Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-01-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 janvier 1859 15 janvier 1859
Description : 1859/01/15 (A4,N62). 1859/01/15 (A4,N62).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529497f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
SAMEDI 15 JANVIER. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 31
VARIÉTÉS.
NOTICE SUR M. DE NÉGRELLI-MOLDELBE,
MEMBRE DE LA cOIlmrSSIOX INTERNATIONALE POUR LE PERCEMENT
DE L'iSTHME DE Sl'EZ.
M. de Négrelli-Moldelbe (Aloïs), qui vient de mourir
à l'âge de 59 ans, inspecteur général des chemins de
fer de l'empire d'Autriche, avait commencé de fort
bonne heure sa laborieuse carrière. Né à Primeiro en
Tyrol, en 1799, il avait à peine achevé ses études,
moitié faites dans son pays natal et moitié en Italie, qu'il
entra au service de l'État, ayant 19 ans tout au plus.
Comme il avait donné dès lors les preuves d'une apti-
tude remarquable, il fut tout d'abord attaché à la con-
struction de la route de Schœnberg et au lever de la
carte hydrographique du cours de l'Inn. Après avoir
passé de brillants examens, il fut successivement chargé,
sous sa responsabilité tout à fait indépendante, d'un
travail hydraulique fort important près de Zierl, du tracé
de la route qui va de la frontière de Venise à Toblacher-
feld en Tyrol, du nivellement du cours du Rhin et d'une
foule de travaux analogues, tous fort difficiles, dans le
Tyrol et dans le Voralberg.
Dès cette époque, M. de Négrelli, tout jeune qu'il
était, montrait un talent très-rare et un caractère plus
rare encore. Les opérations auxquelles il était employé
étaient, à certains égards, très-délicates; et, comme il
s'agissait presque toujours de règlement et de délimita-
tion de frontières, il fallait y apporter non-seulement
la capacité de l'ingénieur, mais en outre une équité per-
sonnelle qui donnât toute autorité aux décisions ren-
dues. M. de Négrelli, dans ce poste difficile pour tout le
monde, mais plus encore pour un jeune homme, sut
faire estimer ses lumières spéciales et ses hautes qualités
morales. Il n'y eut pas une discussion technique de ce
temps, sur les deux rives du Rhin, à laquelle il ne prît
part et qu'il ne sût résoudre à la satisfaction com-
mune.
Sa réputation était déjà faite dans les pays voisins,
lorsque, en 1832, le canton deSaint-Gall lui offrit la place
d'inspecteur des eaux et des routes, à des conditions très-
favorables. M. de Négrelli accepta la proposition, moins
pour les avantages qu'elle présentait que pour l'occasion
favorable qui était donnée à son activité. Mais ses supé-
rieurs ne voulurent pas lui accorder la permission néces-
saire , et ce fut l'empereur François Ier qui daigna lever
lui-même toutes les difficultés, en accordant son autori-
sation dans les termes les plus flatteurs.
M. de Négrelli ne resta pas moins de huit années au
service de la Confédération suisse; et durant.ce temps
il ne cessa de travailler aux constructions les plus utiles.
« Il n'y a pas un lieu du canton de Saint-Gall, disait
n tout récemment un de ses amis, qui ne porte le témoi-
n gnage de son talent et de ses labeurs. « En 1835, la
ville de Zurich le nommait son ingénieur en chef. Il y
construisit des rues, des quais, des ponts, un port; et
sous sa main la ville changea bientôt d'aspect. Le gou-
vernement fédéral s'empressa, comme les cantons par-
ticuliers, de mettre à profit ses lumières, et il n'y eut
point alors de commission un peu importante pour les
travaux publics dont M. de Négrelli ne fût membre. En
1839, il était commissaire fédéral dans les cantons
d'Uri, du Tessin et des Grisons. Pendant plusieurs an-
nées, il fut le président de la Commission fédérale pour
la régularisation du cours de la Limmat. Mais le service
le plus signalé que M. de Négrelli rendit à la Suisse
fut de tracer son réseau de chemins de fer. Le plan de
M. de Négrelli fut hautement approuvé de tous les juges
compétents, et ce fut lui qui construisit le chemin de fer
de Zurich à Bade.
Cependant la patrie de M. de Négrelli ne pouvait se
priver plus longtemps de lui, et il reçut à la fois, en
1840, deux propositions qui devaient le rappeler en Au-
triche : l'une, de la chancellerie impériale, et l'autre de
la Compagnie du chemin de fer du Nord-Ferdinand. C'é-
tait la première voie ferrée que l'on construisait dans
l'Empire; M. de Négrelli n'hésita point à s'en charger,
bien que les offres du gouvernement fussent plus avanta-
geuses et lui présentassent un avenir plus durable. Ce
ne fut pas cependant sans de profonds regrets qu'il
s'éloigna de la Suisse, où il avait su se faire les liaisons
les plus affectueuses et les plus sûres.
Le succès du chemin de fer de Vienne à Olmutz, que
M. de Négrelli acheva en 1841, détermina le gouverne-
ment impérial à entreprendre tout le réseau; et, de
1842 à 1848, de concert avec M. Francesconi, M. de
Négrelli construisit les chemins d'Olmutz à Prague, de
Prague à Rodenbach, de Brunn à Bœhmischtrubau. Il
fit aussi les études des chemins de Gallicie, et il mena
également à bonne fin les négociations pour continuer
les chemins autrichiens jusqu'à Dresde et Oderberg. En
même temps le Wurtemberg, la Bavière et la Saxe, lui
demandaient ses conseils éclairés et ses directions pour
leurs voies ferrées et pour une multitude de travaux de
divers genres.
Lorsque le gouvernement d'Autriche créa, en 1848,
un ministère des travaux publics, M. de Négrelli fut
nommé conseiller de la nouvelle administration, et,
quatre ans après, conseiller de cour. Sous sa direction,
toutes les parties de la monarchie furent couvertes des
travaux les mieux entendus, comme si l'on eût été en-
core dans les temps les plus tranquilles et les plus pro-
spères. Après la retraite de M. Baumgartner, M. de Né-
grelli fut envoyé en Italie, et il eut à réparer tous les
désastres et tous les désordres qu'y avait causés une
lutte récente, les ponts détruits, les routes défoncées,
les chemins de fer rompus, les édifices publics ruinés.
Il fallait tout refaire avec ses propres ressources et sans
l'appui de personne. C'était une tâche des plus pénibles
et des plus ardues. M. de Négrelli ne s'en effraya pas,
et le maréchal Radetzky trouva bientôt en lui toute la
fermeté et la persévérance qu'il eût pu attendre du mi-
litaire le plus intrépide.
VARIÉTÉS.
NOTICE SUR M. DE NÉGRELLI-MOLDELBE,
MEMBRE DE LA cOIlmrSSIOX INTERNATIONALE POUR LE PERCEMENT
DE L'iSTHME DE Sl'EZ.
M. de Négrelli-Moldelbe (Aloïs), qui vient de mourir
à l'âge de 59 ans, inspecteur général des chemins de
fer de l'empire d'Autriche, avait commencé de fort
bonne heure sa laborieuse carrière. Né à Primeiro en
Tyrol, en 1799, il avait à peine achevé ses études,
moitié faites dans son pays natal et moitié en Italie, qu'il
entra au service de l'État, ayant 19 ans tout au plus.
Comme il avait donné dès lors les preuves d'une apti-
tude remarquable, il fut tout d'abord attaché à la con-
struction de la route de Schœnberg et au lever de la
carte hydrographique du cours de l'Inn. Après avoir
passé de brillants examens, il fut successivement chargé,
sous sa responsabilité tout à fait indépendante, d'un
travail hydraulique fort important près de Zierl, du tracé
de la route qui va de la frontière de Venise à Toblacher-
feld en Tyrol, du nivellement du cours du Rhin et d'une
foule de travaux analogues, tous fort difficiles, dans le
Tyrol et dans le Voralberg.
Dès cette époque, M. de Négrelli, tout jeune qu'il
était, montrait un talent très-rare et un caractère plus
rare encore. Les opérations auxquelles il était employé
étaient, à certains égards, très-délicates; et, comme il
s'agissait presque toujours de règlement et de délimita-
tion de frontières, il fallait y apporter non-seulement
la capacité de l'ingénieur, mais en outre une équité per-
sonnelle qui donnât toute autorité aux décisions ren-
dues. M. de Négrelli, dans ce poste difficile pour tout le
monde, mais plus encore pour un jeune homme, sut
faire estimer ses lumières spéciales et ses hautes qualités
morales. Il n'y eut pas une discussion technique de ce
temps, sur les deux rives du Rhin, à laquelle il ne prît
part et qu'il ne sût résoudre à la satisfaction com-
mune.
Sa réputation était déjà faite dans les pays voisins,
lorsque, en 1832, le canton deSaint-Gall lui offrit la place
d'inspecteur des eaux et des routes, à des conditions très-
favorables. M. de Négrelli accepta la proposition, moins
pour les avantages qu'elle présentait que pour l'occasion
favorable qui était donnée à son activité. Mais ses supé-
rieurs ne voulurent pas lui accorder la permission néces-
saire , et ce fut l'empereur François Ier qui daigna lever
lui-même toutes les difficultés, en accordant son autori-
sation dans les termes les plus flatteurs.
M. de Négrelli ne resta pas moins de huit années au
service de la Confédération suisse; et durant.ce temps
il ne cessa de travailler aux constructions les plus utiles.
« Il n'y a pas un lieu du canton de Saint-Gall, disait
n tout récemment un de ses amis, qui ne porte le témoi-
n gnage de son talent et de ses labeurs. « En 1835, la
ville de Zurich le nommait son ingénieur en chef. Il y
construisit des rues, des quais, des ponts, un port; et
sous sa main la ville changea bientôt d'aspect. Le gou-
vernement fédéral s'empressa, comme les cantons par-
ticuliers, de mettre à profit ses lumières, et il n'y eut
point alors de commission un peu importante pour les
travaux publics dont M. de Négrelli ne fût membre. En
1839, il était commissaire fédéral dans les cantons
d'Uri, du Tessin et des Grisons. Pendant plusieurs an-
nées, il fut le président de la Commission fédérale pour
la régularisation du cours de la Limmat. Mais le service
le plus signalé que M. de Négrelli rendit à la Suisse
fut de tracer son réseau de chemins de fer. Le plan de
M. de Négrelli fut hautement approuvé de tous les juges
compétents, et ce fut lui qui construisit le chemin de fer
de Zurich à Bade.
Cependant la patrie de M. de Négrelli ne pouvait se
priver plus longtemps de lui, et il reçut à la fois, en
1840, deux propositions qui devaient le rappeler en Au-
triche : l'une, de la chancellerie impériale, et l'autre de
la Compagnie du chemin de fer du Nord-Ferdinand. C'é-
tait la première voie ferrée que l'on construisait dans
l'Empire; M. de Négrelli n'hésita point à s'en charger,
bien que les offres du gouvernement fussent plus avanta-
geuses et lui présentassent un avenir plus durable. Ce
ne fut pas cependant sans de profonds regrets qu'il
s'éloigna de la Suisse, où il avait su se faire les liaisons
les plus affectueuses et les plus sûres.
Le succès du chemin de fer de Vienne à Olmutz, que
M. de Négrelli acheva en 1841, détermina le gouverne-
ment impérial à entreprendre tout le réseau; et, de
1842 à 1848, de concert avec M. Francesconi, M. de
Négrelli construisit les chemins d'Olmutz à Prague, de
Prague à Rodenbach, de Brunn à Bœhmischtrubau. Il
fit aussi les études des chemins de Gallicie, et il mena
également à bonne fin les négociations pour continuer
les chemins autrichiens jusqu'à Dresde et Oderberg. En
même temps le Wurtemberg, la Bavière et la Saxe, lui
demandaient ses conseils éclairés et ses directions pour
leurs voies ferrées et pour une multitude de travaux de
divers genres.
Lorsque le gouvernement d'Autriche créa, en 1848,
un ministère des travaux publics, M. de Négrelli fut
nommé conseiller de la nouvelle administration, et,
quatre ans après, conseiller de cour. Sous sa direction,
toutes les parties de la monarchie furent couvertes des
travaux les mieux entendus, comme si l'on eût été en-
core dans les temps les plus tranquilles et les plus pro-
spères. Après la retraite de M. Baumgartner, M. de Né-
grelli fut envoyé en Italie, et il eut à réparer tous les
désastres et tous les désordres qu'y avait causés une
lutte récente, les ponts détruits, les routes défoncées,
les chemins de fer rompus, les édifices publics ruinés.
Il fallait tout refaire avec ses propres ressources et sans
l'appui de personne. C'était une tâche des plus pénibles
et des plus ardues. M. de Négrelli ne s'en effraya pas,
et le maréchal Radetzky trouva bientôt en lui toute la
fermeté et la persévérance qu'il eût pu attendre du mi-
litaire le plus intrépide.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 15/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6529497f/f15.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6529497f/f15.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6529497f/f15.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6529497f
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6529497f
Facebook
Twitter