Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-06-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 juin 1859 15 juin 1859
Description : 1859/06/15 (A4,N72). 1859/06/15 (A4,N72).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529507c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
186 i/ÏSTÏÎME DE SÜE,
pienne, ainsi que les eaux de la mer d'Aral. Trois
fois le général Perowsfci a échoué dans -ses campa-
gnes contre le kan de Kiva, trois fois il a renouvelé
son armée, et son matériel perdus au milieu des
steppes et sous l'influence d'un climat meurtrier. Sa
persistance opiniâtre, secondée par le gouvernement
de Saint-Pétersbourg-, a triomphé après dix ans de
luttes, à faire du khan de Khiva un des sujets de la
Russie. Que ne doit-on présumer d'une nation qui sou-
tient depuis bientôt quarante ans des luttes journa-
lières avec les montagnards du Caucase retranchés
dans des gorges de montagnes inaccessibles, ou tapis
comme des animaux féroces, dans des cavernes im-
pénétrables !
Les Russes n'omettent aucune occasion d'étendre
leur domination dans l'Asie centrale; quand les puis-
sances occidentales soutenaient avec tant de sacrifices
une guerre lointaine avec le Céleste Empire, et ob-
tenaient à grand'peine le droit d'avoir un agent di-
plomatique à. Pé-king, à la suite du traité de Tien
Tsing, le général Mourawieff, gouverneur de la Sibérie
orientale, obtenait de la Cour de Pé-kin, des établis-
sements plus considérables que ceux stipulés dans le
traité de 1728, pour étendre l'influence russe dans la
capitale de la Chine. Il obtenait de plus la concession
du fleuve de ÏÀmur qui, dans un cours de huit cents
lieux va mettre la Russie en communication journa-
lière avec l'Amérique; et comme l'un des deux prin-
cipaux affluents de ce grand fleuve, coulait dans la
Mongolie, elle s'est adjugé en même temps le terri-
toire occupé par les Mongols Kalkas, population guer-
rière et industrieuse.
Ce qu'il y a d'excessivement curieux dans cette
évolution de la puissance russe., c'est qu'elle fait pièce
aux Anglais qui, jaloux surtout de l'influence russe à
Pé-king, faisaient la guerre à la Chine précisément
pour la diminuer. Les Anglais voulaient un agent
dans la capitale de la Chine pour contrebalancer la
prépondérance moscovite et les Russes viennent d'ac-
croître tellement cette prépondérance que désormais
il ne faudra voir dans les Tartares assis sur le trône
de Pékin, que des sujets de la volonté de la Russie !
La domination des rives de FAmur par la Russie
est l'un des exemples de l'esprit de suite, de fermeté,
de la préméditation du gouvernement russe dans les
conquêtes successives qu'elle a faites.
La Russie ne pouvait jamais avoir une grande
puissance sur l'Océan, sa position sur la carte ne lui
était, pas favorable; elle voyait avec peine que les rôles
importants sur la mer étaient réservés aux peuples
germaniques et aux peuples romans du sud de l'Eu-
rope. Les Russes se remuèrent avec tant de persévé-
rance depuis un sit'cle et demi qu'ils se trouvènt au-
jourd'hui dans une position telle, qu'ils pourront lut-
ter sur les mers avec les puissances maritimes du
monde,
La plupart des grands fleuves de la Sibérie coulent
vers l'océan Glacial; ce n'est point là qu'ils pouvaient
établir des ports et des lieux de ravitaillement pour
leur marine. Glacés pendant huit mois de l'année,
l'Obi, Lenessey, la Lena, qui offrent des cours d'eau
d'une immense étendue, ne peuvent offrir quelque
utilité à la navigation que pendant l'été, et leurs eaux
vont se perdre dans une mer où l'on n'aperçoit au-
cune voile dans ses horizons silencieux. L'Amur dans
son cours rapide de huit cents lieues ne gèle pas, ses
rives se couvrent déjà d'établissements coloniaux, in-
dustriels et maritimes. Ses richesses sont proverbiales;
l'or, l'argent, le platine, les pierres précieuses s'y
trouvent en quantité considérable. Dans ses eaux pro-
fondes les Tartares Mandjours recueillaient des perles
qu'ils vendaient dans les bazars de la Chine, mais
l'avantage incontestable est celui d'offrir un golfe
libre en tous temps à une marine puissante dont les
voiles ou les vapeurs pourront se partager toutes les
mers.
MARCHAL DE LUNÉVILLE;
LES EXPLOtrATIONS AGRICOLES DES BORDS DU CANAL
De l'isthme de Suez.
Sous le titre que nous venons d'écrire, le Journal
d'Agriculture pratique, en date du 20 mai, publie, sur
les propriétés territoriales de la Compagnie dans
l'isthme, une lettre que nous nous empressons de re-
cueillir et de publier. Ce document émane d'un des
membres de la commission déléguée par le conseil
d'administration de la Compagnie pour assister et
seconder M. Ferdinand de Lesseps dans son explo-
ration. Ce membre, M. le comte de Galbert, est lui-
même un agriculteur pratique qui a fait ses preuves,
et dont, par conséquent, le témoignage a une haute
portée. Nos lecteurs apprécieront par le jugement de
ce témoin compétent, racontant ce qu'il a vu, observé,
étudié, combien étaient exactes et modérées nos propres
assertions toutes les fois que nous avons eu à défen-
dre contre des adversaires trop légers ou mal infor-
més les estimations des revenus de l'entreprise.
Depuis cette époque, les preuves abondent de tous
les côtés en faveur de nos informations, et celle que
nous apporte M. le comte de Galbert ne sera ni la
moins écoutée ni la moins considérable.
Toute cette lettre au surplus est digne, ce nous
semble, au plus haut degré de l'intérêt du public, et
elle est certainement de nature à fortifier encore
davantage les chaleureuses sympathies avec les-
quelles il suit les progrès et les succès de cette
grande conception.
ERNEST DKsrtACEs.
pienne, ainsi que les eaux de la mer d'Aral. Trois
fois le général Perowsfci a échoué dans -ses campa-
gnes contre le kan de Kiva, trois fois il a renouvelé
son armée, et son matériel perdus au milieu des
steppes et sous l'influence d'un climat meurtrier. Sa
persistance opiniâtre, secondée par le gouvernement
de Saint-Pétersbourg-, a triomphé après dix ans de
luttes, à faire du khan de Khiva un des sujets de la
Russie. Que ne doit-on présumer d'une nation qui sou-
tient depuis bientôt quarante ans des luttes journa-
lières avec les montagnards du Caucase retranchés
dans des gorges de montagnes inaccessibles, ou tapis
comme des animaux féroces, dans des cavernes im-
pénétrables !
Les Russes n'omettent aucune occasion d'étendre
leur domination dans l'Asie centrale; quand les puis-
sances occidentales soutenaient avec tant de sacrifices
une guerre lointaine avec le Céleste Empire, et ob-
tenaient à grand'peine le droit d'avoir un agent di-
plomatique à. Pé-king, à la suite du traité de Tien
Tsing, le général Mourawieff, gouverneur de la Sibérie
orientale, obtenait de la Cour de Pé-kin, des établis-
sements plus considérables que ceux stipulés dans le
traité de 1728, pour étendre l'influence russe dans la
capitale de la Chine. Il obtenait de plus la concession
du fleuve de ÏÀmur qui, dans un cours de huit cents
lieux va mettre la Russie en communication journa-
lière avec l'Amérique; et comme l'un des deux prin-
cipaux affluents de ce grand fleuve, coulait dans la
Mongolie, elle s'est adjugé en même temps le terri-
toire occupé par les Mongols Kalkas, population guer-
rière et industrieuse.
Ce qu'il y a d'excessivement curieux dans cette
évolution de la puissance russe., c'est qu'elle fait pièce
aux Anglais qui, jaloux surtout de l'influence russe à
Pé-king, faisaient la guerre à la Chine précisément
pour la diminuer. Les Anglais voulaient un agent
dans la capitale de la Chine pour contrebalancer la
prépondérance moscovite et les Russes viennent d'ac-
croître tellement cette prépondérance que désormais
il ne faudra voir dans les Tartares assis sur le trône
de Pékin, que des sujets de la volonté de la Russie !
La domination des rives de FAmur par la Russie
est l'un des exemples de l'esprit de suite, de fermeté,
de la préméditation du gouvernement russe dans les
conquêtes successives qu'elle a faites.
La Russie ne pouvait jamais avoir une grande
puissance sur l'Océan, sa position sur la carte ne lui
était, pas favorable; elle voyait avec peine que les rôles
importants sur la mer étaient réservés aux peuples
germaniques et aux peuples romans du sud de l'Eu-
rope. Les Russes se remuèrent avec tant de persévé-
rance depuis un sit'cle et demi qu'ils se trouvènt au-
jourd'hui dans une position telle, qu'ils pourront lut-
ter sur les mers avec les puissances maritimes du
monde,
La plupart des grands fleuves de la Sibérie coulent
vers l'océan Glacial; ce n'est point là qu'ils pouvaient
établir des ports et des lieux de ravitaillement pour
leur marine. Glacés pendant huit mois de l'année,
l'Obi, Lenessey, la Lena, qui offrent des cours d'eau
d'une immense étendue, ne peuvent offrir quelque
utilité à la navigation que pendant l'été, et leurs eaux
vont se perdre dans une mer où l'on n'aperçoit au-
cune voile dans ses horizons silencieux. L'Amur dans
son cours rapide de huit cents lieues ne gèle pas, ses
rives se couvrent déjà d'établissements coloniaux, in-
dustriels et maritimes. Ses richesses sont proverbiales;
l'or, l'argent, le platine, les pierres précieuses s'y
trouvent en quantité considérable. Dans ses eaux pro-
fondes les Tartares Mandjours recueillaient des perles
qu'ils vendaient dans les bazars de la Chine, mais
l'avantage incontestable est celui d'offrir un golfe
libre en tous temps à une marine puissante dont les
voiles ou les vapeurs pourront se partager toutes les
mers.
MARCHAL DE LUNÉVILLE;
LES EXPLOtrATIONS AGRICOLES DES BORDS DU CANAL
De l'isthme de Suez.
Sous le titre que nous venons d'écrire, le Journal
d'Agriculture pratique, en date du 20 mai, publie, sur
les propriétés territoriales de la Compagnie dans
l'isthme, une lettre que nous nous empressons de re-
cueillir et de publier. Ce document émane d'un des
membres de la commission déléguée par le conseil
d'administration de la Compagnie pour assister et
seconder M. Ferdinand de Lesseps dans son explo-
ration. Ce membre, M. le comte de Galbert, est lui-
même un agriculteur pratique qui a fait ses preuves,
et dont, par conséquent, le témoignage a une haute
portée. Nos lecteurs apprécieront par le jugement de
ce témoin compétent, racontant ce qu'il a vu, observé,
étudié, combien étaient exactes et modérées nos propres
assertions toutes les fois que nous avons eu à défen-
dre contre des adversaires trop légers ou mal infor-
més les estimations des revenus de l'entreprise.
Depuis cette époque, les preuves abondent de tous
les côtés en faveur de nos informations, et celle que
nous apporte M. le comte de Galbert ne sera ni la
moins écoutée ni la moins considérable.
Toute cette lettre au surplus est digne, ce nous
semble, au plus haut degré de l'intérêt du public, et
elle est certainement de nature à fortifier encore
davantage les chaleureuses sympathies avec les-
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