté quelconque à
la Compagnie sur les terrains qui lui sont abandon-
nés. Il admet que la Compagnie a le droit d'élever
des fortifications sur la ligne du canal. Toutefois,
dans ce double cas lui-même, il ne peut penser qu'il
y ait pour l'Angleterre un motif de faire au projet
une opposition absolue. Les choses étant ainsi, il n'y
aurait, selon lui, qu'à les rectifier ; à garantir par
les voies diplomatiques contre toute espèce d'empié-
tement ou de danger possible, les droits de l'Egypte
et de la Porte sur leur territoire, les droits du monde
entier à la libre et pleine jouissance du canal, et c'est
seulement ainsi que l'Angleterre pourra se placer dans
une position honorable, désintéressée, capable d'ef-
facer les préventions que le monde a contre elle.
Nous aimons d'autant plus à rendre hommage aux
sentiments d'équité et de libéralisme exprimés ici par
Y Economiste que nous avons de plus rares occasions de
les retrouver dans la presse anglaise.
Mais nous devons lui faire observer que toute son
argumentation est basée sur des suppositions qui sont
des inventions matérielles : la prétendue souveraineté
accordée à la Compagnie sur le territoire de l'isthme
et la prétendue faculté d'ériger sur ce territoire des
fortifications impliquant des pouvoirs militaires plus
ou moins étendus.
A cet égard, notre réponse peut donc se borner à
ces quelques mots :
Non, il n'est pas vrai que par la concession l'E-
gypte ait aliéné la plus légère part de ses droits de
souveraineté sur les terres concédées ;
Non il n'est pas vrai qu'elle ait aliéné au profit de
la Compagnie le pouvoir de garder militairement le
canal et s'y fortifier.
Dans notre dernier numéro, nous avons là-dessus
cité les textes, produit nos preuves incontestables ;
elles étaient certes de nature à ne pas laisser un seul
ombrage dans les esprits.
Pour plus de sécurité et pour qu'on ne pût pré-
cession de territoire pour un certain nombre d'années
(quatre-vingt-dix-neuf ans pour l'une d'elles) serait fa-
tale à l'empire ottoman?
» Il peut être vrai que les Français sont beaucoup
plus ambitieux et méritent moins de confiance en pa-
reille matière que les Compagnies anglaises; mais cela
prouverait seulement que la concession sollicitée de-
vrait être examinée par la Porte avec plus d'attention,
et que peut-être tous les pouvoirs militaires devraient
en être anxieusement retranchés. On peut dire que cela
priverait le projet de tout intérêt pour la France. Très
bien ; alors le danger redouté serait évité sans avoir à
combattre sous de faux prétextes comme JJ ous le faisons
maintenant. C'est à la diplomatie de fixer quelles sont
les conditions, bonnes ou mauvaises, pour assurer l'E-
gypte et la Porte contre tout danger d'empiétement
par la Compagnie, et si c'était le seul point en discus-
sion, tout le terrain manquerait sous les pieds de la
France. Mais en nous opposant à tout le projet, nous
nous exposons à être accusés, avec ousans justice, d'une
obstination égoïste et inintelligente au moment même
où nous devons le plus désirer que la politique de
l'Angleterre apparaisse pure et désintéressée devant le
monde.
» Il serait oiseux de prétendre que des garanties ne
peuvent pas être prises, que des conditions ne peuvent
pas être stipulées capables d'assurer pratiquement l'E-
gypte contre cette compagnie jésuitique. Si les pou-
voirs militaires sont refusés à la Compagnie, comment
serait-elle plus formidable que nos Compagnies de
chemins de fer dans l'Asie Mineure et dans la Bul-
garie?
» Ou, si l'on préférait une autre marche, n'y a-t-il point
dans le traité Clayton-Bulwer, relativement à un canal
à travers un autre isthme, un précédent pour une ga-
rantie collective, à laquelle toutes les grandes puissan-
ces européennes seraient invitées à s'associer dans
l'objet d'assurer la neutralité de l'œuvre proposée.
Quoique, dans notre opinion, cette œuvre, dans ce cas,
ne s'achèverait jamais, ou sinon seraitjnutile pour un
grand nombre d'opérations commerciales, il y a le plus
grand avantage à placer la question sur le bon terrain
plutôt que sur le mauvais. Dire que si le canal doit
être fait, on doit prendre les plus grandes précautions
et garanties contre ses abus possibles, c'est une chose ;
c'en est une toute différente que de dire qu'il ne doit
pas être fait du tout. »
A L'ECONOMIST.
L'Economist, dans l'article ci-dessus, place les ques-
tions sur leur véritable terrain : commercialement,
l'opposition de l'Angleterre au canal serait insoute-
nable , car elle ne peut obliger les capitaux inté-
ressés à partager ses défiances contre une entreprise
que de leur côté ils regardent comme très-avanta-
geuse. Il constate, de plus, que le Morning-Post lui-
même est réduit à reconnaître que sous ce point de
vue ses arguments n'ont aucune valeur, et qu'il les
emploie uniquement comme circonstances atténuantes,
sous ce prétexte que, l'opération étant ou mauvaise
ou impossible, on ne peut pas accuser le gouverne-
ment anglais de s'opposer à une œuvre qui serait
utile à la civilisation ou aux progrès du monde.
A cela, la réponse est facile, et nous l'avons faite
cent fois : l'Angleterre est le seul pays où l'on pré-
tende que le canal n'est pas praticable et serait une
opération ruineuse, et en même temps l'Angleterre
est le seul pays duquel, dans l'opinion d'un certain
nombre de personnes, les intérêts politiques se trou-
veraient compromis par l'exécution du projet. Donc
nous avons sans doute le droit de tirer cette consé-
quence que les hommes qui le redoutent politique-
ment ne doivent pas être doués d'un grand fond
d'impartialité et peut-être de sincérité en l'attaquant
sous ses aspects financiers ou techniques.
Au point de vue politique, YEcommist accepte toutes
les erreurs accréditées par le lJJorning-Post; il admet que
la concession attribue une souveraineté quelconque à
la Compagnie sur les terrains qui lui sont abandon-
nés. Il admet que la Compagnie a le droit d'élever
des fortifications sur la ligne du canal. Toutefois,
dans ce double cas lui-même, il ne peut penser qu'il
y ait pour l'Angleterre un motif de faire au projet
une opposition absolue. Les choses étant ainsi, il n'y
aurait, selon lui, qu'à les rectifier ; à garantir par
les voies diplomatiques contre toute espèce d'empié-
tement ou de danger possible, les droits de l'Egypte
et de la Porte sur leur territoire, les droits du monde
entier à la libre et pleine jouissance du canal, et c'est
seulement ainsi que l'Angleterre pourra se placer dans
une position honorable, désintéressée, capable d'ef-
facer les préventions que le monde a contre elle.
Nous aimons d'autant plus à rendre hommage aux
sentiments d'équité et de libéralisme exprimés ici par
Y Economiste que nous avons de plus rares occasions de
les retrouver dans la presse anglaise.
Mais nous devons lui faire observer que toute son
argumentation est basée sur des suppositions qui sont
des inventions matérielles : la prétendue souveraineté
accordée à la Compagnie sur le territoire de l'isthme
et la prétendue faculté d'ériger sur ce territoire des
fortifications impliquant des pouvoirs militaires plus
ou moins étendus.
A cet égard, notre réponse peut donc se borner à
ces quelques mots :
Non, il n'est pas vrai que par la concession l'E-
gypte ait aliéné la plus légère part de ses droits de
souveraineté sur les terres concédées ;
Non il n'est pas vrai qu'elle ait aliéné au profit de
la Compagnie le pouvoir de garder militairement le
canal et s'y fortifier.
Dans notre dernier numéro, nous avons là-dessus
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