Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-12-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 décembre 1859 15 décembre 1859
Description : 1859/12/15 (A4,N84). 1859/12/15 (A4,N84).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529519k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 371
combien de temps les actionnaires attendront-ils leurs
dividendes ? et d'où viendra pour lutter contre le sable
et la vase, l'argent que la conservation de l'œuvre né-
cessitera incessamment ?
à Si le canal de Suez était actuellement construit, si
l'on pouvait s'en servir avantageusement, c'est nous
par dessus toutes les autres nations qui en retirerions les
avantages. C'est nous en fait qui serions les princi-
paux rémunérateurs de l'affaire; les péages sortiraient
de notre poche ; cinq vaisseaux au moins sous pavillon
britannique traverseraient le canal, contre un bâtiment
sous tout autre pavillon. Comment donc, nous le de-
mandons, l'Angleterre, qu'on accuse de s'emparer avec
avidité de tous les points importants entre ses rivages
et l'Inde, pourrait-elle être supposée hostile à un projet
qui, s'il était ce que ses promoteurs s'imaginent, faci-
literait outre mesure le passage entre l'Orient et l'Oc-
cident?
» M. de Lesseps a lui-même déclaré que le caractère de
l'entreprise en question est strictement commercial, et
que ce caractère en constitue à la fois l'essence et la
garantie. Nous la considérons exactement sous le même
aspect. Nous la regardons comme nous regarderions
toute autre proposition de même nature, et quelque aven-
tureux que nous soyons, nous nous refusons à nous
embarquer dans la spéculation. Nous sommes convain-
cus qu'elle serait ruineuse, et que le préambule,
comme nous disons dans notre propre législation sur
les chemins de fer, c'est-à-dire l'exposé de ses motifs,
ne pourrait jamais être établi. Ce qui pourrait arriver
si l'on découvrait quelque agent plus rapide que la va-
peur , ou quelque combustible plus profitable que le
charbon, c'est ce que nous n'avons pas la prétention de
deviner ; mais il se peut qu'alors le Great-Eastern et ses
successeurs aient déjà établi de nouvelles communica-
tions avec l'Orient, et relégué complétement au second
plan la mer Rouge et l'isthme de Suez. »
RÉPONSE AU TIMES.
L'article ci-dessus du Times sur le canal de Suez
a fait du bruit dans le monde. Il a été porté au con-
tinent sur les ailes du télégraphe : toute la presse
s'en est emparée, l'a discuté, commenté, et partout il
a produit un effet dont ce journal n'a pas à s'ap-
plaudir.
Cet article n'ayant été publié dans les feuilles pé-
riodiques que par extraits, d'ailleurs très-larges et
très-suffisants pour lui garder son caractère et sa
portée, nous nous sommes fait un devoir de le sou-
mettre à nos lecteurs, littéralement et in extenso. Nous
ne voudrions pas que le Times pût nous accuser
d'avoir atténué ou écourté le moindre de ses argu-
ments ; c'est un procédé que nous n'avons cessé
d'observer scrupuleusement envers notre adver-
saire : nous avons toujours reproduit exactement ses
discussions sur le grand objet qui nous divise. Faisons
remarquer en passant que le Times n'a jamais abusé
de ses vastes colonnes pour nous payer de récipro-
cité.
Nous le comprenons : pour avoir quelque peu
raison devant son public, le Times a besoin de parler.
seul.
De ses considérations nous écartons d'abord ce qui
concerne l'occupation de Périm. Ce n'est ici ni le
lieu ni le moment de traiter ce sujet délicat ; il nous
suffit de constater que le Times ne prétend pas à la
propriété exclusive de cette position.
Quant au canal, résumons brièvement les déclara-
tions du Times.
Le projet est de ceux qui présentent le plus d'at-
traits sous toutes ses faces à l'esprit du peuple an-
glais ; il ouvrirait une magnifique carrière à l'art de
l'ingénieur et par conséquent à l'exercice de cette
puissance mécanique dont l'Angleterre est si fière ;
il offre la séduction à laquelle les Anglais sont le
plus sensibles, celle d'une opération par actions ; il
ne promet rien moins que l'accélération du trafic
entre l'Europe et l'Orient, et enfin s'il est un objet
qui tient au cœur de la nation britannique, c'est
l'établissement et l'entretien de la meilleure route
possible entre l'Angleterre et les Indes.
Le l'imes avoue qu'il y a là tout ce qui peut com-
plaire à ses concitoyens ; mais il va plus loin encore :
il reconnaît que si le canal de Suez peut être achevé,
personne ne s'en servira et n'y gagnera autant que
son propre pays ; il atteste que sur six vaisseaux de
toutes nations traversant le canal, cinq porteront le
pavillon britannique. Il avait déjà dit, quant à la
France, que pour un navire français il y passerait
dix navires anglais ; d'où il tire cette très-juste con-
clusion qu'on ne comprend pas que l'Angleterre
puisse être hostile à un semblable projet qui, exécuté,
faciliterait a outre mesure» le passage de l'Occident
à l'Orient.
Les choses étant ainsi, il semble que l'entente est
toute faite : si le monde et la France ont intérêt à
percer l'isthme de Suez, l'Angleterre y a un intérêt
dix fois plus considérable que la France, cinq fois plus
considérable que le monde entier. Logiquement, d'a-
près cela, le gouvernement anglais dans sa résistance
antérieure a commis une grosse bévue ; il est urgent
de la réparer, et le Times devait terminer en pressant
énergiquement le Fureign-Olfice d'expédier immédia-
tement les instructions nécessaires à son représentant
à Constantinople pour qu'il s'entendît sans retard avec
les ambassadeurs des autres puissances, à l'effet de
lever les dernières hésitations du sultan, uniquement
motivées par l'opposition anglaise.
Malheureusement le Times n'est pas ce logicien rec-
tiligne ; il se hâte de fuir ce terrain pour envisager
la question à un autre point de vue, Elle implique un
intérêt qui, à ses yeux, efface ou prime l'intérêt du
combien de temps les actionnaires attendront-ils leurs
dividendes ? et d'où viendra pour lutter contre le sable
et la vase, l'argent que la conservation de l'œuvre né-
cessitera incessamment ?
à Si le canal de Suez était actuellement construit, si
l'on pouvait s'en servir avantageusement, c'est nous
par dessus toutes les autres nations qui en retirerions les
avantages. C'est nous en fait qui serions les princi-
paux rémunérateurs de l'affaire; les péages sortiraient
de notre poche ; cinq vaisseaux au moins sous pavillon
britannique traverseraient le canal, contre un bâtiment
sous tout autre pavillon. Comment donc, nous le de-
mandons, l'Angleterre, qu'on accuse de s'emparer avec
avidité de tous les points importants entre ses rivages
et l'Inde, pourrait-elle être supposée hostile à un projet
qui, s'il était ce que ses promoteurs s'imaginent, faci-
literait outre mesure le passage entre l'Orient et l'Oc-
cident?
» M. de Lesseps a lui-même déclaré que le caractère de
l'entreprise en question est strictement commercial, et
que ce caractère en constitue à la fois l'essence et la
garantie. Nous la considérons exactement sous le même
aspect. Nous la regardons comme nous regarderions
toute autre proposition de même nature, et quelque aven-
tureux que nous soyons, nous nous refusons à nous
embarquer dans la spéculation. Nous sommes convain-
cus qu'elle serait ruineuse, et que le préambule,
comme nous disons dans notre propre législation sur
les chemins de fer, c'est-à-dire l'exposé de ses motifs,
ne pourrait jamais être établi. Ce qui pourrait arriver
si l'on découvrait quelque agent plus rapide que la va-
peur , ou quelque combustible plus profitable que le
charbon, c'est ce que nous n'avons pas la prétention de
deviner ; mais il se peut qu'alors le Great-Eastern et ses
successeurs aient déjà établi de nouvelles communica-
tions avec l'Orient, et relégué complétement au second
plan la mer Rouge et l'isthme de Suez. »
RÉPONSE AU TIMES.
L'article ci-dessus du Times sur le canal de Suez
a fait du bruit dans le monde. Il a été porté au con-
tinent sur les ailes du télégraphe : toute la presse
s'en est emparée, l'a discuté, commenté, et partout il
a produit un effet dont ce journal n'a pas à s'ap-
plaudir.
Cet article n'ayant été publié dans les feuilles pé-
riodiques que par extraits, d'ailleurs très-larges et
très-suffisants pour lui garder son caractère et sa
portée, nous nous sommes fait un devoir de le sou-
mettre à nos lecteurs, littéralement et in extenso. Nous
ne voudrions pas que le Times pût nous accuser
d'avoir atténué ou écourté le moindre de ses argu-
ments ; c'est un procédé que nous n'avons cessé
d'observer scrupuleusement envers notre adver-
saire : nous avons toujours reproduit exactement ses
discussions sur le grand objet qui nous divise. Faisons
remarquer en passant que le Times n'a jamais abusé
de ses vastes colonnes pour nous payer de récipro-
cité.
Nous le comprenons : pour avoir quelque peu
raison devant son public, le Times a besoin de parler.
seul.
De ses considérations nous écartons d'abord ce qui
concerne l'occupation de Périm. Ce n'est ici ni le
lieu ni le moment de traiter ce sujet délicat ; il nous
suffit de constater que le Times ne prétend pas à la
propriété exclusive de cette position.
Quant au canal, résumons brièvement les déclara-
tions du Times.
Le projet est de ceux qui présentent le plus d'at-
traits sous toutes ses faces à l'esprit du peuple an-
glais ; il ouvrirait une magnifique carrière à l'art de
l'ingénieur et par conséquent à l'exercice de cette
puissance mécanique dont l'Angleterre est si fière ;
il offre la séduction à laquelle les Anglais sont le
plus sensibles, celle d'une opération par actions ; il
ne promet rien moins que l'accélération du trafic
entre l'Europe et l'Orient, et enfin s'il est un objet
qui tient au cœur de la nation britannique, c'est
l'établissement et l'entretien de la meilleure route
possible entre l'Angleterre et les Indes.
Le l'imes avoue qu'il y a là tout ce qui peut com-
plaire à ses concitoyens ; mais il va plus loin encore :
il reconnaît que si le canal de Suez peut être achevé,
personne ne s'en servira et n'y gagnera autant que
son propre pays ; il atteste que sur six vaisseaux de
toutes nations traversant le canal, cinq porteront le
pavillon britannique. Il avait déjà dit, quant à la
France, que pour un navire français il y passerait
dix navires anglais ; d'où il tire cette très-juste con-
clusion qu'on ne comprend pas que l'Angleterre
puisse être hostile à un semblable projet qui, exécuté,
faciliterait a outre mesure» le passage de l'Occident
à l'Orient.
Les choses étant ainsi, il semble que l'entente est
toute faite : si le monde et la France ont intérêt à
percer l'isthme de Suez, l'Angleterre y a un intérêt
dix fois plus considérable que la France, cinq fois plus
considérable que le monde entier. Logiquement, d'a-
près cela, le gouvernement anglais dans sa résistance
antérieure a commis une grosse bévue ; il est urgent
de la réparer, et le Times devait terminer en pressant
énergiquement le Fureign-Olfice d'expédier immédia-
tement les instructions nécessaires à son représentant
à Constantinople pour qu'il s'entendît sans retard avec
les ambassadeurs des autres puissances, à l'effet de
lever les dernières hésitations du sultan, uniquement
motivées par l'opposition anglaise.
Malheureusement le Times n'est pas ce logicien rec-
tiligne ; il se hâte de fuir ce terrain pour envisager
la question à un autre point de vue, Elle implique un
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