Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-06-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 juin 1859 15 juin 1859
Description : 1859/06/15 (A4,N72). 1859/06/15 (A4,N72).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529507c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
178 L'ISTHME DE SUEZ,
parlé et voté en faveur de la motion de M. Rœbuck,
tendant à interdire au gouvernement toute opposition
contre le projet soit à Constantinople soit au Caire.
Le public se rappelle certainement cette discussion
mémorable où il a été démontré avec la puissance la
plus victorieuse que l'Angleterre n'avait rien à crain-
dre et avait beaucoup à gagner dans le percement
de l'isthme. Si nous jetons les yeux sur la liste des
membres qui ont voté pour la motion, nous y trou-
vons les personnages les plus considérables et les
plus influents du parti libéral, sans le concours des-
quels toute combinaison ministérielle en ce sens n'est
pas possible. Lord Palmerston lui-même ne peut
manquer de ressentir l'influence de cet état de choses
et nous croyons pouvoir affirmer qu'il ne peut orga-
niser un cabinet viable et rester au pouvoir qu'en
rompant avec toutes les vieilles traditions d'une poli-
tique exclusive et impopulaire. Nous attendons avec
impatience la publication définitive des noms qui
composeront ce cabinet, et tout nous donne le droit
de compter que le canal de Suez y trouvera une ma-
jorité de défenseurs qui ramèneront la politique à l'es-
prit dont se sont inspiras, dans la question qui nous
intéresse, à un si haut point, les discours de M. Glad-
stone, de lord John Russell et de leurs amis.
ERNEST DESPLACES.
CHRONIQUE DE L'ISTHME.
Nous avons aujourd'hui peu de renseignements
d'Egypte à communiquer à nos lecteurs; ils se résu-
ment en quelques mots. Tout présente l'aspect le plus
satisfaisant pour les opérations ultérieures.
Le président de la Compagnie universelle , assisté
des administrateurs qui sont restés auprès de lui, tra-
vaille sans relâche à tout ce qui concerne le règle-
ment et l'organisation de l'administration de la com-
pagnie en Egypte. La délivrance du matériel destiné
à l'exécution des premiers travaux, et déposé dans
les magasins du vice-roi, est désormais un fait ac-
compli. La remise en a été faite au représentant
de la Compagnie, et il a été dressé procès-verbal de
cette remise.
M. de Lesseps s'était rendu le 28 mai à bord d'un
bateau à vapeur qui allait le transporter à Damiette,
d'où il devait partir pour Port-Saïd. Les travaux ,
dans cette partie de l'isthme, marchent avec une très-
satisfaisante régularité. L'érection du phare se pour-
suit activement et la présence de M. de Lesseps n'a
pas manqué de donner une nouvelle impulsion aux
travailleurs. Un médecin spécial avait été attaché à
la brigade d'ouvriers qui occupe ce point, non que
l'état sanitaire n'y soit excellent, mais uniquement
dans le but d'assurer les soins médicaux à ceux des
travailleurs qui pourraient être victimes d'un acci
dent.
S. A. le vice-roi est allé visiter Suez le 27 mai. On
pensait qu'un peu plus tard il se dirigerait du côté
de Damieite, où probablement M. de Lesseps s'avan-
cera à sa rencontre et aura une conférence avec lui.
Du reste, la présence de M. de Lesseps en Egypte
se fait journellement ressentir par l'utilité de ses ré-
sultats.
Nous ne nous trompions point en pressentant que
la démarche du consul d'Autriche auprès du gouver-
nement égyptien, à propos de l'ouverture des travaux
du canal, était un acte en quelque sorte personnel,
inspiré par des influences que tout le monde devine ,
mais qui n'avait rien de commun avec ses instructions.
Nos correspondances d'Alexandrie sont affirmatives
sur ce point. Le consul d'Autriche a pensé peut-être
qu'il élait habile, dans les circonstances présentes,
de montrer quelque complaisance à ces préjug's qui
s'attachent par des ressorts occultes à entraver la
compagnie et la volonté du vice-roi dans l'accom-
plissement de leur œuvre. Cet incident a eu un ca-
ractère si peu sérieux qu'il n'en est plus question et
nous sommes convaincus que dans cette occasion le
consul de Sa Majesté apostolique ne s'est pas recom-
mandé auprès de son gouvernement.
Le sacrifice national par lequel cet agent a cru,
sans doute, rendre favorable à l'Autriche les adver-
saires du canal de Suez ne parait pas non plus avoir
rencontré une grande attention ni porté de grands
fruits en Angleterre. M. le consul d'Autriche en
peut acquérir la conviction dans les lignes suivan-
tes publiées par le Times du 13 juin courant :
(c Les Autrichiens ne se sont pas montrés de taille
» à lutter contre les Français. Peut-être d'ici à quel-
» ques mois l'Autriche ne sera pas plus puissance
» italienne que la Prusse. Les motifs qui nous ren-
» daient opposés à la France alors qu'elle paraissait
» chercher la guerre, pourraient nous rendre hostiles
» à l'Autriche si ce pays voulait y persister. Le gOll-
» vernement anglais peut penser, d'après les faits,
» que les Autrichiens sont au-dessous des Français,
» et qu'ils devraient rendre la paix au monde en
évacuant l'Italie. S'il est évident que les Autrichiens
» doivent un jour quitter définitivement l'Italie, le
» plus tôt sera le meilleur. »
En France, la dernière résolution prise par le conseil
d'administration et insérée dans notre précédent nu-
méro, a redoublé la confiance publique sur la force de
cette grande affaire. On y a vu la preuve que les finan-
ces de l'entreprise étaient dans l'état le plus satisfai-
sant, puisqu'elle pouvait ajourner, sans aucun incon-
vénient pour ses opérations, le versement auquel les
souscripteurs étaient obligés pour le mois de juillet
prochain. Et cette impression favorable s'est corro-
borée Dar les récits des personnes qui ont accompa-
parlé et voté en faveur de la motion de M. Rœbuck,
tendant à interdire au gouvernement toute opposition
contre le projet soit à Constantinople soit au Caire.
Le public se rappelle certainement cette discussion
mémorable où il a été démontré avec la puissance la
plus victorieuse que l'Angleterre n'avait rien à crain-
dre et avait beaucoup à gagner dans le percement
de l'isthme. Si nous jetons les yeux sur la liste des
membres qui ont voté pour la motion, nous y trou-
vons les personnages les plus considérables et les
plus influents du parti libéral, sans le concours des-
quels toute combinaison ministérielle en ce sens n'est
pas possible. Lord Palmerston lui-même ne peut
manquer de ressentir l'influence de cet état de choses
et nous croyons pouvoir affirmer qu'il ne peut orga-
niser un cabinet viable et rester au pouvoir qu'en
rompant avec toutes les vieilles traditions d'une poli-
tique exclusive et impopulaire. Nous attendons avec
impatience la publication définitive des noms qui
composeront ce cabinet, et tout nous donne le droit
de compter que le canal de Suez y trouvera une ma-
jorité de défenseurs qui ramèneront la politique à l'es-
prit dont se sont inspiras, dans la question qui nous
intéresse, à un si haut point, les discours de M. Glad-
stone, de lord John Russell et de leurs amis.
ERNEST DESPLACES.
CHRONIQUE DE L'ISTHME.
Nous avons aujourd'hui peu de renseignements
d'Egypte à communiquer à nos lecteurs; ils se résu-
ment en quelques mots. Tout présente l'aspect le plus
satisfaisant pour les opérations ultérieures.
Le président de la Compagnie universelle , assisté
des administrateurs qui sont restés auprès de lui, tra-
vaille sans relâche à tout ce qui concerne le règle-
ment et l'organisation de l'administration de la com-
pagnie en Egypte. La délivrance du matériel destiné
à l'exécution des premiers travaux, et déposé dans
les magasins du vice-roi, est désormais un fait ac-
compli. La remise en a été faite au représentant
de la Compagnie, et il a été dressé procès-verbal de
cette remise.
M. de Lesseps s'était rendu le 28 mai à bord d'un
bateau à vapeur qui allait le transporter à Damiette,
d'où il devait partir pour Port-Saïd. Les travaux ,
dans cette partie de l'isthme, marchent avec une très-
satisfaisante régularité. L'érection du phare se pour-
suit activement et la présence de M. de Lesseps n'a
pas manqué de donner une nouvelle impulsion aux
travailleurs. Un médecin spécial avait été attaché à
la brigade d'ouvriers qui occupe ce point, non que
l'état sanitaire n'y soit excellent, mais uniquement
dans le but d'assurer les soins médicaux à ceux des
travailleurs qui pourraient être victimes d'un acci
dent.
S. A. le vice-roi est allé visiter Suez le 27 mai. On
pensait qu'un peu plus tard il se dirigerait du côté
de Damieite, où probablement M. de Lesseps s'avan-
cera à sa rencontre et aura une conférence avec lui.
Du reste, la présence de M. de Lesseps en Egypte
se fait journellement ressentir par l'utilité de ses ré-
sultats.
Nous ne nous trompions point en pressentant que
la démarche du consul d'Autriche auprès du gouver-
nement égyptien, à propos de l'ouverture des travaux
du canal, était un acte en quelque sorte personnel,
inspiré par des influences que tout le monde devine ,
mais qui n'avait rien de commun avec ses instructions.
Nos correspondances d'Alexandrie sont affirmatives
sur ce point. Le consul d'Autriche a pensé peut-être
qu'il élait habile, dans les circonstances présentes,
de montrer quelque complaisance à ces préjug's qui
s'attachent par des ressorts occultes à entraver la
compagnie et la volonté du vice-roi dans l'accom-
plissement de leur œuvre. Cet incident a eu un ca-
ractère si peu sérieux qu'il n'en est plus question et
nous sommes convaincus que dans cette occasion le
consul de Sa Majesté apostolique ne s'est pas recom-
mandé auprès de son gouvernement.
Le sacrifice national par lequel cet agent a cru,
sans doute, rendre favorable à l'Autriche les adver-
saires du canal de Suez ne parait pas non plus avoir
rencontré une grande attention ni porté de grands
fruits en Angleterre. M. le consul d'Autriche en
peut acquérir la conviction dans les lignes suivan-
tes publiées par le Times du 13 juin courant :
(c Les Autrichiens ne se sont pas montrés de taille
» à lutter contre les Français. Peut-être d'ici à quel-
» ques mois l'Autriche ne sera pas plus puissance
» italienne que la Prusse. Les motifs qui nous ren-
» daient opposés à la France alors qu'elle paraissait
» chercher la guerre, pourraient nous rendre hostiles
» à l'Autriche si ce pays voulait y persister. Le gOll-
» vernement anglais peut penser, d'après les faits,
» que les Autrichiens sont au-dessous des Français,
» et qu'ils devraient rendre la paix au monde en
évacuant l'Italie. S'il est évident que les Autrichiens
» doivent un jour quitter définitivement l'Italie, le
» plus tôt sera le meilleur. »
En France, la dernière résolution prise par le conseil
d'administration et insérée dans notre précédent nu-
méro, a redoublé la confiance publique sur la force de
cette grande affaire. On y a vu la preuve que les finan-
ces de l'entreprise étaient dans l'état le plus satisfai-
sant, puisqu'elle pouvait ajourner, sans aucun incon-
vénient pour ses opérations, le versement auquel les
souscripteurs étaient obligés pour le mois de juillet
prochain. Et cette impression favorable s'est corro-
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