Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-07-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 juillet 1864 01 juillet 1864
Description : 1864/07/01 (A9,N193). 1864/07/01 (A9,N193).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62033242
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
294 L'ISTHME DE SUEZ,
Toutefois il prenait des mesures pour nous pro-
téger, ainsi que le constate la lettre suivante que
j'adressais à nos agents dans l'isthme, le 16 mai 1859.
« 16 mai 1859.
» Aux ingénieurs agents de la Compagnie dans l'isthme.
a.
» Une des choses qui ont le plus irrité le vice-roi a
étéla menace de galères et de coups de bâton faite
aux indigènes qui prêteraient leur concours et leurs
services à nos agents de Port-Saïd. Je vous recom-
mande de chercher avec le plus grand soin à recueil-
lir des preuves, des déclarations, des témoignages
autant que possible par écrit, ou, à défaut, par-
devant des témoins respectables, de ces menaces faites,
et surtout par qui ces menaces auraient été faites. C'est
là un point fort- essentiel et que je vous recommande
tout particulièrement, car je vous le répète, Son Al-
tesse rattache aux menées de Damiette et autres
lieux, des idées fanatiques de l'espèce de celles qui
s'étaient fait jour ces temps derniers, dans son ar-
mée, et qu'elle a si énergiquement réprimées.
» Elle est résolue à réprimer tout ce qui se pro-
duira de pareil, dans l'administration civile, quelque
grand et élevé qu'en soit l'auteur. »
Une flotte anglaise arriva dans les eaux d'Alexan-
drie , avec le projet de faire quelque démonstra-
tion combinée avec Constantinople contre le canal
de Suez. Le vice-roi en est averti ; il revient du Caire.
A quelques lieues d'Alexandrie, on lui annonce que
le sultan s'était déjà embarqué à Constantinople.
Mais heureusement la paix de Villafranca engagea
bientôt le sultan à retourner dans sa capitale, et fit
partir la flotte anglaise des eaux d'Alexandrie.
Mon devoir était de chercher à dégager cette situa-
tion politique qui embarrassait le vice-roi, et je
m'empressai de me rendre à Paris afin de solliciter
l'appui du gouvernement français, puisque le gou-
vernement anglais, contrairement aux conventions,
avait fait manœuvrer les agents d'une manière pa-
tente, et qu'il y avait lieu pour la Compagnie de
demander une intervention en faveur des intérêts
français engagés dans l'entreprise.
Arrivé à Paris, j'écrivis ce qui suit au-vice-roi
d'Egypte :
a 2 septembre 1859.
» A Son Altesse le vice-roi d'Égypte.
» Monseigneur,
» La situation de l'entreprise du canal de Suez
est aujourd'hui fort simple. -
» Votre Altesse, après avoir fondé une Compagnie
commerciale chargée d'exécuter l'entreprise en vertu
d'actes formels portés à la connaissance du monde
entier, a accompli son œuvre officielle, et chacun n'a
que des remercîments et des éloges à lui adresser.
» La Compagnie poursuit, à ses frais, les opé-
rations préparatoires commencées depuis cinq ans et
qui n'ont jamais été interrompues.
» La Sublime Porte, dont l'adhésion est acquise en
principe, en ce qui concerne les intérêts de l'empire
ottoman, attend que les puissances étrangères se
soient mises d'accord entre elles sur les questions
concernant l'usage universel du nouveau passage
maritime. En un mot, c'est une négociation inter-
nationale qu'elle désire, pour mettre à couvert sa res-
ponsabilité à l'égard du cabinet de Londres qui a
cru voir ses intérêts lésés dans l'exécution du canal.
» Mais cette négociation, pour être utilement de-
mandée, devait avoir une base effective, car la di-
plomatie, qui ne saurait créer elle-même les faits,
a pour principal objet de les consacrer et de les
régulariser.
» Jusqu'à présent, les études préalables qui devaient
démontrer la possibilité d'exécution d'un vaste projet
embrassant une multitude de questions fort graves,
le travail de la constitution d'une société financière,
les difficultés de toute nature suscitées dans le but
d'entraver la marche commerciale de l'entreprise,
avaient fait considérer comme inopportune l'inter-
vention de la politique. Enfin, l'état de l'Europe n'a-
vait pas encore permis de solliciter l'appui de la
France, qui avait répondu à l'appel public fait au
nom de Votre Altesse, en apportant à la société
financière la majorité de ses capitaux.
» Les circonstances étant devenues favorables, j'ai
l'honneur d'informer Votre Altesse que le Conseil
d'administration se propose, dans sa prochaine séance
du 13 septembre, d'adresser une pétition à S. M. Na-
poléon III, à l'effet de solliciter l'ouverture de négo-
ciations qui, en garantissant les intérêts des parti-
culiers et des gouvernements, permettront à Votre
Altesse d'assurer librement, d'accord avec son au-
guste suzerain, l'exécution d'une œuvre de civilisa-
tion dont la première pensée lui appartient, et dont
le succès sera dû à sa loyale persévérance.
» Veuillez agréer, etc. »
» Signé : FERD. DE LESSEPS. »
Pendant ce temps, nos adversaires faisaient courir
le bruit de. l'hostilité du vice-roi Contre la Compa-
gnie et son président. Que fit alors Son Altesse ?
Elle envoya en France, dans la maison du président,
son fils unique, le prince Toussoum-Pacha, pour y
passer ses vacances, et nous fit prévenir que la
Porte, sollicitée par l'ambassadeur anglais à Cons-
Toutefois il prenait des mesures pour nous pro-
téger, ainsi que le constate la lettre suivante que
j'adressais à nos agents dans l'isthme, le 16 mai 1859.
« 16 mai 1859.
» Aux ingénieurs agents de la Compagnie dans l'isthme.
a.
» Une des choses qui ont le plus irrité le vice-roi a
étéla menace de galères et de coups de bâton faite
aux indigènes qui prêteraient leur concours et leurs
services à nos agents de Port-Saïd. Je vous recom-
mande de chercher avec le plus grand soin à recueil-
lir des preuves, des déclarations, des témoignages
autant que possible par écrit, ou, à défaut, par-
devant des témoins respectables, de ces menaces faites,
et surtout par qui ces menaces auraient été faites. C'est
là un point fort- essentiel et que je vous recommande
tout particulièrement, car je vous le répète, Son Al-
tesse rattache aux menées de Damiette et autres
lieux, des idées fanatiques de l'espèce de celles qui
s'étaient fait jour ces temps derniers, dans son ar-
mée, et qu'elle a si énergiquement réprimées.
» Elle est résolue à réprimer tout ce qui se pro-
duira de pareil, dans l'administration civile, quelque
grand et élevé qu'en soit l'auteur. »
Une flotte anglaise arriva dans les eaux d'Alexan-
drie , avec le projet de faire quelque démonstra-
tion combinée avec Constantinople contre le canal
de Suez. Le vice-roi en est averti ; il revient du Caire.
A quelques lieues d'Alexandrie, on lui annonce que
le sultan s'était déjà embarqué à Constantinople.
Mais heureusement la paix de Villafranca engagea
bientôt le sultan à retourner dans sa capitale, et fit
partir la flotte anglaise des eaux d'Alexandrie.
Mon devoir était de chercher à dégager cette situa-
tion politique qui embarrassait le vice-roi, et je
m'empressai de me rendre à Paris afin de solliciter
l'appui du gouvernement français, puisque le gou-
vernement anglais, contrairement aux conventions,
avait fait manœuvrer les agents d'une manière pa-
tente, et qu'il y avait lieu pour la Compagnie de
demander une intervention en faveur des intérêts
français engagés dans l'entreprise.
Arrivé à Paris, j'écrivis ce qui suit au-vice-roi
d'Egypte :
a 2 septembre 1859.
» A Son Altesse le vice-roi d'Égypte.
» Monseigneur,
» La situation de l'entreprise du canal de Suez
est aujourd'hui fort simple. -
» Votre Altesse, après avoir fondé une Compagnie
commerciale chargée d'exécuter l'entreprise en vertu
d'actes formels portés à la connaissance du monde
entier, a accompli son œuvre officielle, et chacun n'a
que des remercîments et des éloges à lui adresser.
» La Compagnie poursuit, à ses frais, les opé-
rations préparatoires commencées depuis cinq ans et
qui n'ont jamais été interrompues.
» La Sublime Porte, dont l'adhésion est acquise en
principe, en ce qui concerne les intérêts de l'empire
ottoman, attend que les puissances étrangères se
soient mises d'accord entre elles sur les questions
concernant l'usage universel du nouveau passage
maritime. En un mot, c'est une négociation inter-
nationale qu'elle désire, pour mettre à couvert sa res-
ponsabilité à l'égard du cabinet de Londres qui a
cru voir ses intérêts lésés dans l'exécution du canal.
» Mais cette négociation, pour être utilement de-
mandée, devait avoir une base effective, car la di-
plomatie, qui ne saurait créer elle-même les faits,
a pour principal objet de les consacrer et de les
régulariser.
» Jusqu'à présent, les études préalables qui devaient
démontrer la possibilité d'exécution d'un vaste projet
embrassant une multitude de questions fort graves,
le travail de la constitution d'une société financière,
les difficultés de toute nature suscitées dans le but
d'entraver la marche commerciale de l'entreprise,
avaient fait considérer comme inopportune l'inter-
vention de la politique. Enfin, l'état de l'Europe n'a-
vait pas encore permis de solliciter l'appui de la
France, qui avait répondu à l'appel public fait au
nom de Votre Altesse, en apportant à la société
financière la majorité de ses capitaux.
» Les circonstances étant devenues favorables, j'ai
l'honneur d'informer Votre Altesse que le Conseil
d'administration se propose, dans sa prochaine séance
du 13 septembre, d'adresser une pétition à S. M. Na-
poléon III, à l'effet de solliciter l'ouverture de négo-
ciations qui, en garantissant les intérêts des parti-
culiers et des gouvernements, permettront à Votre
Altesse d'assurer librement, d'accord avec son au-
guste suzerain, l'exécution d'une œuvre de civilisa-
tion dont la première pensée lui appartient, et dont
le succès sera dû à sa loyale persévérance.
» Veuillez agréer, etc. »
» Signé : FERD. DE LESSEPS. »
Pendant ce temps, nos adversaires faisaient courir
le bruit de. l'hostilité du vice-roi Contre la Compa-
gnie et son président. Que fit alors Son Altesse ?
Elle envoya en France, dans la maison du président,
son fils unique, le prince Toussoum-Pacha, pour y
passer ses vacances, et nous fit prévenir que la
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