Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-01-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 janvier 1859 15 janvier 1859
Description : 1859/01/15 (A4,N62). 1859/01/15 (A4,N62).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529497f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
26 L'ISTHME DE SUEZ, SAMEDI 15 JANVIER.
NOUVELLES DE M. DE CONINCK.
M. de Coninck a diffamé la Compagnie universelle
dans une brochure qu'il a répandue à profusion et gra-
tis. Notre journal a répondu pour la Compagnie univer-
selle. Voilà l'attaque et la défense.
Pourtant nous sommes les provocateurs et il est le
provoqué. C'est nous qui l'avons méchamment appelé
dans la lice ; dès lors, la loi lue et le compte dressé des
lignes qu'elle lui octroie, il nous expédie par huissier
un volumineux cahier de littérature, avec la sommation
de l'imposer à nos lecteurs.
Notre premier mouvement a été celui de la surprise
et d'une légitime résistance. Il nous a suffi de parcourir
rapidement cette missive timbrée pour avoir la parfaite
certitude qu'il n'est pas au monde un tribunal qui con-
sentit à nous en prescrire l'insertion.
Mais, après une lecture plus approfondie, nous avons
jugé que ce serait nous faire tort que de priver le pu-
blic de cette pièce curieuse et édifiante. Le style c'est
l'homme, et encore plus la logique et la pensée. Nous
ne voulons pas que M. de Coninck se puisse poser en
martyr d'un moyen de procédure ; entre nous et lui,
nous acceptons le tribunal qu'il a l'imprudence d'invo-
quer : le jugement de l'opinion. Seulement, comme en
tout combat les armes doivent être égales; que notre
intention, comme notre droit, est de faire ressortir dans
toutes ses parties la beauté du long travail de M. de
Coninck; que son huissier nous est arrivé le 12; que
notre journal doit être sous presse le 14 ; que ce court
intervalle a été forcément absorbé par les nécessités de
* notre rédaction ordinaire ; que nous sommes d'ailleurs
dans les limites et les prescriptions de la loi ; nous ren-
voyons à notre prochain numéro la publication de la
demande et de la réponse; - et nous espérons queM.de
Coninck sera tout aussi mécontent de la seconde défense
qu'il paraît l'être de la première.
Le gérant :
ERNEST DESPLACES.
Correspondance.
L'ENTREPRISE DU CANAL JUGÉE PAR UN ACTIONNAIRE.
M. Ferdinand de Lesseps vient de recevoir d'un des
honorables sociétaires de la Compagnie universelle une
lettre qu'il est autorisé à publier. Nous l'insérons dans
nos colonnes comme un véritable document écrit avec
talent, pensé par le bon sens, et où brille plus d'une fois
la sagacité d'un esprit habile et exercé. Il est en même
temps de nature à donner une idée des intelligences,
des sentiments, des volontés calmes et fermes qui ont
voulu s'associer sérieusement, foncièrement, après les
avoir étudiées, aux perspectives de la grande entreprise
du siècle. M. Deschamps nous était jusqu'ici inconnu,
aussi bien qu'à M. de Lesseps. Nous nous félicitons de
pouvoir enrichir notre feuille de cette œuvre d'un homme
de mérite et de cœur.
D'après ce témoignage, M. de Coninck ne nous pa-
raît pas prédestiné à faire beaucoup de prosélytes.
ERNEST DESPLACES.
A Monsieur Ferdinand de Lesseps président
de la Compagnie universelle.
Saint-Dizier, le 4 janvier 1859.
Monsieur,
Le numéro du journal de l'Isthme de Suez du ltr janvier
répond victorieusement aux imputations calomnieuses de vos
adversaires, et il démontre jusqu'à l'évidence que les asser-
tions du Times, du Globe et de leurs adhérents sont dénuées
de toute espèce de fondement, Les déclamations de lord Pal-
merston et de deux ou trois Anglais fanatiques n'entraveront
pas, même avec l'appui de M. de Coninck, l'exécution de
votre glorieuse entreprise, exécution qui sera aussi hono-
rable que profitable pour les actionnaires, ainsi que vous le
dites avec raison dans votre lettre du 9 décembre dernier.
Le percement de l'isthme de Suez est jusqu'ici, à son point
de vue, et restera indubitablement l'œuvre la plus gigan-
tesque, la plus féconde en résultats du dix-neuvième siècle;
il a un caractère de haute moralité que n'offre, à un pareil
degré, aucune autre entreprise. Tous les hommes sérieux
et intelligents ont remarqué l'honnêteté des moyens par vous
employés, la sincérité de vos évaluations, et c'est ce qui
a assuré le succès de la souscription. Vous vous êtes tenu
évidemment au-dessous de la vérité en ne portant qu'à
trois millions le nombre de tonnes qui franchiront
le nouveau canal. C'est là, dans l'état actuel des choses,
un chiffre inférieur au chiffre réel, officiel, du tonnage des
navires de commerce doublant le cap de Bonne-Espérance,
et il faut encore songer que les marines militaire et mar-
chande de toute l'Europe prendront, d'ici à quelques années,
un développement considérable. Vous semblez de plus ne
parler que pour ordre du canal d'eau douce, ainsi que des
vastes terrains qui vous ont été concédés par le Vice-roi
d'Egypte; or il y a là une source abondante de produits.
Votre entreprise, Monsieur, présente de grands avantages,
en ce sens qu'on peut dès maintenant et d'une manière à
peu près certaine évaluer sa dépense, ses bénéfices, le délai
nécessaire à son exécution. Mais, pourra objecter l'ingénieux
M. de Coninck, puisque l'affaire est si merveilleusement
belle, comment se fait-il qu'il n'y ait pas une prime de cent,
de deux cents francs par action? Par la raison la plus simple,
et cela tient précisément à une cause que j'ai signalée plus
haut, l'honnêteté, la délicatesse des moyens mis en œuvre
par vous. Il en serait autrement, si vous aviez eu recours à
la publicité des journaux financiers, si vous aviez sollicité le
patronage de quelque puissante maison de banque, si vous
aviez distribué une partie des actions à des compères qui
auraient prôné l'affaire pour escompter la prime. Il est d'ail-
leurs permis de supposer que des spéculateurs, par l'effet
d'une manœuvre assez à la mode, mais plus habile que loyale,
cherchent à peser sur les cours, pour se procurer des titres
à prix réduit, et les céder ensuite avec un honnête bénéfice.
C'est en vain que les adversaires du projet, ils sont du
reste peu nombreux, soutiendraient qu'il est irréalisable. La
science, par l'organe de ses représentants spéciaux les plus
compétents, a prononcé en dernier ressort, et ce n'est pas
l'opinion isolée, et dans tous les cas fort suspecte, d'un in-
génieur anglais qui doit inspirer de sérieuses inquiétudes aux
NOUVELLES DE M. DE CONINCK.
M. de Coninck a diffamé la Compagnie universelle
dans une brochure qu'il a répandue à profusion et gra-
tis. Notre journal a répondu pour la Compagnie univer-
selle. Voilà l'attaque et la défense.
Pourtant nous sommes les provocateurs et il est le
provoqué. C'est nous qui l'avons méchamment appelé
dans la lice ; dès lors, la loi lue et le compte dressé des
lignes qu'elle lui octroie, il nous expédie par huissier
un volumineux cahier de littérature, avec la sommation
de l'imposer à nos lecteurs.
Notre premier mouvement a été celui de la surprise
et d'une légitime résistance. Il nous a suffi de parcourir
rapidement cette missive timbrée pour avoir la parfaite
certitude qu'il n'est pas au monde un tribunal qui con-
sentit à nous en prescrire l'insertion.
Mais, après une lecture plus approfondie, nous avons
jugé que ce serait nous faire tort que de priver le pu-
blic de cette pièce curieuse et édifiante. Le style c'est
l'homme, et encore plus la logique et la pensée. Nous
ne voulons pas que M. de Coninck se puisse poser en
martyr d'un moyen de procédure ; entre nous et lui,
nous acceptons le tribunal qu'il a l'imprudence d'invo-
quer : le jugement de l'opinion. Seulement, comme en
tout combat les armes doivent être égales; que notre
intention, comme notre droit, est de faire ressortir dans
toutes ses parties la beauté du long travail de M. de
Coninck; que son huissier nous est arrivé le 12; que
notre journal doit être sous presse le 14 ; que ce court
intervalle a été forcément absorbé par les nécessités de
* notre rédaction ordinaire ; que nous sommes d'ailleurs
dans les limites et les prescriptions de la loi ; nous ren-
voyons à notre prochain numéro la publication de la
demande et de la réponse; - et nous espérons queM.de
Coninck sera tout aussi mécontent de la seconde défense
qu'il paraît l'être de la première.
Le gérant :
ERNEST DESPLACES.
Correspondance.
L'ENTREPRISE DU CANAL JUGÉE PAR UN ACTIONNAIRE.
M. Ferdinand de Lesseps vient de recevoir d'un des
honorables sociétaires de la Compagnie universelle une
lettre qu'il est autorisé à publier. Nous l'insérons dans
nos colonnes comme un véritable document écrit avec
talent, pensé par le bon sens, et où brille plus d'une fois
la sagacité d'un esprit habile et exercé. Il est en même
temps de nature à donner une idée des intelligences,
des sentiments, des volontés calmes et fermes qui ont
voulu s'associer sérieusement, foncièrement, après les
avoir étudiées, aux perspectives de la grande entreprise
du siècle. M. Deschamps nous était jusqu'ici inconnu,
aussi bien qu'à M. de Lesseps. Nous nous félicitons de
pouvoir enrichir notre feuille de cette œuvre d'un homme
de mérite et de cœur.
D'après ce témoignage, M. de Coninck ne nous pa-
raît pas prédestiné à faire beaucoup de prosélytes.
ERNEST DESPLACES.
A Monsieur Ferdinand de Lesseps président
de la Compagnie universelle.
Saint-Dizier, le 4 janvier 1859.
Monsieur,
Le numéro du journal de l'Isthme de Suez du ltr janvier
répond victorieusement aux imputations calomnieuses de vos
adversaires, et il démontre jusqu'à l'évidence que les asser-
tions du Times, du Globe et de leurs adhérents sont dénuées
de toute espèce de fondement, Les déclamations de lord Pal-
merston et de deux ou trois Anglais fanatiques n'entraveront
pas, même avec l'appui de M. de Coninck, l'exécution de
votre glorieuse entreprise, exécution qui sera aussi hono-
rable que profitable pour les actionnaires, ainsi que vous le
dites avec raison dans votre lettre du 9 décembre dernier.
Le percement de l'isthme de Suez est jusqu'ici, à son point
de vue, et restera indubitablement l'œuvre la plus gigan-
tesque, la plus féconde en résultats du dix-neuvième siècle;
il a un caractère de haute moralité que n'offre, à un pareil
degré, aucune autre entreprise. Tous les hommes sérieux
et intelligents ont remarqué l'honnêteté des moyens par vous
employés, la sincérité de vos évaluations, et c'est ce qui
a assuré le succès de la souscription. Vous vous êtes tenu
évidemment au-dessous de la vérité en ne portant qu'à
trois millions le nombre de tonnes qui franchiront
le nouveau canal. C'est là, dans l'état actuel des choses,
un chiffre inférieur au chiffre réel, officiel, du tonnage des
navires de commerce doublant le cap de Bonne-Espérance,
et il faut encore songer que les marines militaire et mar-
chande de toute l'Europe prendront, d'ici à quelques années,
un développement considérable. Vous semblez de plus ne
parler que pour ordre du canal d'eau douce, ainsi que des
vastes terrains qui vous ont été concédés par le Vice-roi
d'Egypte; or il y a là une source abondante de produits.
Votre entreprise, Monsieur, présente de grands avantages,
en ce sens qu'on peut dès maintenant et d'une manière à
peu près certaine évaluer sa dépense, ses bénéfices, le délai
nécessaire à son exécution. Mais, pourra objecter l'ingénieux
M. de Coninck, puisque l'affaire est si merveilleusement
belle, comment se fait-il qu'il n'y ait pas une prime de cent,
de deux cents francs par action? Par la raison la plus simple,
et cela tient précisément à une cause que j'ai signalée plus
haut, l'honnêteté, la délicatesse des moyens mis en œuvre
par vous. Il en serait autrement, si vous aviez eu recours à
la publicité des journaux financiers, si vous aviez sollicité le
patronage de quelque puissante maison de banque, si vous
aviez distribué une partie des actions à des compères qui
auraient prôné l'affaire pour escompter la prime. Il est d'ail-
leurs permis de supposer que des spéculateurs, par l'effet
d'une manœuvre assez à la mode, mais plus habile que loyale,
cherchent à peser sur les cours, pour se procurer des titres
à prix réduit, et les céder ensuite avec un honnête bénéfice.
C'est en vain que les adversaires du projet, ils sont du
reste peu nombreux, soutiendraient qu'il est irréalisable. La
science, par l'organe de ses représentants spéciaux les plus
compétents, a prononcé en dernier ressort, et ce n'est pas
l'opinion isolée, et dans tous les cas fort suspecte, d'un in-
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