Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-05-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 mai 1864 15 mai 1864
Description : 1864/05/15 (A9,N190). 1864/05/15 (A9,N190).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203321t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 237
-
cession territoriale et n'offrait en échange aucune com-
pensation pécuniaire. Cette compensation, la Compa-
gnie la revendique.
» Le gouvernement égyptien voulait prendre à la
Compagnie le canal d'eau douce, en remboursant seule-
ment les dépenses de construction. Ce canal, nécessaire
à l'achèvement des travaux et à l'exploitation de l'en-
treprise, ne peut être rétrocédé, et ce litige devra être
tranché dans le rapport de la commission.
» La décision qu'elle prendra aura donc une bien plus
haute portée que la question de chiffres à laquelle pré-
tend la réduire l'auteur de la lettre que l'Europe an-
nonce avoir reçue d'Egypte. »
PERCEMENT DES ISTHMES.
En présence de l'activité commerciale qui se dé-
veloppe chaque jour dans des proportions dont l'ave-
nir seul dira le dernier mot, les barrières naturelles
qui séparent les peuples ou les pays entre eux sont
des obstacles qui doivent nécessairement tomber de-
vant les progrès de la science moderne. Le raccour-
cissement des distances par tous les moyens possi-
bles est devenu l'un des besoins les plus urgents de
notre époque; et après l'électricité, après les chemins
de fer, après les bateaux à vapeur, la question
spéciale du raccourcissement des distances maritimes
se présente en première ligne à l'esprit des penseurs
et des économistes.
Le canal maritime, qui, réunissant la mer Rouge à
la Méditerranée, va mettre en communication directe
l'Orient et l'Occident, sort à peine du domaine des
hypothèses pour entrer dans celui des faits accom-
plis, que déjà des projets analogues surgissent dans
toutes les parties du monde, au Nord comme au
Midi, en Orient comme en Occident.
Les difficultés matérielles n'ont plus le pouvoir
d'effrayer l'esprit d'entreprise; les études se poursui-
vent; des compagnies se constituent; les capitaux
se réunissent; et avant peu, nous en avons l'intime
conviction, nous verrons successivement s'exécuter
tous les projets de canaux maritimes, qui, depuis
quelques années, ont été mis en avant, et pour plu-
sieurs desquels déjà des Compagnies ont été formées,
Ils se compléteront ainsi les uns les autres pour la
plus grande commodité des échanges, de même que
les divers réseaux de chemins de fer se complètent en
se reliant ensemble.
Le projet d'un canal maritime à travers l'isthme
de Panama, a été l'objet d'études préliminaires très-
complètes ; des commencements de travaux ont été
exécutés; et s'ils paraissent en ce moment quelque
peu abandonnés, il viendra certainement un jour où
une forte et puissante compagnie n'hésitera pas à
aborder les difficultés nombreuses de ce grand tra-
vail, et à dépenser des millions -en capital pour ré-
colter des millions de revenu.
Le percement de l'isthme de Malacca, le percement
de l'isthme de Darien, n'attendent peut-être que le
succès du canal maritime de Suez pour entrer aussi
dans la phase de l'exécution, et qui sait même si
quelques jours nos neveux ou nos arrière-neveux
ne verront pas communiquer la mer Caspienne avec
la mer Noire par une voie navigable.
En France, on a émis un moment le vœu de voir
relier la Méditerranée à l'Océan atlantique par une
route maritime, qui emprunterait une partie de son
parcours à l'ancien canal du Midi. En Hollande, une
société s'est constituée au capital de 38 millions
de francs, sous le nom de Compagnie du percement de
l'isthme de Hollande, pour établir un canal de jonction
d'Amsterdam à la mer du Nord, par tracé direct,- en
même temps que l'Etat décidait qu'il se chargerait
d'établir une autre voie navigable et directe de
Rotterdam à la mer.
Un nouveau projet surgit qui, s'il se réalise, com-
plétera l'ensemble des communications maritimes dans
le nord de l'Europe. On parle d'établir un canal na-
vigable pour tous les bâtiments de guerre et de
commerce, entre la mer du Nord et la mer Baltique,
pour éviter le tour de la presqu'île danoise. Une
feuille ministérielle de Berlin, la Gazette de l'Allemagne
du Nord, nous fait part de cette dernière entreprise
dans les termes suivants : **
« On a souvent fait ressortir l'importance qu'au.
rait, pour les rapports internationaux, une commu-
nication entre la mer du Nord et la Baltique, moyen-
nant un canal navigable pour les navires de guerre
et de commerce. C'est surtout depuis 1848 que plu-
sieurs projets ont surgi, mais aucun d'eux n'a été
mis à l'étude. 11 paraît que le gouvernement danois
avait créé toutes sortes d'obstacles, soit en mettant
en avant des motifs politiques, soit en manifestant
ouvertement ses intentions de charger d'un lourd
impôt la navigation de ce canal.
» Les circonstances actuelles se montrent favora-
bles à la reprise de cette question, et le gouverne-
ment prussien a résolu de les mettre à profit. Il s'agit
d'abord de faire procéder, par un ingénieur d'une
expérience incontestable, à un examen préalable du
cours du canal. Cet ingénieur aura en même temps à
étudier les frais que nécessiterait une pareille entre-
prise et les revenus sur lesquels on pourrait compter,
sans imposer au commerce de trop lourdes charges.
C'est M. le conseiller Lentze, pavant ingénieur, que
le gouvernement prussien a chargé de cette mission.
Les commissaires fédéraux dans le Holstein et les
commissaires civils dans le Sleswig lui prêteront tout
secours nécessaire à ses études. M. Lentze aura prin-
cipalement à faire des propositions quant aux nivel-
lements et aux autres travaux préparatoires. Quant
à l'exécution même, elle sera abandonnée à une so-
-
cession territoriale et n'offrait en échange aucune com-
pensation pécuniaire. Cette compensation, la Compa-
gnie la revendique.
» Le gouvernement égyptien voulait prendre à la
Compagnie le canal d'eau douce, en remboursant seule-
ment les dépenses de construction. Ce canal, nécessaire
à l'achèvement des travaux et à l'exploitation de l'en-
treprise, ne peut être rétrocédé, et ce litige devra être
tranché dans le rapport de la commission.
» La décision qu'elle prendra aura donc une bien plus
haute portée que la question de chiffres à laquelle pré-
tend la réduire l'auteur de la lettre que l'Europe an-
nonce avoir reçue d'Egypte. »
PERCEMENT DES ISTHMES.
En présence de l'activité commerciale qui se dé-
veloppe chaque jour dans des proportions dont l'ave-
nir seul dira le dernier mot, les barrières naturelles
qui séparent les peuples ou les pays entre eux sont
des obstacles qui doivent nécessairement tomber de-
vant les progrès de la science moderne. Le raccour-
cissement des distances par tous les moyens possi-
bles est devenu l'un des besoins les plus urgents de
notre époque; et après l'électricité, après les chemins
de fer, après les bateaux à vapeur, la question
spéciale du raccourcissement des distances maritimes
se présente en première ligne à l'esprit des penseurs
et des économistes.
Le canal maritime, qui, réunissant la mer Rouge à
la Méditerranée, va mettre en communication directe
l'Orient et l'Occident, sort à peine du domaine des
hypothèses pour entrer dans celui des faits accom-
plis, que déjà des projets analogues surgissent dans
toutes les parties du monde, au Nord comme au
Midi, en Orient comme en Occident.
Les difficultés matérielles n'ont plus le pouvoir
d'effrayer l'esprit d'entreprise; les études se poursui-
vent; des compagnies se constituent; les capitaux
se réunissent; et avant peu, nous en avons l'intime
conviction, nous verrons successivement s'exécuter
tous les projets de canaux maritimes, qui, depuis
quelques années, ont été mis en avant, et pour plu-
sieurs desquels déjà des Compagnies ont été formées,
Ils se compléteront ainsi les uns les autres pour la
plus grande commodité des échanges, de même que
les divers réseaux de chemins de fer se complètent en
se reliant ensemble.
Le projet d'un canal maritime à travers l'isthme
de Panama, a été l'objet d'études préliminaires très-
complètes ; des commencements de travaux ont été
exécutés; et s'ils paraissent en ce moment quelque
peu abandonnés, il viendra certainement un jour où
une forte et puissante compagnie n'hésitera pas à
aborder les difficultés nombreuses de ce grand tra-
vail, et à dépenser des millions -en capital pour ré-
colter des millions de revenu.
Le percement de l'isthme de Malacca, le percement
de l'isthme de Darien, n'attendent peut-être que le
succès du canal maritime de Suez pour entrer aussi
dans la phase de l'exécution, et qui sait même si
quelques jours nos neveux ou nos arrière-neveux
ne verront pas communiquer la mer Caspienne avec
la mer Noire par une voie navigable.
En France, on a émis un moment le vœu de voir
relier la Méditerranée à l'Océan atlantique par une
route maritime, qui emprunterait une partie de son
parcours à l'ancien canal du Midi. En Hollande, une
société s'est constituée au capital de 38 millions
de francs, sous le nom de Compagnie du percement de
l'isthme de Hollande, pour établir un canal de jonction
d'Amsterdam à la mer du Nord, par tracé direct,- en
même temps que l'Etat décidait qu'il se chargerait
d'établir une autre voie navigable et directe de
Rotterdam à la mer.
Un nouveau projet surgit qui, s'il se réalise, com-
plétera l'ensemble des communications maritimes dans
le nord de l'Europe. On parle d'établir un canal na-
vigable pour tous les bâtiments de guerre et de
commerce, entre la mer du Nord et la mer Baltique,
pour éviter le tour de la presqu'île danoise. Une
feuille ministérielle de Berlin, la Gazette de l'Allemagne
du Nord, nous fait part de cette dernière entreprise
dans les termes suivants : **
« On a souvent fait ressortir l'importance qu'au.
rait, pour les rapports internationaux, une commu-
nication entre la mer du Nord et la Baltique, moyen-
nant un canal navigable pour les navires de guerre
et de commerce. C'est surtout depuis 1848 que plu-
sieurs projets ont surgi, mais aucun d'eux n'a été
mis à l'étude. 11 paraît que le gouvernement danois
avait créé toutes sortes d'obstacles, soit en mettant
en avant des motifs politiques, soit en manifestant
ouvertement ses intentions de charger d'un lourd
impôt la navigation de ce canal.
» Les circonstances actuelles se montrent favora-
bles à la reprise de cette question, et le gouverne-
ment prussien a résolu de les mettre à profit. Il s'agit
d'abord de faire procéder, par un ingénieur d'une
expérience incontestable, à un examen préalable du
cours du canal. Cet ingénieur aura en même temps à
étudier les frais que nécessiterait une pareille entre-
prise et les revenus sur lesquels on pourrait compter,
sans imposer au commerce de trop lourdes charges.
C'est M. le conseiller Lentze, pavant ingénieur, que
le gouvernement prussien a chargé de cette mission.
Les commissaires fédéraux dans le Holstein et les
commissaires civils dans le Sleswig lui prêteront tout
secours nécessaire à ses études. M. Lentze aura prin-
cipalement à faire des propositions quant aux nivel-
lements et aux autres travaux préparatoires. Quant
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