Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-03-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 mars 1859 01 mars 1859
Description : 1859/03/01 (A4,N65). 1859/03/01 (A4,N65).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529500g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
66 L'ISTHME DE SUEZ, MARDI 1er MARS.
actif et infatigable, a employé l'intervalle entre son
départ de Paris et son embarquement à Trieste, à se
rendre à Berlin et à Vienne.
A Berlin, il a trouvé à la gare le chargé d'affaires
de la Turquie, M." Jean d'Aristarchi, qui l'attendait
pour lui offrir, à la légation ottomane, un logement
qu'il a accepté. M. d'Aristarchi est le gendre de
M. le général Bonin, ministre de la guerre dans le
cabinet de Prusse. Dans cette capitale, M. de Lesseps
a eu l'honneur de voir M. le baron Alexandre de
Humboldt, M. de Lentzé, ingénieuren chef des travaux
de la Vistule, membre de la commission internatio-
nale, M. le ministre de France, M. le ministre d'Au-
triche, MM. les ministres des affaires étrangères, du
commerce et de la guerre, et il a recueilli partout de ces
hauts personnages, comme de la population, les té-
moignages des plus chaleureuses sympathies et pour
sa personne et pour son entreprise.
Le 19, M. de Lesseps partait de Berlin, et le 20 il
était à Vienne. Il y a reçu l'accueil le meilleur et le
plus satisfaisant de tous les ministres et du prince de
Metternich. Il n'a qu'à se louer des excellentes disposi-
tions que manifeste le gouvernement autrichien.
Les journaux de Paris publiaient en ce moment la
dépêche télégraphique suivante :
« Vienne, 21 février.
» Le riche banquier, M. Revoltella, représentant de la
» Compagnie du canal de Suez en Autriche, a invité
» les ministres à une grande fête qui doit avoir lieu à
» Trieste, le 23, et à laquelle assisteraient l'archiduc
» Maximilien et M. de Lesseps, qui est ici depuis deux
» jours. M. de Lesseps doit s'embarquer sous peu pour
» l'Egypte. »
(Havas-Bullier.)
La fête annoncée par cette dépêche a été célébrée,
en effet, à Trieste, le jour indiqué. Nous n'en avons
pas encore tous les détails, ils ne nous parviendront
que par le prochain courrier; mais nous pouvons dès
à présent en rapporter quelques circonstances inté-
ressantes.
La fête du célèbre banquier, qui, comme on le sait,
est un des vice-présidents du Conseil d'administration
de la Compagnie universelle, a été magnifique. M.
Revoltella avait ménagé à ses invités une surprise.
Ils ont trouvé dans ses salons un groupe en marbre
représentant l'Europe ouvrant l'isthme de Suez, dû
au ciseau d'un des premiers sculpteurs de l'Italie,
M. Magni, de Milan. La composition est grandiose
et du plus bel effet.
S. A. I. l'archiduc Maximilien, gouverneur général
du royaume Lombardo-Vénitien, avait daigné ac-
cepter l'invitation de M. Revoltella. En entrant dans
les salons, le prince s'est dirigé vers M. de Lesseps
et lui a fait l'honneur de l'entretenir. Au souper,
S. A. I. avait à sa droite la baronne de Mertens,
femme du gouverneur de la province, et à sa gauche
M. de Lesseps.
Le 26, une assemblée des notables des principales
villes de l'Adriatique devait se tenir, dans le but de
décerner à la Compagnie universelle et à son promo-
teur, de nouveaux témoignages de concours et de
sympathie. Une dépêche électrique, publiée hier 28
février, par les journaux du matin, nous transmet
sommairement les résultats de cette réunion.
« Trieste, 27 février.
» Une assemblée de notables de Trieste, Venise et
* autres ports de l'Adriatique, tenue hier, a réclamé le
» concours des chambres de commerce pour la réparli-
), tion des actions du canal de Suez, souscrites par
» M. Revoltella et réservées à l'Autriche. »
Notre prochain numéro contiendra sur tous ces faits
une relation plus détaillée ; mais nos lecteurs seront
certainement bien aises de connaître dès aujourd'hui
l'accueil distingué et encourageant que le fondateur
de la Compagnie Universelle a rencontré en Alle-
magne, la faveur dont il a été l'objet à Vienne et à
Berlin, et les signes de l'élan avec lequel se groupent
autour de l'entreprise les populations commerciales
et maritimes de l'Adriatique.
M. Ferdinand de Lesseps, avec ses collaborateurs,
vogue en ce moment vers l'Egypte, et l'active éner-
gie dont il a donné tant de preuves nous garantit qu'a-
vant longtemps nous apprendrons que l'exécution du
canal a fait de nouveaux progrès sérieux et décisifs.
ERNEST DESPLACES.
LE TRAITÉ DE LA COMPAGNIE UNIVERSELLE AVEC M. HARDON. j
La question de l'exécution du canal de Suez a fait un
grand pas dans le cours de ce mois, non sans doute aux
yeux de ceux qui, familiarisés avec les détails de l'en-
treprise, avec les études et les travaux qui l'ont prépa-1
rée, ne pouvaient douter de la sûreté des calculs et des
plans de la commission internationale, mais pour ces
esprits toujours timides, faciles à éblouir comme à dé-j
courager, qui, n'allant pas au fond des choses, les jugent i
sur des ouï-dire ou des impressions suggérées. j
Il était à peu près .convenu que les adversaires du j
canal renonçaient devant l'évidence, l'accord des nom ,
mes du métier et des savants, à leur première thèse sur.
l'impraticabilité matérielle de l'œuvre ; mais ils ne s'en j
retranchaient que plus fortement derrière un argument i
analogue: son impraticabilité financière, Le canal devait,
coûter des sommes incalculables, selon lord Palmerston et
M. Stephenson; il ne pouvait pas s'achever à moins ,,
de 600 millions, d'après les estimations de ses antago- j
nistes les plus modestes, !
La Compagnie Universelle, après avoir répondu à ces j
exagérations par des raisons, y répond maintenant par
des actes. Le traité passé avec M. Hardon est le meilleur j
argument par lequel elle puisse éteindre les clameurs
dont on a essayé d'émouvoir l'opinion publique et d'é-
branler la confiance des actionnaires. Déjà ceux-ci s'em-
,
pressent de reconnaitre l'habileté et la fermeté de lad-j
)
actif et infatigable, a employé l'intervalle entre son
départ de Paris et son embarquement à Trieste, à se
rendre à Berlin et à Vienne.
A Berlin, il a trouvé à la gare le chargé d'affaires
de la Turquie, M." Jean d'Aristarchi, qui l'attendait
pour lui offrir, à la légation ottomane, un logement
qu'il a accepté. M. d'Aristarchi est le gendre de
M. le général Bonin, ministre de la guerre dans le
cabinet de Prusse. Dans cette capitale, M. de Lesseps
a eu l'honneur de voir M. le baron Alexandre de
Humboldt, M. de Lentzé, ingénieuren chef des travaux
de la Vistule, membre de la commission internatio-
nale, M. le ministre de France, M. le ministre d'Au-
triche, MM. les ministres des affaires étrangères, du
commerce et de la guerre, et il a recueilli partout de ces
hauts personnages, comme de la population, les té-
moignages des plus chaleureuses sympathies et pour
sa personne et pour son entreprise.
Le 19, M. de Lesseps partait de Berlin, et le 20 il
était à Vienne. Il y a reçu l'accueil le meilleur et le
plus satisfaisant de tous les ministres et du prince de
Metternich. Il n'a qu'à se louer des excellentes disposi-
tions que manifeste le gouvernement autrichien.
Les journaux de Paris publiaient en ce moment la
dépêche télégraphique suivante :
« Vienne, 21 février.
» Le riche banquier, M. Revoltella, représentant de la
» Compagnie du canal de Suez en Autriche, a invité
» les ministres à une grande fête qui doit avoir lieu à
» Trieste, le 23, et à laquelle assisteraient l'archiduc
» Maximilien et M. de Lesseps, qui est ici depuis deux
» jours. M. de Lesseps doit s'embarquer sous peu pour
» l'Egypte. »
(Havas-Bullier.)
La fête annoncée par cette dépêche a été célébrée,
en effet, à Trieste, le jour indiqué. Nous n'en avons
pas encore tous les détails, ils ne nous parviendront
que par le prochain courrier; mais nous pouvons dès
à présent en rapporter quelques circonstances inté-
ressantes.
La fête du célèbre banquier, qui, comme on le sait,
est un des vice-présidents du Conseil d'administration
de la Compagnie universelle, a été magnifique. M.
Revoltella avait ménagé à ses invités une surprise.
Ils ont trouvé dans ses salons un groupe en marbre
représentant l'Europe ouvrant l'isthme de Suez, dû
au ciseau d'un des premiers sculpteurs de l'Italie,
M. Magni, de Milan. La composition est grandiose
et du plus bel effet.
S. A. I. l'archiduc Maximilien, gouverneur général
du royaume Lombardo-Vénitien, avait daigné ac-
cepter l'invitation de M. Revoltella. En entrant dans
les salons, le prince s'est dirigé vers M. de Lesseps
et lui a fait l'honneur de l'entretenir. Au souper,
S. A. I. avait à sa droite la baronne de Mertens,
femme du gouverneur de la province, et à sa gauche
M. de Lesseps.
Le 26, une assemblée des notables des principales
villes de l'Adriatique devait se tenir, dans le but de
décerner à la Compagnie universelle et à son promo-
teur, de nouveaux témoignages de concours et de
sympathie. Une dépêche électrique, publiée hier 28
février, par les journaux du matin, nous transmet
sommairement les résultats de cette réunion.
« Trieste, 27 février.
» Une assemblée de notables de Trieste, Venise et
* autres ports de l'Adriatique, tenue hier, a réclamé le
» concours des chambres de commerce pour la réparli-
), tion des actions du canal de Suez, souscrites par
» M. Revoltella et réservées à l'Autriche. »
Notre prochain numéro contiendra sur tous ces faits
une relation plus détaillée ; mais nos lecteurs seront
certainement bien aises de connaître dès aujourd'hui
l'accueil distingué et encourageant que le fondateur
de la Compagnie Universelle a rencontré en Alle-
magne, la faveur dont il a été l'objet à Vienne et à
Berlin, et les signes de l'élan avec lequel se groupent
autour de l'entreprise les populations commerciales
et maritimes de l'Adriatique.
M. Ferdinand de Lesseps, avec ses collaborateurs,
vogue en ce moment vers l'Egypte, et l'active éner-
gie dont il a donné tant de preuves nous garantit qu'a-
vant longtemps nous apprendrons que l'exécution du
canal a fait de nouveaux progrès sérieux et décisifs.
ERNEST DESPLACES.
LE TRAITÉ DE LA COMPAGNIE UNIVERSELLE AVEC M. HARDON. j
La question de l'exécution du canal de Suez a fait un
grand pas dans le cours de ce mois, non sans doute aux
yeux de ceux qui, familiarisés avec les détails de l'en-
treprise, avec les études et les travaux qui l'ont prépa-1
rée, ne pouvaient douter de la sûreté des calculs et des
plans de la commission internationale, mais pour ces
esprits toujours timides, faciles à éblouir comme à dé-j
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sur des ouï-dire ou des impressions suggérées. j
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canal renonçaient devant l'évidence, l'accord des nom ,
mes du métier et des savants, à leur première thèse sur.
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retranchaient que plus fortement derrière un argument i
analogue: son impraticabilité financière, Le canal devait,
coûter des sommes incalculables, selon lord Palmerston et
M. Stephenson; il ne pouvait pas s'achever à moins ,,
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nistes les plus modestes, !
La Compagnie Universelle, après avoir répondu à ces j
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des actes. Le traité passé avec M. Hardon est le meilleur j
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dont on a essayé d'émouvoir l'opinion publique et d'é-
branler la confiance des actionnaires. Déjà ceux-ci s'em-
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