Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-04-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 avril 1864 15 avril 1864
Description : 1864/04/15 (A9,N188). 1864/04/15 (A9,N188).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203319r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 217
jusqu'à des sommes fabuleuses; et à donner à la
Commission internationale, formée de l'élite des ingé-
nieurs et des hommes de mer de l'Europe, les plus
plaisantes leçons de calcul.
La Commission internationale n'est pas d'ailleurs
la seule que la brochure morigène ; elle est plus
verte encore à rencontre du Prince Napoléon. Elle ne
lui pardonne point surtout d'avoir osé prédire que si
l'on pouvait se décider à confier l'exécution du canal
à l'Egypte, dirigée par la Turquie, il fallait s'atten-
dre à n'en voir jamais la fin. L'auteur anonyme est
d'un avis tout contraire, et il n'hésite pas à enga-
ger sa parole pour le compte de la Turquie.
« Que le prince Napoléon se persuade, dit-il, que
tous les travaux d'utilité publique entrepris par l'E-
gypte ont été conduits à terme comme le prouve le
bien-être actuel du pays.
» Les écluses du Nil, avec les canaux nécessaires,
s'exécuteront en un moment propice. Les travaux du
canal se termineront avec le même bonheur, s'ils sont
entrepris par l'Egypte, d'accord avec la Porte, qui,
dans ce cas, en devra garantir l'exécution par un traité.
Voilà la seule ancre de salut si l'on veut arriver au
terme des travaux, et ma ferme conviction à cet égard
sera plus tard vérifiée par les événements qui se suc-
céderont. ?
Telle -est la conclusion de la brochure. On voit
qu'elle est toujours préoccupée de la même idée : en-
lever le canal à la Compagnie et le livrer à la dis-
crétion de la Porte sous l'influence prédominante de
l'Angleterre.
Nous voilà bien loin des protestations qu'on a fait
entendre à la France. Qui faut-il croire cependant :
ou les brochures qu'on imprime à Turin, ou les belles
paroles qu'on nous donne à Paris?
Pourtant, au milieu de ces prophéties, un éclair
sinistre est venu troubler notre auteur. Son siège
était écrit au moment où il apprend que l'Empereur
des Français a bien voulu accepter le suprême arbi-
trage des difficultés pendantes, et il consacre un
post-scriptum à cette catastrophe. Après les leçons
qu'il n'a ménagées ni à la Commission internationale
ni au Prince Napoléon, c'était bien le moins qu'il ins-
truisit de son devoir l'Empereur des Français. Il n'y
manque point, et voici le monitoire solennel qu'il lui
adresse :
« La seule acceptation de. cet arbitrage est un gage
assuré que Sa Majesté Impériale, jalouse comme elle
l'est à bon droit, du principe d'autorité j prononcera
une décision qui, en assurant l'accomplissement du
canal, conservera intacts les droits de la Porte Otto-
mane et des autres parties intéressées, dissipant en
même temps les défiances de l'Angleterre, que plus que
jamais, dans l'intérêt de la liberté et de la civilisation,
menacée de nouvelles alliances, il est nécessaire d'at-
tacher de nœuds plus solides à la France, pour éloigner
la tempête qui gronde au septentrion. »
-
Il serait difficile de ne pas reconnaître que cette
suprême invocation de la peur et de l'Angleterre
achève la brochure avec autant de bon goût que de
respect et de justesse d'esprit. Finis coronat opus !
ERNEST DÏSPLACSS,
MÉMOIRE
Sur l'importance comparée des communications entre r Inde
et l'Occident, par les trois routes maritimes du golfe Per-
sique, du golfe Arabique et Suez, et du cap de Bonne-Espé-
rance, d'après les mouvements les plus récents de la navi-
gation et du commerce, présenté par le baron CHARLES
DUPIN à VAcadémie des sciences, le 1 mars 1864.
(Suite et fin, — Voir le numéro du 1er avril.)
RÉSULTATS LES PLUS RÉCENTS PRÉSENTÉS. PAR LA NAVIGATION
DES INDES ORIENTALES.
« En Angleterre, on a déjà reçu les tableaux officiels
de la navigation et du commerce des deux présidences
de Madras et de Bombay pour l'année qui commence en
avril 1862 et finit en avril 1863 ; on a bien voulu nous
en donner communication, et ces documents nous suf-
fisent.
» Ils donnent distinctement, pour Bombay et pour
Madras, les transports d'entrée et de sortie opérés par
les trois grandes voies qui se présentent lorsqu'on veut
communiquer entre l'Inde et l'Occident.
» Première voie de communication : le golfe Persique
et l'Euphrate.
» Valeur des produits de toute nature suivant cette
voie et prenant pour point de départ ou d'arrivée :
Madras. 1,205,323 francs.
Bombay. 28,843,521
30,048,850 francs.
» C'est la centième partie du commerce actuel de
l'Orient avec l'Occident. Certainement, si le commerce
des provinces qui formaient autrefois l'empire du Roi
des Rois n'avait pas de beaucoup surpassé cette mo-
deste somme, il n'aurait jamais figuré parmi les princi-
pales sources d'opulence pour les grandes cités qui fai-
saient l'admiration de l'antique Asie.
» Mais ce qu'il y a de plus remarquable, c'est que les
objets de luxe ont presque tous disparu du commerce
qui, pendant un grand nombre de siècles, leur avait dû
sa splendeur et son importance. Le croira-t-on ? je n'ai
trouvé parmi les tributs de l'Inde, qu'on pourrait appe-
ler précieux, que des tissus de cachemire pour 561,017 fr.,
et des soieries pour 60,000 francs. Le moindre magasin
de nouveautés, dans Londres et dans Paris, rougirait
de ne pas vendre dans un an pour une plus forte somme
de produits qui conviennent à nos classes, je ne dis
pas très-opulentes, mais à celles qui possèdent seule-
ment une fortune modérée. A côté de ces produits, ce
qui prend la place des anciens trésors de l'industrie
des bords du Gange et de l'Indus, c'est du fer, de l'a-
jusqu'à des sommes fabuleuses; et à donner à la
Commission internationale, formée de l'élite des ingé-
nieurs et des hommes de mer de l'Europe, les plus
plaisantes leçons de calcul.
La Commission internationale n'est pas d'ailleurs
la seule que la brochure morigène ; elle est plus
verte encore à rencontre du Prince Napoléon. Elle ne
lui pardonne point surtout d'avoir osé prédire que si
l'on pouvait se décider à confier l'exécution du canal
à l'Egypte, dirigée par la Turquie, il fallait s'atten-
dre à n'en voir jamais la fin. L'auteur anonyme est
d'un avis tout contraire, et il n'hésite pas à enga-
ger sa parole pour le compte de la Turquie.
« Que le prince Napoléon se persuade, dit-il, que
tous les travaux d'utilité publique entrepris par l'E-
gypte ont été conduits à terme comme le prouve le
bien-être actuel du pays.
» Les écluses du Nil, avec les canaux nécessaires,
s'exécuteront en un moment propice. Les travaux du
canal se termineront avec le même bonheur, s'ils sont
entrepris par l'Egypte, d'accord avec la Porte, qui,
dans ce cas, en devra garantir l'exécution par un traité.
Voilà la seule ancre de salut si l'on veut arriver au
terme des travaux, et ma ferme conviction à cet égard
sera plus tard vérifiée par les événements qui se suc-
céderont. ?
Telle -est la conclusion de la brochure. On voit
qu'elle est toujours préoccupée de la même idée : en-
lever le canal à la Compagnie et le livrer à la dis-
crétion de la Porte sous l'influence prédominante de
l'Angleterre.
Nous voilà bien loin des protestations qu'on a fait
entendre à la France. Qui faut-il croire cependant :
ou les brochures qu'on imprime à Turin, ou les belles
paroles qu'on nous donne à Paris?
Pourtant, au milieu de ces prophéties, un éclair
sinistre est venu troubler notre auteur. Son siège
était écrit au moment où il apprend que l'Empereur
des Français a bien voulu accepter le suprême arbi-
trage des difficultés pendantes, et il consacre un
post-scriptum à cette catastrophe. Après les leçons
qu'il n'a ménagées ni à la Commission internationale
ni au Prince Napoléon, c'était bien le moins qu'il ins-
truisit de son devoir l'Empereur des Français. Il n'y
manque point, et voici le monitoire solennel qu'il lui
adresse :
« La seule acceptation de. cet arbitrage est un gage
assuré que Sa Majesté Impériale, jalouse comme elle
l'est à bon droit, du principe d'autorité j prononcera
une décision qui, en assurant l'accomplissement du
canal, conservera intacts les droits de la Porte Otto-
mane et des autres parties intéressées, dissipant en
même temps les défiances de l'Angleterre, que plus que
jamais, dans l'intérêt de la liberté et de la civilisation,
menacée de nouvelles alliances, il est nécessaire d'at-
tacher de nœuds plus solides à la France, pour éloigner
la tempête qui gronde au septentrion. »
-
Il serait difficile de ne pas reconnaître que cette
suprême invocation de la peur et de l'Angleterre
achève la brochure avec autant de bon goût que de
respect et de justesse d'esprit. Finis coronat opus !
ERNEST DÏSPLACSS,
MÉMOIRE
Sur l'importance comparée des communications entre r Inde
et l'Occident, par les trois routes maritimes du golfe Per-
sique, du golfe Arabique et Suez, et du cap de Bonne-Espé-
rance, d'après les mouvements les plus récents de la navi-
gation et du commerce, présenté par le baron CHARLES
DUPIN à VAcadémie des sciences, le 1 mars 1864.
(Suite et fin, — Voir le numéro du 1er avril.)
RÉSULTATS LES PLUS RÉCENTS PRÉSENTÉS. PAR LA NAVIGATION
DES INDES ORIENTALES.
« En Angleterre, on a déjà reçu les tableaux officiels
de la navigation et du commerce des deux présidences
de Madras et de Bombay pour l'année qui commence en
avril 1862 et finit en avril 1863 ; on a bien voulu nous
en donner communication, et ces documents nous suf-
fisent.
» Ils donnent distinctement, pour Bombay et pour
Madras, les transports d'entrée et de sortie opérés par
les trois grandes voies qui se présentent lorsqu'on veut
communiquer entre l'Inde et l'Occident.
» Première voie de communication : le golfe Persique
et l'Euphrate.
» Valeur des produits de toute nature suivant cette
voie et prenant pour point de départ ou d'arrivée :
Madras. 1,205,323 francs.
Bombay. 28,843,521
30,048,850 francs.
» C'est la centième partie du commerce actuel de
l'Orient avec l'Occident. Certainement, si le commerce
des provinces qui formaient autrefois l'empire du Roi
des Rois n'avait pas de beaucoup surpassé cette mo-
deste somme, il n'aurait jamais figuré parmi les princi-
pales sources d'opulence pour les grandes cités qui fai-
saient l'admiration de l'antique Asie.
» Mais ce qu'il y a de plus remarquable, c'est que les
objets de luxe ont presque tous disparu du commerce
qui, pendant un grand nombre de siècles, leur avait dû
sa splendeur et son importance. Le croira-t-on ? je n'ai
trouvé parmi les tributs de l'Inde, qu'on pourrait appe-
ler précieux, que des tissus de cachemire pour 561,017 fr.,
et des soieries pour 60,000 francs. Le moindre magasin
de nouveautés, dans Londres et dans Paris, rougirait
de ne pas vendre dans un an pour une plus forte somme
de produits qui conviennent à nos classes, je ne dis
pas très-opulentes, mais à celles qui possèdent seule-
ment une fortune modérée. A côté de ces produits, ce
qui prend la place des anciens trésors de l'industrie
des bords du Gange et de l'Indus, c'est du fer, de l'a-
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