Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-01-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 janvier 1860 15 janvier 1860
Description : 1860/01/15 (A5,N86). 1860/01/15 (A5,N86).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529952k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
30 L'ISTHME DE SUEZ,
Nous ne sommes pas comme nos adversaires an-
glais ; nous ne sommes pas si prompt à soupçonner
dans autrui la perfidie, la spoliation et les arrière-
pensées ; mais il faut bien reconnaître avec le corres-
pondant du Daily-News que les mauvaises raisons po-
litiques et commerciales, les variations et la mauvaise
foi qu'on dépense au service de cette cause peuvent
autoriser beaucoup de conjectures.
Il est vrai que, par un commode procédé, le corres-
pondant, mettant dos à dos la France et l'Angleterre,
dit que si l'une n'est pas sincère, l'autre dissimule
tout aussi bien. Nous démentons très-nettement l'im-
putation en ce qui concerne la France; car la France,
dans cette circonstance, a pour elle le témoignage de
toute l'Europe, et certes l'Angleterre n'en peut pas
dire autant.
La France, avec toute l'Europe, croit fermement
que l'isthme de Suez sera percé; que ce travail achevé
sera un immense moyen de civilisation et de progrès
entre les deux mondes, et un non moins considérable
avantage pour le commerce et la navigation. La
France le croit ainsi, d'accord avec les plus éminents
ingénieurs de l'Europe, avec tous ses corps savants,
avec tous les gouvernements du continent, après les
études les plus longues et les plus concordantes,
tandis que l'opposition anglaise n'a.qu'une peur, c'est
qu'on laisse mettre à l'œuvre ceux qui s'engagent à
lui prouver à quel point elle se trompe.
Mais nous ne sommes pas au bout des contradictions,
et nous avons réservé la plus grosse pour le bouquet
de ce feu d'artifice.
Le correspondant proclame le projet absurde et dé-
sastreux. La simplicité des actionnaires le tient en
grande liesse ; il s'en déride de bon cœur avec ses
amis de Turquie. Et pourquoi ne pas laisser ces pau-
vres dupes noyer leur argent dans le sable ? C'est très-
bien ; nous avons vu le côté de la face de Jean qui
rit, voici celui de Jean qui pleure.
Le correspondant est épouvanté, car il est con-
vaincu que le seul produit des cultures a compensera
amplement tous les capitaux engloutis dans la totalité
du travail. Mais alors l'affaire n'est pas si désolante.
Si, même en supposant que le canal ne réussisse pas,
les revenus des terres suffisent à l'ample rémunéra-
tion de tout le capital dépensé, nous ne voyons point
que les actionnaires soient si candides et si ridicules,
et il nous paraît que la spéculation se présente assez
bien, puisqu'une de ses branches accessoires doit suf-
fire à lui assurer un revenu capable d'en balancer
libéralement tous les frais.
Notons qu'on nous reproche de tromper constam-
ment par nos exagérations la crédulité publique; que
lorsque nous avons évalué, avec les ingénieurs de la
Compagnie, à 6 millions de francs environ le produit
de l'ensemble des terrains à cultiver et à bâtir, nous
avons excité contre nous certaines petites tempêtes. Or
voici un adversaire du canal qui évalue sa dépense en-
tre 5 et 50 millions sterling, c'est-à-dire entre 125 et
1,250 millions de francs. Tenons nous-en au devis
primitif de la commission internationale, 200 millions
de francs; tenons-nous en même à l'évaluation la plus
modeste de notre contradicteur, puisque c'est celle
qui se rapproche le plus de la réalité, à 125 mil-
lions de francs. Nous prenons ses chiffres et non
les nôtres ; car, d'après les dernières rectifications,
du conseil supérieur des travaux, les dépenses ne
s'élèveront pas au delà de 120 millions. Si, comme
l'affirme notre antagoniste, le produit seul des terres
doit compenser amplement le total du capital dépensé,
nous serons bien modeste en n'évaluant ce produit
qu'à 6 0/0 de ce capital. Or, 6 0/0 sur 125 millions
forment un revenu annuel de 7 millions 500,000 fr.,
et si nous voulions aller au fond de la pensée de
notre adversaire, c'est au double et peut-être au
triple de cette somme qu'il faudrait l'évaluer.
Dans tous les cas n'est-il pas piquant de voir le
correspondant du Daily-News corroborer de son pro-
pre témoignage nos estimations, et l'opposition an-
glaise viendra-t-elle nous dire encore que notre entre-
prise financièrement parlant n'est qu'une grossière
amorce pour les esprits faibles et les niais ?
Quant à nous, nous ne cessons de persister dans
nos afifrmations ; nous avons toujours dit que les éva-
luations de la commission internationale étaient sé-
rieuses autant que modérées ; nous avons aujourd'hui
pour nous une autorité qui certes ne peut être soup-
çonnée ni de partialité ni d'un excès de bienveillance;
c'est celle du correspondant du Da.ily-News.
ERNEST DESPLACES.
BANQUET DES ANCIENS ÉLÈVES DU LYCÉE NAPOLÉON.
Nous empruntons les détails qu'on va lire au Mes-
sager de Paris :
«Le 21 décembre a eu lieu chez Douix, au Palais-Royal,
le grand diner annuel des élèves du lycée Napoléon. Nous
ne dirions rien de cette réunion particulière, si elle n'avait
été l'occasion d'une manifestation toute sympathique
en faveur d'une grande entreprise que nous avons sou-
vent défendue. Nous voulons parler du percement de
Pisthme de Suez.
L'assemblée, qui comptait environ quatre-vingts per-
sonnes, parmi lesquelles on distinguait M. Patin, de
l'Académie française ; M. le docteur Horteloup ; M. Delu-
rieu, inspecteur général des établissements de bienfai-
sance ; M. d'Eichthal ,M. Worms de Romilly. MM. Théodore
et Jules de Lesseps, M. Provost, de la Comédie Française ;
MM. Alfred et Jules de Wailly, M. le docteur Villette.
M. Bellet, rédacteur de la Patrie; M. de Lyonne et beau-
coup d'autres illustrations en tout genre, était présidée
par M. Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire, membre de l'Ins-
titut.
A la fin du repas, l'honorable président s'est levé et a
prononcé un long et charmant discours dont voici seu-
l
Nous ne sommes pas comme nos adversaires an-
glais ; nous ne sommes pas si prompt à soupçonner
dans autrui la perfidie, la spoliation et les arrière-
pensées ; mais il faut bien reconnaître avec le corres-
pondant du Daily-News que les mauvaises raisons po-
litiques et commerciales, les variations et la mauvaise
foi qu'on dépense au service de cette cause peuvent
autoriser beaucoup de conjectures.
Il est vrai que, par un commode procédé, le corres-
pondant, mettant dos à dos la France et l'Angleterre,
dit que si l'une n'est pas sincère, l'autre dissimule
tout aussi bien. Nous démentons très-nettement l'im-
putation en ce qui concerne la France; car la France,
dans cette circonstance, a pour elle le témoignage de
toute l'Europe, et certes l'Angleterre n'en peut pas
dire autant.
La France, avec toute l'Europe, croit fermement
que l'isthme de Suez sera percé; que ce travail achevé
sera un immense moyen de civilisation et de progrès
entre les deux mondes, et un non moins considérable
avantage pour le commerce et la navigation. La
France le croit ainsi, d'accord avec les plus éminents
ingénieurs de l'Europe, avec tous ses corps savants,
avec tous les gouvernements du continent, après les
études les plus longues et les plus concordantes,
tandis que l'opposition anglaise n'a.qu'une peur, c'est
qu'on laisse mettre à l'œuvre ceux qui s'engagent à
lui prouver à quel point elle se trompe.
Mais nous ne sommes pas au bout des contradictions,
et nous avons réservé la plus grosse pour le bouquet
de ce feu d'artifice.
Le correspondant proclame le projet absurde et dé-
sastreux. La simplicité des actionnaires le tient en
grande liesse ; il s'en déride de bon cœur avec ses
amis de Turquie. Et pourquoi ne pas laisser ces pau-
vres dupes noyer leur argent dans le sable ? C'est très-
bien ; nous avons vu le côté de la face de Jean qui
rit, voici celui de Jean qui pleure.
Le correspondant est épouvanté, car il est con-
vaincu que le seul produit des cultures a compensera
amplement tous les capitaux engloutis dans la totalité
du travail. Mais alors l'affaire n'est pas si désolante.
Si, même en supposant que le canal ne réussisse pas,
les revenus des terres suffisent à l'ample rémunéra-
tion de tout le capital dépensé, nous ne voyons point
que les actionnaires soient si candides et si ridicules,
et il nous paraît que la spéculation se présente assez
bien, puisqu'une de ses branches accessoires doit suf-
fire à lui assurer un revenu capable d'en balancer
libéralement tous les frais.
Notons qu'on nous reproche de tromper constam-
ment par nos exagérations la crédulité publique; que
lorsque nous avons évalué, avec les ingénieurs de la
Compagnie, à 6 millions de francs environ le produit
de l'ensemble des terrains à cultiver et à bâtir, nous
avons excité contre nous certaines petites tempêtes. Or
voici un adversaire du canal qui évalue sa dépense en-
tre 5 et 50 millions sterling, c'est-à-dire entre 125 et
1,250 millions de francs. Tenons nous-en au devis
primitif de la commission internationale, 200 millions
de francs; tenons-nous en même à l'évaluation la plus
modeste de notre contradicteur, puisque c'est celle
qui se rapproche le plus de la réalité, à 125 mil-
lions de francs. Nous prenons ses chiffres et non
les nôtres ; car, d'après les dernières rectifications,
du conseil supérieur des travaux, les dépenses ne
s'élèveront pas au delà de 120 millions. Si, comme
l'affirme notre antagoniste, le produit seul des terres
doit compenser amplement le total du capital dépensé,
nous serons bien modeste en n'évaluant ce produit
qu'à 6 0/0 de ce capital. Or, 6 0/0 sur 125 millions
forment un revenu annuel de 7 millions 500,000 fr.,
et si nous voulions aller au fond de la pensée de
notre adversaire, c'est au double et peut-être au
triple de cette somme qu'il faudrait l'évaluer.
Dans tous les cas n'est-il pas piquant de voir le
correspondant du Daily-News corroborer de son pro-
pre témoignage nos estimations, et l'opposition an-
glaise viendra-t-elle nous dire encore que notre entre-
prise financièrement parlant n'est qu'une grossière
amorce pour les esprits faibles et les niais ?
Quant à nous, nous ne cessons de persister dans
nos afifrmations ; nous avons toujours dit que les éva-
luations de la commission internationale étaient sé-
rieuses autant que modérées ; nous avons aujourd'hui
pour nous une autorité qui certes ne peut être soup-
çonnée ni de partialité ni d'un excès de bienveillance;
c'est celle du correspondant du Da.ily-News.
ERNEST DESPLACES.
BANQUET DES ANCIENS ÉLÈVES DU LYCÉE NAPOLÉON.
Nous empruntons les détails qu'on va lire au Mes-
sager de Paris :
«Le 21 décembre a eu lieu chez Douix, au Palais-Royal,
le grand diner annuel des élèves du lycée Napoléon. Nous
ne dirions rien de cette réunion particulière, si elle n'avait
été l'occasion d'une manifestation toute sympathique
en faveur d'une grande entreprise que nous avons sou-
vent défendue. Nous voulons parler du percement de
Pisthme de Suez.
L'assemblée, qui comptait environ quatre-vingts per-
sonnes, parmi lesquelles on distinguait M. Patin, de
l'Académie française ; M. le docteur Horteloup ; M. Delu-
rieu, inspecteur général des établissements de bienfai-
sance ; M. d'Eichthal ,M. Worms de Romilly. MM. Théodore
et Jules de Lesseps, M. Provost, de la Comédie Française ;
MM. Alfred et Jules de Wailly, M. le docteur Villette.
M. Bellet, rédacteur de la Patrie; M. de Lyonne et beau-
coup d'autres illustrations en tout genre, était présidée
par M. Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire, membre de l'Ins-
titut.
A la fin du repas, l'honorable président s'est levé et a
prononcé un long et charmant discours dont voici seu-
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