Presse et revues
24 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-08-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 août 1864 10 août 1864
Description : 1864/08/10 (A9,N196)-1864/08/15. 1864/08/10 (A9,N196)-1864/08/15.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62033279
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
366 L'ISTHME DE SUEZ,
Dans les différentes crises qu'elle a eu à traverser,
quelque faiblesse, quelque découragement ou quel-
que manque de foi, j'en appelle à vos souvenirs, se
sont-ils laissé apercevoir?
Non, Messieurs, on vous a vu, au contraire, pleins
d'une confiance toujours sympathique, vous grouper
autour de notre illustre président et de son conseil,
et, sans chercher à redoubler l'énergie qui ne leur a
jamais fait faute, leur prouver du moins, par votre
concours empressé, que vous ne désespériez pas plus
qu'eux d'un succès définitif. (Nouveaux applaudis-
sements.)
Ce succès, Messieurs, il ne nous est plus permis
désormais d'en douter, en présence de l'auguste dé-
cision qui va être portée à votre connaissance par
M. Ferdinand de Lesseps. (Très-bien 1 très bien ! Ap-
plaudissements.)
Paris, ls 8 août 1864.
Les membres de la commission,
BELLOT, Président rapporteur.
LEMAYRE.
L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ET LA PRESSE DE PÀRIS.
Nous aurons certainement dans notre prochain
numéro à faire connaître la pensée des journaux de
Paris et des départements sur l'assemblée générale
du 6 août. En attendant, nous recueillons sur ce
sujet l'article suivant de l'Opinion nationale, qui les
a devancés.
Assemblée générale des actionnaires.
« Hier, samedi, a eu lieu, aux Champs-Elysées, dans
l'enceinte du Cirque de l'Impératrice, l'assemblée géné-
rale des actionnaires de la Compagnie du canal de
Suez.
» Avec une exactitude digne des rois polis, M. de
Lesseps, président-fondateur, a ouvert la séance à
3 heures précises. Les applaudissements et les accla-
mations de l'assemblée, très-nombreuse, ont accueilli
l'entrée de l'homme courageux qui, malgré les jalousies
britanniques, les appréhensions et môme les craintes
de ses compatriotes, a toujours su défendre et porter
haut l'idée qu'il avait conçue, et à laquelle il voulait
attacher son nom et sacrifier son énergie et ses hautes
qualités.
> Après la formation du bureau, la lecture du rapport
de la commission de vérification des comptes a été
faite par un membre de cette commission. Nous regret-
tons que l'organe fatigué du rapporteur ne nous ait
pas permis de saisir tous les détails de cette vaste
comptabilité, dont l'ensemble cependant nous a paru
d'une lucidité qu'envierait le commerçant le plus ri-
goriste.
» Mais le plus grand intérêt pour nous n'était pas 1
question des chiffres ; comme celle de tous les action-
naires, plus patriotes qu'on ne le croit généralement,
notre attention s'est appliquée à suivre la lecture du
rapport fait par M. de Lesseps au nom du Conseil d'ad-
ministration.
» Le président-fondateur a exposé, avec une lucidité
qui, dans son style, se mariait à une véritable élégance
vigoureuse, le tableau du travail accompli dans cette
dernière année. Il a raconté que la Compagnie, inau-
gurant une méthode nouvelle dans les travaux exécutés
sur l'isthme de Suez, avait renoncé aux contingents
égyptiens et les avait remplacés par des ouvriers libres,
venus de Grèce, de Malte et d'Italie ; que les Arabes
eux-mêmes employés aux remblais, carrières et terras-
sements étaient placés sur le même pied que les Kuro-
péens pour le salaire librement débattu.
» Plus heureux que les Pharaons,les Ptolémées et les
kalifes, M. de Lesseps a pu se faire un mérite d'avoir
amené les eaux du Nil jusqu'à Suez. Il a terminé, cette
année, le canal d'eau douce qui, partant de Nefiche, se
déroule jusqu'à Suez, sur un parcours de 89 kilomètres,
avec une largeur de 12 mètres et une profondeur de
2 mètres. Pendant ce gigantesque travail de treize mois
(de novembre 1862 à décembre 1863), 93,187 hommes
ont été occupés à remuer 3,300,085 mètres cubes de
terre. C'est à faire trembler les Pyramides.
» Après l'exécution du canal d'eau douce, M. de Les-
seps a montré la Compagnie mettant immédiatement
la main à la grande œuvre, et les travailleurs, installés
à Chalouf, entreprendre, dans toute sa largeur, le creu-
sement du canal maritime. Des traités ont été passés
avec de puissants entrepreneurs qui s'engagent à livrer
le canal à la grande navigation d'ici à trois ans, en
1867.
» Cette heureuse nouvelle devait mettre la satisfaction
au cœur des actionnaires. Aussi les applaudissements,
chaleureusement émis par l'auditoire, ont prouvé au
président que la confiance en lui était entière.
» L'enthousiasme s'est encore laissé aller à toute son
explosion, lorsque M. de Lesseps a résumé la décision
récente que l'Empereur avait rendue sur le différend
qui s'était élevé entre la Compagnie et le vice-roi
d'Egypte.
* Nos lecteurs ont déjà pu lire les conclusions de la
sentence impériale dans notre numéro de mercredi
dernier.
» Tout va donc bien pour cette courageuse Compa-
gnie du canal de Suez qui a tant surexcité l'envie de
nos amis les Anglais. La vérification des comptes ac-
cuse un actif de 80 millions à peu près, soit en caisae,
soit en comptes courants dans nos grands établissements
financiers. L'indemnité que doit payer le gouvernement
égyptien s'élève à 84 millions. Et les actionnaires n'ont
encore versé que les quatre cinquièmes de leurs actions !
» Les actionnaires et tous les assistants, au sortir de
la séance, avaient la plus entière confiance dans la
réussite définitive et complète de l'entreprise.
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Dans les différentes crises qu'elle a eu à traverser,
quelque faiblesse, quelque découragement ou quel-
que manque de foi, j'en appelle à vos souvenirs, se
sont-ils laissé apercevoir?
Non, Messieurs, on vous a vu, au contraire, pleins
d'une confiance toujours sympathique, vous grouper
autour de notre illustre président et de son conseil,
et, sans chercher à redoubler l'énergie qui ne leur a
jamais fait faute, leur prouver du moins, par votre
concours empressé, que vous ne désespériez pas plus
qu'eux d'un succès définitif. (Nouveaux applaudis-
sements.)
Ce succès, Messieurs, il ne nous est plus permis
désormais d'en douter, en présence de l'auguste dé-
cision qui va être portée à votre connaissance par
M. Ferdinand de Lesseps. (Très-bien 1 très bien ! Ap-
plaudissements.)
Paris, ls 8 août 1864.
Les membres de la commission,
BELLOT, Président rapporteur.
LEMAYRE.
L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ET LA PRESSE DE PÀRIS.
Nous aurons certainement dans notre prochain
numéro à faire connaître la pensée des journaux de
Paris et des départements sur l'assemblée générale
du 6 août. En attendant, nous recueillons sur ce
sujet l'article suivant de l'Opinion nationale, qui les
a devancés.
Assemblée générale des actionnaires.
« Hier, samedi, a eu lieu, aux Champs-Elysées, dans
l'enceinte du Cirque de l'Impératrice, l'assemblée géné-
rale des actionnaires de la Compagnie du canal de
Suez.
» Avec une exactitude digne des rois polis, M. de
Lesseps, président-fondateur, a ouvert la séance à
3 heures précises. Les applaudissements et les accla-
mations de l'assemblée, très-nombreuse, ont accueilli
l'entrée de l'homme courageux qui, malgré les jalousies
britanniques, les appréhensions et môme les craintes
de ses compatriotes, a toujours su défendre et porter
haut l'idée qu'il avait conçue, et à laquelle il voulait
attacher son nom et sacrifier son énergie et ses hautes
qualités.
> Après la formation du bureau, la lecture du rapport
de la commission de vérification des comptes a été
faite par un membre de cette commission. Nous regret-
tons que l'organe fatigué du rapporteur ne nous ait
pas permis de saisir tous les détails de cette vaste
comptabilité, dont l'ensemble cependant nous a paru
d'une lucidité qu'envierait le commerçant le plus ri-
goriste.
» Mais le plus grand intérêt pour nous n'était pas 1
question des chiffres ; comme celle de tous les action-
naires, plus patriotes qu'on ne le croit généralement,
notre attention s'est appliquée à suivre la lecture du
rapport fait par M. de Lesseps au nom du Conseil d'ad-
ministration.
» Le président-fondateur a exposé, avec une lucidité
qui, dans son style, se mariait à une véritable élégance
vigoureuse, le tableau du travail accompli dans cette
dernière année. Il a raconté que la Compagnie, inau-
gurant une méthode nouvelle dans les travaux exécutés
sur l'isthme de Suez, avait renoncé aux contingents
égyptiens et les avait remplacés par des ouvriers libres,
venus de Grèce, de Malte et d'Italie ; que les Arabes
eux-mêmes employés aux remblais, carrières et terras-
sements étaient placés sur le même pied que les Kuro-
péens pour le salaire librement débattu.
» Plus heureux que les Pharaons,les Ptolémées et les
kalifes, M. de Lesseps a pu se faire un mérite d'avoir
amené les eaux du Nil jusqu'à Suez. Il a terminé, cette
année, le canal d'eau douce qui, partant de Nefiche, se
déroule jusqu'à Suez, sur un parcours de 89 kilomètres,
avec une largeur de 12 mètres et une profondeur de
2 mètres. Pendant ce gigantesque travail de treize mois
(de novembre 1862 à décembre 1863), 93,187 hommes
ont été occupés à remuer 3,300,085 mètres cubes de
terre. C'est à faire trembler les Pyramides.
» Après l'exécution du canal d'eau douce, M. de Les-
seps a montré la Compagnie mettant immédiatement
la main à la grande œuvre, et les travailleurs, installés
à Chalouf, entreprendre, dans toute sa largeur, le creu-
sement du canal maritime. Des traités ont été passés
avec de puissants entrepreneurs qui s'engagent à livrer
le canal à la grande navigation d'ici à trois ans, en
1867.
» Cette heureuse nouvelle devait mettre la satisfaction
au cœur des actionnaires. Aussi les applaudissements,
chaleureusement émis par l'auditoire, ont prouvé au
président que la confiance en lui était entière.
» L'enthousiasme s'est encore laissé aller à toute son
explosion, lorsque M. de Lesseps a résumé la décision
récente que l'Empereur avait rendue sur le différend
qui s'était élevé entre la Compagnie et le vice-roi
d'Egypte.
* Nos lecteurs ont déjà pu lire les conclusions de la
sentence impériale dans notre numéro de mercredi
dernier.
» Tout va donc bien pour cette courageuse Compa-
gnie du canal de Suez qui a tant surexcité l'envie de
nos amis les Anglais. La vérification des comptes ac-
cuse un actif de 80 millions à peu près, soit en caisae,
soit en comptes courants dans nos grands établissements
financiers. L'indemnité que doit payer le gouvernement
égyptien s'élève à 84 millions. Et les actionnaires n'ont
encore versé que les quatre cinquièmes de leurs actions !
» Les actionnaires et tous les assistants, au sortir de
la séance, avaient la plus entière confiance dans la
réussite définitive et complète de l'entreprise.
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