Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-01-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 janvier 1860 15 janvier 1860
Description : 1860/01/15 (A5,N86). 1860/01/15 (A5,N86).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529952k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
28 L'ISTHME DE SUEZ,
navigation mixte et la navigation à vapeur. On peut
presque se demander si dans quelques années la navi-
gation à voiles existera encore ; quant à moi, je ne le
pense pas. Dans peu d'années (quand le canal sera
terminé) nous ne naviguerons plus qu'avec la va-
peur, et tout ce qui se dit maintenant encore en faveur
de la navigation à voiles, trouvera sa réponse dans le
fait accompli de la vapeur. On est presque à peu près
d'accord qu'avec la vapeur tout est à l'avantage du
canal de Suez.
Je ne puis entrer ici dans les détails des calculs du
rapport de la Commission hollandaise, lesquels pour-
ront être examinés plus commodément lorsque la tra-
duction française qui se prépare aura paru avec les
commentaires nécessaires. Il sera suffisant de vous dire
que mon opinion personnelle n'est point changée et
que je persiste toujours à croire que le percement de
l'isthme de Suez, cette grande œuvre de la paix, sera
avantageuse pour toutes les nations du globe. Il est
clair que les avantages du canal seront proportionnels
aux positions géographiques des divers pays. Je crois
aussi que la Hollande a raison de craindre d'être un
des pays les moins favorisés par l'exécution du canal ;
mais je crois encore qu'il lui en reviendra assez pour
qu'elle s'en contente. On ne doit pas être jaloux des
profits des autres alors qu'il vous en revient une bonne
part.
J'ai toujours continué à suivre avec le plus grand
intérêt toutes les phases par lesquelles est passé le ca-
nal. En considérant l'infatigable persévérance de mon
honorable ami M. Ferdinand de Lesseps, je crois que la
Providence a dirigé à dessein les événements pour
qu'un homme de ce mérite et de ce caractère fût placé
à la tête de cette affaire.
Je me réjouis de n'avoir jamais perdu ma conviction
dans la bonne issue de l'entreprise, qui est assurée plus
que jamais, et je soutiendrai la cause du canal de Suez
partout où je le pourrai. Toutes les oppositions présentes
serviront à la faire entrer dans la bonne voie et à assurer
un triomphe, qui maintenant n'est pas éloigné. Les rai-
sonnements de peu de valeur que j'ai entendus et lus con-
tre le canal de Suez ont aidé à me convaincre de la bonté
de notre cause et de la juste-se des opinions favorables.
Soyez assuré, Monsieur, que mes opinions sont toujours
celles que j'ai exprimées alors que j'ai eu le plaisir de
vous voir à Turin. C'est aussi avec une grande satis-
faction que je vous vois défendre toujours avec tant de
talent et de zèle cette belle cause. Laissez à ceux qui
ne veulent pas voir le plaisir de crier, quand bien
même ce serait un peu fort ; nous sommes bien près de
la fin.
Recevez, Monsieur, etc.
W. CONRAD,
Inspecteur, Directeur général du
Water-Staat, en Hollande.
LES VARIATIONS DE L'OPPOSITION ANGLAISE.
Une correspondance de Constantinople, sons la
date du 28 décembre, insérée dans le Daily-News du
6 janvier, contient, à propos de l'affaire de Suez, le
curieux passage suivant :
« Les Turcs semblent fort s'amuser du récent article
du Times sur le canal de Suez et du soin qu'on prend
de tous les côtés pour éviter de mentionner les objec-
tions réelles au projet. Ils demandent assez naturelle-
ment que peut-il importer à un ministère anglais qu'un
certain nombre de Français s'obstinent à dépenser 5
ou 50 millions sterl., à creuser un fossé en Égypte, qui ne
servira de rien quand il sera fait. Rire de leur obsti-
nation serait naturel assurément, mais intervenir di-
plomatiquement contre eux, c'est absurde. Personne ne
se soucie d'avouer franchement que l'Angleterre et la
Turquie ne désirent point voir une puissante colonie fran-
çaise établie sur la frontière entre l'Égypte et la Syrie,
commandant toute cette frontière et contrôlant la com-
munication avec la mer Rouge. La Turquie ne souhaite
pas trouver une population engagée dans ce qui serait
sans doute une entreprise agricole profitable dans ce
pays, mais soumise, par les capitulations, à la loi française
seulement et indépendante de la juridiction, soit de
l'Égypte, soit de la Turquie. Sans la rijole de service, cette
colonisation est impossible, et, cette rigole faite, le
temps que durerait l'exécution du canal n'est que d'une
importance secondaire, car le but politique serait at-
teint, et les profits de la culture des terres compenseraient
bientôt amplement tout l'argent dépensé dans les travaux du
canal. Qu'une telle colonie, sujette uniquement à la loi
française, ne pût longtemps exister sans se mettre en
collision avec les autorités locales ou sans donner ma-
tière à des réclamations d'indemnités, c'est ce qu'on ne
peut guère attendre ; le prétexte pour une occupation
militaire française serait bientôt trouvé ou créé ; et ce
que les ministres ici pensent être la véritable fin du
projet serait bientôt accompli. On semble pourtant d'ac-
cord de tous les côtés pour éloigner ce point de vue du
cas, quoiqu'en particulier personne ne paraisse le con-
tester. Ainsi la France défend le canal sur le l'idée » de
l'avantage commercial du monde entier ; l'Angleterre
s'y oppose sur le philanthropique motif qu'on ne doit
pas permettre aux actionnaires français d'engloutir leur
capital dans une entreprise visionnaire, et la Turquie
attend que les deux antagonistes soient arrivés à s'en-
tendre sur celui de ces sincères motifs qui doit pré-
valoir. »
Voici une nouvelle version et à laquelle nous ne
nous attendions pas. L'opposition anglaise sent si
bien le terrain se dérober sous ses pas, qu'elle en
cherche un autre sur lequel elle puisse poser son
pied chancelant. Ce n'est plus maintenant par le ca-
nal que la France veut s'emparer de l'Egypte, c'est
par la culture du désert : des Français viendront
s'établir sur les terres de la Compagnie ; ils cherche-
ront des querelles ; ils réclameront des indemnités,
et leur gouvernement interviendra par les armes.
navigation mixte et la navigation à vapeur. On peut
presque se demander si dans quelques années la navi-
gation à voiles existera encore ; quant à moi, je ne le
pense pas. Dans peu d'années (quand le canal sera
terminé) nous ne naviguerons plus qu'avec la va-
peur, et tout ce qui se dit maintenant encore en faveur
de la navigation à voiles, trouvera sa réponse dans le
fait accompli de la vapeur. On est presque à peu près
d'accord qu'avec la vapeur tout est à l'avantage du
canal de Suez.
Je ne puis entrer ici dans les détails des calculs du
rapport de la Commission hollandaise, lesquels pour-
ront être examinés plus commodément lorsque la tra-
duction française qui se prépare aura paru avec les
commentaires nécessaires. Il sera suffisant de vous dire
que mon opinion personnelle n'est point changée et
que je persiste toujours à croire que le percement de
l'isthme de Suez, cette grande œuvre de la paix, sera
avantageuse pour toutes les nations du globe. Il est
clair que les avantages du canal seront proportionnels
aux positions géographiques des divers pays. Je crois
aussi que la Hollande a raison de craindre d'être un
des pays les moins favorisés par l'exécution du canal ;
mais je crois encore qu'il lui en reviendra assez pour
qu'elle s'en contente. On ne doit pas être jaloux des
profits des autres alors qu'il vous en revient une bonne
part.
J'ai toujours continué à suivre avec le plus grand
intérêt toutes les phases par lesquelles est passé le ca-
nal. En considérant l'infatigable persévérance de mon
honorable ami M. Ferdinand de Lesseps, je crois que la
Providence a dirigé à dessein les événements pour
qu'un homme de ce mérite et de ce caractère fût placé
à la tête de cette affaire.
Je me réjouis de n'avoir jamais perdu ma conviction
dans la bonne issue de l'entreprise, qui est assurée plus
que jamais, et je soutiendrai la cause du canal de Suez
partout où je le pourrai. Toutes les oppositions présentes
serviront à la faire entrer dans la bonne voie et à assurer
un triomphe, qui maintenant n'est pas éloigné. Les rai-
sonnements de peu de valeur que j'ai entendus et lus con-
tre le canal de Suez ont aidé à me convaincre de la bonté
de notre cause et de la juste-se des opinions favorables.
Soyez assuré, Monsieur, que mes opinions sont toujours
celles que j'ai exprimées alors que j'ai eu le plaisir de
vous voir à Turin. C'est aussi avec une grande satis-
faction que je vous vois défendre toujours avec tant de
talent et de zèle cette belle cause. Laissez à ceux qui
ne veulent pas voir le plaisir de crier, quand bien
même ce serait un peu fort ; nous sommes bien près de
la fin.
Recevez, Monsieur, etc.
W. CONRAD,
Inspecteur, Directeur général du
Water-Staat, en Hollande.
LES VARIATIONS DE L'OPPOSITION ANGLAISE.
Une correspondance de Constantinople, sons la
date du 28 décembre, insérée dans le Daily-News du
6 janvier, contient, à propos de l'affaire de Suez, le
curieux passage suivant :
« Les Turcs semblent fort s'amuser du récent article
du Times sur le canal de Suez et du soin qu'on prend
de tous les côtés pour éviter de mentionner les objec-
tions réelles au projet. Ils demandent assez naturelle-
ment que peut-il importer à un ministère anglais qu'un
certain nombre de Français s'obstinent à dépenser 5
ou 50 millions sterl., à creuser un fossé en Égypte, qui ne
servira de rien quand il sera fait. Rire de leur obsti-
nation serait naturel assurément, mais intervenir di-
plomatiquement contre eux, c'est absurde. Personne ne
se soucie d'avouer franchement que l'Angleterre et la
Turquie ne désirent point voir une puissante colonie fran-
çaise établie sur la frontière entre l'Égypte et la Syrie,
commandant toute cette frontière et contrôlant la com-
munication avec la mer Rouge. La Turquie ne souhaite
pas trouver une population engagée dans ce qui serait
sans doute une entreprise agricole profitable dans ce
pays, mais soumise, par les capitulations, à la loi française
seulement et indépendante de la juridiction, soit de
l'Égypte, soit de la Turquie. Sans la rijole de service, cette
colonisation est impossible, et, cette rigole faite, le
temps que durerait l'exécution du canal n'est que d'une
importance secondaire, car le but politique serait at-
teint, et les profits de la culture des terres compenseraient
bientôt amplement tout l'argent dépensé dans les travaux du
canal. Qu'une telle colonie, sujette uniquement à la loi
française, ne pût longtemps exister sans se mettre en
collision avec les autorités locales ou sans donner ma-
tière à des réclamations d'indemnités, c'est ce qu'on ne
peut guère attendre ; le prétexte pour une occupation
militaire française serait bientôt trouvé ou créé ; et ce
que les ministres ici pensent être la véritable fin du
projet serait bientôt accompli. On semble pourtant d'ac-
cord de tous les côtés pour éloigner ce point de vue du
cas, quoiqu'en particulier personne ne paraisse le con-
tester. Ainsi la France défend le canal sur le l'idée » de
l'avantage commercial du monde entier ; l'Angleterre
s'y oppose sur le philanthropique motif qu'on ne doit
pas permettre aux actionnaires français d'engloutir leur
capital dans une entreprise visionnaire, et la Turquie
attend que les deux antagonistes soient arrivés à s'en-
tendre sur celui de ces sincères motifs qui doit pré-
valoir. »
Voici une nouvelle version et à laquelle nous ne
nous attendions pas. L'opposition anglaise sent si
bien le terrain se dérober sous ses pas, qu'elle en
cherche un autre sur lequel elle puisse poser son
pied chancelant. Ce n'est plus maintenant par le ca-
nal que la France veut s'emparer de l'Egypte, c'est
par la culture du désert : des Français viendront
s'établir sur les terres de la Compagnie ; ils cherche-
ront des querelles ; ils réclameront des indemnités,
et leur gouvernement interviendra par les armes.
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