Presse et revues
24 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-08-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 août 1864 10 août 1864
Description : 1864/08/10 (A9,N196)-1864/08/15. 1864/08/10 (A9,N196)-1864/08/15.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62033279
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS.
341
déboursé a produit pour la Compagnie des valeurs
importantes. Ainsi tout son matériel aura encore un
prix quand tous les travaux seront terminés ; le rap-
port nous apprend même qu'à l'heure qu'il est, la
Compagnie est en négociation avec ses entrepreneurs
pour la cession d'une certaine partie de ce matériel
dont elle n'a plus l'emploi. Ses nombreuses construc-
tions, à la même époque, auront aussi leur rende-
ment. Elles l'ont déjà, puisque le rapport nous ap-
prend encore que les ateliers de Port-Saïd ont été
loués à MM. Borel et Lavalley pour 50,000 francs
par an. Dans la somme des 81 millions sont également
compris la valeur du domaine du Ouady que l'on peut
hardiment estimer aujourd'hui à plus du double du
prix d'achat, c'est-à-dire à 5 ou 6 millions, les vastes
magasins de Boulac, au Caire sur les bords du Nil,
les anciens établissements non moins considérables
et les immeubles de la Compagnie à Damiette, qui
certainement avec le développement du commerce
égyptien, lors de la mise en exploitation du canal,
recevront une plus-value sensible. Mentionnons en-
core les carrières du Mex aux portes d'Alexandrie,
sur la mer, les magnifiques carrières de Gebel-Ge-.
neffé que borde le canal d'eau douce.
Toutefois si la situation financière de la Compa-
gnie présente l'aspect le plus satisfaisant et une
complète sécurité au point de vue de ses moyens
d'exécution, cherchons à nous rendre compte, d'après
le rapport, des progrès réalisés et des progrès à atten-
dre dans les travaux eux-mêmes.
Ces travaux sur toute la ligne de l'isthme ont été
répartis par des marchés réguliers entre quatre entrepre-
neurs qui se sont engagés à les effectuer en quatre ans.
Le premier lot se compose, comme on le sait, de la
confection des deux jetées de Port-Saïd, le second de
l'opération du dragage sur tout le parcours des lacs
Ballah et Menzaleh, le troisième de l'élargissement
et de l'approfondissement de la tranchée d'El-Guisr, le
quatrième de l'achèvement de la percée du Sérapéum
et de l'exécution de la tranchée entre les lacs Amers
et la mer Rouge. Les entrepreneurs doivent livrer
leurs travaux à l'époque ci-dessus désignée à la
largeur et à la profondeur normale déterminées pour
le canal maritime.
Dès le jour où les contrats ont été signés, ces
entrepreneurs se sont mis à l'œuvre. Leur installa-
tion a marché et marche avec toute l'activité possi-
ble. A dater du mois d'octobre le travail prendra un
développement qui ne fera qu'augmenter de jour en
jour, et dans la campagne de l'hiver prochain, toute
la ligne sera simultanément livrée aux machines,
aux dragues, aux bras des ouvriers libres dont le
recrutement n'est pas douteux. On peut se faire une
idée de l'immensité de cette action en se rappelant
ce fait annoncé par M. Ferd. de Lessepe, que la
houille nécessaire à l'alimentation des machines en
mouvement devait dépasser 250,000 kilogrammes
par jour.
En dehors de ce mouvement et de ces préparatifs,
quels sont cependant les progrès obtenus pendant la
courte période qui s'est écoulée entre le rapport du
1er mars dernier et le rapport du 6 avril courant,
c'est-à-dire dans l'intervalle de cinq mois? Pendant
cette période, l'administration a eu des luttes pro-
fondes à soutenir, des crises et des dangers à tra-
verser dont il faudrait sans doute lui tenir compte.
De plus les contingents de ses ouvriers ont été sen-
siblement réduits, et même elle a cru devoir renon-
cer dès le mois de mai aux ressources du travail
obligatoire. Malgré cela le progrès ne s'est pay
arrêté.
A Port-Saïd, une digue submersible de 1,500 mètres
de long a été établie entre l'îlot et l'appontement, et
offre déjà aux navires un abri en même temps qu'une
plus grande facilité pour le débarquement de leurs
cargaisons sur l'îlot. Le chenal que borde cette di-
gue s'est approfondi de lui-même jusqu'à 5 ou 6
mètres, et c'est là une circonstance des plus notables
pour l'avenir de l'entrée du canal. Une rectification a
facilité et abrégé l'abord du bassin de Port-Saïd, et
nous recommandons à nos lecteurs le tableau que
leur donne le rapport sur l'aspect que présente de
ce point une ville qui n'était, il y a quelques années,
qu'un banc de sable. Par l'achèvement de la con-
duite d'Ismaïlia, l'eau du Nil a été amenée du ca-
nal d'eau douce à une distance de 65 kilomètres, et
Port-Saïd est désormais abondamment abreuvé. De
nouveaux terrains ont été conquis sur les bas-fonds
et l'invasion des eaux. Dans le premier semestre de
cette année, 124 navires ont abordé ce port avec
une cargaison de 35,220 tonneaux. Sur le parcours
du lac Menzaleh les terres émergeant dans le che-
nal, au-dessus du niveau de l'eau, ont été enlevées
à bras d'hommes, et ces déblais ont formé un cube
de 661,000 mètres. Grâce à l'abondance de l'appro-
visionnement que lui fournit la conduite d'Ismaïlia,
Kantara, sur la route de Syrie, devient un point de
plus en plus important et précieux pour le transit
des caravanes qui s'échangent entre la Palestine et
l'Égypte. Deux canaux de jonction ont été exécutés
pour mettre en communication le canal d'eau douce
avec le canal maritime. Il ne manque plus à l'un
que ses écluses, dont on s'occupe activement, et
à l'autre les transports qui doivent s'opérer entre
Ismaïlia et Port-Saïd au moyen du canal maritime,
sont dès à présent assurés. Deux autres canaux
transversaux ont été pratiquas, l'un reliant le canal
d'eau douce avec le seuii du Sérapéum, et le second
ce même canal avec le seuil de Chalouf-el-Terraba,
dans la plaine de Suez. Ces deux artères ont pour
341
déboursé a produit pour la Compagnie des valeurs
importantes. Ainsi tout son matériel aura encore un
prix quand tous les travaux seront terminés ; le rap-
port nous apprend même qu'à l'heure qu'il est, la
Compagnie est en négociation avec ses entrepreneurs
pour la cession d'une certaine partie de ce matériel
dont elle n'a plus l'emploi. Ses nombreuses construc-
tions, à la même époque, auront aussi leur rende-
ment. Elles l'ont déjà, puisque le rapport nous ap-
prend encore que les ateliers de Port-Saïd ont été
loués à MM. Borel et Lavalley pour 50,000 francs
par an. Dans la somme des 81 millions sont également
compris la valeur du domaine du Ouady que l'on peut
hardiment estimer aujourd'hui à plus du double du
prix d'achat, c'est-à-dire à 5 ou 6 millions, les vastes
magasins de Boulac, au Caire sur les bords du Nil,
les anciens établissements non moins considérables
et les immeubles de la Compagnie à Damiette, qui
certainement avec le développement du commerce
égyptien, lors de la mise en exploitation du canal,
recevront une plus-value sensible. Mentionnons en-
core les carrières du Mex aux portes d'Alexandrie,
sur la mer, les magnifiques carrières de Gebel-Ge-.
neffé que borde le canal d'eau douce.
Toutefois si la situation financière de la Compa-
gnie présente l'aspect le plus satisfaisant et une
complète sécurité au point de vue de ses moyens
d'exécution, cherchons à nous rendre compte, d'après
le rapport, des progrès réalisés et des progrès à atten-
dre dans les travaux eux-mêmes.
Ces travaux sur toute la ligne de l'isthme ont été
répartis par des marchés réguliers entre quatre entrepre-
neurs qui se sont engagés à les effectuer en quatre ans.
Le premier lot se compose, comme on le sait, de la
confection des deux jetées de Port-Saïd, le second de
l'opération du dragage sur tout le parcours des lacs
Ballah et Menzaleh, le troisième de l'élargissement
et de l'approfondissement de la tranchée d'El-Guisr, le
quatrième de l'achèvement de la percée du Sérapéum
et de l'exécution de la tranchée entre les lacs Amers
et la mer Rouge. Les entrepreneurs doivent livrer
leurs travaux à l'époque ci-dessus désignée à la
largeur et à la profondeur normale déterminées pour
le canal maritime.
Dès le jour où les contrats ont été signés, ces
entrepreneurs se sont mis à l'œuvre. Leur installa-
tion a marché et marche avec toute l'activité possi-
ble. A dater du mois d'octobre le travail prendra un
développement qui ne fera qu'augmenter de jour en
jour, et dans la campagne de l'hiver prochain, toute
la ligne sera simultanément livrée aux machines,
aux dragues, aux bras des ouvriers libres dont le
recrutement n'est pas douteux. On peut se faire une
idée de l'immensité de cette action en se rappelant
ce fait annoncé par M. Ferd. de Lessepe, que la
houille nécessaire à l'alimentation des machines en
mouvement devait dépasser 250,000 kilogrammes
par jour.
En dehors de ce mouvement et de ces préparatifs,
quels sont cependant les progrès obtenus pendant la
courte période qui s'est écoulée entre le rapport du
1er mars dernier et le rapport du 6 avril courant,
c'est-à-dire dans l'intervalle de cinq mois? Pendant
cette période, l'administration a eu des luttes pro-
fondes à soutenir, des crises et des dangers à tra-
verser dont il faudrait sans doute lui tenir compte.
De plus les contingents de ses ouvriers ont été sen-
siblement réduits, et même elle a cru devoir renon-
cer dès le mois de mai aux ressources du travail
obligatoire. Malgré cela le progrès ne s'est pay
arrêté.
A Port-Saïd, une digue submersible de 1,500 mètres
de long a été établie entre l'îlot et l'appontement, et
offre déjà aux navires un abri en même temps qu'une
plus grande facilité pour le débarquement de leurs
cargaisons sur l'îlot. Le chenal que borde cette di-
gue s'est approfondi de lui-même jusqu'à 5 ou 6
mètres, et c'est là une circonstance des plus notables
pour l'avenir de l'entrée du canal. Une rectification a
facilité et abrégé l'abord du bassin de Port-Saïd, et
nous recommandons à nos lecteurs le tableau que
leur donne le rapport sur l'aspect que présente de
ce point une ville qui n'était, il y a quelques années,
qu'un banc de sable. Par l'achèvement de la con-
duite d'Ismaïlia, l'eau du Nil a été amenée du ca-
nal d'eau douce à une distance de 65 kilomètres, et
Port-Saïd est désormais abondamment abreuvé. De
nouveaux terrains ont été conquis sur les bas-fonds
et l'invasion des eaux. Dans le premier semestre de
cette année, 124 navires ont abordé ce port avec
une cargaison de 35,220 tonneaux. Sur le parcours
du lac Menzaleh les terres émergeant dans le che-
nal, au-dessus du niveau de l'eau, ont été enlevées
à bras d'hommes, et ces déblais ont formé un cube
de 661,000 mètres. Grâce à l'abondance de l'appro-
visionnement que lui fournit la conduite d'Ismaïlia,
Kantara, sur la route de Syrie, devient un point de
plus en plus important et précieux pour le transit
des caravanes qui s'échangent entre la Palestine et
l'Égypte. Deux canaux de jonction ont été exécutés
pour mettre en communication le canal d'eau douce
avec le canal maritime. Il ne manque plus à l'un
que ses écluses, dont on s'occupe activement, et
à l'autre les transports qui doivent s'opérer entre
Ismaïlia et Port-Saïd au moyen du canal maritime,
sont dès à présent assurés. Deux autres canaux
transversaux ont été pratiquas, l'un reliant le canal
d'eau douce avec le seuii du Sérapéum, et le second
ce même canal avec le seuil de Chalouf-el-Terraba,
dans la plaine de Suez. Ces deux artères ont pour
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