Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-06-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 juin 1864 01 juin 1864
Description : 1864/06/01 (A9,N191). 1864/06/01 (A9,N191).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62033227
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
250 L'ISTHME DE SUEZ,
COMPAGNIE UNIVERSELLE DU CANAL MARITIME DE SUEZ.
Avis aux Actionnaires,
Par décision du Conseil d'administration, il est fait
un appel de 100 francs par action.
Cet appel est motivé par les nouveaux développe-
ments que prennent les travaux, et notamment par
les commandes extraordinaires du matériel néces-
saire à l'exécution des contrats avec les divers entre-
preneurs qui ont soumissionné l'achèvement complet
du canal maritime et des jetées en mer pour la fin
de 1867.
Le Conseil fait connaître en même temps à
MM. les actionnaires que la commission nommée
par l'Empereur pour Lui donner un avis sur les
questions en litige, poursuit son examen. Le Conseil
attend avec une respectueuse confiance le jugement
de Sa Majesté.
MM. les actionnaires sont prévenus que le verse-
ment de 100 francs par action est exigible du l cr au
15 juillet prochain. Ils devront opérer ce versement
à l'administration centrale, 12, place Vendôme, ou
dans les bureaux des correspondants de la Compa-
gnie, en France et à l'Etranger.
Le deuxième coupon d'intérêt, échéant le 1er juillet
et montant à 7 fr. 50 c., viendra en déduction du
versement.
A défaut du versement dans le délai fixé, l'intérêt
est dû à raison de 5 0/0 l'an, par chaque jour de
retard à partir du 1er juillet.
Par ordre du Conseil,
Le secrétaire général de la Compagnie,
P. MERRUAU.
LA COMMISSION IMPERIALE.
La Commission impériale poursuit activement
l'examen de toutes les questions relatives au canal
de Suez, soumises à la décision de S. M. l'Empereur.
Les débats contradictoires qui ont eu lieu devant
elle entre les parties représentées d'une part par
Nubar-Pacha au nom du vice-roi d'Egypte, d'autre
part par M. Ferdinand de Lesseps au nom de la
Compagnie, ont été définitivement clos il y a quel-
ques jours.
La Commission s'occupe actuellement de la ré-
daction de son rapport. Il est donc à espérer que
cet important travail sera très-prochainement pré-
senté à l'Empereur, et que le jugement supérieur
déféré à Sa Majesté pourra être rendu dans le cou-
rant du présent mois.
ERNEST DESPLA.CES.
LE CANAL D'EAU DOUCE
Et le chemin de fer de Suez au Caire.
On lit dans le Phare d'Alexandrie du 12 mai :
« Il est dit que l'administration du transit nous fera
toujours rire ! Voici qu'elle vient encore de faire un
tour de sa façon. Cette fois, elle est seule à en souf-
frir; — entre nous, ce n'est pas dommage!
» Les chemins de fer égyptiens ne professent pas
pour le canal de Suez une grande affection — je com-
prends ça. Quand le canal sera terminé, on traversera
l'Egypte sans transbordement, sans désagréments sur-
tout, tandis que. Pardon, j'oubliais qu'on va remanier
l'administration du transit de fond en comble , et qu'il
ne faut préjuger de rien.
» Donc le chemin de fer regarde le canal de Suez,
comme les diligences regardaient les premières voies
ferrées, alors qu'elles s'établissaient en Europe, trans-
versa tuens., vous savez, le bouc de l'églogue. Cette
inimitié va si loin qu'elle se traduit par des faits que
je laisse au public le soin de qualifier. Ecoutez plutôt.
» Depuis la fin de l'année dernière, l'eau douce est
à Suez; chacun a le droit d'en puiser pour ses besoins,
le transit comme les autres; mais il a eu grand soin de
s'en abstenir. Pour bien montrer qu'il peut se passer
du canal de Suez, il a continué, comme par le passé,
à faire venir de l'eau du Caire, des fontaines de Moïse,
du Sinaï, je ne sais d'où, et Dieu sait à quel prix, tant
il est vrai que l'entêtement est une belle chose! Tout
le monde riait beaucoup de cette dignité, qui a eu pour
résultat de bloquer à Suez dix-sept locomotives, faute
d'eau.
» Afin de sauver les apparences et d'avoir de l'eau
tout de même, on s'était avisé d'en aller puiser la
nuit dans le canal ; mais la mèche a été éventée, et on
a reçu de qui de droit une de ces vertes admonesta-
tions qui font époque dans la vie d'un homme.
» Hélas! la fausse dignité a une fin, comme toute
chose ici-bas ! Un beau jour, c'était le 10 avril, je crois,
le transit est allé, tout honteux, installer une pompe
sur le bord du canal, et a dû se résoudre à puiser
l'eau de l'ennemi. Proh pudor!
» N'est-ce pas que cela rappelle l'histoire éternelle
de l'écolier boudeur qui refuse de manger, parce qu'on
l'a mis au pain sec, et qui finit par manger ce même
pain sec avec accompagnement de bonnet d'âne ? Seu-
lement, la bouderie du transit a duré près de trois
mois en coûtant par jours des sommes folles. Je ne
m'étonne plus qu'on nous laisse tant attendre les ré-
parations, si l'administration a souvent de ces accès
de dignité!
» A la place du transit, j'aurais tenu bon, moi; j'au-
rais fait venir de l'eau d'Aden, de Singapore, de Hong-
Kong, mais je n'aurais pas lâché. Il faut prouver qu'on
a du cœur, sapristi ! et de l'amour-propre bien placé ! »
COMPAGNIE UNIVERSELLE DU CANAL MARITIME DE SUEZ.
Avis aux Actionnaires,
Par décision du Conseil d'administration, il est fait
un appel de 100 francs par action.
Cet appel est motivé par les nouveaux développe-
ments que prennent les travaux, et notamment par
les commandes extraordinaires du matériel néces-
saire à l'exécution des contrats avec les divers entre-
preneurs qui ont soumissionné l'achèvement complet
du canal maritime et des jetées en mer pour la fin
de 1867.
Le Conseil fait connaître en même temps à
MM. les actionnaires que la commission nommée
par l'Empereur pour Lui donner un avis sur les
questions en litige, poursuit son examen. Le Conseil
attend avec une respectueuse confiance le jugement
de Sa Majesté.
MM. les actionnaires sont prévenus que le verse-
ment de 100 francs par action est exigible du l cr au
15 juillet prochain. Ils devront opérer ce versement
à l'administration centrale, 12, place Vendôme, ou
dans les bureaux des correspondants de la Compa-
gnie, en France et à l'Etranger.
Le deuxième coupon d'intérêt, échéant le 1er juillet
et montant à 7 fr. 50 c., viendra en déduction du
versement.
A défaut du versement dans le délai fixé, l'intérêt
est dû à raison de 5 0/0 l'an, par chaque jour de
retard à partir du 1er juillet.
Par ordre du Conseil,
Le secrétaire général de la Compagnie,
P. MERRUAU.
LA COMMISSION IMPERIALE.
La Commission impériale poursuit activement
l'examen de toutes les questions relatives au canal
de Suez, soumises à la décision de S. M. l'Empereur.
Les débats contradictoires qui ont eu lieu devant
elle entre les parties représentées d'une part par
Nubar-Pacha au nom du vice-roi d'Egypte, d'autre
part par M. Ferdinand de Lesseps au nom de la
Compagnie, ont été définitivement clos il y a quel-
ques jours.
La Commission s'occupe actuellement de la ré-
daction de son rapport. Il est donc à espérer que
cet important travail sera très-prochainement pré-
senté à l'Empereur, et que le jugement supérieur
déféré à Sa Majesté pourra être rendu dans le cou-
rant du présent mois.
ERNEST DESPLA.CES.
LE CANAL D'EAU DOUCE
Et le chemin de fer de Suez au Caire.
On lit dans le Phare d'Alexandrie du 12 mai :
« Il est dit que l'administration du transit nous fera
toujours rire ! Voici qu'elle vient encore de faire un
tour de sa façon. Cette fois, elle est seule à en souf-
frir; — entre nous, ce n'est pas dommage!
» Les chemins de fer égyptiens ne professent pas
pour le canal de Suez une grande affection — je com-
prends ça. Quand le canal sera terminé, on traversera
l'Egypte sans transbordement, sans désagréments sur-
tout, tandis que. Pardon, j'oubliais qu'on va remanier
l'administration du transit de fond en comble , et qu'il
ne faut préjuger de rien.
» Donc le chemin de fer regarde le canal de Suez,
comme les diligences regardaient les premières voies
ferrées, alors qu'elles s'établissaient en Europe, trans-
versa tuens., vous savez, le bouc de l'églogue. Cette
inimitié va si loin qu'elle se traduit par des faits que
je laisse au public le soin de qualifier. Ecoutez plutôt.
» Depuis la fin de l'année dernière, l'eau douce est
à Suez; chacun a le droit d'en puiser pour ses besoins,
le transit comme les autres; mais il a eu grand soin de
s'en abstenir. Pour bien montrer qu'il peut se passer
du canal de Suez, il a continué, comme par le passé,
à faire venir de l'eau du Caire, des fontaines de Moïse,
du Sinaï, je ne sais d'où, et Dieu sait à quel prix, tant
il est vrai que l'entêtement est une belle chose! Tout
le monde riait beaucoup de cette dignité, qui a eu pour
résultat de bloquer à Suez dix-sept locomotives, faute
d'eau.
» Afin de sauver les apparences et d'avoir de l'eau
tout de même, on s'était avisé d'en aller puiser la
nuit dans le canal ; mais la mèche a été éventée, et on
a reçu de qui de droit une de ces vertes admonesta-
tions qui font époque dans la vie d'un homme.
» Hélas! la fausse dignité a une fin, comme toute
chose ici-bas ! Un beau jour, c'était le 10 avril, je crois,
le transit est allé, tout honteux, installer une pompe
sur le bord du canal, et a dû se résoudre à puiser
l'eau de l'ennemi. Proh pudor!
» N'est-ce pas que cela rappelle l'histoire éternelle
de l'écolier boudeur qui refuse de manger, parce qu'on
l'a mis au pain sec, et qui finit par manger ce même
pain sec avec accompagnement de bonnet d'âne ? Seu-
lement, la bouderie du transit a duré près de trois
mois en coûtant par jours des sommes folles. Je ne
m'étonne plus qu'on nous laisse tant attendre les ré-
parations, si l'administration a souvent de ces accès
de dignité!
» A la place du transit, j'aurais tenu bon, moi; j'au-
rais fait venir de l'eau d'Aden, de Singapore, de Hong-
Kong, mais je n'aurais pas lâché. Il faut prouver qu'on
a du cœur, sapristi ! et de l'amour-propre bien placé ! »
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