Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-12-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 décembre 1859 15 décembre 1859
Description : 1859/12/15 (A4,N84). 1859/12/15 (A4,N84).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529519k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS.
383
» M. Stephenson prétendait, lui, à rencontre de la
commission internationale, composée de savants et des
ingénieurs les plus expérimentés de l'Europe, que le
canal de Suez était un projet chimérique et inexécuta-
ble; le Times, moins absolu que M. Stephenson, prend
seulement sous sa protection les capitaux engagés dans
cette grande entreprise : c'est déjà un progrès.
D Mais si le Times était de bonne foi, il avouerait que
les intérêts financiers qui se rattachent au canal de
Suez lui importent peu, puisque d'ailleurs la Compagnie
universelle a été fondée, à peu près exclusivement, par
des capitaux français. Il ajouterait qu'il faut, avant tout,
perpétuer la prépondérance de l'Angleterre dans les
Indes, et que c'est à cause de cette grande préoccupa-
tion nationale qu'il repousse systématiquement le projet
du canal des deux mers.
» Voilà ce que dirait le Times si sa franchise pouvait
s'allier avec l'égoïsme et l'orgueil britanniques. Qu'il
ne nous parle donc pas de sa sollicitude pour les ac-
tionnaires qui ont accordé, à juste titre, une confiance
illimitée à M. de Lesseps. Il sait aussi bien que nous et
que tout le monde, que le capital de fondation sera con-
sidérablement réduit, par suite des engagements con-
tractés envers la Compagnie universelle par les entre-
preneurs chargés des travaux ; il n'ignore pas davantage
que le transit entre les deux mers donnera des revenus
considérables; ce journal a donc menti une fois de plus
à sa conscience ; nous regrettons qu'il soit si peu jaloux
de son prestige et de sa dignité.
» Notre monde financier a fait justice avant nous de
l'article du Times, quoique ses préoccupations princi-
pales aient été dirigées vers l'intéressant spectacle
offert, cette semaine, par la Bourse de Paris, »
L'UNION n'est pas moins édifiée de la tendresse du
journal anglais pour nos capitalistes, et voici com-
ment elle en parle :
«Puisque la télégraphie privée l'a dit, répétons que le
Times veut bien ne plus considérer le percement de
l'isthme de Suez que comme une affaire purement com-
merciale et qu'il s'y oppose aujourd'hui par la seule et
unique raison que cette affaire « ne rapportera jamais
rien D. C'est dans l'intérêt des actionnaires qu'il parle.
Il ne veut que les empêcher de perdre leur argent. Au
fait, ce langage du Times est assez nouveau pour être
curieux. C'est la seconde explication que la feuille de
Londres consent à donner avec modestie, avec simpli-
cité au public français. La première avait trait à l'occu-
pation de Périm. Cela vaut assurément la peine qu'on le
remarque. »
Le Times ne trouve point meilleur accueil auprès de
l'AMI DE LA RELIGION.
« Le Times publie, au sujet du percement de l'isthme
de Suez, un nouvel article dans lequel il prétend ne
faire d'opposition à cette entrepr se qu'au point de vue
financier. Selon ce journal, la spéculation sera déplora-
ble ; il ne la repousse que dans l'intérêt des actionnaires,
et il ajoute que quand un peuple aussi versé que le
peuple anglais dans l'industrie et les affaires, fait une
pareille déclaration, son opinion doit faire autorité.
» Mais le Times prend trop de souci d'intérêts qui ne
partagent point ses appréhensions. Les actionnaires ont
apporté de tous les points de l'Europe à l'infatigable
M. de Lesseps leurs encouragements et leurs capitaux,
et ils sont tous prêts à braver les risques que redoute le
Times. »
Le MONITEUR DE LA FLOTTE cite avec approbation
les observations de l'OPINION NATIONALE.
Le SIÈCLE :
« En Égypte, on travaille à lever toutes les difficultés
qu'on a opposées au percement de l'isthme de Suez :
tâche facile si elles se réduisent à celles qu'a formulées
le Times : 1° Le canal de Suez est exécutable; 20 c'est une
mauvaise opération financière. Le Journal des Débats et
plusieurs autres font observer avec justesse que la pre-
mière question est résolue par les savants, et que la
seconde regarde les actionnaires. D'ailleurs, avant de
décider que le canal est inexécutable, il faut permettre
qu'on tente de l'exécuter. »
Le CONSTITUTIONNEL :
« On trouvera plus loin une citation d'un article du
Times, relatif à l'isthme de Suez. On remarquera que le
journal anglais y déclare ne faire aucune opposition
politique à cette entreprise, dont il conteste seulement
les avantages au point de vue financier. Nous pourrons
examiner la valeur de cette opinion du Times. Bornons-
nous à constater qu'il reconnait lui-même aujourd'hui
qu'aucune nation n'aurait plus d'intérêt que l'Angle-
terre au percement de l'isthme de Suez, et qu'il re-
nonce à présenter contré ce grand projet la moindre
objection d'un caractère politique.
» H.-MARIE MARTIN. «
Le NORD de Bruxelles, du 7, est fort explicite à
l'endroit des pensées du TIMES :
< Une dépêche de Londres, envoyée hier au soir à
Paris et à Bruxelles, prétendait que le Times, renonçant
à son opposition jalouse et intéressée, se ralliait enfin
au projet du canal de Suez. Il n'en est rien. Le Times ne
renonce nul!ement à son opposition, seulement il l'ex-
plique et cherche à la justifier, en l'attribuant exclusi-
vement à des scrupules financiers. « Nous sommes con-
vaincus, dit-il, que ce projet ne rapportera jamais ce
qu'il coûtera. C'est pour cela que nous y faisons opposi-
tion. Les Hollandais sont, sur ce point, du même avis
que nous. Même si on parvient à surmonter les difficultés
de l'exécution, l'économie de temps sera exceptionnelle
et se contre-balancera par des charges si lourdes, des
dangers de navigation si grands, des frais d'assurance
si élevés, et une consommation de charbon si considé-
rable, que ce sera toujours une mauvaise spéculation que
prendre la route du canal.
Il Le Times soutient que si le projet de M. de Lesseps
était réalisable, l'Angleterre y souscrirait avec empres-
sement, puisque plus que toute autre nation elle serait
à même de tirer parti de cette voie de communication
383
» M. Stephenson prétendait, lui, à rencontre de la
commission internationale, composée de savants et des
ingénieurs les plus expérimentés de l'Europe, que le
canal de Suez était un projet chimérique et inexécuta-
ble; le Times, moins absolu que M. Stephenson, prend
seulement sous sa protection les capitaux engagés dans
cette grande entreprise : c'est déjà un progrès.
D Mais si le Times était de bonne foi, il avouerait que
les intérêts financiers qui se rattachent au canal de
Suez lui importent peu, puisque d'ailleurs la Compagnie
universelle a été fondée, à peu près exclusivement, par
des capitaux français. Il ajouterait qu'il faut, avant tout,
perpétuer la prépondérance de l'Angleterre dans les
Indes, et que c'est à cause de cette grande préoccupa-
tion nationale qu'il repousse systématiquement le projet
du canal des deux mers.
» Voilà ce que dirait le Times si sa franchise pouvait
s'allier avec l'égoïsme et l'orgueil britanniques. Qu'il
ne nous parle donc pas de sa sollicitude pour les ac-
tionnaires qui ont accordé, à juste titre, une confiance
illimitée à M. de Lesseps. Il sait aussi bien que nous et
que tout le monde, que le capital de fondation sera con-
sidérablement réduit, par suite des engagements con-
tractés envers la Compagnie universelle par les entre-
preneurs chargés des travaux ; il n'ignore pas davantage
que le transit entre les deux mers donnera des revenus
considérables; ce journal a donc menti une fois de plus
à sa conscience ; nous regrettons qu'il soit si peu jaloux
de son prestige et de sa dignité.
» Notre monde financier a fait justice avant nous de
l'article du Times, quoique ses préoccupations princi-
pales aient été dirigées vers l'intéressant spectacle
offert, cette semaine, par la Bourse de Paris, »
L'UNION n'est pas moins édifiée de la tendresse du
journal anglais pour nos capitalistes, et voici com-
ment elle en parle :
«Puisque la télégraphie privée l'a dit, répétons que le
Times veut bien ne plus considérer le percement de
l'isthme de Suez que comme une affaire purement com-
merciale et qu'il s'y oppose aujourd'hui par la seule et
unique raison que cette affaire « ne rapportera jamais
rien D. C'est dans l'intérêt des actionnaires qu'il parle.
Il ne veut que les empêcher de perdre leur argent. Au
fait, ce langage du Times est assez nouveau pour être
curieux. C'est la seconde explication que la feuille de
Londres consent à donner avec modestie, avec simpli-
cité au public français. La première avait trait à l'occu-
pation de Périm. Cela vaut assurément la peine qu'on le
remarque. »
Le Times ne trouve point meilleur accueil auprès de
l'AMI DE LA RELIGION.
« Le Times publie, au sujet du percement de l'isthme
de Suez, un nouvel article dans lequel il prétend ne
faire d'opposition à cette entrepr se qu'au point de vue
financier. Selon ce journal, la spéculation sera déplora-
ble ; il ne la repousse que dans l'intérêt des actionnaires,
et il ajoute que quand un peuple aussi versé que le
peuple anglais dans l'industrie et les affaires, fait une
pareille déclaration, son opinion doit faire autorité.
» Mais le Times prend trop de souci d'intérêts qui ne
partagent point ses appréhensions. Les actionnaires ont
apporté de tous les points de l'Europe à l'infatigable
M. de Lesseps leurs encouragements et leurs capitaux,
et ils sont tous prêts à braver les risques que redoute le
Times. »
Le MONITEUR DE LA FLOTTE cite avec approbation
les observations de l'OPINION NATIONALE.
Le SIÈCLE :
« En Égypte, on travaille à lever toutes les difficultés
qu'on a opposées au percement de l'isthme de Suez :
tâche facile si elles se réduisent à celles qu'a formulées
le Times : 1° Le canal de Suez est exécutable; 20 c'est une
mauvaise opération financière. Le Journal des Débats et
plusieurs autres font observer avec justesse que la pre-
mière question est résolue par les savants, et que la
seconde regarde les actionnaires. D'ailleurs, avant de
décider que le canal est inexécutable, il faut permettre
qu'on tente de l'exécuter. »
Le CONSTITUTIONNEL :
« On trouvera plus loin une citation d'un article du
Times, relatif à l'isthme de Suez. On remarquera que le
journal anglais y déclare ne faire aucune opposition
politique à cette entreprise, dont il conteste seulement
les avantages au point de vue financier. Nous pourrons
examiner la valeur de cette opinion du Times. Bornons-
nous à constater qu'il reconnait lui-même aujourd'hui
qu'aucune nation n'aurait plus d'intérêt que l'Angle-
terre au percement de l'isthme de Suez, et qu'il re-
nonce à présenter contré ce grand projet la moindre
objection d'un caractère politique.
» H.-MARIE MARTIN. «
Le NORD de Bruxelles, du 7, est fort explicite à
l'endroit des pensées du TIMES :
< Une dépêche de Londres, envoyée hier au soir à
Paris et à Bruxelles, prétendait que le Times, renonçant
à son opposition jalouse et intéressée, se ralliait enfin
au projet du canal de Suez. Il n'en est rien. Le Times ne
renonce nul!ement à son opposition, seulement il l'ex-
plique et cherche à la justifier, en l'attribuant exclusi-
vement à des scrupules financiers. « Nous sommes con-
vaincus, dit-il, que ce projet ne rapportera jamais ce
qu'il coûtera. C'est pour cela que nous y faisons opposi-
tion. Les Hollandais sont, sur ce point, du même avis
que nous. Même si on parvient à surmonter les difficultés
de l'exécution, l'économie de temps sera exceptionnelle
et se contre-balancera par des charges si lourdes, des
dangers de navigation si grands, des frais d'assurance
si élevés, et une consommation de charbon si considé-
rable, que ce sera toujours une mauvaise spéculation que
prendre la route du canal.
Il Le Times soutient que si le projet de M. de Lesseps
était réalisable, l'Angleterre y souscrirait avec empres-
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