Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-05-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 mai 1859 15 mai 1859
Description : 1859/05/15 (A4,N70). 1859/05/15 (A4,N70).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529505j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
158 L'ISTHME DE SUEZ, 15 MAI.
aux confins du monde comme par le passé, il n'y a plus
de désert entre nous et la fertile vallée du Nil, entre
nous et le monde civilisé.
Si, du côté de la terre, le chemin de fer est venu
donner la vie, du côté de la mer de nouvelles perspec-
tives nous ont été ouvertes, nos relations avec l'Océan
indien sont devenues plus fréquentes par l'augmentation
des services de la Compagnie péninsulaire et orientale
pour les Indes, la Chine, l'Australie, Maurice eÇBombay,
et par la création de la Compagnie égyptienne la Med-
jidié, dont les paquebots à vapeur doivent faire le ca-
botage sur les côtes de la mer Rouge.
La Medjidié a deux navires dans notre port, le Gabari
et le Mariout, qui ont déjà fait plusieurs voyages à Djed-
dah, à Jambo et à Souakin. Elle en attend deux autres,
l'Hedjaz et le Djeddah.
Les populations asiatiques et africaines de ces con-
trées ont bien vite compris les avantages qu'elles de-
vaient trouver dans la navigation à vapeur ; malgré le
peu de compte que leurs idées et leur caractère leur font
de lalongueurdes traversées par barques à voiles,soit pour
elles-mêmes, soit pour l'expédition de leurs marchan-
dises, malgré l'élévation des tarifs de la nouvelle com-
pagnie comparativement aux anciens prix, mais assez
justifiée par la cherté des frais de navigation dans la
mer Rouge, nous avons vu partir et arriver le Gabari et
le Mariout constamment chargés et ne pouvant suffire
même à toutes les demandes qui étaient faites. Je crois
donc la Medjidié appelée à un bel avenir et à changer
complètement de face notre commerce avec le golfe
Arabique.
On nous annonce comme très-prochaine la pose du
câble électrique dont une compagnie anglaise a eu la
concession, et qui doit rallier les îles Britanniques à leurs
puissantes et riches colonies indiennes. Les ingénieurs
sont déjà en Egypte et attendent d'Aden l'arrivée d'un
paquebot de guerre que le gouvernement arglais a mis
à leur disposition pour exécuter les premiers travaux.
En partant de Suez le câble électrique se dirigera sur
Cosséir où S. A. le vice-roi d'Egypte a tenu qu'il y ait
une station ; une seconde station sera à Souakin, et de
ce port le câble ira jusqu'à Aden en touchant à Périm.
Des négociations sont entamées avec la Sublime Porte
à Constaniinople pour que la Compagnie du té égraphe
des Indes rallie le port de Djeddah à celui de Souakin;
les dépenses de cet embranchement doivent être à la
charge du gouvernement ottoman. L'importance qu'ont
pour lui la province de l'Hedjaz et les lieux saints mu-
sulmans ne peut manquer d'amener une solution favo-
rable et prochaine aux négociations entamées. Djeddah
est le point où se concentre aujourd'hui tout le com-
merce de là mer Rouge ; avec Suez seulement ce com-
merce représente, tant à l'importation qu'à l'exportation,
une somme de 20 millions de francs ; inutile par consé-
quent, Monsieur le directeur, de vous faire apprécier les
avantages qui résulteront pour nous de l'établissement
d'une ligne télégraphique entre Suez et Djeddah, et les
modifications que vont subir toutes les transactions com-
merciales avec des contrées dont les ressources n'avaient
été exploitées jusqu'ici que par des indigènes, avec des
moyens de communication et de transport tels qu'ils
étaient dans les temps les plus reculés.
On nous annonce qu'une puissante compagnie fran-
çaise se propose d'établir bientôt une ligne de paque-
bots à vapeur entre Suez et la Réunion, touchant proba-
blement à Maïotte et à Nossi-Bé, possessions françaises
dans l'Océan indien.
Vous le voyez, Monsieur le directeur, Suez va devenir,
sous l'impulsion de la navigation à vapeur, du chemin de
fer et du télégraphe électrique, et surtout par sa posi-
tion, un des ports les plus favorisés et les plus impor-
tants non pas seulement de l'Egypte, mais bien du
monde entier.
Agréez, etc. L.
LE RÉSEAU EGYPTIEN.
Depuis que le chemin de fer de Suez est terminé,
l'Egypte possède tes lignes suivantes : d'Alexandrie
au Caire, 131 milles anglais ; à Marioulk, 17 ; à
Meks, 6; à Rassateen, 3; de Manta à Samanoud, 21;
du Caire à Suez, 91; à Barregh, 15; à Beni-Soueff,
76. En tout, 360 milles anglais ou près de 145 lieues
de France. Indépendamment de ces lignes, il y a de
petits embranchements du Caire à la citadelle et à
Kaar-Nin, de Samanoud à Mansoura et à Damiette,
de Damanour à Afte et jusqu'à Rosette. Le nombre
juste de milles de ces lignes d'une étendue moindre,
mais non moins importantes, n'est pas encore exac-
tement connu.
ERNEST DESPLACES.
MARSEILLE ET SUEZ.
On sait tout ce que Marseille attend pour son ave-
nir et sa grandeur du canal maritime des deux mers.
Tout le monde sent aussi ce que cette entreprise
promet de développements et de prospérité à la So-
ciété des ports de notre métropole méditerranéenne.
Cette Société s'est réunie en assemblée générale,
le 26 du mois dernier. Elle a entendu le rapport de
son habile directeur , et dans ce document nous ai-
mons à constater les espérances que cette grande
Société industrielle fonde très-justement selon nous
sur la prochaine réalisation du canal maritime.
Ce sera donc pour les actionnaires des Ports de Mar-
seille, comme pour ceux de la Compagnie universelle,
une heureuse nouvelle que celle de l'inauguration des
travaux au port Saïd, et nous ferons remarquer que
cette inauguration était pressentie et surtout appelée par
ses intérêts qui ont une connexion si étroite avec ceux
de Marseille.
Voici l'extrait du rapport qui nous inspire ces ré-
flexions; nous l'accompagnons de quelques renseigne-
aux confins du monde comme par le passé, il n'y a plus
de désert entre nous et la fertile vallée du Nil, entre
nous et le monde civilisé.
Si, du côté de la terre, le chemin de fer est venu
donner la vie, du côté de la mer de nouvelles perspec-
tives nous ont été ouvertes, nos relations avec l'Océan
indien sont devenues plus fréquentes par l'augmentation
des services de la Compagnie péninsulaire et orientale
pour les Indes, la Chine, l'Australie, Maurice eÇBombay,
et par la création de la Compagnie égyptienne la Med-
jidié, dont les paquebots à vapeur doivent faire le ca-
botage sur les côtes de la mer Rouge.
La Medjidié a deux navires dans notre port, le Gabari
et le Mariout, qui ont déjà fait plusieurs voyages à Djed-
dah, à Jambo et à Souakin. Elle en attend deux autres,
l'Hedjaz et le Djeddah.
Les populations asiatiques et africaines de ces con-
trées ont bien vite compris les avantages qu'elles de-
vaient trouver dans la navigation à vapeur ; malgré le
peu de compte que leurs idées et leur caractère leur font
de lalongueurdes traversées par barques à voiles,soit pour
elles-mêmes, soit pour l'expédition de leurs marchan-
dises, malgré l'élévation des tarifs de la nouvelle com-
pagnie comparativement aux anciens prix, mais assez
justifiée par la cherté des frais de navigation dans la
mer Rouge, nous avons vu partir et arriver le Gabari et
le Mariout constamment chargés et ne pouvant suffire
même à toutes les demandes qui étaient faites. Je crois
donc la Medjidié appelée à un bel avenir et à changer
complètement de face notre commerce avec le golfe
Arabique.
On nous annonce comme très-prochaine la pose du
câble électrique dont une compagnie anglaise a eu la
concession, et qui doit rallier les îles Britanniques à leurs
puissantes et riches colonies indiennes. Les ingénieurs
sont déjà en Egypte et attendent d'Aden l'arrivée d'un
paquebot de guerre que le gouvernement arglais a mis
à leur disposition pour exécuter les premiers travaux.
En partant de Suez le câble électrique se dirigera sur
Cosséir où S. A. le vice-roi d'Egypte a tenu qu'il y ait
une station ; une seconde station sera à Souakin, et de
ce port le câble ira jusqu'à Aden en touchant à Périm.
Des négociations sont entamées avec la Sublime Porte
à Constaniinople pour que la Compagnie du té égraphe
des Indes rallie le port de Djeddah à celui de Souakin;
les dépenses de cet embranchement doivent être à la
charge du gouvernement ottoman. L'importance qu'ont
pour lui la province de l'Hedjaz et les lieux saints mu-
sulmans ne peut manquer d'amener une solution favo-
rable et prochaine aux négociations entamées. Djeddah
est le point où se concentre aujourd'hui tout le com-
merce de là mer Rouge ; avec Suez seulement ce com-
merce représente, tant à l'importation qu'à l'exportation,
une somme de 20 millions de francs ; inutile par consé-
quent, Monsieur le directeur, de vous faire apprécier les
avantages qui résulteront pour nous de l'établissement
d'une ligne télégraphique entre Suez et Djeddah, et les
modifications que vont subir toutes les transactions com-
merciales avec des contrées dont les ressources n'avaient
été exploitées jusqu'ici que par des indigènes, avec des
moyens de communication et de transport tels qu'ils
étaient dans les temps les plus reculés.
On nous annonce qu'une puissante compagnie fran-
çaise se propose d'établir bientôt une ligne de paque-
bots à vapeur entre Suez et la Réunion, touchant proba-
blement à Maïotte et à Nossi-Bé, possessions françaises
dans l'Océan indien.
Vous le voyez, Monsieur le directeur, Suez va devenir,
sous l'impulsion de la navigation à vapeur, du chemin de
fer et du télégraphe électrique, et surtout par sa posi-
tion, un des ports les plus favorisés et les plus impor-
tants non pas seulement de l'Egypte, mais bien du
monde entier.
Agréez, etc. L.
LE RÉSEAU EGYPTIEN.
Depuis que le chemin de fer de Suez est terminé,
l'Egypte possède tes lignes suivantes : d'Alexandrie
au Caire, 131 milles anglais ; à Marioulk, 17 ; à
Meks, 6; à Rassateen, 3; de Manta à Samanoud, 21;
du Caire à Suez, 91; à Barregh, 15; à Beni-Soueff,
76. En tout, 360 milles anglais ou près de 145 lieues
de France. Indépendamment de ces lignes, il y a de
petits embranchements du Caire à la citadelle et à
Kaar-Nin, de Samanoud à Mansoura et à Damiette,
de Damanour à Afte et jusqu'à Rosette. Le nombre
juste de milles de ces lignes d'une étendue moindre,
mais non moins importantes, n'est pas encore exac-
tement connu.
ERNEST DESPLACES.
MARSEILLE ET SUEZ.
On sait tout ce que Marseille attend pour son ave-
nir et sa grandeur du canal maritime des deux mers.
Tout le monde sent aussi ce que cette entreprise
promet de développements et de prospérité à la So-
ciété des ports de notre métropole méditerranéenne.
Cette Société s'est réunie en assemblée générale,
le 26 du mois dernier. Elle a entendu le rapport de
son habile directeur , et dans ce document nous ai-
mons à constater les espérances que cette grande
Société industrielle fonde très-justement selon nous
sur la prochaine réalisation du canal maritime.
Ce sera donc pour les actionnaires des Ports de Mar-
seille, comme pour ceux de la Compagnie universelle,
une heureuse nouvelle que celle de l'inauguration des
travaux au port Saïd, et nous ferons remarquer que
cette inauguration était pressentie et surtout appelée par
ses intérêts qui ont une connexion si étroite avec ceux
de Marseille.
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