Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-12-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 décembre 1859 01 décembre 1859
Description : 1859/12/01 (A4,N83). 1859/12/01 (A4,N83).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65295185
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 363
prêt. Pendant ce tamps-là, le pavillon européen est
forcé à de longs et pénibles mois de traversée, de
parcourir le vaste contour de l'Afrique pour arriver
seulement jusqu'à la mer des Indes : la jalousie de
l'Angleterre contre la France pourrait-elle l'aveu-
gler jusqu'au bout sur la réalité et la nature des
dangers qui la menacent ? Et, dans tous les cas, la
France pourrait-elle consentir à se laisser fermer plus
longtemps une route qui lui est indispensable pour
figurer dans ces régions nouvelles avec l'ascendant
et la dignité qui lui appartiennent ? Le moment n'est-
il pas arrivé où l'Angleterre et la France ont un
ég'al intérêt à abréger de 3,000 lieues l'espace qui
les sépare du détroit de la Sonde ?
Quels sont cependant les résultats dès à présent
ressentis de cet immense éloignement ? Le correspon-
dant du Times les signale : les Japonnais ne voient
pas avec plus de plaisir que les Chinois l'introduc-
tion du commerce étranger dans leur pays ; déjà des
actes de violence et des meurtres ont été commis ;
la sécurité des représentants européens est menacée ;
ils restent isolés dans leurs postes et au milieu de
leurs dangers, sans le concours et la présence du
pavillon national, qui seul pourrait leur assurer le
crédit et le respect. Le pavillon russe est la seule
protection qu'ils possèdent, et voici en quels termes
s'exprime à ce sujet, et en concluant, la correspon-
dance que nous avons reproduite déjà :
« Dans l'état présent des affaires en Europe, ce serait
» certainement une étrange éventualité si l'Angleterre,
» la France et l'Amérique ensemble devaient à l'inter-
» vention d'un gouverneur général de la Sibérie et à
» la présence imprévue d'une puissante escadre russe, la
» sûreté personnelle de leurs agents diplomatiques au
» Japon, ainsi que la possibilité de maintenir leurs po-
li sitions. Abandonnés comme ils le sont, totalement
n dépourvus de la protection de leurs gouvernements
) parmi tant d'éléments hostiles , ils peuvent passer
» la crise d'un moment. Mais ils seront bientôt entou-
Il rés par des difficultés qu'une médiocre somme depré-
» voyance politique doit ranger parmi les possibilités
» sinon parmi les certitudes, si l'on se rappelle que leur
Il objet est d'établir des relations toutes nouvelles avec
» un peuple tel que les Japonais, si longtemps et si
» obstinément retranchés par leur volonté de tout con-
» tact avec les nations étrangères.
» Pourtant en face de tout cela, les consuls et les
» agents diplomatiques sont expédiés, dispersés le long
» de la côte, et laissés ii se débattre comme ils pour-
» ront avec un bon succès ou un mauvais résultat,
» selon la chance ou le destin. Que ceci provienne de
n l'indifférence de notre ministère ou de fâcheuses com-
It plications intervenant dans des arrangements proje-
» tés, il est impossible de ne point présager l'issue
» comme déplorable, et cela fournit une preuve frap-
» pante combien dans ces missions éloignées tout dé-
» pend du caractère, du .courage, des ressources et de la
» confiance en soi, des agents choisis pour ces postes
» difficiles. Même sans être oubliés ou entièrement né-
» gligés par leur gouvernement trop sollicité par des
» événements plus voisins, pour accorder le temps ou
» l'attention nécessaires à des événements qui se passent
» à l'extrémité du monde, ils sont toujours forcément
a exposés à une concurrence fortuite d'événements
Il malheureux, embarras imprévus six mois aupara-
» vant. Pourtant dans chacun de ces événements ils ne
» doivent attendre d'autre secours que d'eux-mêmes,
» et non d'un gouvernement éloigné de 7 ou 8,000
» lieues, et qui peut tout au plus donner son approba-
» tion ou sa censure après que le danger a été encouru,
» et que les mesures qu'il exigeait ou suggérait ont
» reçu leur plein effet, Le cours des événements au
a Japon dans le temps présent, et l'aspect général des
» affaires avec une couple de missions isolées dans le
» corps de sa grande capitale, inspirent inévitablement
» ces réflexions. »
Si ce tableau est vrai pour le Japon, il est à peu
près aussi vrai pour la Chine. C'est dans la multi-
plicité des pavillons civilisés sur ces mers demi-bar-
bares ; c'est sur le concours réciproque et l'appui
mutuel qu'ils se prêteront que peuvent s'établir la
sécurité des relations, l'ascendant et l'autorité des re-
présentants de l'Europe parmi ces peuples. Sur les
7,000 lieues qui nous séparent de ces contrées et en
même temps en éloignent le mouvement européen, la
Providence nous offre à point un raccourcissement de
3,000 lieues, et il se trouve quelques hommes pour
rejeter avec colère ou hypocrisie ce bienfait de la
prévoyante Providence.
JULES ROSÉ.
LE MINISTÈRE ANGLAIS.
On lit dans la correspondance de l'lndépendance
belge, sous la date du 20 novembre :
« Le gouvernement anglais est livré en ce moment
aux malaises d'une situation politique qui ne se produit
que très-rarement pendant l'absence du parlement. Une
crise ministérielle semble imminente. Du moins, on en
aperçoit déjà les symptômes, et les causes en sont con-
nues de tout le monde.
a Le cabinet est complétement divisé sur deux ques-
tions. La première est celle de Chine. On se rappelle
que cette question provoqua déjà une première fois, en
1851, un changement de cabinet. Plusieurs des minis-
tres actuels soutinrent alors les griefs de l'opposition et
votèrent avec elle, tandis que d'autres faisaient partie
du gouvernement. Le grave événement du combat de
Peï-Ho ne les a pas ralliés tous à la même opinion. Des
dissentiments se manifestent encore aujourd'hui au su-
jet de la nouvelle expédition de Chine. Les ministres
ne parviennent pas à se mettre d'accord sur les propor-
tions de cette expédition, fort contestée par des hom-
mes très-compétents, et sur le but final qu'elle doit se
proposer.
D Sur l'autre question, le dissentiment est encore plus
prêt. Pendant ce tamps-là, le pavillon européen est
forcé à de longs et pénibles mois de traversée, de
parcourir le vaste contour de l'Afrique pour arriver
seulement jusqu'à la mer des Indes : la jalousie de
l'Angleterre contre la France pourrait-elle l'aveu-
gler jusqu'au bout sur la réalité et la nature des
dangers qui la menacent ? Et, dans tous les cas, la
France pourrait-elle consentir à se laisser fermer plus
longtemps une route qui lui est indispensable pour
figurer dans ces régions nouvelles avec l'ascendant
et la dignité qui lui appartiennent ? Le moment n'est-
il pas arrivé où l'Angleterre et la France ont un
ég'al intérêt à abréger de 3,000 lieues l'espace qui
les sépare du détroit de la Sonde ?
Quels sont cependant les résultats dès à présent
ressentis de cet immense éloignement ? Le correspon-
dant du Times les signale : les Japonnais ne voient
pas avec plus de plaisir que les Chinois l'introduc-
tion du commerce étranger dans leur pays ; déjà des
actes de violence et des meurtres ont été commis ;
la sécurité des représentants européens est menacée ;
ils restent isolés dans leurs postes et au milieu de
leurs dangers, sans le concours et la présence du
pavillon national, qui seul pourrait leur assurer le
crédit et le respect. Le pavillon russe est la seule
protection qu'ils possèdent, et voici en quels termes
s'exprime à ce sujet, et en concluant, la correspon-
dance que nous avons reproduite déjà :
« Dans l'état présent des affaires en Europe, ce serait
» certainement une étrange éventualité si l'Angleterre,
» la France et l'Amérique ensemble devaient à l'inter-
» vention d'un gouverneur général de la Sibérie et à
» la présence imprévue d'une puissante escadre russe, la
» sûreté personnelle de leurs agents diplomatiques au
» Japon, ainsi que la possibilité de maintenir leurs po-
li sitions. Abandonnés comme ils le sont, totalement
n dépourvus de la protection de leurs gouvernements
) parmi tant d'éléments hostiles , ils peuvent passer
» la crise d'un moment. Mais ils seront bientôt entou-
Il rés par des difficultés qu'une médiocre somme depré-
» voyance politique doit ranger parmi les possibilités
» sinon parmi les certitudes, si l'on se rappelle que leur
Il objet est d'établir des relations toutes nouvelles avec
» un peuple tel que les Japonais, si longtemps et si
» obstinément retranchés par leur volonté de tout con-
» tact avec les nations étrangères.
» Pourtant en face de tout cela, les consuls et les
» agents diplomatiques sont expédiés, dispersés le long
» de la côte, et laissés ii se débattre comme ils pour-
» ront avec un bon succès ou un mauvais résultat,
» selon la chance ou le destin. Que ceci provienne de
n l'indifférence de notre ministère ou de fâcheuses com-
It plications intervenant dans des arrangements proje-
» tés, il est impossible de ne point présager l'issue
» comme déplorable, et cela fournit une preuve frap-
» pante combien dans ces missions éloignées tout dé-
» pend du caractère, du .courage, des ressources et de la
» confiance en soi, des agents choisis pour ces postes
» difficiles. Même sans être oubliés ou entièrement né-
» gligés par leur gouvernement trop sollicité par des
» événements plus voisins, pour accorder le temps ou
» l'attention nécessaires à des événements qui se passent
» à l'extrémité du monde, ils sont toujours forcément
a exposés à une concurrence fortuite d'événements
Il malheureux, embarras imprévus six mois aupara-
» vant. Pourtant dans chacun de ces événements ils ne
» doivent attendre d'autre secours que d'eux-mêmes,
» et non d'un gouvernement éloigné de 7 ou 8,000
» lieues, et qui peut tout au plus donner son approba-
» tion ou sa censure après que le danger a été encouru,
» et que les mesures qu'il exigeait ou suggérait ont
» reçu leur plein effet, Le cours des événements au
a Japon dans le temps présent, et l'aspect général des
» affaires avec une couple de missions isolées dans le
» corps de sa grande capitale, inspirent inévitablement
» ces réflexions. »
Si ce tableau est vrai pour le Japon, il est à peu
près aussi vrai pour la Chine. C'est dans la multi-
plicité des pavillons civilisés sur ces mers demi-bar-
bares ; c'est sur le concours réciproque et l'appui
mutuel qu'ils se prêteront que peuvent s'établir la
sécurité des relations, l'ascendant et l'autorité des re-
présentants de l'Europe parmi ces peuples. Sur les
7,000 lieues qui nous séparent de ces contrées et en
même temps en éloignent le mouvement européen, la
Providence nous offre à point un raccourcissement de
3,000 lieues, et il se trouve quelques hommes pour
rejeter avec colère ou hypocrisie ce bienfait de la
prévoyante Providence.
JULES ROSÉ.
LE MINISTÈRE ANGLAIS.
On lit dans la correspondance de l'lndépendance
belge, sous la date du 20 novembre :
« Le gouvernement anglais est livré en ce moment
aux malaises d'une situation politique qui ne se produit
que très-rarement pendant l'absence du parlement. Une
crise ministérielle semble imminente. Du moins, on en
aperçoit déjà les symptômes, et les causes en sont con-
nues de tout le monde.
a Le cabinet est complétement divisé sur deux ques-
tions. La première est celle de Chine. On se rappelle
que cette question provoqua déjà une première fois, en
1851, un changement de cabinet. Plusieurs des minis-
tres actuels soutinrent alors les griefs de l'opposition et
votèrent avec elle, tandis que d'autres faisaient partie
du gouvernement. Le grave événement du combat de
Peï-Ho ne les a pas ralliés tous à la même opinion. Des
dissentiments se manifestent encore aujourd'hui au su-
jet de la nouvelle expédition de Chine. Les ministres
ne parviennent pas à se mettre d'accord sur les propor-
tions de cette expédition, fort contestée par des hom-
mes très-compétents, et sur le but final qu'elle doit se
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