Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-05-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 mai 1859 15 mai 1859
Description : 1859/05/15 (A4,N70). 1859/05/15 (A4,N70).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529505j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
15 MAI. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 1&9
ments sur l'établissement des docks et entrepôts de
la vieille cité phocéenne, qui certes ont aussi un grand
avenir à espérer, comme le fait observer le rapport de
l'ouverture de la communication la plus directe et la
plus courte entre la Méditerranée et les mers asia-
tiques.
PAUL BOUDET.
» L'heure approche où les travaux de l'isthme de
Suez vont commencer sur la terre d'Egypte. Les avan-
tages qui en résulteront pour Marseille et pour notre
Société ne seront pas immédiats. Toutefois c'est déjà
un fait considérable que la création d'une Société et
la formation du capital destinés à accomplir cette œu-
vre magnifique dans sa conception, plus grande en-
core par les résultats que promet sa réalisation.
» Comme prélude aux destinées qu'assure à la ville et
aux ports de Marseille la jonction de l'Orient avec l'Oc-
cident par l'isthme de Suez, nous vous signalons la
constitution définitive de la Société des docks et entre-
pôts de Marseille. Cette entreprise est destinée à jouer
un rôle immense, et nous croyons avoir sainement com-
pris notre mission, en nouant avec elle des relations dont
vous ressentirez l'heureux effet. Ne vous étonnez pas,
Messieurs, que nous élevions si haut l'avenir promis à
cette Société. L'examen de ses statuts, rapproché des
termes de l'avis de convocation à ses actionnaires qu'elle
vient de publier, prouve que cette Société a compris,
comme nous, la grandeur de sa mission, la puissance
de son action future. Sa mission est de lutter pour la
France contre tous les ports étrangers de la Méditer-
ranée et de l'Adriatique, en assurant au commerce les
avantages que donnent de belles installations maritimes
et de grandes facilités économiques pour la manutention
des marchandises.
» La Société des docks et entrepôts à Marseille ré-
sumera et développera la puissance commerciale de la
France par l'institution de crédit qu'elle va joindre à sa
principale entreprise. Vous connaissez, Messieurs, la
loi nouvelle sur les warrants; c'est pour en faire l'ap-
plication que la Société des docks et entrepôts de Mar-
seille va augmenter son capital. Vous savez, Messieurs,
que lorsque les grandes entreprises se fondent et que
les établissements de crédit s'y ajoutent, il y a là un
double courant qui attire le commerce, et, sans aucun
doute, la Société des docks et entrepôts de Marseille,
grâce au pouvoir de prêter sur warrants, exercera une
influence considérable dont nous sommes appelés à pro-
fiter les premiers. »
NAVIRES INSUBMERSIBLES ET WAGONS MARITIMES (1),
Par Frédéric Billot.
Sous ce double titre, M. Billot vient d'exposer, dans
un volume, les deux inventions dont il est l'auteur.
Le travail est digne d'intérêt, et nous allons l'analy-
ser très-sommairement en nous occupant d'abord des
navires insubmersibles.
(1) En vente chez Dent'i, galerie vitrée, au Palais-Royal.
L'auteur a été frappé des résultats constatés parles
statistiques générales qui portent à près de trois cents
millions les pertes causées par les sinistres de mer
chaque année, sur toutes les mers du globe.
Il s'est demandé pourquoi l'on se préoccupe si peu
des moyens de les prévenir. Pertes de matériel, de
cargaisons, pertes bien autrement regrettables d'un
personnel marin; voilà ce qu'il commence par relever
avec des sentiments qui honorent ses recherches en
manifestant toute sa philanthropie.
M. Billot s'attache ensuite, dans l'exposition la plus
méthodique et la plus lucide, à faire connaître les
moyens par lesquels il prétend prévenir la submersi-
bilité. Ici son travail se divise en deux parties. Dans
la première, il développe son système d'insubmersibi-
lité contre la tempête; dans l'autre, l'insubmersibilité
contre le projectile de quelque nature qu'il soit.
En suivant cet ordre, M. Billot rappelle tous les
progrès faits jusqu'à cette époque, et il constate
que les cloisons étanches qu'on a pratiquées jusqu'à
ce jour peuvent à peine suffire à sauver un navire
d'un accident ordinaire, et il le prouve par de nom-
breux exemples.
A l'ancien système des cloisons transversales,
M. Billot substitue une combinaison mieux entendue
de cloisons transversales et longitudinales qui, d'un
navire de mille tonnes, par exemple, font un groupe
de trente navires dans un seul. Il crée ensuite une
double cale, harmonisée avec les cloisons dont on
vient de parler. De telle sorte que si un abordage
crève la muraille dans un ou plusi urs endroits, dans
quelque proportion que ce soit, la voie d'eau, par le
calcul de la charge du navire et de sa résistance à la
mer, n'est jamais fatale. Si au lieu d'une muraille
offellsée, c'est un déchirement de la cale sur une
pointe de rocher ou par un échouement, la double cale
abrite de tout sinistre. Le navire serait-il crevé, que
la division intérieure le sauverait encore.
Tout ce système est exposé avec beaucoup de dé-
tails et excite le plus vif intérêt. Ce qu'il y a de re-
marquable, c'est que les prix de construction ne sont
pas notablement accrus, ainsi que l'auteur le dé-
montre par des calculs mathématiques, et que la so-
lidité est décuplée sans nuire à l'arrimage des mar-
chandises encombrantes.
M. Billot passe ensuite aux moyens d'insubmersi-
bilité des navires de guerre. Nous en laissons toute
l'appréciation au lecteur. Ce qu'il y a seulement de
plus nouveau dans les idées de M. Billot, c'est son
cuirassier des mers, amphistrôme destiné à être re-
morqué, représentant la forteresse maritime la plus
redoutable par sa force, sa résistance et son insub-
mersibilité en cas d'abordage; c'est la manœuvre
nouvelle qu'il propose dans les combats de mer et
sur laquelle l'expérience a besoin de se prononcer.
Cette partie du travail mérite d'être étudiée.
ments sur l'établissement des docks et entrepôts de
la vieille cité phocéenne, qui certes ont aussi un grand
avenir à espérer, comme le fait observer le rapport de
l'ouverture de la communication la plus directe et la
plus courte entre la Méditerranée et les mers asia-
tiques.
PAUL BOUDET.
» L'heure approche où les travaux de l'isthme de
Suez vont commencer sur la terre d'Egypte. Les avan-
tages qui en résulteront pour Marseille et pour notre
Société ne seront pas immédiats. Toutefois c'est déjà
un fait considérable que la création d'une Société et
la formation du capital destinés à accomplir cette œu-
vre magnifique dans sa conception, plus grande en-
core par les résultats que promet sa réalisation.
» Comme prélude aux destinées qu'assure à la ville et
aux ports de Marseille la jonction de l'Orient avec l'Oc-
cident par l'isthme de Suez, nous vous signalons la
constitution définitive de la Société des docks et entre-
pôts de Marseille. Cette entreprise est destinée à jouer
un rôle immense, et nous croyons avoir sainement com-
pris notre mission, en nouant avec elle des relations dont
vous ressentirez l'heureux effet. Ne vous étonnez pas,
Messieurs, que nous élevions si haut l'avenir promis à
cette Société. L'examen de ses statuts, rapproché des
termes de l'avis de convocation à ses actionnaires qu'elle
vient de publier, prouve que cette Société a compris,
comme nous, la grandeur de sa mission, la puissance
de son action future. Sa mission est de lutter pour la
France contre tous les ports étrangers de la Méditer-
ranée et de l'Adriatique, en assurant au commerce les
avantages que donnent de belles installations maritimes
et de grandes facilités économiques pour la manutention
des marchandises.
» La Société des docks et entrepôts à Marseille ré-
sumera et développera la puissance commerciale de la
France par l'institution de crédit qu'elle va joindre à sa
principale entreprise. Vous connaissez, Messieurs, la
loi nouvelle sur les warrants; c'est pour en faire l'ap-
plication que la Société des docks et entrepôts de Mar-
seille va augmenter son capital. Vous savez, Messieurs,
que lorsque les grandes entreprises se fondent et que
les établissements de crédit s'y ajoutent, il y a là un
double courant qui attire le commerce, et, sans aucun
doute, la Société des docks et entrepôts de Marseille,
grâce au pouvoir de prêter sur warrants, exercera une
influence considérable dont nous sommes appelés à pro-
fiter les premiers. »
NAVIRES INSUBMERSIBLES ET WAGONS MARITIMES (1),
Par Frédéric Billot.
Sous ce double titre, M. Billot vient d'exposer, dans
un volume, les deux inventions dont il est l'auteur.
Le travail est digne d'intérêt, et nous allons l'analy-
ser très-sommairement en nous occupant d'abord des
navires insubmersibles.
(1) En vente chez Dent'i, galerie vitrée, au Palais-Royal.
L'auteur a été frappé des résultats constatés parles
statistiques générales qui portent à près de trois cents
millions les pertes causées par les sinistres de mer
chaque année, sur toutes les mers du globe.
Il s'est demandé pourquoi l'on se préoccupe si peu
des moyens de les prévenir. Pertes de matériel, de
cargaisons, pertes bien autrement regrettables d'un
personnel marin; voilà ce qu'il commence par relever
avec des sentiments qui honorent ses recherches en
manifestant toute sa philanthropie.
M. Billot s'attache ensuite, dans l'exposition la plus
méthodique et la plus lucide, à faire connaître les
moyens par lesquels il prétend prévenir la submersi-
bilité. Ici son travail se divise en deux parties. Dans
la première, il développe son système d'insubmersibi-
lité contre la tempête; dans l'autre, l'insubmersibilité
contre le projectile de quelque nature qu'il soit.
En suivant cet ordre, M. Billot rappelle tous les
progrès faits jusqu'à cette époque, et il constate
que les cloisons étanches qu'on a pratiquées jusqu'à
ce jour peuvent à peine suffire à sauver un navire
d'un accident ordinaire, et il le prouve par de nom-
breux exemples.
A l'ancien système des cloisons transversales,
M. Billot substitue une combinaison mieux entendue
de cloisons transversales et longitudinales qui, d'un
navire de mille tonnes, par exemple, font un groupe
de trente navires dans un seul. Il crée ensuite une
double cale, harmonisée avec les cloisons dont on
vient de parler. De telle sorte que si un abordage
crève la muraille dans un ou plusi urs endroits, dans
quelque proportion que ce soit, la voie d'eau, par le
calcul de la charge du navire et de sa résistance à la
mer, n'est jamais fatale. Si au lieu d'une muraille
offellsée, c'est un déchirement de la cale sur une
pointe de rocher ou par un échouement, la double cale
abrite de tout sinistre. Le navire serait-il crevé, que
la division intérieure le sauverait encore.
Tout ce système est exposé avec beaucoup de dé-
tails et excite le plus vif intérêt. Ce qu'il y a de re-
marquable, c'est que les prix de construction ne sont
pas notablement accrus, ainsi que l'auteur le dé-
montre par des calculs mathématiques, et que la so-
lidité est décuplée sans nuire à l'arrimage des mar-
chandises encombrantes.
M. Billot passe ensuite aux moyens d'insubmersi-
bilité des navires de guerre. Nous en laissons toute
l'appréciation au lecteur. Ce qu'il y a seulement de
plus nouveau dans les idées de M. Billot, c'est son
cuirassier des mers, amphistrôme destiné à être re-
morqué, représentant la forteresse maritime la plus
redoutable par sa force, sa résistance et son insub-
mersibilité en cas d'abordage; c'est la manœuvre
nouvelle qu'il propose dans les combats de mer et
sur laquelle l'expérience a besoin de se prononcer.
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