Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-06-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 juin 1864 01 juin 1864
Description : 1864/06/01 (A9,N191). 1864/06/01 (A9,N191).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62033227
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 255
» Tandis que les nombreux réseaux des chemins
de fer français s'étendent dans toutes les directions, à
ce point que tous les ports et centres d'industrie et
de production sont reliés entre eux et avec Paris;
tandis que Marseille et Bordeaux, c'est-à-dire la
Méditerranée et l'Atlantique, vont être unis par un
nouveau chemin de fer, on exécute à Marseille des
constructions importantes et des bassins où les mar-
chandises débarquées sont immédiatement chargées
sur les wagons des chemins de fer touchant au ri-
vage, ou emmagasinées dans les docks. En France
on satisfait dans les plus grandes proportions aux
exigences du commerce, qui sont devenues d'impé-
rieuses nécessités, et les immenses dépenses qui en
sont les conséquences trouvent une large compensa-
tion ; ainsi s'explique ce fait, qu'au fur et à mesure
que le budget de l'État s'impose des dépenses consi-
dérables, les recettes du Trésor s'accroissent, et que
les impôts, quelque élevés qu'ils soient, sont perçus
facilement.
» Ce qui se passe en Italie nous touche encore
plus.
» Malgré un déficit financier qui augmente d'an -
née en année, le gouvernement de Turin prépare sans
relâche, et, disons-le, avec un admirable succès , les
résultats d'une politique commerciale qui doit stimu-
ler l'Autriche.
» Sans nous arrêter aux efforts de Gênes pour
supplanter notre navigation dans l'Archipel et dans la
mer Noire, notons, d'un côté, le traité commercial
avec la Prusse de 1861, et de l'autre, les vues de
l'Italie sur Montévideo, où l'on vient d'expédier
une frégate pour en renforcer la station na-
vale. Il faut, en outre, signaler les tendances que
montre le gouvernement italien à surpasser l'Au-
triche dans l'Adriatique et à attirer dans ses ports
notre commerce maritime.
»
» A Ancône, siège une société de navigation à va-
peur qui s'intitule bien significativement Société
adriatique orientale. Elle oppose au Lloyd autri-
chien une grande concurrence sur la ligne d'Alexan-
drie à Trieste, et prend ses chargements dans
ce dernier port, les rapports commerciaux entre
l'Egypte et l'Italie étant encore très-restreints. Le
Conseil fédéral suisse est en négociations avec cette
société pour le transport de la correspondance des
Indes voie Ancône-Colico-Coira ; et s'il faut ajouter foi
aux nouvelles plusieurs fois données par les jour-
naux, on projette en Italie la création d'une ligne
de navigation à vapeur entre Suez et les Indes. Il
faut d'autant plus s'arrêter à ces considérations que
ceux qui connaissent par expérience les conditions
du commerce des Indes orientales et des pays cir-
convoisins, pensent qu'il y a place suffisante pour
une troisième compagnie de navigation à vapeur,
après la compagnie anglaise péninsulaire et orien-
tale, et la Compagnie française des messageries im-
périales, mais non pour une quatrième compagnie.
» La confiance qu'on a en Italie dans l'exécution
du canal de Suez, vient dé se signaler encore une
fois par l'adresse que la chambre de commerce
d'Ancône a envoyée à M. de Lesseps et que nous
reproduisons. (Suit le texte de cette adresse que
nous avons publiée.
» Nous croyons remplir un devoir de patriotisme
en exposant tous ces faits qui menacent l'Autriche
d'une défaite dans ses propres eaux, et l'exposent
aux dangers de se trouver exclue d'une active parti-
cipation dans le commerce du monde. Une démons-
tration plus approfondie n'est certainement pas né-
cessaire pour prouver qu'une diversion du courant
commercial dans l'Adriatique des rivages autrichiens
aux rivages italiens ébranlerait, jusque dans ses fon-
dements, la puissance autrichienne dans l'Adria-
tique. Dans ce siècle de positivisme, les intérêts ma-
tériels exercent la plus puissante influence et
décident du sort des États.
» La position favorable dans la lutte déjà com-
mencée appartient encore à l'Autriche : si l'Italie
est plus près de l'Orient par ses chemins de fer,
cet avantage est racheté par l'économie résultant d'un
moins long trajet maritime ainsi que par notre
chemin de fer qui traverse depuis longtemps la
ligne des Alpes. Cependant si, l'Italie faisant tous
ses efforts pour surmonter les obstacles locaux avec
une sollicitude qui s'explique, nous ne faisons rien
pour utiliser nos avantages naturels, il est certain
que le résultat final ne pourrait être douteux. »
Ayant signalé les dangers, M. Revoltella indique
les moyens de les prévenir. L'extension commerciale
de l'Autriche est subordonnée au développement des
connaissances spéciales et des facilités de transaction.
Procédant par comparaison, l'auteur conseille à son
pays des réformes ayant pour but de s'approprier les
avantages qui ont résulté pour les autres pays des
progrès accomplis. Il réclame d'abord ce qu'il appelle
« la réhabilitation des monnaies, sans laquelle il ne
faut pas songer à de satisfaisantes opérations avec
l'extérieur, » ensuite, la réforme des tarifs de
douane ; l'établissement de vastes docks dans les
ports : des communications rapides établies des points
les plus éloignés de l'empire aux lieux d'écoulement
ou d'embarquement. Ces progrès obtenus, ou tout au
moins étudiés, il conseille fort sagement aux expor-
tateurs d'expédier les marchandises de meilleure qua-
lité, afin d'établir au dehors la bonne réputation des
produits autrichiens; au gouvernement, de recher-
cher toutes les occasions de signer des traités avec
les Etats non européens, et pour assurer le.maintien
des droits acquis, de créer des consulats dans tous
les principaux ports étrangers, au lieu de se borner,
ainsi qu'il a été fait jusqu'ici, à en installer seule-
ment dans les ports de la Méditerranée.
Pour suppléer aux bienfaits des colonies, comme
écoles commerciales, l'auteur appelle ses concitoyens
» Tandis que les nombreux réseaux des chemins
de fer français s'étendent dans toutes les directions, à
ce point que tous les ports et centres d'industrie et
de production sont reliés entre eux et avec Paris;
tandis que Marseille et Bordeaux, c'est-à-dire la
Méditerranée et l'Atlantique, vont être unis par un
nouveau chemin de fer, on exécute à Marseille des
constructions importantes et des bassins où les mar-
chandises débarquées sont immédiatement chargées
sur les wagons des chemins de fer touchant au ri-
vage, ou emmagasinées dans les docks. En France
on satisfait dans les plus grandes proportions aux
exigences du commerce, qui sont devenues d'impé-
rieuses nécessités, et les immenses dépenses qui en
sont les conséquences trouvent une large compensa-
tion ; ainsi s'explique ce fait, qu'au fur et à mesure
que le budget de l'État s'impose des dépenses consi-
dérables, les recettes du Trésor s'accroissent, et que
les impôts, quelque élevés qu'ils soient, sont perçus
facilement.
» Ce qui se passe en Italie nous touche encore
plus.
» Malgré un déficit financier qui augmente d'an -
née en année, le gouvernement de Turin prépare sans
relâche, et, disons-le, avec un admirable succès , les
résultats d'une politique commerciale qui doit stimu-
ler l'Autriche.
» Sans nous arrêter aux efforts de Gênes pour
supplanter notre navigation dans l'Archipel et dans la
mer Noire, notons, d'un côté, le traité commercial
avec la Prusse de 1861, et de l'autre, les vues de
l'Italie sur Montévideo, où l'on vient d'expédier
une frégate pour en renforcer la station na-
vale. Il faut, en outre, signaler les tendances que
montre le gouvernement italien à surpasser l'Au-
triche dans l'Adriatique et à attirer dans ses ports
notre commerce maritime.
»
» A Ancône, siège une société de navigation à va-
peur qui s'intitule bien significativement Société
adriatique orientale. Elle oppose au Lloyd autri-
chien une grande concurrence sur la ligne d'Alexan-
drie à Trieste, et prend ses chargements dans
ce dernier port, les rapports commerciaux entre
l'Egypte et l'Italie étant encore très-restreints. Le
Conseil fédéral suisse est en négociations avec cette
société pour le transport de la correspondance des
Indes voie Ancône-Colico-Coira ; et s'il faut ajouter foi
aux nouvelles plusieurs fois données par les jour-
naux, on projette en Italie la création d'une ligne
de navigation à vapeur entre Suez et les Indes. Il
faut d'autant plus s'arrêter à ces considérations que
ceux qui connaissent par expérience les conditions
du commerce des Indes orientales et des pays cir-
convoisins, pensent qu'il y a place suffisante pour
une troisième compagnie de navigation à vapeur,
après la compagnie anglaise péninsulaire et orien-
tale, et la Compagnie française des messageries im-
périales, mais non pour une quatrième compagnie.
» La confiance qu'on a en Italie dans l'exécution
du canal de Suez, vient dé se signaler encore une
fois par l'adresse que la chambre de commerce
d'Ancône a envoyée à M. de Lesseps et que nous
reproduisons. (Suit le texte de cette adresse que
nous avons publiée.
» Nous croyons remplir un devoir de patriotisme
en exposant tous ces faits qui menacent l'Autriche
d'une défaite dans ses propres eaux, et l'exposent
aux dangers de se trouver exclue d'une active parti-
cipation dans le commerce du monde. Une démons-
tration plus approfondie n'est certainement pas né-
cessaire pour prouver qu'une diversion du courant
commercial dans l'Adriatique des rivages autrichiens
aux rivages italiens ébranlerait, jusque dans ses fon-
dements, la puissance autrichienne dans l'Adria-
tique. Dans ce siècle de positivisme, les intérêts ma-
tériels exercent la plus puissante influence et
décident du sort des États.
» La position favorable dans la lutte déjà com-
mencée appartient encore à l'Autriche : si l'Italie
est plus près de l'Orient par ses chemins de fer,
cet avantage est racheté par l'économie résultant d'un
moins long trajet maritime ainsi que par notre
chemin de fer qui traverse depuis longtemps la
ligne des Alpes. Cependant si, l'Italie faisant tous
ses efforts pour surmonter les obstacles locaux avec
une sollicitude qui s'explique, nous ne faisons rien
pour utiliser nos avantages naturels, il est certain
que le résultat final ne pourrait être douteux. »
Ayant signalé les dangers, M. Revoltella indique
les moyens de les prévenir. L'extension commerciale
de l'Autriche est subordonnée au développement des
connaissances spéciales et des facilités de transaction.
Procédant par comparaison, l'auteur conseille à son
pays des réformes ayant pour but de s'approprier les
avantages qui ont résulté pour les autres pays des
progrès accomplis. Il réclame d'abord ce qu'il appelle
« la réhabilitation des monnaies, sans laquelle il ne
faut pas songer à de satisfaisantes opérations avec
l'extérieur, » ensuite, la réforme des tarifs de
douane ; l'établissement de vastes docks dans les
ports : des communications rapides établies des points
les plus éloignés de l'empire aux lieux d'écoulement
ou d'embarquement. Ces progrès obtenus, ou tout au
moins étudiés, il conseille fort sagement aux expor-
tateurs d'expédier les marchandises de meilleure qua-
lité, afin d'établir au dehors la bonne réputation des
produits autrichiens; au gouvernement, de recher-
cher toutes les occasions de signer des traités avec
les Etats non européens, et pour assurer le.maintien
des droits acquis, de créer des consulats dans tous
les principaux ports étrangers, au lieu de se borner,
ainsi qu'il a été fait jusqu'ici, à en installer seule-
ment dans les ports de la Méditerranée.
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