Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-07-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 juillet 1864 01 juillet 1864
Description : 1864/07/01 (A9,N193). 1864/07/01 (A9,N193).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62033242
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 287
pour rallier les vents; cela donne une réduction totale
d'environ 3,000 lieues de parcours, représentées par
une économie de temps de cinquante jours en moyenne
par voyage. Avec l'ouverture du canal américain les
navires pourront faire souvent deux et trois voyages
dans le même espace de temps qu'ils mettent aujour-
d'hui à n'en faire qu'un seul.
» L'importance de ce projet ne saurait être mise eu
doute ; non-seulement, ses avantages sont universelle-
ment reconnus et appréciés, mais encore il acquiert
de jour en jour plus d'utilité et plus d'urgence, par
suite du développement continu des relations commer-
ciales et politiques du monde; et l'époque n'est pas
éloignée où le canal interocéanique sera absolument
indispensable. Toutes les puissances maritimes, sans
exception, y sont intéressées; plusieurs d'entre elles, les
Etats-Unis, l'Angleterre, la France, ont déjà donné
des preuves de leur désir d'arriver à une solution, en
faisant faire à leurs frnis des explorations dans l'isthme
et des cartes hydrographiques du littoral; il y a donc
tout lieu d'espérer que les questions politiques ne vien-
dront pas entraver cette œuvre, qui par sa nature même
est plutôt destinée à servir de gage d'harmonie entre
les divers peuples.
» L'idée d'ouvrir un canal interocéanique date
presque de la découverte des Amériques. Lorsque en
1815 Nunez de Balboa, après deux jours de marche
dans l'isthme, découvrit l'océan Pacifique par le golfe
San Miguel, ce rapprochement extrême des deux mers
fit supposer qu'il existait un détroit.
,) Colomb et d'autres hardis navigateurs le cherchè-
rent inutilement. Dès 1520, Cortez, d'après les indica-
tions que lui donna Montezuma, empereur des Astè-
ques, sur l'isthme de Téhuantepec et l'embouchure du
Guazacoalco, crut posséder ce que, dans une de ses
lettres à Charles-Quint, il appelle le secret du Détroit.
Finalement, en 1525, on était convaincu qu'il n'exis-
tait pas depuis l'embouchure de l'Atrato jusqu'à la
Floride. Les esprits entreprenants cherchèrent alors un
point favorable pour faire une coupure; Antonio Gal-
vao, navigateur portugais qui vivait à cette époque, re-
late dans son ouvrage Tratado dos Descubrimentos (page
73), que Sayavedra en 1528 proposait à l'empereur de
faire ouvrir une communication interocéanique, ce qui
était, disait-il, possible sur quatre points différents :
1° du golfe San Miguel à Uraba (golfe de Darien);
2° de Panama à Nombre de Dios;3° par le lac de Ni-
caragua et le fleuve San Juan; 4° par l'isthme de Té-
huantepec.
» Cette opinion, rapportée par M. Teixeira de Vas-
concellos, directeur politique de la Gazette de Portugal,
dans son ouvrage : le Portugal et la maison de Bragance,
se trouve clairement exprimée dans le livre d'Antonio
Galvao.
» Ce qu'il y a de fort remarquable dans la désigna-
tion de ces quatre points, c'est qu'ils sont réellement
les seuls par lesquels il soit possible de faire passer un
canal maritime; les explorations ultérieures, principa-
lement celles faites depuis 1825, le démontrent caté-
goriquement.
,) Cette importante question, à peu près oubliée pen-
dant trois cents ans, a été sérieusement reprise vers le
commencement de ce siècle par l'illustre Humboldt.
M. Michel Chevalier, dont le concours est toujours
acquis aux idées généreuses, ne pouvait manquer
d'élever sa voix dans cette circonstance ; il a publié
à ce sujet un excellent ouvrage : VIsthme de Pa-
nama, 1844, qui a depuis servi de guide à tous ceux
qui ont traité la question du canal interocéanique. Les
explorations, les études ont recommencé, et plusieurs
projets recommandables ont permis de mieux appré-
cier le côté technique de l'œuvre.
» L'ensemble de l'isthme américain est compris entre
le 7e et le 18e degré de latitude boréale; ses deux points
extrêmes sont : Tehuantepec au nord et le fleuve Atrato
au sud. Cette zone de territoire, resserrée entre les deux
océans, présente une longueur d'environ 5"0 lieues, et
c'est dans toute cette étendue que se sont opérées les
recherches du tracé du canal interocéanique.
» Si l'isthme américain n'avait présenté, comme celui
de Suez, qu'une simple langue de terre entre deux con-
tinents, qu'un seul point possible pour établir le canal,
il est incontestable que la question du percement serait
plus avancée : l'ajournement qui y a été apporté peut
être attribué, en grande partie, à l'incertitude qui a ré-
gné jusqu'ici sur le choix du passage le plus favorable.
Plusieurs solutions se présentaient, et bien qu'elles fus-
sent réalisables, on ne pouvait se prononcer qu'après
être assuré qu'il n'en existait pas de meilleure sur d'au-
tres points.
» Toutes les parties de l'isthme, depuis le golfe du
Mexique jusqu'au golfe de Darien, qui, d'après le seul
examen de la carte, paraissaient susceptibles de per-
mettre un tracé de canal, ont été explorées; les princi-
paux projets dont on s'est occupé sont :
» 1° Par l'isthme de Téhuantepec, projet du général
du génie Orbegoso. — Longueur totale, 220 kilomè-
tres ;
» 2° Par l'isthme de Honduras. — Longueur totale,
273 kilom. ;
» 3° Par les lacs de Nicaragua et de Léon, projet du
prince Louis-Napoléon Bonaparte (Napoléon III). — Lon-
gueur totale, 457 kilom. ;
» 4° Par le Nicaragua, projet Belly.—Longueur totale,
265 kilom. ;
» 5° Par l'isthme de Panama, projet Garella. — Lon-
gueur totale, 76 kilom. ;
D 6° Par l'isthmo de Darien et le golfe San Miguel, pro-
jet Bourdiol. — Longueur totale, 50 kilom. ;
» 7° Par le golfe d'Urabà, les fleuves Atrato et Truando,
projet Kelley. — Longueur totale, 211 kilom. ;
» 8° Par le golfe d'Urabà, les fleuves Atrato, Truando et
Napipi, projet Kennigs. — Longueur totale, 520 kilom.
D Plusieurs de ces projets, reconnus impraticables ou
trop dispendieux, ont été abandonnés; il ne reste à
examiner que ceux de Téhuantepec, de Nicaragua, de
Panama et de Darien ; c'est-à-dire les mêmes qui étaient
déjà désignés en 1528 par Antonio Galvao.
pour rallier les vents; cela donne une réduction totale
d'environ 3,000 lieues de parcours, représentées par
une économie de temps de cinquante jours en moyenne
par voyage. Avec l'ouverture du canal américain les
navires pourront faire souvent deux et trois voyages
dans le même espace de temps qu'ils mettent aujour-
d'hui à n'en faire qu'un seul.
» L'importance de ce projet ne saurait être mise eu
doute ; non-seulement, ses avantages sont universelle-
ment reconnus et appréciés, mais encore il acquiert
de jour en jour plus d'utilité et plus d'urgence, par
suite du développement continu des relations commer-
ciales et politiques du monde; et l'époque n'est pas
éloignée où le canal interocéanique sera absolument
indispensable. Toutes les puissances maritimes, sans
exception, y sont intéressées; plusieurs d'entre elles, les
Etats-Unis, l'Angleterre, la France, ont déjà donné
des preuves de leur désir d'arriver à une solution, en
faisant faire à leurs frnis des explorations dans l'isthme
et des cartes hydrographiques du littoral; il y a donc
tout lieu d'espérer que les questions politiques ne vien-
dront pas entraver cette œuvre, qui par sa nature même
est plutôt destinée à servir de gage d'harmonie entre
les divers peuples.
» L'idée d'ouvrir un canal interocéanique date
presque de la découverte des Amériques. Lorsque en
1815 Nunez de Balboa, après deux jours de marche
dans l'isthme, découvrit l'océan Pacifique par le golfe
San Miguel, ce rapprochement extrême des deux mers
fit supposer qu'il existait un détroit.
,) Colomb et d'autres hardis navigateurs le cherchè-
rent inutilement. Dès 1520, Cortez, d'après les indica-
tions que lui donna Montezuma, empereur des Astè-
ques, sur l'isthme de Téhuantepec et l'embouchure du
Guazacoalco, crut posséder ce que, dans une de ses
lettres à Charles-Quint, il appelle le secret du Détroit.
Finalement, en 1525, on était convaincu qu'il n'exis-
tait pas depuis l'embouchure de l'Atrato jusqu'à la
Floride. Les esprits entreprenants cherchèrent alors un
point favorable pour faire une coupure; Antonio Gal-
vao, navigateur portugais qui vivait à cette époque, re-
late dans son ouvrage Tratado dos Descubrimentos (page
73), que Sayavedra en 1528 proposait à l'empereur de
faire ouvrir une communication interocéanique, ce qui
était, disait-il, possible sur quatre points différents :
1° du golfe San Miguel à Uraba (golfe de Darien);
2° de Panama à Nombre de Dios;3° par le lac de Ni-
caragua et le fleuve San Juan; 4° par l'isthme de Té-
huantepec.
» Cette opinion, rapportée par M. Teixeira de Vas-
concellos, directeur politique de la Gazette de Portugal,
dans son ouvrage : le Portugal et la maison de Bragance,
se trouve clairement exprimée dans le livre d'Antonio
Galvao.
» Ce qu'il y a de fort remarquable dans la désigna-
tion de ces quatre points, c'est qu'ils sont réellement
les seuls par lesquels il soit possible de faire passer un
canal maritime; les explorations ultérieures, principa-
lement celles faites depuis 1825, le démontrent caté-
goriquement.
,) Cette importante question, à peu près oubliée pen-
dant trois cents ans, a été sérieusement reprise vers le
commencement de ce siècle par l'illustre Humboldt.
M. Michel Chevalier, dont le concours est toujours
acquis aux idées généreuses, ne pouvait manquer
d'élever sa voix dans cette circonstance ; il a publié
à ce sujet un excellent ouvrage : VIsthme de Pa-
nama, 1844, qui a depuis servi de guide à tous ceux
qui ont traité la question du canal interocéanique. Les
explorations, les études ont recommencé, et plusieurs
projets recommandables ont permis de mieux appré-
cier le côté technique de l'œuvre.
» L'ensemble de l'isthme américain est compris entre
le 7e et le 18e degré de latitude boréale; ses deux points
extrêmes sont : Tehuantepec au nord et le fleuve Atrato
au sud. Cette zone de territoire, resserrée entre les deux
océans, présente une longueur d'environ 5"0 lieues, et
c'est dans toute cette étendue que se sont opérées les
recherches du tracé du canal interocéanique.
» Si l'isthme américain n'avait présenté, comme celui
de Suez, qu'une simple langue de terre entre deux con-
tinents, qu'un seul point possible pour établir le canal,
il est incontestable que la question du percement serait
plus avancée : l'ajournement qui y a été apporté peut
être attribué, en grande partie, à l'incertitude qui a ré-
gné jusqu'ici sur le choix du passage le plus favorable.
Plusieurs solutions se présentaient, et bien qu'elles fus-
sent réalisables, on ne pouvait se prononcer qu'après
être assuré qu'il n'en existait pas de meilleure sur d'au-
tres points.
» Toutes les parties de l'isthme, depuis le golfe du
Mexique jusqu'au golfe de Darien, qui, d'après le seul
examen de la carte, paraissaient susceptibles de per-
mettre un tracé de canal, ont été explorées; les princi-
paux projets dont on s'est occupé sont :
» 1° Par l'isthme de Téhuantepec, projet du général
du génie Orbegoso. — Longueur totale, 220 kilomè-
tres ;
» 2° Par l'isthme de Honduras. — Longueur totale,
273 kilom. ;
» 3° Par les lacs de Nicaragua et de Léon, projet du
prince Louis-Napoléon Bonaparte (Napoléon III). — Lon-
gueur totale, 457 kilom. ;
» 4° Par le Nicaragua, projet Belly.—Longueur totale,
265 kilom. ;
» 5° Par l'isthme de Panama, projet Garella. — Lon-
gueur totale, 76 kilom. ;
D 6° Par l'isthmo de Darien et le golfe San Miguel, pro-
jet Bourdiol. — Longueur totale, 50 kilom. ;
» 7° Par le golfe d'Urabà, les fleuves Atrato et Truando,
projet Kelley. — Longueur totale, 211 kilom. ;
» 8° Par le golfe d'Urabà, les fleuves Atrato, Truando et
Napipi, projet Kennigs. — Longueur totale, 520 kilom.
D Plusieurs de ces projets, reconnus impraticables ou
trop dispendieux, ont été abandonnés; il ne reste à
examiner que ceux de Téhuantepec, de Nicaragua, de
Panama et de Darien ; c'est-à-dire les mêmes qui étaient
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