Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-11-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 novembre 1864 01 novembre 1864
Description : 1864/11/01 (A9,N201). 1864/11/01 (A9,N201).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203332m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
444 L'ISTHME DE SUEZ,
générale, l'emploi des moyens mécaniques à l'exécu-
tion des travaux. Ces moyens sont aujourd'hui va-
riés, et leur puissance est, en présence d'aussi vas-
tes ateliers que ceux de l'isthme de Suez, bien
plutôt proportionnelle au nombre d'hommes qu'il
est permis d'amener sur les chantiers, qu'à toute
autre condition. C'est ce qui va ressortir des rap-
prochements qui vont suivre.
» Que le creusement du canal se fasse à sec et
avec des excavateurs, et que les chemins de fer, les
wagons et les locomotives soient employés au trans-
port des déblais : ou bien que le creusement soit
opéré par des dragues et les déblais chargés sur ba-
teaux et transportés au moyen du touage, puis dé-
chargés par des clapets de fond, dans les lacs na-
turels ou artificiels; ou bien encore, que les déblais
dragués soient déchargés sur des wagons pour être
transportés par des chemins de fer, toujours est-il
que, quelque réduit que soit le nombre d'ouvriers
proportionnellement à la quantité de travail opéré,
il sera néanmoins considérable, en raison de l'im-
portance des travaux et de l'intérêt d'en abréger
l'exécution. Enfin, plus la part des machines sera
forte, plus la main-d'œuvre doit être intelligente et
habile, et plus alors on entre dans la catégorie d'ou
vriers auxquels des conditions de bien-être sont re-
lativement plus nécessaires. Sous ce rapport, bien
loin d'avoir à regretter les efforts faits pour rendre
le séjour et l'existence de l'ouvrier faciles, sains et
économiques, il y a lieu de persévérer dans cette
voie.
n 55,200,000 mètres cubes restent à enlever dans
le canal. 250,000mc de blocs artificiels sont à dispo-
ser en jetées à Port-Saïd. Les entrepreneurs se sont
engagés à exécuter ces travaux dans l'espace de
quatre années. C'est 13,800,00011 à déblayer par an.
Pour se faire l'idée de l'importance de ce travail,
rappelons-nous que le chemin de fer le plus acci-
denté comporte un mouvement de terre d'environ
75,000mr par kilomètre, et que le creusement du ca-
nal équivaudra, chaque année, aux travaux de ter-
rassement de 184 kilomètres de chemin de fer. Ces
travaux se feront dans des conditions toutes spécia-
les à cause de la grande accumulation de travail
qui résulte de la dimension des tranchées.
» Cherchons dans ces chiffres la mesure de la
main-d'œuvre. La réduction du nombre d'ouvriers
qui résulte de l'emploi des machines est sans doute
considérable, mais pas cependant autant que l'on
pourrait le supposer au premier coup d'œil. Dans
les ateliers de terrassement où le matériel des che-
mins de fer est employé, et où la fouille et la charge
sont faites à la pioche et à la pelle, la journée de
l'ouvrier correspond, dans les terrains meubles, à 3
mètres cubes environ. Mais ce nombre est réduit de
beaucoup par l'emploi des dragues, quand les dé-
blais chargés sur bateaux peuvent être déchargés
directement par les clapets de fond. Dans ce cas, la
journée de l'ouvrier correspond à un déblai de 10
mètres cubes. On peut admettre qu'en prenant 5
mètres cubes en moyenne, par ouvrier, on ne s'é-
carte pas beaucoup de la vérité ; car, quel que soit
l'intérêt considérable qui portera les entrepreneurs à
substituer, autant que possible, au déblai à sec le
déblai par la drague, le transport par eau et la
décharge des déblais par les clapets de fond dans
les lacs naturels ou dans les lacs artificiels, toujours
est-il que ce dernier moyen sera, encore longtemps,
l'exception dans les ateliers du cenlre. Dans ces con-
ditions, il faut s'attendre à l'emploi de neuf à dix
mille hommes environ : et, si un quart vient en fa-
mille, une population de douze à quinze mille flmes
devra rester attachée aux travaux de percement de
l'isthme. Il n'y a sans doute là rien de diflicile et
d'imprévu. La tâche à accomplir est de beaucoup
plus exempte d'éventualités que celle qui a été rem-
plie ; mais enfin il n'était pas possible de négliger,
dans une discussion technique, ce premier élément
dont les conséquences ne doivent échapper à per-
sonne.
» Dans l'espace de quatre années, ces dix mille
ouvriers recevront un salaire de 60 millions au
moins. Leur épargne et l'envoi d'argent à la famille
sera de moitié environ ; l'autre moitié représente le
chiffre des besoins locaux, auxquels il faut que les
entrepreneurs subviennent directement en grande
partie, pour que l'ouvrier ne soit pas, pour son
abri, sa subsistance et son entretien, victime des
parasites par lesquels il se laisse si facilement dé-
pouiller.
» Nous venons d'être témoin, dans les montagnes
du Guadarrama et des Pyrénées, de deux agglomé-
rations semblables d'ouvriers. Le chiffre en a varié,
pour chacune, entre huit et quinze mille hommes,
sur des ateliers représentant, en étendue totale,
celle des ateliers de l'isthme de Suez (120 kilomètres
environ).
» Dans le Guadarrama, l'âpreté de l'été et de l'hi-
ver, l'absence d'eau salubre et de logements, ont
exigé des dépenses d'installation que la division par
petites entreprises a rendues insuffisantes. La Com-
pagnie du Nord de l'Espagne a dû organiser elle-
même un service et des soins sanitaires, et néan-
moins les fièvres ont plusieurs fois dissous les
ateliers. Dans l'espace de trois années, bien que les
ouvriers vinssent de grandes distances, du Piémont,
de la Galice et des Asturies, de la Navarre, des pro-
vinces basques, de la Castille et de la Manche, l'a-
bandon de l'atelier était provoqué par la moindre
circonstance; peu d'hommes pouvaient rester plu-
générale, l'emploi des moyens mécaniques à l'exécu-
tion des travaux. Ces moyens sont aujourd'hui va-
riés, et leur puissance est, en présence d'aussi vas-
tes ateliers que ceux de l'isthme de Suez, bien
plutôt proportionnelle au nombre d'hommes qu'il
est permis d'amener sur les chantiers, qu'à toute
autre condition. C'est ce qui va ressortir des rap-
prochements qui vont suivre.
» Que le creusement du canal se fasse à sec et
avec des excavateurs, et que les chemins de fer, les
wagons et les locomotives soient employés au trans-
port des déblais : ou bien que le creusement soit
opéré par des dragues et les déblais chargés sur ba-
teaux et transportés au moyen du touage, puis dé-
chargés par des clapets de fond, dans les lacs na-
turels ou artificiels; ou bien encore, que les déblais
dragués soient déchargés sur des wagons pour être
transportés par des chemins de fer, toujours est-il
que, quelque réduit que soit le nombre d'ouvriers
proportionnellement à la quantité de travail opéré,
il sera néanmoins considérable, en raison de l'im-
portance des travaux et de l'intérêt d'en abréger
l'exécution. Enfin, plus la part des machines sera
forte, plus la main-d'œuvre doit être intelligente et
habile, et plus alors on entre dans la catégorie d'ou
vriers auxquels des conditions de bien-être sont re-
lativement plus nécessaires. Sous ce rapport, bien
loin d'avoir à regretter les efforts faits pour rendre
le séjour et l'existence de l'ouvrier faciles, sains et
économiques, il y a lieu de persévérer dans cette
voie.
n 55,200,000 mètres cubes restent à enlever dans
le canal. 250,000mc de blocs artificiels sont à dispo-
ser en jetées à Port-Saïd. Les entrepreneurs se sont
engagés à exécuter ces travaux dans l'espace de
quatre années. C'est 13,800,00011 à déblayer par an.
Pour se faire l'idée de l'importance de ce travail,
rappelons-nous que le chemin de fer le plus acci-
denté comporte un mouvement de terre d'environ
75,000mr par kilomètre, et que le creusement du ca-
nal équivaudra, chaque année, aux travaux de ter-
rassement de 184 kilomètres de chemin de fer. Ces
travaux se feront dans des conditions toutes spécia-
les à cause de la grande accumulation de travail
qui résulte de la dimension des tranchées.
» Cherchons dans ces chiffres la mesure de la
main-d'œuvre. La réduction du nombre d'ouvriers
qui résulte de l'emploi des machines est sans doute
considérable, mais pas cependant autant que l'on
pourrait le supposer au premier coup d'œil. Dans
les ateliers de terrassement où le matériel des che-
mins de fer est employé, et où la fouille et la charge
sont faites à la pioche et à la pelle, la journée de
l'ouvrier correspond, dans les terrains meubles, à 3
mètres cubes environ. Mais ce nombre est réduit de
beaucoup par l'emploi des dragues, quand les dé-
blais chargés sur bateaux peuvent être déchargés
directement par les clapets de fond. Dans ce cas, la
journée de l'ouvrier correspond à un déblai de 10
mètres cubes. On peut admettre qu'en prenant 5
mètres cubes en moyenne, par ouvrier, on ne s'é-
carte pas beaucoup de la vérité ; car, quel que soit
l'intérêt considérable qui portera les entrepreneurs à
substituer, autant que possible, au déblai à sec le
déblai par la drague, le transport par eau et la
décharge des déblais par les clapets de fond dans
les lacs naturels ou dans les lacs artificiels, toujours
est-il que ce dernier moyen sera, encore longtemps,
l'exception dans les ateliers du cenlre. Dans ces con-
ditions, il faut s'attendre à l'emploi de neuf à dix
mille hommes environ : et, si un quart vient en fa-
mille, une population de douze à quinze mille flmes
devra rester attachée aux travaux de percement de
l'isthme. Il n'y a sans doute là rien de diflicile et
d'imprévu. La tâche à accomplir est de beaucoup
plus exempte d'éventualités que celle qui a été rem-
plie ; mais enfin il n'était pas possible de négliger,
dans une discussion technique, ce premier élément
dont les conséquences ne doivent échapper à per-
sonne.
» Dans l'espace de quatre années, ces dix mille
ouvriers recevront un salaire de 60 millions au
moins. Leur épargne et l'envoi d'argent à la famille
sera de moitié environ ; l'autre moitié représente le
chiffre des besoins locaux, auxquels il faut que les
entrepreneurs subviennent directement en grande
partie, pour que l'ouvrier ne soit pas, pour son
abri, sa subsistance et son entretien, victime des
parasites par lesquels il se laisse si facilement dé-
pouiller.
» Nous venons d'être témoin, dans les montagnes
du Guadarrama et des Pyrénées, de deux agglomé-
rations semblables d'ouvriers. Le chiffre en a varié,
pour chacune, entre huit et quinze mille hommes,
sur des ateliers représentant, en étendue totale,
celle des ateliers de l'isthme de Suez (120 kilomètres
environ).
» Dans le Guadarrama, l'âpreté de l'été et de l'hi-
ver, l'absence d'eau salubre et de logements, ont
exigé des dépenses d'installation que la division par
petites entreprises a rendues insuffisantes. La Com-
pagnie du Nord de l'Espagne a dû organiser elle-
même un service et des soins sanitaires, et néan-
moins les fièvres ont plusieurs fois dissous les
ateliers. Dans l'espace de trois années, bien que les
ouvriers vinssent de grandes distances, du Piémont,
de la Galice et des Asturies, de la Navarre, des pro-
vinces basques, de la Castille et de la Manche, l'a-
bandon de l'atelier était provoqué par la moindre
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