Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-03-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 mars 1859 01 mars 1859
Description : 1859/03/01 (A4,N65). 1859/03/01 (A4,N65).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529500g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
r]2 L'ISTHME DE SUEZ, MAUDI 1er l'JAR::',
ployées et avortées contre le projet Waghorn ont été
reprises contre le projet Lessep3.
La mer Rouge est-elle cette mer inclémente et im-
praticable dont on nous parle? Consultons les faits
acquis, interrogeons les autorités de la science.
« J'ai fait, disait Waghorn, sur les steamers du roi
» cinq voyages en venant de la Méditerranée, été et
» hiver, et je pense qu'il n'est pas un lieu où souffle
,. » la mousson du S.-O. (mer Rouge) qui soit aussi
» mauvais que le temps d'hiver dans la baie de
» Biscaye ou dans le canal de la Manche. »
La baie de Biscaye et le canal de la Manche ne sont-
ils pas incessamment couverts de navires à voiles?
La mer Rouge est en tout temps navigable pour la
voile. C'est l'opinion explicite de Moresby et de Wells-
tedt. «Je crois, dépose le lieutenant Jeakes, qu'un
» navire bon voilier peut se rendre à Suez en toute
n saison de l'année. » Cet officier a passé deux fois à
voiles ledétroit de Bab-el-Mandeb, dans la saison la
moins favorable.
Le témoignage du major Head est encore plus déci-
sif.
« L'expédition de sir David Baird de l'Inde en
» Egypte, eut lieu dans la mousson du S -0. Il arriva
» de Bombay à Cosseir le 6 juin, et des divisions de
» son armée y arrivèrent avant et après lui. L'amiral
» Blanket était à Cosseir et à Suez, en différentes pé-
» riodes et par conséquent on entretenait unecommuni-
» cation constante, J'ai lu une relation de ces faits
Il dans la vie de sir David Baird. On y raconte que les
» navires furent constamment allant et venant avec des
» dépèches. C'était indispensable, puisqu'il y avait une
» armée indienne. Le 21 juin, le navire le Wasp
Il arriva de Bombay, et une division de l'armée, consis-
» tant en quatre compagnies du 61e, deux du 80e, en
» artillerie à cheval et sapeurs, arriva, je pense, en
» juillet. »
Ici ce ne sont point seulement des navires de com-
merce, c'est une flotte entière, avec tous les embarras
d'une armée qui remonte la mer Rouge , la tra-
verse, la sillonne, la parcourt dans tous les sens, à
l'époque où l'on prétend qu'elle est le plus difficile.
C'est le cas de rappeler les épouvantes suscitées sur
les périls de la mer Noire au commencement de la
guerre de Crimée ; toutes les flottes de l'Occident de-
vaient aller s'y briser comme du verre. La pratique
a dissipé toutes ces superstitions ; et il est remarquable
qu'à la fin du siècle dernier la question, encore dis-
putée de la navigation à voiles sur la mer Rouge, a
ant été heureusement résolue par toute une es-
c.;id r-e a)' aaiisse.
li/ Ctte-. , rience, large et rassurante, est-elle la
seule? 911, ous en avons déjà cité plusieurs autres.
Citons ehcora :
Quoiq ue les navires indigènes, dit YIndia Gazette,
■ f ia.' nt voile de la mer Rouge pour l'Inde que
» pendant deux mois de l'année, les navires euro-
» péens effectuent leur voyage sans égard pour la
n saison. »
M. Peacock, qu'on ne peut point soupçonner de
partialité pour la mer Rouge, déclare avoir « demandé
» à des hommes nautiques et à d'autres personnes,
» s'il était possible de gagner la mer Rouge pendant
» la mousson de S.-O. (la saison réputée défavorable).
» Plusieurs lui ont assuré que c'était très-praticable,
» qu'on l'avait souvent fait; mais il n'a jamais pu se
» procurer les noms et les dates. »
Des faits, des noms, des dates, le lieutenant-colonel
Bagnols, agent britannique à Moka, va nous en four-
nir :
« Le navire américain Mary, capitaine Gidéons,
» venant de Salem, touchant à Madagascar, est arrivé
» à Moka dans le mois de juillet 1825 , rapportant
» avoir eu de légères brises de N.-O. du cap Guar
» dafui et un courant favorable en serrant la côte
» africaine, à environ 50 milles du détroit de Bab-
» el-Mandeb.
» Mêmes remarques et mêmes résultats du brick
D Thé lis et du schooner Virginia.
» Vers le milieu de juin 1826, le brick Anna, capi-
» taine Mellet, n'eut pas de mauvais temps après
»' avoir doublé le cap Guardafui, et ne trouva pas de
» difficultés à gagner le détroit.
» Tenté par une disette de grains alors prévalant
» dans les parties inférieures de la mer Rouge, le
» capitaine Mellet débarqua sa cargaison, fit voile
» pour Zanzibar, et vers le 25 septembre retourna
» lourdement chargé, accomplissant ainsi un voyage
» que les plus vieux habitants du pays n'avaient
» jamais cru praticable. Il me déclara avoir traversé
» la ligne dans le 70° de longitude et n'avoir éprouvé
» que très-peu de mauvais temps.
» Pendant six jours du mois de juillet 1826, je
» m'amusai à examiner les îles de Périm et des Frè-
» res, formant l'entrée du détroit. Nous fûmes entraî-
» nés hors du détroit à quelque distance, par ce que
» je supposais un courant régulier; mais mon pilote
» m'informa que les marées y formaient un mouve-
» ment d'aller et de retour de 12 heures chacun. Je
» n'eus pas de difficulté à revenir en longeant la rive
» africaine, quoique mon schooner ne jaugeât pas
» plus de 15 tonneaux et fût loin d'être un bon ba-
» teau , ou un bon voilier. »
Au dire des écrivains spéciaux et des marins les
plus expérimentés, le principal tort de la mer Rouge
est de n'avoir pas été assez fréquentée. Reléguée à
l'une des extrémités du monde, n'aboutissant à au-
cune des grandes routes du commerce, elle est restée
longtemps mystérieuse et presque inexplorée. Nous
venons de prouver que le peu de navigateurs qui l'ont
pratiquée sont en général d'accord pour démentir les
mauvais bruits accrédités contre elle par l'ignorance
ployées et avortées contre le projet Waghorn ont été
reprises contre le projet Lessep3.
La mer Rouge est-elle cette mer inclémente et im-
praticable dont on nous parle? Consultons les faits
acquis, interrogeons les autorités de la science.
« J'ai fait, disait Waghorn, sur les steamers du roi
» cinq voyages en venant de la Méditerranée, été et
» hiver, et je pense qu'il n'est pas un lieu où souffle
,. » la mousson du S.-O. (mer Rouge) qui soit aussi
» mauvais que le temps d'hiver dans la baie de
» Biscaye ou dans le canal de la Manche. »
La baie de Biscaye et le canal de la Manche ne sont-
ils pas incessamment couverts de navires à voiles?
La mer Rouge est en tout temps navigable pour la
voile. C'est l'opinion explicite de Moresby et de Wells-
tedt. «Je crois, dépose le lieutenant Jeakes, qu'un
» navire bon voilier peut se rendre à Suez en toute
n saison de l'année. » Cet officier a passé deux fois à
voiles ledétroit de Bab-el-Mandeb, dans la saison la
moins favorable.
Le témoignage du major Head est encore plus déci-
sif.
« L'expédition de sir David Baird de l'Inde en
» Egypte, eut lieu dans la mousson du S -0. Il arriva
» de Bombay à Cosseir le 6 juin, et des divisions de
» son armée y arrivèrent avant et après lui. L'amiral
» Blanket était à Cosseir et à Suez, en différentes pé-
» riodes et par conséquent on entretenait unecommuni-
» cation constante, J'ai lu une relation de ces faits
Il dans la vie de sir David Baird. On y raconte que les
» navires furent constamment allant et venant avec des
» dépèches. C'était indispensable, puisqu'il y avait une
» armée indienne. Le 21 juin, le navire le Wasp
Il arriva de Bombay, et une division de l'armée, consis-
» tant en quatre compagnies du 61e, deux du 80e, en
» artillerie à cheval et sapeurs, arriva, je pense, en
» juillet. »
Ici ce ne sont point seulement des navires de com-
merce, c'est une flotte entière, avec tous les embarras
d'une armée qui remonte la mer Rouge , la tra-
verse, la sillonne, la parcourt dans tous les sens, à
l'époque où l'on prétend qu'elle est le plus difficile.
C'est le cas de rappeler les épouvantes suscitées sur
les périls de la mer Noire au commencement de la
guerre de Crimée ; toutes les flottes de l'Occident de-
vaient aller s'y briser comme du verre. La pratique
a dissipé toutes ces superstitions ; et il est remarquable
qu'à la fin du siècle dernier la question, encore dis-
putée de la navigation à voiles sur la mer Rouge, a
ant été heureusement résolue par toute une es-
c.;id r-e a)' aaiisse.
li/ Ctte-. , rience, large et rassurante, est-elle la
seule? 911, ous en avons déjà cité plusieurs autres.
Citons ehcora :
Quoiq ue les navires indigènes, dit YIndia Gazette,
■ f ia.' nt voile de la mer Rouge pour l'Inde que
» pendant deux mois de l'année, les navires euro-
» péens effectuent leur voyage sans égard pour la
n saison. »
M. Peacock, qu'on ne peut point soupçonner de
partialité pour la mer Rouge, déclare avoir « demandé
» à des hommes nautiques et à d'autres personnes,
» s'il était possible de gagner la mer Rouge pendant
» la mousson de S.-O. (la saison réputée défavorable).
» Plusieurs lui ont assuré que c'était très-praticable,
» qu'on l'avait souvent fait; mais il n'a jamais pu se
» procurer les noms et les dates. »
Des faits, des noms, des dates, le lieutenant-colonel
Bagnols, agent britannique à Moka, va nous en four-
nir :
« Le navire américain Mary, capitaine Gidéons,
» venant de Salem, touchant à Madagascar, est arrivé
» à Moka dans le mois de juillet 1825 , rapportant
» avoir eu de légères brises de N.-O. du cap Guar
» dafui et un courant favorable en serrant la côte
» africaine, à environ 50 milles du détroit de Bab-
» el-Mandeb.
» Mêmes remarques et mêmes résultats du brick
D Thé lis et du schooner Virginia.
» Vers le milieu de juin 1826, le brick Anna, capi-
» taine Mellet, n'eut pas de mauvais temps après
»' avoir doublé le cap Guardafui, et ne trouva pas de
» difficultés à gagner le détroit.
» Tenté par une disette de grains alors prévalant
» dans les parties inférieures de la mer Rouge, le
» capitaine Mellet débarqua sa cargaison, fit voile
» pour Zanzibar, et vers le 25 septembre retourna
» lourdement chargé, accomplissant ainsi un voyage
» que les plus vieux habitants du pays n'avaient
» jamais cru praticable. Il me déclara avoir traversé
» la ligne dans le 70° de longitude et n'avoir éprouvé
» que très-peu de mauvais temps.
» Pendant six jours du mois de juillet 1826, je
» m'amusai à examiner les îles de Périm et des Frè-
» res, formant l'entrée du détroit. Nous fûmes entraî-
» nés hors du détroit à quelque distance, par ce que
» je supposais un courant régulier; mais mon pilote
» m'informa que les marées y formaient un mouve-
» ment d'aller et de retour de 12 heures chacun. Je
» n'eus pas de difficulté à revenir en longeant la rive
» africaine, quoique mon schooner ne jaugeât pas
» plus de 15 tonneaux et fût loin d'être un bon ba-
» teau , ou un bon voilier. »
Au dire des écrivains spéciaux et des marins les
plus expérimentés, le principal tort de la mer Rouge
est de n'avoir pas été assez fréquentée. Reléguée à
l'une des extrémités du monde, n'aboutissant à au-
cune des grandes routes du commerce, elle est restée
longtemps mystérieuse et presque inexplorée. Nous
venons de prouver que le peu de navigateurs qui l'ont
pratiquée sont en général d'accord pour démentir les
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