Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-09-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 septembre 1864 01 septembre 1864
Description : 1864/09/01 (A9,N197). 1864/09/01 (A9,N197).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203328q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
382 L'ISTHME DE SUEZ,
Vainement on lui représentait qu'il fallait un cer-
tain temps pour réunir dans le désert les approvision-
nements d'eau et de vivres nécessaires à cette mul-
titude, il exigeait l'envoi immédiat des ouvriers.
» De cette précipitation résultaient de grandes souf-
frances pour les travailleurs. Elles devinrent si gran-
des qu'elles déterminèrent une désertion presque gé-
nérale. Voilà ce qu'a fait l'Angleterre en Egypte
lorsqu'elle est intervenue dans les travaux du che-
min de fer.
» Les explications que nous venons de donner ont
montré ce que fait aujourd'hui la Compagnie du ca-
nal de Suez pour l'exécution de son œuvre. Il nous
reste maintenant à répondre, paragraphe par para-
graphe, à chacune des observations contenues dans
la note qui a été remise au ministère des affaires
étrangères.
OBSERVATION.
» En juillet, le système de paiement direct aux ou-
» vriers a été discontinué ; une certaine portion des
» travaux a été assignée à différents cheiks auxquels
» l'argent a été remis, une fois l'ouvrage terminé, et
» qui le distribuaient aux ouvriers. Il fut aussi établi
» que les hommes étaient amenés par bandes, et qu'on
» les reprenait de force s'ils s'en allaient avant l'ex-
» piration de la période d'un mois, pendant lequel ils
» étaient obligés de travailler. »
RÉPONSE.
« Le système des paiements directs aux ouvriers
n'a jamais été discontinué. Les ouvriers arabes, et
non les cheiks qui les accompagnent pour maintenir
l'ordre et la discipline, reçoivent directement, de la
main h la main, la rémunération de leur travail. Les
cheiks reçoivent eux-mêmes leur rétribution évaluée
selon leur importance et le nombre d'hommes qu'ils
ont à diriger, au double et au triple des salaires du
simple ouvrier. Les hommes arrivent en effet p r
bandes, et nepauvent venir autrement, puisque leur
nombre s'élève en ce moment au chiffre de vingt
mille hommes engagés pour accomplir une tàche men-
suelle. Dans le principe, ils recevaient des avances
assez importantes, et lorsqu'il leur est arrivé de dé-
serter, avant d'avoir remboursé cette avance par leur
travail, les gouverneurs auxquels des plaintes étaient
adressées par la Compagnie, devaient naturellement
obtenir d'eux le remboursement des sommes indûment
psrçues ou les renvoyer sur les travaux. C'est ce
iui se pratique dans les colonies anglaises en ce qui
touche l'immigration des travailleurs étrangers, les-
quels contractent un engagement de tant d'années
de travail et sont obligés d'exécuter leur contrat. Au
lieu de plusieurs années, il ne s'agit que de moins
d'un mois pour les travailleurs arabes, car leur tâche
est généralement accomplie en vingt jours, et ils sont
libres, après l'avoir exécutée, de rentrer dans leurs
foyers.
» Mais aujourd'hui on a pris le sage parti de ne
payer les ouvriers qu'après l'accomplissement de leur
tâche. Par conséquent les fellahs qui, d'ailleurs, sont
mieux traités et mieux nourris que dans leurs villa-
ges, ne sont pas tentés de déserter, car ils perdmient,
pour toute punition, par leur départ anticipé, le fruit
de leur travail. Ils travaillent au contraire avec ar-
deur, et, pressés de réaliser le prix de leur tâche, ils
la terminent habituellement, ainsi que nous venons
de le dire, en vingt jours au lieu de trente.
» Dans le mois d'avril de cette année, des travail-
» leurs ont été amenés de points aussi éloignés que
» la première cataracte ; les paiements ne se font
» plus au comptant ; mais le vice-roi fournit les ou-
» vriers, et il est crédité, dans son compte courant
» avec la Compagnie, pour le montant du travail de
» tant d'hommes ; une certaine quantité de biscuits
» est fournie par le gouvernement, et les fellahs re-
» çoivent à la fin du mois une reconnaissance de ce
» qui leur est dû pour tant de jours de travail. »
RÉPONSE.
a Il est très-vrai que des travailleurs ont été ame-
nés de points aussi éloignés que la première cata-
racte, ce qui prouve que la Compagnie sait faire des
sacrifices pour que les recrutements n'aient pas lieu
exclusivement dans les provinces les plus rapprochées
de ses travaux. C'est le seul moyen de concilier les
exigences des opérations du canal avec les besoins
de la culture du pays. Ainsi, par exemple, il conve-
nait, lorsque la moisson se faisait dans la basse
Eg'ypte et lorsqu'elle était déjà terminée un mois
avant dans la haute Egypte, de faire principalement
les recrutements d'ouvriers dans cette dernière pro-
vince. L'éloignement, d'ailleurs, n'est pas aussi grand
que celui des Chinois, des Indiens, que r Angleterre
recrute annuellement pour les colonies d'Amérique,
et auxquels elle ne donne le rapatriement qu'après
cinq années de travail effectif, c'est-à-dire cinq
années de travail calculées au jour le jour.
» On ne comprend pas qu'on répète que les paie-
ments ne se font plus au comptant. Nous avons déjà dit
que le paiement direct n'a jamais été interrompu. Il
se fait publiquement à la fin de chaque tâche, et un
grand nombre de voyageurs anglais en ont été té-
moins. Il est également contraire à la vérité de
prétendre que le vice-roi est crédité dans son compte
courant avec laCompagniepour le travail des hommes
qui recevraient une reconnaissance de la somme
qui leur est due. Il suffit d'examiner avec quelque
attention la balance des comptes soumise à l'examen
des actionnaires, chaque année depuis trois ans, et
particulièrement celle qui a été présentée à la der-
Vainement on lui représentait qu'il fallait un cer-
tain temps pour réunir dans le désert les approvision-
nements d'eau et de vivres nécessaires à cette mul-
titude, il exigeait l'envoi immédiat des ouvriers.
» De cette précipitation résultaient de grandes souf-
frances pour les travailleurs. Elles devinrent si gran-
des qu'elles déterminèrent une désertion presque gé-
nérale. Voilà ce qu'a fait l'Angleterre en Egypte
lorsqu'elle est intervenue dans les travaux du che-
min de fer.
» Les explications que nous venons de donner ont
montré ce que fait aujourd'hui la Compagnie du ca-
nal de Suez pour l'exécution de son œuvre. Il nous
reste maintenant à répondre, paragraphe par para-
graphe, à chacune des observations contenues dans
la note qui a été remise au ministère des affaires
étrangères.
OBSERVATION.
» En juillet, le système de paiement direct aux ou-
» vriers a été discontinué ; une certaine portion des
» travaux a été assignée à différents cheiks auxquels
» l'argent a été remis, une fois l'ouvrage terminé, et
» qui le distribuaient aux ouvriers. Il fut aussi établi
» que les hommes étaient amenés par bandes, et qu'on
» les reprenait de force s'ils s'en allaient avant l'ex-
» piration de la période d'un mois, pendant lequel ils
» étaient obligés de travailler. »
RÉPONSE.
« Le système des paiements directs aux ouvriers
n'a jamais été discontinué. Les ouvriers arabes, et
non les cheiks qui les accompagnent pour maintenir
l'ordre et la discipline, reçoivent directement, de la
main h la main, la rémunération de leur travail. Les
cheiks reçoivent eux-mêmes leur rétribution évaluée
selon leur importance et le nombre d'hommes qu'ils
ont à diriger, au double et au triple des salaires du
simple ouvrier. Les hommes arrivent en effet p r
bandes, et nepauvent venir autrement, puisque leur
nombre s'élève en ce moment au chiffre de vingt
mille hommes engagés pour accomplir une tàche men-
suelle. Dans le principe, ils recevaient des avances
assez importantes, et lorsqu'il leur est arrivé de dé-
serter, avant d'avoir remboursé cette avance par leur
travail, les gouverneurs auxquels des plaintes étaient
adressées par la Compagnie, devaient naturellement
obtenir d'eux le remboursement des sommes indûment
psrçues ou les renvoyer sur les travaux. C'est ce
iui se pratique dans les colonies anglaises en ce qui
touche l'immigration des travailleurs étrangers, les-
quels contractent un engagement de tant d'années
de travail et sont obligés d'exécuter leur contrat. Au
lieu de plusieurs années, il ne s'agit que de moins
d'un mois pour les travailleurs arabes, car leur tâche
est généralement accomplie en vingt jours, et ils sont
libres, après l'avoir exécutée, de rentrer dans leurs
foyers.
» Mais aujourd'hui on a pris le sage parti de ne
payer les ouvriers qu'après l'accomplissement de leur
tâche. Par conséquent les fellahs qui, d'ailleurs, sont
mieux traités et mieux nourris que dans leurs villa-
ges, ne sont pas tentés de déserter, car ils perdmient,
pour toute punition, par leur départ anticipé, le fruit
de leur travail. Ils travaillent au contraire avec ar-
deur, et, pressés de réaliser le prix de leur tâche, ils
la terminent habituellement, ainsi que nous venons
de le dire, en vingt jours au lieu de trente.
» Dans le mois d'avril de cette année, des travail-
» leurs ont été amenés de points aussi éloignés que
» la première cataracte ; les paiements ne se font
» plus au comptant ; mais le vice-roi fournit les ou-
» vriers, et il est crédité, dans son compte courant
» avec la Compagnie, pour le montant du travail de
» tant d'hommes ; une certaine quantité de biscuits
» est fournie par le gouvernement, et les fellahs re-
» çoivent à la fin du mois une reconnaissance de ce
» qui leur est dû pour tant de jours de travail. »
RÉPONSE.
a Il est très-vrai que des travailleurs ont été ame-
nés de points aussi éloignés que la première cata-
racte, ce qui prouve que la Compagnie sait faire des
sacrifices pour que les recrutements n'aient pas lieu
exclusivement dans les provinces les plus rapprochées
de ses travaux. C'est le seul moyen de concilier les
exigences des opérations du canal avec les besoins
de la culture du pays. Ainsi, par exemple, il conve-
nait, lorsque la moisson se faisait dans la basse
Eg'ypte et lorsqu'elle était déjà terminée un mois
avant dans la haute Egypte, de faire principalement
les recrutements d'ouvriers dans cette dernière pro-
vince. L'éloignement, d'ailleurs, n'est pas aussi grand
que celui des Chinois, des Indiens, que r Angleterre
recrute annuellement pour les colonies d'Amérique,
et auxquels elle ne donne le rapatriement qu'après
cinq années de travail effectif, c'est-à-dire cinq
années de travail calculées au jour le jour.
» On ne comprend pas qu'on répète que les paie-
ments ne se font plus au comptant. Nous avons déjà dit
que le paiement direct n'a jamais été interrompu. Il
se fait publiquement à la fin de chaque tâche, et un
grand nombre de voyageurs anglais en ont été té-
moins. Il est également contraire à la vérité de
prétendre que le vice-roi est crédité dans son compte
courant avec laCompagniepour le travail des hommes
qui recevraient une reconnaissance de la somme
qui leur est due. Il suffit d'examiner avec quelque
attention la balance des comptes soumise à l'examen
des actionnaires, chaque année depuis trois ans, et
particulièrement celle qui a été présentée à la der-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.9%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.9%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 14/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6203328q/f14.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6203328q/f14.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6203328q/f14.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6203328q
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6203328q
Facebook
Twitter