Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-04-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 avril 1864 15 avril 1864
Description : 1864/04/15 (A9,N188). 1864/04/15 (A9,N188).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203319r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 211
tars par balles, estimation actuellement un peu faible,
donnent un total de 1,179,395 cantars pour la récolte de
1862.
On pensait d'abord que cette récolte ne donnerait
pas plus d'un million de cantars, l'événement comme
on le voit, a prouvé qu'elle avait dépassé ce chiffre.
Pour l'année 1863, on croyait que la récolte serait de
2 millions de cantars, mais on craint que cette évalua-
tion ne soit pas atteinte. D'octobre 1863 au 1er janvier
1864, il n'avait été exporté que 69,232 balles ou 345,160
cantars de la nouvelle récolte. Pendant l'époque cor-
respondante de l'année antérieure, les expéditions
avaient été de 47,700 balles ou 238,500 cantars et, sui-
vant cette proportion, on calcule que la récolte de 1863
ne s'élèvera pas au-delà d'un million et demi de can-
tars.
Les 257,000 balles exportées d'Egypte, du 1er janvier
1863 au 1er janvier 1864, ont été distribuées comme
suit :
» Angleterre, 196,422 balles contre 130,839 balles en 1862
» France, 41,691 — 31,399 —
» Autriche, 13,398 — 7,430 —
En général, Marseille et Trieste ne possèdent aucun
stock de coton égyptien. Les quantités dirigées sur ces
deux ports n'y font que transporter, les expéditions
sur Marseille étant destinées pour l'Alsace, le nord de
la France, la Suisse, auxquelles cette année il faut
ajouter l'Espagne et les expéditions sur Trieste se ren-
dant en Autriche ou aussi en Suisse.
Quant aux prix une correspondance anglaise nous
fournit les renseignements suivants. En 1863, le prix
moyen du coton pendant l'année a été de 127 piastres
égyptiennes, mais si les prix continuent à se mainte-
nir à Liverpool à leur taux actuel, on ne pense pas que
le prix moyen de la bonne qualité du coton jumel soit
moindre de 880 à 900 piastres par cantar dans le cou-
rant de l'année actuelle.
La consommation du coton égyptien fait de grands
progrès en Angleterre, comme il résulte des chiffres
suivants :
Le stock total du coton à Liverpool, fin décembre
1862, se montait à 390,000 balles, dans lesquelles figu-
raient 26,000 balles de coton égyptien. A la fin de 1863,
ce stock n'était que de 281,137 balles dont 18,000 d'É-
gypte. Or en 1863, Liverpool avait tiré de ce dernier
pays 196,422 balles et son stock en jumel avait dimi-
nué de 7,000 balles. Par conséquent, la consommation
de l'Angleterre en coton égyptien pour 1863 s'est élevée
à 203,522 balles contre 113,000 balles en 1862. Il y a
donc excédant de 90,522 balles dans la consommation
du coton égyptien en Angleterre, si l'on compare l'an-
née 1863 à l'année 1862.
Un court tableau fera connaître les élévations suc-
cessives du coton égyptien à Liverpool, depuis le co-
mencement de la guerre américaine. Le prix du coton
égyptien était :
1861, 9 pence 3/4 à 16 pence par livre.
1862, 23 — à 36 -
1863, 27 — 1/2 à 38 —
Il est impossible de donner une opinion précise sur
les perspectives du coton en tant qu'elles dépendent
de la guerre américaine. Mais il est hors de doute que
le coton égyptien a été, par la nécessité des choses;
introduit dans les pays manufacturiers, et dans le
cours de cette année même, en Espagne où il n'avait
pas encore pénétré. Rien ne fait donc prévoir que de
longtemps ce coton redescende aux prix où il était au
commencement des troubles des États-Unis. Ce n'est
peut-être pas un mal sans compensation, car sous l'im-
pulsion de ces hauts prix l'Egypte peut annuellement
augmenter sa production de façon à rendre désormais
impossible cette crise, qui a mis aux abois les manu-
factures européennes, lorsque l'Amérique était le grand
producteur et le principal fournisseur de l'industrie co-
tonnière de l'Europe.
SALLE BARTHÉLÉMY
Conférence de M. Ferdinand de Lesseps sur le canal
maritime de Suez,
Séance du 2 mars 1864.
[Sténographiée par M. Sabbatier, sténographe
au Corps législatif.)
En se présentant devant le nombreux auditoire
qui remplit la salle, M. Ferd. de Lesseps est accueilli
par de vifs applaudissements. Quand le silence est
rétabli il s'exprime en ces termes :
Mesdames et Messieurs,
L'accueil que je reçois de vous me met à l'aise,
car vraiment j'étais très-embarrassé pour me pré-
senter dans cette enceinte après les hommes émi-
nents que vous avez entendus, surtout après le
discours que vient de prononcer mon honorable ami,
M. Wolowski; je n'ai pas, en lui succédant, la pré-
tention de le remplacer. (Bravo ! bravo !)
Je commencerai par vous faire une courte des-
cription de l'isthme de Suez.
L'isthme de Suez est une langue de terre qui joint
les deux continents de l'Afrique et de l'Asie, et sé-
pare la Méditerranée de la mer Rouge par un espace
de 120 kilomètres , environ 30 lieues. Les deux
points extrêmes au sud et au nord sont : le golfe
de Suez et le golfe de Péluse. Le golfe de Péluse
s'étend de l'est à l'ouest, du cap Cassius à la pointe
de Damiette. Le golfe de Suez s'avance entre l'A-
rabie et l'Égypte. A l'occident de l'isthme et sur la
Méditerranée se succèdent les côtes maritimes de
l'Egypte, de Tripoli, de Tunis, de l'Algérie et du
tars par balles, estimation actuellement un peu faible,
donnent un total de 1,179,395 cantars pour la récolte de
1862.
On pensait d'abord que cette récolte ne donnerait
pas plus d'un million de cantars, l'événement comme
on le voit, a prouvé qu'elle avait dépassé ce chiffre.
Pour l'année 1863, on croyait que la récolte serait de
2 millions de cantars, mais on craint que cette évalua-
tion ne soit pas atteinte. D'octobre 1863 au 1er janvier
1864, il n'avait été exporté que 69,232 balles ou 345,160
cantars de la nouvelle récolte. Pendant l'époque cor-
respondante de l'année antérieure, les expéditions
avaient été de 47,700 balles ou 238,500 cantars et, sui-
vant cette proportion, on calcule que la récolte de 1863
ne s'élèvera pas au-delà d'un million et demi de can-
tars.
Les 257,000 balles exportées d'Egypte, du 1er janvier
1863 au 1er janvier 1864, ont été distribuées comme
suit :
» Angleterre, 196,422 balles contre 130,839 balles en 1862
» France, 41,691 — 31,399 —
» Autriche, 13,398 — 7,430 —
En général, Marseille et Trieste ne possèdent aucun
stock de coton égyptien. Les quantités dirigées sur ces
deux ports n'y font que transporter, les expéditions
sur Marseille étant destinées pour l'Alsace, le nord de
la France, la Suisse, auxquelles cette année il faut
ajouter l'Espagne et les expéditions sur Trieste se ren-
dant en Autriche ou aussi en Suisse.
Quant aux prix une correspondance anglaise nous
fournit les renseignements suivants. En 1863, le prix
moyen du coton pendant l'année a été de 127 piastres
égyptiennes, mais si les prix continuent à se mainte-
nir à Liverpool à leur taux actuel, on ne pense pas que
le prix moyen de la bonne qualité du coton jumel soit
moindre de 880 à 900 piastres par cantar dans le cou-
rant de l'année actuelle.
La consommation du coton égyptien fait de grands
progrès en Angleterre, comme il résulte des chiffres
suivants :
Le stock total du coton à Liverpool, fin décembre
1862, se montait à 390,000 balles, dans lesquelles figu-
raient 26,000 balles de coton égyptien. A la fin de 1863,
ce stock n'était que de 281,137 balles dont 18,000 d'É-
gypte. Or en 1863, Liverpool avait tiré de ce dernier
pays 196,422 balles et son stock en jumel avait dimi-
nué de 7,000 balles. Par conséquent, la consommation
de l'Angleterre en coton égyptien pour 1863 s'est élevée
à 203,522 balles contre 113,000 balles en 1862. Il y a
donc excédant de 90,522 balles dans la consommation
du coton égyptien en Angleterre, si l'on compare l'an-
née 1863 à l'année 1862.
Un court tableau fera connaître les élévations suc-
cessives du coton égyptien à Liverpool, depuis le co-
mencement de la guerre américaine. Le prix du coton
égyptien était :
1861, 9 pence 3/4 à 16 pence par livre.
1862, 23 — à 36 -
1863, 27 — 1/2 à 38 —
Il est impossible de donner une opinion précise sur
les perspectives du coton en tant qu'elles dépendent
de la guerre américaine. Mais il est hors de doute que
le coton égyptien a été, par la nécessité des choses;
introduit dans les pays manufacturiers, et dans le
cours de cette année même, en Espagne où il n'avait
pas encore pénétré. Rien ne fait donc prévoir que de
longtemps ce coton redescende aux prix où il était au
commencement des troubles des États-Unis. Ce n'est
peut-être pas un mal sans compensation, car sous l'im-
pulsion de ces hauts prix l'Egypte peut annuellement
augmenter sa production de façon à rendre désormais
impossible cette crise, qui a mis aux abois les manu-
factures européennes, lorsque l'Amérique était le grand
producteur et le principal fournisseur de l'industrie co-
tonnière de l'Europe.
SALLE BARTHÉLÉMY
Conférence de M. Ferdinand de Lesseps sur le canal
maritime de Suez,
Séance du 2 mars 1864.
[Sténographiée par M. Sabbatier, sténographe
au Corps législatif.)
En se présentant devant le nombreux auditoire
qui remplit la salle, M. Ferd. de Lesseps est accueilli
par de vifs applaudissements. Quand le silence est
rétabli il s'exprime en ces termes :
Mesdames et Messieurs,
L'accueil que je reçois de vous me met à l'aise,
car vraiment j'étais très-embarrassé pour me pré-
senter dans cette enceinte après les hommes émi-
nents que vous avez entendus, surtout après le
discours que vient de prononcer mon honorable ami,
M. Wolowski; je n'ai pas, en lui succédant, la pré-
tention de le remplacer. (Bravo ! bravo !)
Je commencerai par vous faire une courte des-
cription de l'isthme de Suez.
L'isthme de Suez est une langue de terre qui joint
les deux continents de l'Afrique et de l'Asie, et sé-
pare la Méditerranée de la mer Rouge par un espace
de 120 kilomètres , environ 30 lieues. Les deux
points extrêmes au sud et au nord sont : le golfe
de Suez et le golfe de Péluse. Le golfe de Péluse
s'étend de l'est à l'ouest, du cap Cassius à la pointe
de Damiette. Le golfe de Suez s'avance entre l'A-
rabie et l'Égypte. A l'occident de l'isthme et sur la
Méditerranée se succèdent les côtes maritimes de
l'Egypte, de Tripoli, de Tunis, de l'Algérie et du
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