Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-08-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 août 1859 15 août 1859
Description : 1859/08/15 (A4,N76). 1859/08/15 (A4,N76).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65295118
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
256 L'ISTHME DE SUEZ.
finlandais dont les chances de la guerre avaient été
malheureuses.
Un marchand russe du nom de Strogonoff fonda un
comptoir dans les monts Ourals et encouragea les
courses hardies du Cosaque Jermack-Semofejeff. C'est
à ce moment que remonte l'origine de Tobolsk qui de-
vint la base des opérations du conquérant de la Si-
bérie. BientÔt Tomsk,Jeneiseisk furent fondés par ceux-
là mêmes qui s'étaient aventurés sur des fleuves en-
core inconnus, dont l'un, par son courant rapide, con-
duisit Dmitri- Bapiloff à reconnaître la mer Glaciale.
Toutes ces découvertes exaltèrent les esprits, et
donnèrent une nouvelle impulsion aux chercheurs
d'aventures et de fortunes rapides. La paix de West-
phalie en accrut encore le nombre. C'est à ce moment
qu'il faut placer les excursions de deux Cosaques cé-
lèbres, Boamyschland et Dfschewff,qui reconnurent les
monts Altaï, et parcourant tout le nord-est, ne s'ar-
rêtèrent qu'au détroit qui fut dans la suite appelé
Behring, du nom du navigateur intrépide que
Pierre Ier, ardent aux recherches géographiques,
avait envoyé au nord, pour ajouter à sa gloire la dé-
couverte du pôle.
Ce sont ces deux Cosaques qui jetèrent les fonde-
ments d'Irkoursk; peu après ils bàtirent le fort de
Nerschinsk, sur la Schilka, rivière qui les conduisit à
la reconnaissance et à la conquête du fleuve Amur.
On vit alors des trains de bois emportant les conqué-
rants du Kamtschatka !
Cependant, des hommes distingués de l'Allemagne
étaient appelés par les tsars à visiter scientifique-
ment la Sibérie; c'est ainsi que les travaux les plus
intéressants sur ce vaste pays rappellent à la mé-
moire les noms illustres des Messer Schmidt, des Gem-
lin, des Millier, des Fischer, des Steller, des Plesner,
des Pallas, des Georgi, de Humboldt même, sans ou-
blier le voyage si intéressant de notre compatriote
l'abbé CHAPPE D'AUTEROCHE.
Un auteur allemand, remettant en souvenir cette
coopération scientifique, se récriait avec amertume
contre cette boutade de l'empereur Nicolas : Les Al-
lemancls ont été un grand malheur pour la Russie !
Néanmoins, l'Allemagne a fourni à la Russie des
alliances utiles, des coopérateurs habiles et des colons
intelligents qui font partout prospérer la terre, ou
féconder les travaux des mines !
C'est ainsi que les tsars jouissent de la possession
tranquille de la Sibérie et s'avancent, de jour en jour
plus au sud. Ils ne veulent pas seulement être les voi-
sins des Chinois, mais ils tiennent beaucoup surtout
à se rapprocher des riches vallées de l'Inde. Dans l'es-
pace d'un siècle et demi, la mer Caspienne est de-
venue un lac russe, la Pologne, l'Arménie, la Géorgie,
le.-} provinces de Mingrclie, de Guriel, d'lremethie sont
devenues propriétés de la couronne de Moscovie, une
partie du Caucase est domptée, et les baïonnettes
russes brillent au pied du mont Ararat. Les schas de
Téhéran sont placés sous l'influence politique de
Saint-Pétersbourg, les khans les plus orgueilleux
des steppes de la Turcomanie, comme le khan de
Khiva, se sont rangés sous le vassjlage des tsaiss I
Dans les îles de la mer d'Aral on aperçoit de toutes
parts les bouches des canons russes, et les eaux de
cette mer, dont les affluents peuvent être remontés
jusqu'aux sources du Gange, reflètent les couleurs
des navires russes !
La ville sainte de Boukhara, et l'ancienne capitale
de Tamerlan, Samarcande, ouvrent leurs bazars au
commerce russe et reçoivent les caravanes qui
viennent au nom du khan blanc.
Les TurcQmans qui sont fatigués de cette marche
ascendante de la Russie, se voient menacés aujourr
d'hui d'une armée de 80,000 hommes, destinés à les
châtier de leur mauvais vouloir. Il y a quelques
années que le commerce russe avec la Chine était cir-
conscrit aux murs deKiatka; aujourd'hui il se fait
sur toute l'étendue des frontières de la Chine.
Utilisant la rébellion des Tao-Ping contre l'empe-
reur de la Chine, le gouvernement russe, qui a placé
des forces respectables sur la frontière, fait partager
ses opinions au gouvernement du Céleste-Empire.
Toutes ces influences et toutes ces conquêtes suc-
cessives ne satisfaisaient point les désirs de la Russie;
celle-ci éprouvait plus que jamais le besoin de deve-
nir une puissance maritime.
La prise de possession des eaux de l'Amur offrait des
perspectives certaines à cette nécessité de sa position.
Depuis le jour où Nerschinsk était devenue une ville
puissante par ses mines et par son industrie, les
Russes comprirent l'importance de l'Amur après la
guerre de Crimée, pour obtenir une part de l'empire
de la mer. On se remit en mémoire un manuscrit pré-
senté à l'impératrice Anne, où l'on développait les
vues de Pierre Ier, et la grande utilité d'un fleuve dont
la navigation libre, en tous temps, met la Russie en
communication avec toutes les mers, et présentait au
commerce russe des débouchés journaliers avec les
peuples industrieux de la Chine et du Japon. On pou-
vait avoir là aussi un point d'appui et exercer une
puissante direction contre l'Inde, dans le cas d'un con-
flit avec la puissance anglaise, et enfin, de là, on
donnait la main à cette puissance continuellement
florissante, née du génie à jamais illustre de Was-
hington !
Mauchal (de Lunéville).
(La suite au prochain numéro.)
Le Gérant : ERNEST DESPLACI
PARIS. » IHPfilUERlE CENTBALE DE NAPOLÉON czaix ar C*, RUE BERGÈRE, 20
finlandais dont les chances de la guerre avaient été
malheureuses.
Un marchand russe du nom de Strogonoff fonda un
comptoir dans les monts Ourals et encouragea les
courses hardies du Cosaque Jermack-Semofejeff. C'est
à ce moment que remonte l'origine de Tobolsk qui de-
vint la base des opérations du conquérant de la Si-
bérie. BientÔt Tomsk,Jeneiseisk furent fondés par ceux-
là mêmes qui s'étaient aventurés sur des fleuves en-
core inconnus, dont l'un, par son courant rapide, con-
duisit Dmitri- Bapiloff à reconnaître la mer Glaciale.
Toutes ces découvertes exaltèrent les esprits, et
donnèrent une nouvelle impulsion aux chercheurs
d'aventures et de fortunes rapides. La paix de West-
phalie en accrut encore le nombre. C'est à ce moment
qu'il faut placer les excursions de deux Cosaques cé-
lèbres, Boamyschland et Dfschewff,qui reconnurent les
monts Altaï, et parcourant tout le nord-est, ne s'ar-
rêtèrent qu'au détroit qui fut dans la suite appelé
Behring, du nom du navigateur intrépide que
Pierre Ier, ardent aux recherches géographiques,
avait envoyé au nord, pour ajouter à sa gloire la dé-
couverte du pôle.
Ce sont ces deux Cosaques qui jetèrent les fonde-
ments d'Irkoursk; peu après ils bàtirent le fort de
Nerschinsk, sur la Schilka, rivière qui les conduisit à
la reconnaissance et à la conquête du fleuve Amur.
On vit alors des trains de bois emportant les conqué-
rants du Kamtschatka !
Cependant, des hommes distingués de l'Allemagne
étaient appelés par les tsars à visiter scientifique-
ment la Sibérie; c'est ainsi que les travaux les plus
intéressants sur ce vaste pays rappellent à la mé-
moire les noms illustres des Messer Schmidt, des Gem-
lin, des Millier, des Fischer, des Steller, des Plesner,
des Pallas, des Georgi, de Humboldt même, sans ou-
blier le voyage si intéressant de notre compatriote
l'abbé CHAPPE D'AUTEROCHE.
Un auteur allemand, remettant en souvenir cette
coopération scientifique, se récriait avec amertume
contre cette boutade de l'empereur Nicolas : Les Al-
lemancls ont été un grand malheur pour la Russie !
Néanmoins, l'Allemagne a fourni à la Russie des
alliances utiles, des coopérateurs habiles et des colons
intelligents qui font partout prospérer la terre, ou
féconder les travaux des mines !
C'est ainsi que les tsars jouissent de la possession
tranquille de la Sibérie et s'avancent, de jour en jour
plus au sud. Ils ne veulent pas seulement être les voi-
sins des Chinois, mais ils tiennent beaucoup surtout
à se rapprocher des riches vallées de l'Inde. Dans l'es-
pace d'un siècle et demi, la mer Caspienne est de-
venue un lac russe, la Pologne, l'Arménie, la Géorgie,
le.-} provinces de Mingrclie, de Guriel, d'lremethie sont
devenues propriétés de la couronne de Moscovie, une
partie du Caucase est domptée, et les baïonnettes
russes brillent au pied du mont Ararat. Les schas de
Téhéran sont placés sous l'influence politique de
Saint-Pétersbourg, les khans les plus orgueilleux
des steppes de la Turcomanie, comme le khan de
Khiva, se sont rangés sous le vassjlage des tsaiss I
Dans les îles de la mer d'Aral on aperçoit de toutes
parts les bouches des canons russes, et les eaux de
cette mer, dont les affluents peuvent être remontés
jusqu'aux sources du Gange, reflètent les couleurs
des navires russes !
La ville sainte de Boukhara, et l'ancienne capitale
de Tamerlan, Samarcande, ouvrent leurs bazars au
commerce russe et reçoivent les caravanes qui
viennent au nom du khan blanc.
Les TurcQmans qui sont fatigués de cette marche
ascendante de la Russie, se voient menacés aujourr
d'hui d'une armée de 80,000 hommes, destinés à les
châtier de leur mauvais vouloir. Il y a quelques
années que le commerce russe avec la Chine était cir-
conscrit aux murs deKiatka; aujourd'hui il se fait
sur toute l'étendue des frontières de la Chine.
Utilisant la rébellion des Tao-Ping contre l'empe-
reur de la Chine, le gouvernement russe, qui a placé
des forces respectables sur la frontière, fait partager
ses opinions au gouvernement du Céleste-Empire.
Toutes ces influences et toutes ces conquêtes suc-
cessives ne satisfaisaient point les désirs de la Russie;
celle-ci éprouvait plus que jamais le besoin de deve-
nir une puissance maritime.
La prise de possession des eaux de l'Amur offrait des
perspectives certaines à cette nécessité de sa position.
Depuis le jour où Nerschinsk était devenue une ville
puissante par ses mines et par son industrie, les
Russes comprirent l'importance de l'Amur après la
guerre de Crimée, pour obtenir une part de l'empire
de la mer. On se remit en mémoire un manuscrit pré-
senté à l'impératrice Anne, où l'on développait les
vues de Pierre Ier, et la grande utilité d'un fleuve dont
la navigation libre, en tous temps, met la Russie en
communication avec toutes les mers, et présentait au
commerce russe des débouchés journaliers avec les
peuples industrieux de la Chine et du Japon. On pou-
vait avoir là aussi un point d'appui et exercer une
puissante direction contre l'Inde, dans le cas d'un con-
flit avec la puissance anglaise, et enfin, de là, on
donnait la main à cette puissance continuellement
florissante, née du génie à jamais illustre de Was-
hington !
Mauchal (de Lunéville).
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Le Gérant : ERNEST DESPLACI
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