Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-10-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 octobre 1864 15 octobre 1864
Description : 1864/10/15 (A9,N200). 1864/10/15 (A9,N200).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62033316
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 423
autres colonies, fatiguées comme nous des gouver-
neurs militaires, demandèrent aussi, de leur côté,
des gouverneurs civils. Bref, notre demande fut
enfin accueillie, et notre premier gouverneur, sir
Georges Anderson, fut nommé. Il passa malheureu-
sement fort peu de temps à la tête de notre adminis-
tration et fut remplacé par sir James Higginson. On
sait que la production de l'île doubla en cinq ans
sous ce gouverneur. L'une de ses premières idées
aussi fut d'établir une communication à vapeur entre
Maurice et Aden. Rapprocher ce pays de l'Europe,
c'était ouvrir pour lui une ère de prospérité. Grâce
à la rapidité de ces nouvelles communications, notre
colonie attira bientôt l'attention du commerce anglais
et nous vîmes deux des plus grandes banques de
Londres établir successivement des succursales à
Maurice. Et ces grandes compagnies de Crédit fon-
cier, appelées à changer entièrement la face de ce
pays, croyez bien, Messieurs, qu'elles sont encore le
fruit de notre communication à vapeur avec l'Europe.
Quand on voit ce qu'a produit un seul service à va-
peur, que n'est-il pas permis d'espérer d'une com-
munication bi-mensuelle?
Ainsi la ligne française qui unit la France à notre
île de la Réunion et à Maurice a débuté sous les plus
heureux auspices ; elle rapproche de leur ancienne
métropole et de l'Europe deux îles dont l'une est
une de nos plus précieuses colonies, et dont l'autre
tient toujours à son ancienne mère patrie par la
vivacité des souvenirs et l'identité d'une race com-
mune. »
(Courrier de Marseille.) L. MÉRY.
M. GLADSTONE
Sur la politique étrangère et coloniale
de l'Angleterre.
Parmi les membres du cabinet anglais qui, avant
d'entrer au gouvernement, avaient exprimé la dés-
approbation la plus nette et même la plus sévère
sur la politique de lord Palmerston relativement au
canal de Suez, et qui, au pouvoir, n'ont pas changé
d'opinion, nous n'avons jamais cessé de signaler
M. Gladstone, chancelier de l'Echiquier. Nous avons
eu plus d'une occasion de citer les termes dans les-
quels il réprouvait cette politique qu'il considérait à
la fois comme nuisible aux intérêts de l'Angleterre,
incompatible avec sa dignité, parce qu'elle ne pou-
vait aboutir qu'à un échec infaillible. Dans ces der-
niers temps, M. Gladstone a considérablement grandi
dans l'estime et dans la confiance de ses concitoyens,
qui le regardent, avec juste raison, comme le pre-
mier financier et le premier orateur de l'Angleterre.
Nous présagions, il y a longtemps déjà, que cet
homme d'Etat était destiné à occuper dans le gou-
vernement de son pays la place la plus éminente.
Voici de quelle façon nos prévisions se trouvent jus-
tifiées par Y International, en mesure de bien étudier
et de bien connaître le mouvement des esprits dars
le Royaume-Uni :
« Le chancelier de l'Echiquier, par son talent, est
appelé à hériter un jour de la position occupée de-
puis si longtemps par lord Palmerston et à diriger les
destinées de la Grande-Bretagne. Aussi, ne doit-on
point trouver étonnant que ses discours inspirent un
vif intérêt et soient commentés avec avidité par la
presse anglaise. »
VInternational s'exprime ainsi à propos d'une tour-
née que fait en ce moment M. Gladstone dans le
Lancashire. Autour de l'illustre ministre se pres-
sent, en effet, toutes les classes de la société. Sa po-
pularité semble prendre des proportions irrésistibles,
et si, comme nous n'en doutons pas, ces manifesta-
tions ne perdent rien de leur énergie, le grand ora-
teur sera de fait le premier ministre de l'opinion.
A Liverpool, entre autres, où il a reçu un accueil
des plus enthousiastes, qui l'attend également à
Manchester, M. Gladstone s'est appliqué à tracer le
programme de ce que devait être la politique du
gouvernement anglais par rapport aux nations
étrangères et à ce système d'empiétement qui rend
nos voisins si jaloux de toute autre influence que la
leur au dehors.
Voici en quelles paroles magnifiques il a développé
cette pensée, au milieu des applaudissements réitérés
de ses auditeurs.
« Il est, je le pense, hors de toute contestation
que notre grand et remarquable pays a assumé la
responsabilité d'un empire tel qu'il n'en a jamais
pesé sur les épaules ou les esprits des hommes. Quelle
nation, dans aucune partie du globe, a eu des rela-
tions semblables à celles que nous entretenons dans
tous les coins du monde? Quelle nation a eu, comme
nous, ses comptoirs, ses intérêts, ses vaisseaux, sou
commerce répandus dans tout l'univers habitable ?
Quelle nation a gouverné, comme nous les gouver-
nons, des millions d'hommes éloignés, dont le nom-
bre dépasse plusieurs fois notre propre population ?
Quelle nation prétend, comme nous y prétendons, à
étendre la domination et le nom de la reiue Victoria.
sur une aussi vaste proportion de la surface de la
terre? Quelle nation s'e:-t rendue responsable, comme
nous nous en sommes rendus responsables, de qua-
rante ou quarante-cinq Etats dispersés sur toutes les
parties du monde et que nous connaissons par le nom
de nos colonies ? Quelle nation enfin a eu en même
temps le souci de tous ces intérêts et rapports directs,
compliqués, de la même responsabilité dans l'exercice
autres colonies, fatiguées comme nous des gouver-
neurs militaires, demandèrent aussi, de leur côté,
des gouverneurs civils. Bref, notre demande fut
enfin accueillie, et notre premier gouverneur, sir
Georges Anderson, fut nommé. Il passa malheureu-
sement fort peu de temps à la tête de notre adminis-
tration et fut remplacé par sir James Higginson. On
sait que la production de l'île doubla en cinq ans
sous ce gouverneur. L'une de ses premières idées
aussi fut d'établir une communication à vapeur entre
Maurice et Aden. Rapprocher ce pays de l'Europe,
c'était ouvrir pour lui une ère de prospérité. Grâce
à la rapidité de ces nouvelles communications, notre
colonie attira bientôt l'attention du commerce anglais
et nous vîmes deux des plus grandes banques de
Londres établir successivement des succursales à
Maurice. Et ces grandes compagnies de Crédit fon-
cier, appelées à changer entièrement la face de ce
pays, croyez bien, Messieurs, qu'elles sont encore le
fruit de notre communication à vapeur avec l'Europe.
Quand on voit ce qu'a produit un seul service à va-
peur, que n'est-il pas permis d'espérer d'une com-
munication bi-mensuelle?
Ainsi la ligne française qui unit la France à notre
île de la Réunion et à Maurice a débuté sous les plus
heureux auspices ; elle rapproche de leur ancienne
métropole et de l'Europe deux îles dont l'une est
une de nos plus précieuses colonies, et dont l'autre
tient toujours à son ancienne mère patrie par la
vivacité des souvenirs et l'identité d'une race com-
mune. »
(Courrier de Marseille.) L. MÉRY.
M. GLADSTONE
Sur la politique étrangère et coloniale
de l'Angleterre.
Parmi les membres du cabinet anglais qui, avant
d'entrer au gouvernement, avaient exprimé la dés-
approbation la plus nette et même la plus sévère
sur la politique de lord Palmerston relativement au
canal de Suez, et qui, au pouvoir, n'ont pas changé
d'opinion, nous n'avons jamais cessé de signaler
M. Gladstone, chancelier de l'Echiquier. Nous avons
eu plus d'une occasion de citer les termes dans les-
quels il réprouvait cette politique qu'il considérait à
la fois comme nuisible aux intérêts de l'Angleterre,
incompatible avec sa dignité, parce qu'elle ne pou-
vait aboutir qu'à un échec infaillible. Dans ces der-
niers temps, M. Gladstone a considérablement grandi
dans l'estime et dans la confiance de ses concitoyens,
qui le regardent, avec juste raison, comme le pre-
mier financier et le premier orateur de l'Angleterre.
Nous présagions, il y a longtemps déjà, que cet
homme d'Etat était destiné à occuper dans le gou-
vernement de son pays la place la plus éminente.
Voici de quelle façon nos prévisions se trouvent jus-
tifiées par Y International, en mesure de bien étudier
et de bien connaître le mouvement des esprits dars
le Royaume-Uni :
« Le chancelier de l'Echiquier, par son talent, est
appelé à hériter un jour de la position occupée de-
puis si longtemps par lord Palmerston et à diriger les
destinées de la Grande-Bretagne. Aussi, ne doit-on
point trouver étonnant que ses discours inspirent un
vif intérêt et soient commentés avec avidité par la
presse anglaise. »
VInternational s'exprime ainsi à propos d'une tour-
née que fait en ce moment M. Gladstone dans le
Lancashire. Autour de l'illustre ministre se pres-
sent, en effet, toutes les classes de la société. Sa po-
pularité semble prendre des proportions irrésistibles,
et si, comme nous n'en doutons pas, ces manifesta-
tions ne perdent rien de leur énergie, le grand ora-
teur sera de fait le premier ministre de l'opinion.
A Liverpool, entre autres, où il a reçu un accueil
des plus enthousiastes, qui l'attend également à
Manchester, M. Gladstone s'est appliqué à tracer le
programme de ce que devait être la politique du
gouvernement anglais par rapport aux nations
étrangères et à ce système d'empiétement qui rend
nos voisins si jaloux de toute autre influence que la
leur au dehors.
Voici en quelles paroles magnifiques il a développé
cette pensée, au milieu des applaudissements réitérés
de ses auditeurs.
« Il est, je le pense, hors de toute contestation
que notre grand et remarquable pays a assumé la
responsabilité d'un empire tel qu'il n'en a jamais
pesé sur les épaules ou les esprits des hommes. Quelle
nation, dans aucune partie du globe, a eu des rela-
tions semblables à celles que nous entretenons dans
tous les coins du monde? Quelle nation a eu, comme
nous, ses comptoirs, ses intérêts, ses vaisseaux, sou
commerce répandus dans tout l'univers habitable ?
Quelle nation a gouverné, comme nous les gouver-
nons, des millions d'hommes éloignés, dont le nom-
bre dépasse plusieurs fois notre propre population ?
Quelle nation prétend, comme nous y prétendons, à
étendre la domination et le nom de la reiue Victoria.
sur une aussi vaste proportion de la surface de la
terre? Quelle nation s'e:-t rendue responsable, comme
nous nous en sommes rendus responsables, de qua-
rante ou quarante-cinq Etats dispersés sur toutes les
parties du monde et que nous connaissons par le nom
de nos colonies ? Quelle nation enfin a eu en même
temps le souci de tous ces intérêts et rapports directs,
compliqués, de la même responsabilité dans l'exercice
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