Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-12-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 décembre 1864 01 décembre 1864
Description : 1864/12/01 (A9,N203). 1864/12/01 (A9,N203).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203334f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
474 L'ISTHME DE SUEZ,
par deux mers, adossé aux dernières assises de la
chaîne orientale du plateau abyssin et admirablement
situé sur la route des caravanes ? Comprend-on le
bénéfice que l'on peut tirer de cette possession se dé-
roulant vis-à-vis d'Aden et de Périm, s'étendant en
face du pavillon anglais, à peu près comme les rivages
de la Flandre et de l'Artois?
» Le détroit de Bab-el-Mandeb n'est plus fermé à
Périm par une clef britannique, et désormais la France,
étant maîtresse de la plus large passe du détroit, la
mer Rouge n'est plus gardée à vue, — elle est libre.
» Que nos compatriotes élèvent donc une ville à la
station d'Obok, qu'ils posent les fondements d'un cen-
tre commercial le plus près possible du détroit de
Bab-el-Mandeb, et peut-être un jour les destinées
d'une partie du monde s'agiteront vers cette région de
l'Afrique.
» Il y a sur la surface de la terre trois ou quatre
points oui deviendront le nœud vital du globe : l'isthme
de Krà, dans l'Indo-Chine, lorsqu'un canal l'aura
coupé ; l'isthme de Darien, quànd l'océan Atlantique y
mariera ses eaux à celles du PaciSque ; le détroit de
Bab-el-Mandeb, trait d'union entre trois mondes :
l'Asie, l'Afrique et l'Europe. Aussi serait-ce moins à
Suez, croyons-nous, qu'une ville semblable à Constan-
tinople devrait s'élever, que dans le voisinage d'Obok,
sur le territoire du nouvel établissement français.
» Là ne se bornent pas d'ailleurs nos possessions.
Nous avons encore heureusement l'île de Desset et l'île
d'Ouda, près de Massaoua ; le port d'Ed, sur la côte du
pays des Danakils, et Zoula, l'antique Adulis, la célè-
bre colonie grecque, acquise, en 1860, par les soins du
capitaine de frégate Russel.
» L'île de Desset, que les anciens appelaient Orine,
est d'une étendue peu considérable ; elle n'a guère que
trois kilomètres de longueur, sur un kilomètre de lar-
geur ; mais la position en est fort belle. Le climat dont
elle jouit est jugé salubre par tous les voyageurs. La
végétation consiste surtout en prairies. Les habitants
tirent un médiocre parti des avantages de cette agréa-
ble situation, qui nous fut cédée par Négoussié, le chef
du Tigré.
» Le port d'Ed, placé près du volcan d'Haycock, ap-
partient aux Français depuis environ vingt années ;
nous devons cette possession au capitaine Broquant,
qui l'acheta, au nom de notre gouvernement, à des
chefs danakils.
» Quant à Zoula, l'illustre Adulis des Grecs et des
Romains, elle est peut-être à la veille de sortir de ses
cendres et de devenir une des cités les plus commer-
çantes de la mer Rouge. Que les caravanes d'Abyssi-
nie, qui se dirigent en ce moment presque toutes du
côté de Massaoua, et s'exposent ainsi aux vexations
des Turcs, comprennent qu'il est préférable de négocier
dans une station française, et Adulis, merveilleusement
située au fond d'un golfe, pourra recouvrer sa puis-
sance d'autrefois.
» En résumé, si la Grande-Bretagne a, pendant quel
ques années, justement inquiété, par ses audacieuses
prises de possession, tous ceux qui s'intéressaient à
l'œuvre vraiment européenne de M. de Lesseps, — au-
jourd'hui, grâce aux sages prévoyances de la France, ces
craintes doivent tomber ; — tous les pavillons pourront
un jour croiser librement dans les parages africains,
depuis Péluse jusqu'à Obok.
D RICIIARD CORTAMBERT. D
LA PROCHAINE RÉCOLTE DU COTON EN EGYPTE.
Mehalla-el-Kébirah, 17 octobre.
J'ai parcouru les provinces de Dahaliéh, Guer-
bieh et Cergiéh et partout, je vous assure, j'ai
trouvé la récolte de coton magnifique à tous égards,
tant pour la quantité que pour la qualité, et je reste
de plus en plus convaincu que cette récolte attein-
dra le chiffre de deux millions et demi de quintaux.
Ma conviction puise encore une nouvelle fermeté
dans les renseignements qui me confirment le chiffre
de deux millions pour la récolte dernière, ajoutant
à cela que, pour 1864, il a été ensemencé un bon
tiers en plus.
Une chaleur excessive, insolite même , règne
dans les trois provinces susnommées, et les culti-
vateurs m'assurent que si ces chaleurs pouvaient
durer jusqu'au mois de novembre, elles produiraient
infailliblement une augmentation de 10 0/0 sur la
récolte, se basant sur ce fait, que le feddan (42 ares),
dont la production normale est de trois quintaux,
donnerait sous cette température un produit de 3 1/2.
J'entends parler d'abondantes rosées qui, dans la
haute Egypte, seraient préjudiciables à la récolte
du coton. Je puis vous dire qu'ici nous ne savons
guère ce que c'est que l'humidité.
Nos marchés ne sont pas encore bien approvi-
sionnés de coton, et les causes en sont faciles à dé-
duire :
D'abord les détenteurs sont effrayés des rabais
qui se produisent tous les jours et ne veulent pas
se décider à vendre.
Ensuite la plupart des cultivateurs sont occupés
en ce moment à la récolte des céréales; ces derniè-
res chaleurs ont été très-favorables à cette récolte
qui se présente avec d'excellents résultats. La plu-
part des cultivateurs ont sacrifié cette production à
celle du coton, les marchés ne sont presque plus
aujourd'hui approvisionnés et ne suffisent pas aux
besoins locaux ; cette partie de marché subit des
rabais considérables : c'est un tort immense que les
cultivateurs intelligents et la sage prévoyance de
notre gouvernement toujours énergique, quand il
faut, sauront atténuer et faire disparaître.
par deux mers, adossé aux dernières assises de la
chaîne orientale du plateau abyssin et admirablement
situé sur la route des caravanes ? Comprend-on le
bénéfice que l'on peut tirer de cette possession se dé-
roulant vis-à-vis d'Aden et de Périm, s'étendant en
face du pavillon anglais, à peu près comme les rivages
de la Flandre et de l'Artois?
» Le détroit de Bab-el-Mandeb n'est plus fermé à
Périm par une clef britannique, et désormais la France,
étant maîtresse de la plus large passe du détroit, la
mer Rouge n'est plus gardée à vue, — elle est libre.
» Que nos compatriotes élèvent donc une ville à la
station d'Obok, qu'ils posent les fondements d'un cen-
tre commercial le plus près possible du détroit de
Bab-el-Mandeb, et peut-être un jour les destinées
d'une partie du monde s'agiteront vers cette région de
l'Afrique.
» Il y a sur la surface de la terre trois ou quatre
points oui deviendront le nœud vital du globe : l'isthme
de Krà, dans l'Indo-Chine, lorsqu'un canal l'aura
coupé ; l'isthme de Darien, quànd l'océan Atlantique y
mariera ses eaux à celles du PaciSque ; le détroit de
Bab-el-Mandeb, trait d'union entre trois mondes :
l'Asie, l'Afrique et l'Europe. Aussi serait-ce moins à
Suez, croyons-nous, qu'une ville semblable à Constan-
tinople devrait s'élever, que dans le voisinage d'Obok,
sur le territoire du nouvel établissement français.
» Là ne se bornent pas d'ailleurs nos possessions.
Nous avons encore heureusement l'île de Desset et l'île
d'Ouda, près de Massaoua ; le port d'Ed, sur la côte du
pays des Danakils, et Zoula, l'antique Adulis, la célè-
bre colonie grecque, acquise, en 1860, par les soins du
capitaine de frégate Russel.
» L'île de Desset, que les anciens appelaient Orine,
est d'une étendue peu considérable ; elle n'a guère que
trois kilomètres de longueur, sur un kilomètre de lar-
geur ; mais la position en est fort belle. Le climat dont
elle jouit est jugé salubre par tous les voyageurs. La
végétation consiste surtout en prairies. Les habitants
tirent un médiocre parti des avantages de cette agréa-
ble situation, qui nous fut cédée par Négoussié, le chef
du Tigré.
» Le port d'Ed, placé près du volcan d'Haycock, ap-
partient aux Français depuis environ vingt années ;
nous devons cette possession au capitaine Broquant,
qui l'acheta, au nom de notre gouvernement, à des
chefs danakils.
» Quant à Zoula, l'illustre Adulis des Grecs et des
Romains, elle est peut-être à la veille de sortir de ses
cendres et de devenir une des cités les plus commer-
çantes de la mer Rouge. Que les caravanes d'Abyssi-
nie, qui se dirigent en ce moment presque toutes du
côté de Massaoua, et s'exposent ainsi aux vexations
des Turcs, comprennent qu'il est préférable de négocier
dans une station française, et Adulis, merveilleusement
située au fond d'un golfe, pourra recouvrer sa puis-
sance d'autrefois.
» En résumé, si la Grande-Bretagne a, pendant quel
ques années, justement inquiété, par ses audacieuses
prises de possession, tous ceux qui s'intéressaient à
l'œuvre vraiment européenne de M. de Lesseps, — au-
jourd'hui, grâce aux sages prévoyances de la France, ces
craintes doivent tomber ; — tous les pavillons pourront
un jour croiser librement dans les parages africains,
depuis Péluse jusqu'à Obok.
D RICIIARD CORTAMBERT. D
LA PROCHAINE RÉCOLTE DU COTON EN EGYPTE.
Mehalla-el-Kébirah, 17 octobre.
J'ai parcouru les provinces de Dahaliéh, Guer-
bieh et Cergiéh et partout, je vous assure, j'ai
trouvé la récolte de coton magnifique à tous égards,
tant pour la quantité que pour la qualité, et je reste
de plus en plus convaincu que cette récolte attein-
dra le chiffre de deux millions et demi de quintaux.
Ma conviction puise encore une nouvelle fermeté
dans les renseignements qui me confirment le chiffre
de deux millions pour la récolte dernière, ajoutant
à cela que, pour 1864, il a été ensemencé un bon
tiers en plus.
Une chaleur excessive, insolite même , règne
dans les trois provinces susnommées, et les culti-
vateurs m'assurent que si ces chaleurs pouvaient
durer jusqu'au mois de novembre, elles produiraient
infailliblement une augmentation de 10 0/0 sur la
récolte, se basant sur ce fait, que le feddan (42 ares),
dont la production normale est de trois quintaux,
donnerait sous cette température un produit de 3 1/2.
J'entends parler d'abondantes rosées qui, dans la
haute Egypte, seraient préjudiciables à la récolte
du coton. Je puis vous dire qu'ici nous ne savons
guère ce que c'est que l'humidité.
Nos marchés ne sont pas encore bien approvi-
sionnés de coton, et les causes en sont faciles à dé-
duire :
D'abord les détenteurs sont effrayés des rabais
qui se produisent tous les jours et ne veulent pas
se décider à vendre.
Ensuite la plupart des cultivateurs sont occupés
en ce moment à la récolte des céréales; ces derniè-
res chaleurs ont été très-favorables à cette récolte
qui se présente avec d'excellents résultats. La plu-
part des cultivateurs ont sacrifié cette production à
celle du coton, les marchés ne sont presque plus
aujourd'hui approvisionnés et ne suffisent pas aux
besoins locaux ; cette partie de marché subit des
rabais considérables : c'est un tort immense que les
cultivateurs intelligents et la sage prévoyance de
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